02 mai 2020

Première visite d'Ingrid au Mexique

To go with the flow...





Pendant les années vécues au temple (voir précèdent chapitre), je m'en allais environ deux mois par année pour rentrer en Suisse pour visiter la famille et les amis et en Inde, pour y faire les nouvelles confections de vêtements de ma petite marque ISHWARA Boutique.

Je suis aussi partie en vacances, notamment au Mexique où ma chère amie Ingrid est venue me rejoindre. Voici donc le récit de notre premier séjour (car il y en a deux de plus depuis!), qui a commencé à Tulum, au Yucatan. 

During the years lived in the temple (see previous chapter), I went away about two months per year to return to Switzerland and to India, and make new clothes for my little brand ISHWARA Boutique.

I also went on vacation, notably to Mexico where my dear friend Ingrid came to meet. Here is the story of our first stay (because there are two more since!), which began in Tulum, Yucatan.





Tulum a l'époque était un rêve avec ses ruines donnant sur des belles eaux turquoises et la jungle pas loin, avec son lot d'animaux sauvages...

Tulum at the time was a dream with its ruins overlooking beautiful turquoise waters and the nearby jungle, with its share of wild animals...




et le superbe geai du Yucatan


Nous y étions hors saison, au mois de mai, il y avait donc très peu de touristes. 

Nous avions loué une chambre super sympa avec grande terrasse dans un hôtel quasi désert. Nous ne donnions pas sur la plage car les prix des "éco-hôtels" s'y trouvant sont vraiment trop élevés. 

We were there out of season, in May, so there were very few tourists.

We had rented a super nice room with a large terrace in an almost deserted hotel. We did not overlook the beach because the prices of the "eco-hotels" there are really too high.








Je mets éco-hôtels en parenthèses, car ils sont loin d'être écolos. Si leur aspect est en général très soigné, et, en effet, principalement bâtis avec des matériaux naturels, l'envers du décor est moins "joli-joli". La clientèle visée sont les boho chics (très friqués).

I put eco-hotels in brackets, because they are far from being eco-friendly. If their appearance is generally very neat, and, in fact, mainly built with natural materials, the other side of the decor is less "pretty-pretty". The target clientele are boho chic (very frisky).






Les aménagements décoratifs m'auront tout de même inspirée 😁


La plupart d'entre eux n'ont rien aménagé pour la récupération des eaux usées et tout s'en va dans la nappe phréatique... La Costa Maya est très connue pour ses cenotes, ces sortes de puits naturels, façonnés suite à un effondrement de sol calcaire et situés au-dessus d'un réseau de rivières. Il y a encore 20 ans, les rivières souterraines étaient extrêmement claires, depuis le cenote, parfois situé profondément à l'intérieur des terres, jusqu'à la mer. 
Depuis le tourisme de masse, elles sont devenues polluées, la visibilité y est devenue très mauvaise, de la mer jusqu'au puit naturel... C'est désolant...
Sur cette longue frange de plage, gorgées d'hôtels se succédant, il n'y avait pas d'électricité. Et alors chaque resort a sa génératrice qui pétarade dès la nuit tombée... 

Je trouve affligeant de se qualifier de business écolo quand c'est loin d'être le cas. C'est hypocrite. Si on prend, la moindre des choses est de rendre un peu au lieu non?!  Au moins en respectant les bases, mais il est clair que ce n'est pas le but à Tulum...

Bref...

Nous profitons de la mer, malgré un vent fort qui ne tombera quasi pas du séjour. Et c'est sûr,  le sable poudreux et blanc, avec les palmiers plantés en bordure de plage, les bleus vibrants de la mer de Caraïbes sont appréciés.

Most of them have not developed anything for the recovery of wastewater and everything goes into the water table... The Costa Maya is well known for its cenotes, these kinds of natural wells, formed after a calcareous soil collapsed and located above a network of rivers. Until 20 years ago, the underground rivers were extremely clear, from the cenote, sometimes located deep inland, to the sea.
Since mass tourism, they have become polluted, visibility has become very bad, from the sea to the natural well... It's sad...
On this long stretch of beach, full of successive hotels, there was no electricity. And then each resort has its own generator which backfires as soon as night falls...

I find it distressing to call oneself a green business when it is far from being the case. It's hypocritical. If we take from one place, the least we can do is give back a little instead, right?! At least respecting the basics, but clearly that's not the goal in Tulum...

We take advantage of the sea, despite a strong wind which will hardly fall during the stay. And sure enough, the powdery white sand, with the palm trees planted along the beach, the vibrant blues of the Caribbean Sea are appreciated.



la côte et ses pélicans



La plage est à 3km environ du centre-ville. Nous avons marché et fait du stop pour nous y rendre car sous un soleil de plomb, c'était plutôt pénible de s'y traîner sinon. En ville, il y a myriade de boutiques, cafés et bars à glaces. La décoration est très inspirée, avec en tête les cadaveros, qu'on adore évidemment et des couleurs partout.

The beach is about 3km from the town centre. We walked and hitchhiked to get there because under the blazing sun, it was rather painful to drag ourselves there otherwise. In town, there are myriad of shops, cafes and ice cream bars. The decoration is very inspired, with cadaveros, which we obviously love, and colors everywhere.









Nous visitons les ruines de l'ancienne cité Maya qui surplombent la mer. La grande majorité des vestiges que l'on peut voir datent d'après 1200. Une étude menée sur certaines fresques nous apprend qu'il y avait également une influence Mixtèque. La majorité des monuments ont eu des fonctions cérémonielles (tombes, autels, temples etc.)

Au-delà de l' emplacement magnifique, il était également stratégique. Apparemment ce site aurait été placé à cet endroit précis pour être un lieu inévitable, que ce soit pour les routes commerciales avec les autres cités de la région ou encore l'exploitation des ressources maritimes, grâce à son port de pêche. Le Dieu plongeur y été vénéré et pendant longtemps  encore après l'abandon de la cité, les villageois venaient y faire leurs offrandes. 

La cité était encore habitée par le peuple maya jusqu'au 15ème siècle, avant d'être abandonnée. 

We visit the ruins of the ancient Maya city overlooking the sea. The vast majority of the remains that can be seen date from after 1200. A study carried out on certain frescoes tells us that there was also a Mixtec influence. The majority of the monuments had ceremonial functions (tombs, altars, temples etc.)

Beyond the magnificent location, it was also strategic. Apparently this site would have been placed at this precise location to be an inevitable place, whether for trade routes with other cities in the region or the exploitation of maritime resources, thanks to its fishing port. The Diving God was venerated there and for a long time after the abandonment of the city, the villagers came to make their offerings there.

The city was still inhabited by the Mayan people until the 15th century, before being abandoned.










Nous finissons par quitter Tulum pour nous rendre quelques jours à Isla de Mujeres, cette petite île en face de Cancun. Elle n'a pas grande personnalité avec son quartier très touristique mais il fait bon s'y reposer face à une mer lisse et incroyablement claire.






Le Mexique sait nous ravir avec son art coloré visible partout, même sur les murs.

Mexico knows how to delight us with its colorful art visible everywhere, even on the walls.
 







Le temps des vacances touche bientôt à sa fin. Nous passons les deux dernières journées à Cancun/Babylone. Cancun est un haut lieu touristique de masse avec cette longue plage, certes sublime, quand on regarde la mer, et bordée d'hôtels qui n'en finissent pas sur 10kms de long. Les resrots n'ont pas de charme, ce sont de gros machins aux 1000 chambres qui font de l'ombre dès 16h tant ils sont hauts, d'où son surnom Babylone...

Néanmoins.... lorsque l'on se trouve dans une de ces chambres, en hauteur, ça prend tout son sens! 
(il ne faut juste pas regarder sur les côtés 😄) 
Les bleus ne cessent de changer au fil des heures, on ne s'en lasse pas!
Voilà la vue que l'on a depuis notre studio.... Et franchement... ça le fait! 

Vacation time is coming to an end soon. We spend the last two days in Cancun/Babylon. Cancun is a major mass tourist destination with this long beach, certainly sublime (when you look at the sea), and lined with hotels that never end over 10kms long. The resorts have no charm, they are big things with 1000 rooms that shade the beach from 4 p.m. they are so high, hence its nickname Babylon...

Nevertheless .... when you are in one of these rooms, in height, it makes sense! (just don't look at the sides 😄)
The blues keep changing over the hours, we never get tired of it!
This is the view we have from our studio.... And frankly... it works for me!







12 avril 2020

La vie au temple....

To go with the flow...






J'ai passé six années à vivre dans un temple taoïste, temple que le groupe d'une quinzaine de personnes que nous étions a construit. Ces années se sont passées au Guatemala, dans un bled appelé San Marcos la Laguna, au bord du lac Atitlan. Il y a déjà un chapitre introduisant ce bout d'histoire, vous pouvez le retrouver ici : https://soniaontheroadagain.blogspot.com/2014/05/san-marcos-la-laguna-tai-chi-less.html

I spent six years living in a Taoist temple, a temple built by the group of about fifteen people that we were. Those years were spent in Guatemala, in a village called San Marcos la Laguna, on the shores of the Lake Atitlan. There is already a chapter introducing this piece of history, you can find it here:
https://soniaontheroadagain.blogspot.com/2014/05/san-marcos-la-laguna-tai-chi-less.html




J'y suis venue afin de continuer mon entrainement de Taiji. Je n'aurais jamais choisi sinon de vivre dans ce pays. Mon playground préféré restant l'Inde et il faut le dire, le Guatemala en est loin, pas seulement au niveau géographique mais culturel, culinaire, musical, son ambiance en général, la violence gratuite...

Afin de poser le cadre, il m'apparaît être une bonne idée de visionner un documentaire que TV5 est venu tourner au monastère. Cela donnera une idée certainement plus concrète de notre quotidien, même si cette version en est une améliorée et que la réalité était tout de même quelque peu différente.
Voici le lien pour visionner ce documentaire (en français).

https://www.tv5unis.ca/videos/en-marge-du-monde/saisons/1/episodes/5?fbclid=IwAR0ZIBYubWIZyXNNbcSSAjESjnKfTL-EjLc1IDNhq6R2zNrD1FXW8mR2aKI


I came here to continue my Taiji training. Otherwise, I would never have chosen to live in this country. My favorite playground remains India and it must be said, Guatemala is far from it, not only geographically but culturally, culinary, musically, its atmosphere in general, gratuitous violence...

In order to establish the framework, it seems to be a good idea to watch a documentary that TV5 came to shoot at the monastery. This will certainly give a more concrete idea of our daily lives, even if this version is an improved one and the reality was still somewhat different.
Here is the link to watch this documentary (in French).



Il m'est difficile de relater ces six années passées au temple car tant de choses s'y sont déroulées! Aussi, ce temple, tel que je l'ai connu, n'existe plus.
Ce que je peux en dire, c'est que cela aura certainement été l'expérience la plus intense et ardue que j'aie vécu jusqu'à présent. Bien sûr, ce ressenti et ce récit ne sont que les miens et n'engagent personne d'autre.

La vie en communauté a été quelque chose de difficile à appréhender pour moi, après toutes ces années en solitaire, passées à voyager, où je faisais ce que bon me semble, au moment où j'en avais envie. ll a fallu donc accorder mes violons et cela ne s'est pas fait sans résistances, il faut bien l'avouer. Je savais bien que cela serait dur, en même temps, j'avais conscience que si je voulais avancer sur ce chemin, c'était la case inévitable par laquelle il fallait passer. 

Il faut savoir que chacun était là afin de pratiquer, ce n'était donc pas un groupe d'amis qui s'est réuni pour vivre ensemble mais des personnes de tout horizon qui avaient un même but commun. 

Notre quotidien était donc rythmé par la pratique bien sûr mais aussi les tâches dont chacun était responsable. J'ai eu par exemple pour mission pendant un certain temps de m'occuper des jardins potagers. 

It is difficult for me to recount these six years spent in the temple because so much happened there! Also, this temple, as I knew it, no longer exists.
What I can say is that it will certainly have been the most intense and arduous experience I have had so far. Of course, this feeling and this story are only mine and do not engage anyone else.

Community life was something difficult for me to grasp, after all these years alone, spent traveling, where I did what I wanted, when I wanted to. It was therefore necessary to tune my violins and this was not done without resistance, it must be admitted. I knew it would be hard, at the same time, I was aware that if I wanted to move forward on this path, it was the inevitable box through which I had to go.

You should know that everyone was there to practice, so it was not a group of friends who met to live together but people from all walks of life who had the same common goal.

Our daily life was therefore punctuated by practice of course, but also by the tasks for which each was responsible. For example, I had for a while the task of taking care of the vegetable gardens.






Il fallait aussi pouvoir faire vivre le temple et ses nombreux besoins, j'ai donc travaillé à Shambhala, un café que d'autres habitants du temple ont créés. Le café a tout de suite eu un succès fou. J'y ai travaillé en faisant tout d'abord des heures au service, puis en gérant la boutique attenante où je pouvais mettre en vente mes confections venant d'lnde, ai ensuite géré pendant une période le café en entier, avant de finalement ouvrir ma propre boutique.


Comme vous avez pu le voir dans le reportage, nos journées étaient bien remplies, avec un lever, au plus tard, à 5h du matin. Pour les monastiques, dont je ne faisais pas partie, cela commençait par une série de prosternations au temple, dans la maison principale. Ensuite, nous descendions à l'espace de pratique appelé Zhong Xien pour commencer la séance à 5.30. 

L'idée d'un horaire serré permet de mettre, en fait, un cadre au mental qui s'agite dès que l'on se réveille. En commençant par la pratique, c'est comme si on donnait le ton pour le reste de la journée. J'ai del a chance, je n'ai jamais eu de problèmes pour me réveiller au premier coup de sonnerie. Mais plus d'une fois je me suis quand même bien demandée ce que je foutais là!

La séance commençait par des échauffements. Il y a toujours un leader lorsque l'on pratique le Taiji. Il donne le ton, envoie un signal et le reste du groupe le suit. Ainsi, nous unissons tous notre énergie pour "chanter la même chanson". Le fait de pratiquer en groupe permet d'augmenter la charge énergétique, c'est pourquoi il est bénéfique de le faire à plusieurs, même si la pratique en solo reste indispensable pour se développer.
 
L'idée est de se (re)connecter à son énergie vitale, à ce qui est, plutôt que d'écouter les films de son mental, qui ne sont que des projections au final et pas franchement la réalité. La respiration elle, existe bien! Cela s'appelle de la méditation en mouvement. 
Nous nous concentrons donc sur la respiration et utilisons le corps comme porte d'entrée. Tout le challenge réside dans le fait de rester concentré, en gardant son focus sur les sensations, tout en étant détendu. Cela peut paraître facile à faire quand on le lit mais c'est un réel parcours du combattant pour celui qui a un mental agité. 

La pratique terminée, le soleil installé dans le ciel avec sa chaleur bienfaitrice, nous allions méditer assis, jusqu'à 8.30, heure du déjeuner. Ensuite, chacun partait vaquer à ses tâches. C'était soit du service au sein du temple, soit du travail à l'extérieur. 

Entre midi et une heure, nous méditions assis au temple, puis venait l'heure le repas avant de reprendre le service ou son travail à l'extérieur. En fin de journée, une autre séance de Taiji se tenait sur l'espace fait de bambous, qui était magnifique je dois dire. Nous avions la vue sur le lac et les montagnes, rythmé par un énorme gong annonçant les débuts et fins de sessions. Le gong était tellement grand qu'on pouvait ressentir ses vibrations nous traverser le corps. C'était une sacrée expérience. 

Nous avions également des meetings réunissant toute la communauté. Ils pouvaient être formels, à parler des choses organisationnelles du quotidien mais également être beaucoup plus intenses. 
A quoi sert d'avoir la plus belle forme de Taiji si au quotidien on se comporte comme une merde?
Un travail intérieur est donc indispensable pour aller de l'avant, évoluer, grandir. 

Le fait de vivre en groupe révèle comme vous le savez sûrement les comportements des uns et des autres (et leurs déviances!) et c'est là un atout précieux. Ces moments étaient donc également utilisés pour mettre en lumière nos "angles morts", ces manières d'être qui nous font dysfonctionner et génèrent de la souffrance, la sienne d'abord, mais également celles des autres qui nous entourent, lorsqu'ils se prennent en pleine poire, par exemple, notre colère ou agressivité mal gérées. 

J'ai donc vécu beaucoup, beaucoup de meetings où j'ai eu le sentiment d'être acculée contre un mur, renvoyée à mes mécanismes dysfonctionnels. Très souvent quand je recevais ces feedbacks, ma première réaction était la défensive et l'attaque. Il y a eu des moments terribles et j'ai pu observer que plus on résiste, plus on souffre. 
Je pense avoir appris, à force d'avoir été rabâchée, à arrondir mes angles. L'image utilisée était souvent celle-ci, quand on mélange des cailloux ensemble, à force de les frotter les uns et aux autres, ils finissent par s'arrondir. Et je crois bien que c'est vrai.

J'ai "découvert" que ce n'est pas parce que l'on a une émotion, aussi forte soit-elle, qu'il est légitime de la balancer à la face des autres. Ce n'est pas non plus parce que l'on ressent des choses que cela est "vrai". Certes le ressenti est présent, mais au final, nous lisons tous la vie avec nos propres filtres, venant de notre histoire personnelle, notre éducation, pays, voire même karma. Je peux réagir fortement à une situation qui ne touchera pas du tout une autre personne, parce que c'est "mon bouton" qui a été activé, "mon truc" qui n'a pas été réglé et se met en branle, pas forcément au bon moment du coup. 
ll m'a fallu apprendre à prendre mes responsabilités, arrêter de pointer du doigt à l'extérieur pour justifier mes souffrances mais revenir à l'intérieur, observer  mes résistances pour les comprendre, les appréhender et les lâcher. 
C'est au fond un travail de prise de conscience de nos mécanismes. Ainsi, il sera plus aisément possible de les reconnaître lorsqu'ils s'activent et surtout de rectifier le tir. 

Autant vous dire que ce n'est pas simple! Surtout parce que je pense foncièrement que la mouvance du monde ne va pas dans cette direction. Et c'est tellement plus facile de blâmer les autres plutôt que de réaliser que, bien souvent, on créée tout seul son propre malheur. Il est donc indispensable de prendre responsabilité et conscience des choses pour changer le cours de sa vie. 

Un des moments culminant de cette expérience s'est manifesté lorsque j'ai décidé de raser mes cheveux. Je ne passais pas mon temps à en prendre soin, néanmoins ils étaient tout de même porteurs de message.  Quand on a une chevelure, on peut finalement choisir comment on se présente au monde, aux autres. La mienne était sauvage, annonçant la couleur si je puis dire. Quand on est rasé, il n'y a plus que soi, finie l' image que l'on veut mettre en avant. Je ne pouvais plus me "cacher" derrière cette chevelure flamboyante . 
J'ai eu peur de perdre ma féminité au passage. Et puis je me suis rendue compte que j'avais gagné quelque chose ailleurs, de bien plus précieux. Déjà ma posture a changé, comme si le poids des cheveux tiraient en arrière et il fallait alors que ma tête remette de l'équilibre en s'avançant un peu. C'est drôle car à ce moment-là, des gens que je ne connaissais absolument pas, m'arrêtaient dans la rue  pour me dire que ça m'allait super bien, qu'il se dégageait de ma personne une force certaine. 
J'ai eu l'impression d'être plus "vraie". 
Après je ne cache pas la contrainte que cela peut être face au froid et au soleil. J'ai gardé la tête rasée pendant 18 mois, puis petit-à-petit je les ai laissés repousser. 

Il a été intéressant de constater les différences de réaction face à ce crane rasé. En Suisse, les gens qui ne me connaissaient pas évitaient mon regard. Je pense que ça leur évoquait la maladie et la mort et ça leur faisait peur.
En Inde, les gens étant bien moins phagocytés par le sens des convenances m'abordaient et me demandaient directement pourquoi j'avais la tête rasée. Dès que je leur disais que je vivais dans un temple, ils se baissaient en signe de respect et me félicitaient en me disant "that's very good". Lä-bas, il est tout-à-fait normal de dédier sa vie au temple, c'est même très bien vu. Et il n'y avait plus du tout ces jeux de séduction qui peuvent mettre mal à l'aise, je n'aurais jamais été aussi peinarde là-bas!
Comme quoi, les paradigmes changent drastiquement la perception des uns et des autres suivant où l'on se trouve. 

It also needed to be able to sustain the temple and its many needs, so I worked at Shambhala, a cafe that other temple residents started. The cafe was an instant hit. I worked there by first doing service hours, then by managing the adjoining shop where I could sell my confections from India, then managed the entire café for a period, before finally opening my own shop.

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As you could see in the report, our days were busy, with a wake up, at the latest, at 5am. For the monastics, of which I was not one, it began with a series of prostrations in the temple, in the main house. Then we went down to the practice space called Zhong Xien to start the session at 5.30.

The idea of ​​a tight schedule makes it possible to put, in fact, a frame in the mental which is agitated as soon as one wakes up. Starting with practice is like setting the tone for the rest of the day. I'm lucky, I've never had a problem waking up on the first ring. 
But more than once I still wondered what I was doing there!

The session began with warm-ups. There is always a leader when practicing Taiji. He sets the tone, sends a signal and the rest of the group follows him. Thus, we all unite our energy to "sing the same song". Practicing in a group increases the energy charge, which is why it is beneficial to do it with others, even if solo practice remains essential for development.
 
The idea is to (re)connect to your vital energy, to what is, rather than listening to the movies of your mind, which are only projections in the end and not really reality. 
Breathing does exist! 
So we focus on the breath and use the body as a gateway. The whole challenge lies in staying focused, keeping your focus on the sensations, while being relaxed. It may seem easy to do when you read it, but it's a real obstacle course for anyone with a restless mind.

The practice finished, the sun installed in the sky with its beneficent heat, we were going  then to meditate seated, until 8.30, breakfast time. Then everyone went about their chores. It was either service within the temple or work outside.

Between noon and one o'clock, we meditated sitting in the temple, then it was time for the meal before resuming the service or our work outside. At the end of the day, another Taiji session was held on the space made of bamboo, which was magnificent I must say. We had a view of the lake and the mountains, punctuated by a huge gong announcing the start and end of sessions. The gong was so big that you could feel its vibrations going through your body. It was quite an experience.
We also had meetings bringing together the whole community. They could be formal, talking about day-to-day organizational things, but also be much more intense.
What is the use of having the most beautiful form of Taiji if on a daily basis we behave like shit?
An inner work is therefore essential to move forward, evolve, grow.

The fact of living in a group reveals, as you surely know, the behavior of each other (and their deviations!) and this is a precious asset. These moments were therefore also used to highlight our "blind spots", these ways of being that make us dysfunctional and generate suffering, his own first, but also those of others around us, when they take in the face, for example, our badly managed anger or aggressiveness.

So I went through many, many meetings where I felt like I was backed up against a wall, sent back to my dysfunctional mechanisms. Very often when I received these feedbacks, my first reaction was defense and attack. There were terrible moments and I was able to observe that the more one resists, the more one suffers.
I think I learned, by dint of being harped on, to smooth my edges. The image used was often this one, when you mix pebbles together, by dint of rubbing them against each other, they end up rounding off. And I do believe that's true.

I "discovered" that it is not because one has an emotion, as strong as the  can be, that it is legitimate to throw it in the face of others. It is not because we feel things that it is "true". Certainly the feeling is present, but in the end, we all read life with our own filters, coming from our personal history, our education, country, even karma. I can react strongly to a situation that will not affect another person at all, because it is "my button" which has been activated, "my thing" which has not been settled and is set in motion, not necessarily at the right moment.
I had to learn to take my responsibilities, stop pointing the finger outside to justify my sufferings but come back inside, observe my resistances to understand them, apprehend them and let go.

It is basically a work of becoming aware of our mechanisms. Thus, it will be more easily possible to recognize them when they activate and especially to rectify the situation.

Let me tell you, it's not easy! Especially because I fundamentally believe that the movement of the world is not going in this direction. And it's so much easier to blame others than to realize that oftentimes we create our own unhappiness. It is therefore essential to take responsibility and awareness of things to change the course of one's life.

One of the high points of this experience came when I decided to shave my hair. I didn't spend my time taking care of them, but they still carried a message. When you have hair, you can finally choose how you present yourself to the world, to others. Mine was wild, announcing the color if I may say so. When you are shaved, there is only yourself, finished the image you want to put forward. I could no longer "hide" behind this flamboyant hair.
I was afraid of losing my femininity in the process. And then I realized that I had gained something much more precious elsewhere. To start with, my posture has changed, as if the weight of the hair was pulling back and my head had to regain its balance by moving forwards a little. It's funny because at that time, people I didn't know at all stopped me in the streets to tell me that it suited me really well, that there was a certain strength coming out of my person.
I felt like I was more "real".
Afterwards I do not hide the constraint that it can be in the face of the cold and the sun. I kept my head shaved for 18 months, then little by little I let it grow back.

It was interesting to see the differences in reaction to this shaved head. In Switzerland, people who didn't know me avoided my gaze. I think it reminded them of sickness and death and it scared them.
In India, people being much less engulfed by a sense of propriety approached me and asked me directly why I had my head shaved. As soon as I told them that I lived in a temple, they bowed down in respect and congratulated me saying "that's very good". Over there, it is quite normal to dedicate one's life to the temple, it is even very well seen. And there weren't any more seduction games that can make you feel uncomfortable, I would never have been so cushy there!
Like what, the paradigms drastically change the perception of each other depending on where you are.




Cette période au temple coïncide avec une autre grosse étape de mon expérience au sein de cette communauté. Vu que je suis une fumeuse invétérée, il m'a été formulé que c'était ok de faire ce choix de vie, mais pas au temple. En gros, si je voulais rester y vivre, il me fallait arrêter cette habitude et accepter certaines règles. Si je voulais rester sur place, d'autres conditions sont venues avec le deal : Entrer en phase de silence et ne pas quitter le temple pur une durée indéterminée. J'ai accepté.
C'était rude mais je pense que ça m'a aidée.
Le premier mois a été épique. Je ne pensais qu'à la clope, jour et nuit puisque je rêvais même que je fumais... toutes les nuits...

Le fait d'être silencieux, de ne pas convoyer vers l'extérieur ce qui nous anime intérieurement, m'a fait réaliser à quel point mon mental était en constante agitation mais aussi, qu'en réalité, bien des fois, on parle pour ne rien dire. 
Toutes ces pensées étaient comme enfermées en cage et je pense avoir vu ma folie de (très) près. Après un mois, cela s'est calmé et je pense que l'année qui a suivi a été la période la plus "glorieuse" de ma vie au temple. Mon mental et état émotionnel étaient beaucoup plus stables. A quel prix me direz-vous!!!

Je ne peux pas parler du temple sans parler des animaux qui vivaient également avec nous. Au-delà des lapins que nous avions pour leur viande (j'ai toujours réussi à esquiver de les transitionner dans l'au-delà, en ai d'ailleurs jamais mangé. Ce qui je le conçois est hypocrite, puisque je ne suis pas végétarienne) et des poules pour les œufs, nous avions deux chiennes, des sœurs bullmastiffs de 60kgs au moins, Dora et Ossa. C'est des gros gabarit mais tellement gentilles et attachantes. 

This period in the temple coincides with another big step in my experience within this community. Since I am a heavy smoker, I was told that it was ok to make this lifestyle choice, but not in the temple. Basically, if I wanted to stay there, I had to stop this habit and accept certain rules. If I wanted to stay there, other conditions came with the deal: Entering a silence phase and not leaving the temple for an indefinite period. I accepted.
It was rough but it helped me.
The first month was epic. I thought only of the cig, day and night since I even dreamed that I was smoking... every night...

The fact of being silent, of not conveying outwards what animates us internally, made me realize how much my mind was in constant turmoil but also, that in reality, many times, we speak for say nothing.
All these thoughts were like locked in a cage and I think I saw my madness up close. After a month it calmed down, and I think the next year was the most “glorious” time of my temple life. My mental and emotional state were much more stable. At what price will you tell me!!!

I can't talk about the temple without talking about the animals that also lived with us. Beyond the rabbits we had for their meat (I've always managed to dodge transitioning them into the afterlife, by the way have never eaten any. Which I conceive it is hypocritical, since I'm not vegetarian) and chickens for the eggs, we had two female dogs, bullmastiff sisters of at least 60kgs, Dora and Ossa. It's big size but so nice and endearing.


A  deux mois...

A six mois...

Adultes...



Et puis il y avait ma chère minette Esther, qui est un vrai petit ange et me manque tous les jours depuis. On avait nos habitudes, elle arrivait en courant dans la chambre pour venir chercher des câlins ou venait se lover tout contre moi sous le duvet toutes les nuits. 
Toutes trois m'auront aidées les jours où ça n'allait pas, avec cet amour inconditionnel dont les animaux peuvent être capables. 

Je porte en moi et de manière douloureuse la manière dont je suis partie, en ayant clairement la culpabilité d'avoir abandonnée ma petite chatte. Mais je l'aurais prise où? Je n'ai pas de chez moi, un avenir totalement incertain et qui change quasiment à chaque instant... 
Et puis, quand je suis partie, je ne savais pas que cela serait définitif...

And then there was my dear kitten Esther, who is a real little angel and I miss her every day since. We had our habits, she would came running into the room to get cuddles or was curling up against me under the duvet every night.
All three will have helped me on the days when things were not going well, with this unconditional love of which animals can be capable.

I carry with me and in a painful way the way in which I left, clearly having the guilt of having abandoned my little cat. But where would I have taken it? I don't have a home, a totally uncertain future that changes almost every moment...
And then, when I left, I didn't know it would be final...





Car le corona virus est arrivé et depuis là-bas, en lisant les nouvelles d'Europe, j'avais l'impression que c'était un mélange d'Ebola et la peste noire. On était au tout début de la pandémie. J'en suis bien revenue depuis...
Le 12 mars 2020, tous les magasins ont fermés, ma boutique y compris évidemment. Un couvre-feu a été imposé, plus personne n'avait le droit de sortir à partir de 17h jusqu'au petit matin. Cela a duré des mois. Le village était fermé, plus personne n'y entrait ou n'en sortait. 

Un mois plus tard, je tombe sur un article, annonçant un vol, le dernier avant que l'aéroport ne se ferme de manière indéfinie (il l'aura été pour plus de 9 mois je crois) avec donc, un dernier vol pour Zurich. Cette nouvelle a tout chamboulé. Quelles étaient les probabilités qu'il y ait un vol pour la Suisse, depuis le cul du Guatemala?!

J'ai eu 24heures pour me décider et sans savoir vraiment ce que je faisais, je suis rentrée. 
Je ne pouvais en effet pas imaginer qu'il arrive un truc à ma mère ou quelqu'un de la famille et que je n'aie même pas essayé de revenir pour être auprès des miens. 
Je m'en serais voulue pour le reste de ma vie.
 
Le cœur gros, dans la nuit, j'ai paqueté un sac avec des affaires dont je n'avais pas du tout besoin, j'étais vraiment à côté de la plaque, à peser le pour et le contre (pas facile pour la balance que je suis), tiraillée je l'ai été. 
Sincèrement, jusqu'à la dernière minute avant de prendre le taxi pour l'aéroport, munie d'autorisations délivrées par l'ambassade, sorte de laisser-passer pour les check-points prévus pour la route, je ne savais pas si j'allais y aller. 
Tout semblait tellement irréel. 

C'est dur de lâcher sa vie, son business, son chat en quelques heures. C'est vite vu, il m'aura fallu des mois pour digérer l'histoire. Et je ne suis pas encore au bout de ce deuil. Je savais certes que je ne finirais pas ma vie au temple, ni au Guatemala, mais j'aurais franchement préféré le faire dans d'autres circonstances. 

Je suis partie en compagnie d'une autre pratiquante vivant au temple ainsi que sa petite fille. Toute le reste du groupe nous a accompagnés jusqu'au taxi. On pleurait tous devant la porte. Je n'avais vraiment aucune idée des conséquences que cela aurait. C'était dévastant mais je me souviens de cette force, bien au-delà de moi-même qui me poussait à faire ce pas. Franchement, ça a été l'évènement le plus traumatisant de ma vie adulte.

Il y a eu les heures de taxi qui ont suivies, jusqu'à l'aéroport. Puis nous y sommes arrivées, il n'y a pas eu de check point comme ils l'avaient annoncé hormis celui du village. On a pas eu besoin de montrer notre paperasserie de l'ambassade, obtenues à coups de nombreux coups de téléphone le jour précédent. 
A l'aéroport, il y avait une longue file de gens qui attendaient cet unique vol, le dernier avant la fermeture du lieu. Tout le monde était masqué, on s'est fait prendre la température, vérifiées qu'on était bien sur la liste de l'ambassade. Vu que le vol affrété était suisse, j'avais la priorité pour y être, les places étant comptées. Je me rappelle encore leur avoir dit, s'il n'y a pas de place pour mon amie et sa fille, laissez les aller à la mienne, comme si je demandais au destin de prendre la décision à ma place. Non, m'a-t-on répondu, vous êtes suisse, vous avez la priorité mais vous y allez toutes les 3. 

S'en est suivi des heures d'attentes, de vols, une correspondance au Costa Rica notamment, où à nouveau on nous prend la température. Ca crée une drôle d'ambiance, auquelle on s'est peut-être habitués depuis? J'ai découvert les avantages de voyager avec un enfant, on évite toutes les files d'attente et elles étaient longues! Le seul vague réconfort dans cette transhumance entamée....

Le vol était plein, collés les uns aux autres avec des hôtesses qui ne portaient pas de masques ni de gants. J'ai commencé à me poser des questions. Elles se sont accentuées en arrivant en Suisse. Personne ne nous prend la température, personne ne porte de masque dans l'aéroport, ni dehors d'ailleurs. Au contraire, quand je sors de ce qui m'a paru les heures les plus longues de ma vie, je vois des groupes de gens, fumant dehors, rigolant. Tout a l'air normal. Il y a un énorme décalage entre ce que je pouvais lire dans les journaux et la réalité.  Certes il y avait peut-être moins de monde dans les rues, mais enfin, on aurait dit un dimanche en Suisse, tranquille quoi.
Là je me dis que j'ai fait la plus grosse connerie de ma vie et ce sentiment restera avec moi pendant des mois. 

Entre-temps, le temple tel qu'il était s'est disloqué. La grande majorité des gens sont partis pour divergence de point de vue et mauvaise gestion. Et ça, c'est une grande déception et me rends triste. Les humains restent des humains, ça rappelle simplement que l'humilité si elle est négligée, mène à la perte. Néanmoins, c'est seulement à ce moment-là que j'ai commencé à respirer et peut-être me reconstruire. Sans le savoir, j'avais peut-être fait le bon choix. 

Toutes ces années au temple et ce départ précipités auront été des expérience difficiles mais dont je serais éternellement reconnaissante car elles m'auront vraiment aidée à grandir. 
Alors merci.

Because the corona virus arrived and from there, reading the news from Europe, I had the impression that it was a mixture of Ebola and the black plague. We were at the very beginning of the pandemic. I have since landed from that thing...

On March 12, 2020, all stores closed, including mince of course. A curfew was imposed, no one was allowed to go out from 5 p.m. until the early morning. It lasted for months. The village was closed, no one could enter or leave it.

A month later, I come across an article, announcing a flight, the last before the airport closes indefinitely (it will have been for more than 9 months I believe) with therefore, a last flight to Zurich . This news changed everything. What were the odds of there being a flight to Switzerland, from Guatemala?!

I had 24 hours to make up my mind and without really knowing what I was doing, I went home.
I couldn't imagine that something happened to my mother or someone in the family and that I didn't even try to come back to be with them.
I would have blamed myself for the rest of my life.
 
With a heavy heart, in the night, I packed a bag with things that I didn't need at all, I was really off the mark, weighing the pros and cons (not easy for the libra that I am), torn I was.
Honestly, until the last minute before taking the taxi to the airport, armed with authorizations issued by the embassy, ​​a kind of pass for the checkpoints planned for the road, I did not know if I was going to take tahat plane.
Everything seemed so unreal.

It's hard to let go of your life, your business, your cat in a few hours. It's easy to see, it took me months to digest the story. And I am not yet at the end of this mourning. I certainly knew that I would not end my life in the temple, nor in Guatemala, but frankly I would have preferred to do so in other circumstances.

I left with another practitioner living in the temple and her daughter. The rest of the group accompanied us to the taxi. We were all crying outside the door. I really had no idea what the consequences would be. It was devastating but I remember this force, far beyond myself, which pushed me to take this step. 
Frankly, it was the most traumatic event of my adult life.

There were the hours of taxi that followed, to the airport. Then we got there, there was no checkpoint as they had announced except for the village one. We didn't have to show our embassy paperwork, obtained through numerous phone calls the day before.
At the airport, there was a long line of people waiting for this one flight, the last before the place closed. Everyone was masked, we had our temperature taken, checked that we were on the embassy list. Since the chartered flight was Swiss, I had priority to be there, the places being limited. I still remember telling them, if there is no room for my friend and her daughter, let them take my seat, as if I was asking fate to make the decision for me. No, I was told, you are Swiss, you have priority but you go all 3.

This was followed by hours of waiting, flights, a connection in Costa Rica in particular, where again we were taken our temperature. It creates a funny atmosphere, to which we may have become accustomed since? I discovered the advantages of traveling with a child, you avoid all the queues and they were long! The only vague comfort in this transhumance started....

The flight was full, glued to each other with stewardesses who were not wearing masks or gloves. I started asking myself questions. They were accentuated when arriving in Switzerland. No one takes our temperature, no one wears a mask in the airport, or outside for that matter. On the contrary, when I come out of what seemed to me the longest hours of my life, I see groups of people, smoking outside, laughing. Everything looks normal. There was a huge discrepancy between what I could read in the newspapers and reality. Certainly there were perhaps fewer people in the streets, but anyway, it looked like a Sunday in Switzerland, quiet.
There I tell myself that I did the biggest mistake of my life and this feeling will stay with me for months.

In the meantime, the temple as it was has come apart. The vast majority of people left for differences of opinion and mismanagement. And that is a big disappointment and makes me sad. Humans are still humans, it's just a reminder that humility if neglected leads to loss.
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It was only then though that I started to breathe and maybe rebuild myself. Without knowing it, I might have made the right choice.

All those years in the temple and that hasty departure were difficult experiences but for which I will be eternally grateful because they really helped me grow.
So thank you.






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