To go with the flow...
Bien avant l'aube, l'odeur du Camphre envahit les chaumieres et le son de milliers de pas se murmure en direction du Gange, pour accomplir le rituel du bain sacre.
Des singes excites, sautent au-dessus de l'entremelement de fils electriques.
Sur terre, des vaches parfois tetues, toujours tres bien adaptees se pavanent dans les ruelles sinueuses, dotees de temples a chaque coin ou le regard se pose.
Long before dust, the smell of Camphre overuns the thatches and the sound of thousands of paces is murmured towards the Ganga to accomplish the sacred bath's ritual.
Excited monkeys are jumping over the intertwingled electrical wires while on earth, the sometimes stubborn cows, (always very adapted ones), prance between the sinuous streets, endowed with temples wherever the look gazes.
Non loin de la, le Gange s'ecoule inexorablement, degageant un je ne sais de quoi d'apaisant qui contraste avec les flambees d'agitation pouvant parfois et sans raison apparente (sur)animer les rues, les humains, les animaux.
Near by, the Ganga flows inexorably, radiating something very calm, contrasting with the burst of agitation which can sometimes and without any apparent reason (over)animates the streets, human and animals.
Le fleuve sacre est longe de ghats, places et escaliers ou tout se passe, endroits ideaux pour observer les mouvements de l'Inde sous tous leurs recoins.
Il y a les lavandiers, coiffeurs, devots et la formidable architecture comme decor.
The sacred river is borded by ghats, spaces and stairs where everything is happening, ideal spots to observe from all sides the movements of India.
There are the washermen, hairdressers, devotees and the tremendous architecture as a setting.
La matinee fond dans l'apres-midi en un doux mouvement et la prochaine grande occasion de la journee est le coucher du soleil, lorsque toutes les barques habillent le fleuve et appellent a la priere "Ganga Aarti"... La ceremonie, bien qu'ayant fortement evolue vers un spectacle haut en couleurs, est une tradition quotidienne tres ancienne. La cite n'est-elle pas millenaire, la plus vieille du monde dit-on meme par ici. Aarti se termine alors que commence la nuit et aux alentours des 22h, le son strident des rideaux de fer annoncent la fermeture des boutiques. Encore une journee de passee inscrite devant l'eternite.
The morning melts in the afternoon in a smooth movement and the next big occasion of the day is the sunset, when all the crafts cover the river and call to the "Ganga Aarti" prayer... The ceremony, even though evolved quit a bit towards a colorful event, is a very ancient daily tradition. Isn't the city millenary? The oldest one even one's can hear here. Aarti finishes when the night starts and around 10PM, the piercing sound of the iron curtains announce the closing of the shops. Another day passed inscribed in front of eternity.
La cite fourmille de millions de personnes, les unes venues reverer le temple sacre et ramener chez elles de l'eau "pure" et les autres pour effectuer le dernier rituel de leur etre aime. Il y a les saddhus et les babas pour qui la ville est la maison de Shiva et les touristes passant leur journee a tenter de comprendre la logique derriere cette douce folie ambiante. Je ne compte plus les musiciens desireux d'apprendre la compliquee musique classique indienne, on peut les voir rouler a bicyclette au travers des allees avec un sarod ou sitar attaches a leur dos, Il y a les travailleurs sociaux, les photographes et faiseurs de films, peintres et dessinateurs sont aussi legion, ils viennent pour une tentative de capturer la mysterieuse beaute de cette cite. Et il y a les voyageurs sacs au dos qui peinent a s'en aller, comme meduses par la magie qui semble entretenir legendes et mythes sur la cite. Tous possedent une certaine foi. Et tous se retrouvent au chai shop ou il fait bon regarder le temps s'ecouler au rythme doucereux de flutes enchantees.
The city swarms with thousands of persons; some come to revere the holy temple and bring back home some pure water. Some others come to complete the last ritual for their beloved one. There are the Saddhus and Babas for whom the city is the house of Shiva and the tourists spending their day trying to understand the logic behind this smooth, ambiant craziness. I dont count anymore the ones who study the complicate Indian classical music. You can see them ride through the alleys on their bicycle with a sarod or sitar fasten at their back. The social workers, photographs and movie makers, painters and draftsman are also legion; they all come for an attempt to capture the mysterious beauty of Benaras. There are also the backpackers who struggle to leave, like dumbfounded by the magic place, nourished of legends and myths.
All possess a certain faith. And all meet in the chaishop where it is so nice to watch the time passying by, with some smooth enchanting flute notes played around.
Nous avons de la peine a trouver une chambre ou l'on aurait envie de rester. Nous arrivons a l'aube de Holi, la fete des couleurs ou tout le monde s'envoie des poudres aux tons vivaces a travers les rues. Rien n'est epargne : les murs, les gens, les animaux... Les prix flambent et tous les bons plans sont pris. Une fois passee l'arnaque d'un logeur chez qui nous n'avons pas envie de rester, nous serons bien situees face au Gange mais dans une piaule pourrie a cote de la cuisine. Apres des promesses non tenues pa la logeuse, nous finirons par trouver notre repere sous les toits plats d'une grande maison non loin des ghats. Je peux y faire ma pratique a l'aube et au coucher du soleil sans etre derangee autrement que par la compagnie des oiseaux et des singes. Mes mouvements lents semblent parfois les intriguer, aucunement les deranger. J'apprivoise mes reflexes de citadine et ne sursaute plus lorsqu'ils bondissent non loin de moi.
We struggle to find a room where you want to stay. We arrive just before Holi, the feast of colors when everyone throws powders of vivid tones through the streets. Nothing is spared : the walls, the people, the animals... The prices are soaring and all the good deals are taken. After the rip off in a place we dont want to stay, we are in a well-located spot, facing the Ganga, but in a crumbling room next to the guest house's kitchen. We finally move in a big house with flat roofs where I can practice Tai Chi without being disturbed. The birds and monkeys are the only passer-by. My slow movements seem sometimes to intrigue them, not at all bothered. I win over my city-dwellers reflexes and do not jolt when they leap not far away from me.
Je croise des tetes connues comme Jul de Gokarna avec qui nous buvons souvent le chai du matin au repere habituel, deja frequente lors de mon precedent passage et tenu par Raju.
Daniele et lui s'entretiennent regulierement avec animation sur la vie et le sens qu'on lui donne. Et j'en profite pour observer une fois de plus le spectacle incessant des ruelles millenaires, chargees d'atmosphere qui composent la vieille ville de Varanasi. Les indiens se pretent volontiers au jeu de la photographie, j'en profite pour les immortaliser puisqu'ils font partie de mon quotidien.
I meet some known faces like Jul from Gokarna with whom we drink often our morning chai at the usual spot, already treated last time I was here and hold by Raju. Daniele and Jul talk regularly with animation about life and the meaning we give to it. I observe once more the endless show of the millenary streets, full loaded of atmosphere composing the old city of Varanasi. The Indians enjoy to be taken pictures of, I immortalize them as they are part of my dailylife.
Et alors contre toute attente et ca fait partie des moments que je prefere en voyage, par une belle fin d apres midi alors en ballade sur les ghats, quelle n'est pas ma surprise de reconnaitre dans cette petite tete blonde qui me fixe en me souriant, Sandrine, une copine de Lausanne! Cris de joie, embrassades et flot de paroles animes s'ensuivent sous les regards amuses de Daniele et David (le copain de Sandrine) qui du coup font connaissance. Nous partagons de tres chouettes moments ensemble, plein d'intensite que ce soit autour d'un bon repas, assistant David perdant son appareil (il est photographe et se trouve dans l'une des ville ou il n'y a que cela a faire, des photos...) ou lors de l'ineluctable mais neanmoins extraordinaire ballade en barque sur le Gange a l'aube. Rendez-vous pris au petit matin, apres quelques chais nous nous sentons d'attaque. Les rives sont magnifiques sous cette perspective et c'est le moment ideal pour observer les rites, ablutions et coutumes du peuple hindou. Nous ferons egalement nos pujas, prieres pour des etres chers, a force de fleurs et bougies.
And so, against all expectation (and that is part of my preferred moments while traveling), by a nice ending afternoon walking on the ghats, how surprised am I to recognize that little smily blond head who looks at me, Sandrine, a friend from Lausanne! Joyful outbursts, hugs and flow of liven up words are followed under the amused looks of Daniele and David (Sandrine's boyfriend) who thus meet. We share very nice moments together, full of intensity when sitted around some good food, to assist David losing his camera (he is a photografer in one of the city where there is just pictures to do all the time...) or during the unmissible but nevertheless extraordinary boat ballad on the Ganga.
After a few chais, we go on an early morning; The banks are beautiful under that perspective and it is the ideal moment to observe the rituals, ablutions and customs of the Hindus people. We also do our pujas (prayers), with flowers and candles for our beloved ones.
Apres notre ballade en barque, nous buvons un chai dans un bouib sur les ghats. Nous sommes a cote des crematoires : de grands feux sur les rives. Il y a eternellement une procession en cours et la fumee grise d'embaumer l'air. Les tas de buches sont soigneusement alignes, certains passants accoudes aux barrieres entourant le site mortuaire et la famille du defunt arrive, composee des hommes seulement, avec un brancard recouvrant le corps de fleurs et tissus colores. Dans ce cadre, j'alimente une discussion animee avec un jeune gars du coin qui me dit :"Tu es venue 10 fois a Varanasi, tu t'es bien sure deja baignee dans le Gange sacre?". Un peu moins fiere, je reponds timidement "Non, pas encore". Il me regarde avec un visage effare : "QUOI? Mais tu penses trop, tu es enfermee dans tes peurs!". Du haut de son jeune age, sa franchise me touche et vient titiller une envie qui m'habite il est vrai, depuis mon arrivee dans la ville sainte. Pour la premiere fois en effet, j'envisage de me baigner dans ce qui m'a pourtant toujours semble n'etre qu'un miasme infeste de cochonneries dont je tairais le nom ici...
After our ballad, we drink a chai in a tiny stall on the ghats. We are just next to the cremation ghats : big fires on the banks. There is eternally a procession going on and the grey smoke fills up the air. The piles of wood are carefully aligned, some passer-by are leaning on the barriers surroundind the mortuary site and the dead's family, composing of men only arrives, with a stretcher covering the body with flowers and colored clothes. In this background I fuel a liven up conversation with a pretty young Indian guy who tells me : "You came 10 times in Varanasi, of course you bathed already in the Holy Ganga?"; A bit less proudly I shyly answer "No, not yet".
He stares at me with an aghast look : "WHAT? But you think too much, you are locked in your fears!". From the top of his own age, his candeur touches me and titillates a desire I have since I got there. For the very first time indeed, I envisage to bath in what though always seemed to me like an miasma infested of junks I would not name here...
Perturbee dans ma dignite, il me laisse songeuse et sans voix mais la petite graine a ete plantee et comme par un mysterieux mais tres bien ficele echainement, je me retrouve l'apres-midi meme de notre depart, en train de longer une derniere fois les ghats. Je me questionne "Alors je le fais ou pas?". Est-ce mon regard vers le fleuve ou l'hesitation de mon elan, je ne sais pas, mais quoi qu'il en soit, un homme allant prendre son bain me regarde et me tend la main. "Come Madam' I ll help you". C'est incroyable, exactement ce qu'il me fallait. Un geste inespere qui me pousse a faire le pas. Et alors sans hesitation maintenant, je descends les dernieres marches menant a l'eau, pose mon sac a terre, tient la main de cet inconnu qui a su sentir ou j'en etais, allez savoir comment, et sans me retourner, m'enfonce dans l'eau verte. Le sol est etonnamment doux et je tache de ne pas trop pense de quoi il est recouvert. Mon accompagnant reste a une petite distance, il balaie de la main les sachets plastiques et autres choses flottantes pouvant m'atteindre. Il me laisse faire mon histoire. Tres vite, je ressens une force peu commune dans toute la part de mon etre immergee. J'ai l'impression de ne faire qu'un avec l'eau et la terre. J'y suis comme soudee mais en meme temps, mon corps semble se dissoudre. C'est absolument etonnant et je ressors comme allegee par ce bain. Il m'est tres difficile de vous decrire ce qu'il s'est passe a ce moment-la mais j'ai eu l'impression d'etre en effet nettoyee.
Une fois de plus je quitte cette ville fascinante avec cette meme et redondante envie d'y rester pour une longue periode...
Disrupt in my dignity, he leaves pensive and voiceless but the little seed is planted and like a mysterious but very well put together chain, I find myself the same afternoon of our departure, walking a last time along the ghats. I am wondering : "So, am I doing this or not?". Is it my look towards the river or the hesitation in my momentum, I do not know, anyway, a man going to take his bath looks at me and lend a helping hand towards me : "Come Madam', I ll help you".
This is incredible, exactly what I need! An unexpected gesture which pushed me to take the step. And then without any hesitation now, I go down the last stairs leading to the Ganga, drop my bag on the floor, hold the hand of this unknown man who manage to feel where I was, who knows how and without turning back, walk carefully into the green water.
The soil is stuningly soft and I try to not think too much about what is on top of it. My helper stays close by, sweeping up the plastic bags and other floating things which could reach me. He let me do my story. Very fast, I feel an unknown force in the immerged part of my body. I am one with the earth and the water. I fuse with them and in the same time my body seems to dissolve himself. It is absolutely strange and I come out of this bathe like ligthened. It is very hard for me to describe you what really happen this precise moment but I truely have the impresion of being cleaned...
Once more I leave this fascinating city with the same and repetitive desire of staying here for a long period...
.
Et puis Daniele retourne en Suisse. Sandrine et David restent encore quelques jours ici avant de partir pour Rishikesh alors que les rues de Kashi (La Lumineuse) me disent au revoir...
Chers amis, je vous salue et vous remercie pour ces beaux moments partages ensemble.
De mon cote, je m'apprete a traverser l'Inde pour rejoindre Chennai et les iles Andamans.
Ce sera Paques dans 2 semaines et ma famille viendra me visiter!!!
Je suis toute excitee cela fait 18 mois que l'on ne s'est pas vus! Mais vous verrez tout cela au prochain chapitre...
Je vous biz et vous souhaite une belle entree dans l'automne.
And Daniele goes back to Switzerland. Sandrine and David are staying a bit longer here before moving to Rishikesh while Kashi's (the Luminous) streets are saying goodbye to me...
Dear friends, I salute you and thank you so much for those beautiful and shared moments.
I am about to cross India to reach Chennai in the deep south and the Andamans islands.
It is gonna be Easter in two weeks and my family comes to visit!!!
I am very excited about it as it has been 18 months without seing them!
But you ll see that in the next chapter...
"May Heaven keep the Grandeur of Benaras
Arbour of this meadow of joy.
For oft-returning souls-their's journey's end.
In this weary Temple land of the world,
Safe from the whirlwind of Time,
Benaras is forever Spring"
Que le ciel garde la grandeur de Benaras
Port de cette prairie de joie.
Car les ames qui reviennent souvent a la fin de leur voyage
Dans ce pays aux temples fatigues,
Al'abri des tourbillons du temps,
Benaras est printemps pour toujours.
Mirza Ghalib - Sufi poet
Arbour of this meadow of joy.
For oft-returning souls-their's journey's end.
In this weary Temple land of the world,
Safe from the whirlwind of Time,
Benaras is forever Spring"
Que le ciel garde la grandeur de Benaras
Port de cette prairie de joie.
Car les ames qui reviennent souvent a la fin de leur voyage
Dans ce pays aux temples fatigues,
Al'abri des tourbillons du temps,
Benaras est printemps pour toujours.
Mirza Ghalib - Sufi poet
Bien avant l'aube, l'odeur du Camphre envahit les chaumieres et le son de milliers de pas se murmure en direction du Gange, pour accomplir le rituel du bain sacre.
Des singes excites, sautent au-dessus de l'entremelement de fils electriques.
Sur terre, des vaches parfois tetues, toujours tres bien adaptees se pavanent dans les ruelles sinueuses, dotees de temples a chaque coin ou le regard se pose.
Long before dust, the smell of Camphre overuns the thatches and the sound of thousands of paces is murmured towards the Ganga to accomplish the sacred bath's ritual.
Excited monkeys are jumping over the intertwingled electrical wires while on earth, the sometimes stubborn cows, (always very adapted ones), prance between the sinuous streets, endowed with temples wherever the look gazes.
Non loin de la, le Gange s'ecoule inexorablement, degageant un je ne sais de quoi d'apaisant qui contraste avec les flambees d'agitation pouvant parfois et sans raison apparente (sur)animer les rues, les humains, les animaux.
Near by, the Ganga flows inexorably, radiating something very calm, contrasting with the burst of agitation which can sometimes and without any apparent reason (over)animates the streets, human and animals.
Le fleuve sacre est longe de ghats, places et escaliers ou tout se passe, endroits ideaux pour observer les mouvements de l'Inde sous tous leurs recoins.
Il y a les lavandiers, coiffeurs, devots et la formidable architecture comme decor.
The sacred river is borded by ghats, spaces and stairs where everything is happening, ideal spots to observe from all sides the movements of India.
There are the washermen, hairdressers, devotees and the tremendous architecture as a setting.
La matinee fond dans l'apres-midi en un doux mouvement et la prochaine grande occasion de la journee est le coucher du soleil, lorsque toutes les barques habillent le fleuve et appellent a la priere "Ganga Aarti"... La ceremonie, bien qu'ayant fortement evolue vers un spectacle haut en couleurs, est une tradition quotidienne tres ancienne. La cite n'est-elle pas millenaire, la plus vieille du monde dit-on meme par ici. Aarti se termine alors que commence la nuit et aux alentours des 22h, le son strident des rideaux de fer annoncent la fermeture des boutiques. Encore une journee de passee inscrite devant l'eternite.
The morning melts in the afternoon in a smooth movement and the next big occasion of the day is the sunset, when all the crafts cover the river and call to the "Ganga Aarti" prayer... The ceremony, even though evolved quit a bit towards a colorful event, is a very ancient daily tradition. Isn't the city millenary? The oldest one even one's can hear here. Aarti finishes when the night starts and around 10PM, the piercing sound of the iron curtains announce the closing of the shops. Another day passed inscribed in front of eternity.
La cite fourmille de millions de personnes, les unes venues reverer le temple sacre et ramener chez elles de l'eau "pure" et les autres pour effectuer le dernier rituel de leur etre aime. Il y a les saddhus et les babas pour qui la ville est la maison de Shiva et les touristes passant leur journee a tenter de comprendre la logique derriere cette douce folie ambiante. Je ne compte plus les musiciens desireux d'apprendre la compliquee musique classique indienne, on peut les voir rouler a bicyclette au travers des allees avec un sarod ou sitar attaches a leur dos, Il y a les travailleurs sociaux, les photographes et faiseurs de films, peintres et dessinateurs sont aussi legion, ils viennent pour une tentative de capturer la mysterieuse beaute de cette cite. Et il y a les voyageurs sacs au dos qui peinent a s'en aller, comme meduses par la magie qui semble entretenir legendes et mythes sur la cite. Tous possedent une certaine foi. Et tous se retrouvent au chai shop ou il fait bon regarder le temps s'ecouler au rythme doucereux de flutes enchantees.
The city swarms with thousands of persons; some come to revere the holy temple and bring back home some pure water. Some others come to complete the last ritual for their beloved one. There are the Saddhus and Babas for whom the city is the house of Shiva and the tourists spending their day trying to understand the logic behind this smooth, ambiant craziness. I dont count anymore the ones who study the complicate Indian classical music. You can see them ride through the alleys on their bicycle with a sarod or sitar fasten at their back. The social workers, photographs and movie makers, painters and draftsman are also legion; they all come for an attempt to capture the mysterious beauty of Benaras. There are also the backpackers who struggle to leave, like dumbfounded by the magic place, nourished of legends and myths.
All possess a certain faith. And all meet in the chaishop where it is so nice to watch the time passying by, with some smooth enchanting flute notes played around.
Nous avons de la peine a trouver une chambre ou l'on aurait envie de rester. Nous arrivons a l'aube de Holi, la fete des couleurs ou tout le monde s'envoie des poudres aux tons vivaces a travers les rues. Rien n'est epargne : les murs, les gens, les animaux... Les prix flambent et tous les bons plans sont pris. Une fois passee l'arnaque d'un logeur chez qui nous n'avons pas envie de rester, nous serons bien situees face au Gange mais dans une piaule pourrie a cote de la cuisine. Apres des promesses non tenues pa la logeuse, nous finirons par trouver notre repere sous les toits plats d'une grande maison non loin des ghats. Je peux y faire ma pratique a l'aube et au coucher du soleil sans etre derangee autrement que par la compagnie des oiseaux et des singes. Mes mouvements lents semblent parfois les intriguer, aucunement les deranger. J'apprivoise mes reflexes de citadine et ne sursaute plus lorsqu'ils bondissent non loin de moi.
We struggle to find a room where you want to stay. We arrive just before Holi, the feast of colors when everyone throws powders of vivid tones through the streets. Nothing is spared : the walls, the people, the animals... The prices are soaring and all the good deals are taken. After the rip off in a place we dont want to stay, we are in a well-located spot, facing the Ganga, but in a crumbling room next to the guest house's kitchen. We finally move in a big house with flat roofs where I can practice Tai Chi without being disturbed. The birds and monkeys are the only passer-by. My slow movements seem sometimes to intrigue them, not at all bothered. I win over my city-dwellers reflexes and do not jolt when they leap not far away from me.
Je croise des tetes connues comme Jul de Gokarna avec qui nous buvons souvent le chai du matin au repere habituel, deja frequente lors de mon precedent passage et tenu par Raju.
Daniele et lui s'entretiennent regulierement avec animation sur la vie et le sens qu'on lui donne. Et j'en profite pour observer une fois de plus le spectacle incessant des ruelles millenaires, chargees d'atmosphere qui composent la vieille ville de Varanasi. Les indiens se pretent volontiers au jeu de la photographie, j'en profite pour les immortaliser puisqu'ils font partie de mon quotidien.
I meet some known faces like Jul from Gokarna with whom we drink often our morning chai at the usual spot, already treated last time I was here and hold by Raju. Daniele and Jul talk regularly with animation about life and the meaning we give to it. I observe once more the endless show of the millenary streets, full loaded of atmosphere composing the old city of Varanasi. The Indians enjoy to be taken pictures of, I immortalize them as they are part of my dailylife.
Et alors contre toute attente et ca fait partie des moments que je prefere en voyage, par une belle fin d apres midi alors en ballade sur les ghats, quelle n'est pas ma surprise de reconnaitre dans cette petite tete blonde qui me fixe en me souriant, Sandrine, une copine de Lausanne! Cris de joie, embrassades et flot de paroles animes s'ensuivent sous les regards amuses de Daniele et David (le copain de Sandrine) qui du coup font connaissance. Nous partagons de tres chouettes moments ensemble, plein d'intensite que ce soit autour d'un bon repas, assistant David perdant son appareil (il est photographe et se trouve dans l'une des ville ou il n'y a que cela a faire, des photos...) ou lors de l'ineluctable mais neanmoins extraordinaire ballade en barque sur le Gange a l'aube. Rendez-vous pris au petit matin, apres quelques chais nous nous sentons d'attaque. Les rives sont magnifiques sous cette perspective et c'est le moment ideal pour observer les rites, ablutions et coutumes du peuple hindou. Nous ferons egalement nos pujas, prieres pour des etres chers, a force de fleurs et bougies.
And so, against all expectation (and that is part of my preferred moments while traveling), by a nice ending afternoon walking on the ghats, how surprised am I to recognize that little smily blond head who looks at me, Sandrine, a friend from Lausanne! Joyful outbursts, hugs and flow of liven up words are followed under the amused looks of Daniele and David (Sandrine's boyfriend) who thus meet. We share very nice moments together, full of intensity when sitted around some good food, to assist David losing his camera (he is a photografer in one of the city where there is just pictures to do all the time...) or during the unmissible but nevertheless extraordinary boat ballad on the Ganga.
After a few chais, we go on an early morning; The banks are beautiful under that perspective and it is the ideal moment to observe the rituals, ablutions and customs of the Hindus people. We also do our pujas (prayers), with flowers and candles for our beloved ones.
Apres notre ballade en barque, nous buvons un chai dans un bouib sur les ghats. Nous sommes a cote des crematoires : de grands feux sur les rives. Il y a eternellement une procession en cours et la fumee grise d'embaumer l'air. Les tas de buches sont soigneusement alignes, certains passants accoudes aux barrieres entourant le site mortuaire et la famille du defunt arrive, composee des hommes seulement, avec un brancard recouvrant le corps de fleurs et tissus colores. Dans ce cadre, j'alimente une discussion animee avec un jeune gars du coin qui me dit :"Tu es venue 10 fois a Varanasi, tu t'es bien sure deja baignee dans le Gange sacre?". Un peu moins fiere, je reponds timidement "Non, pas encore". Il me regarde avec un visage effare : "QUOI? Mais tu penses trop, tu es enfermee dans tes peurs!". Du haut de son jeune age, sa franchise me touche et vient titiller une envie qui m'habite il est vrai, depuis mon arrivee dans la ville sainte. Pour la premiere fois en effet, j'envisage de me baigner dans ce qui m'a pourtant toujours semble n'etre qu'un miasme infeste de cochonneries dont je tairais le nom ici...
After our ballad, we drink a chai in a tiny stall on the ghats. We are just next to the cremation ghats : big fires on the banks. There is eternally a procession going on and the grey smoke fills up the air. The piles of wood are carefully aligned, some passer-by are leaning on the barriers surroundind the mortuary site and the dead's family, composing of men only arrives, with a stretcher covering the body with flowers and colored clothes. In this background I fuel a liven up conversation with a pretty young Indian guy who tells me : "You came 10 times in Varanasi, of course you bathed already in the Holy Ganga?"; A bit less proudly I shyly answer "No, not yet".
He stares at me with an aghast look : "WHAT? But you think too much, you are locked in your fears!". From the top of his own age, his candeur touches me and titillates a desire I have since I got there. For the very first time indeed, I envisage to bath in what though always seemed to me like an miasma infested of junks I would not name here...
Perturbee dans ma dignite, il me laisse songeuse et sans voix mais la petite graine a ete plantee et comme par un mysterieux mais tres bien ficele echainement, je me retrouve l'apres-midi meme de notre depart, en train de longer une derniere fois les ghats. Je me questionne "Alors je le fais ou pas?". Est-ce mon regard vers le fleuve ou l'hesitation de mon elan, je ne sais pas, mais quoi qu'il en soit, un homme allant prendre son bain me regarde et me tend la main. "Come Madam' I ll help you". C'est incroyable, exactement ce qu'il me fallait. Un geste inespere qui me pousse a faire le pas. Et alors sans hesitation maintenant, je descends les dernieres marches menant a l'eau, pose mon sac a terre, tient la main de cet inconnu qui a su sentir ou j'en etais, allez savoir comment, et sans me retourner, m'enfonce dans l'eau verte. Le sol est etonnamment doux et je tache de ne pas trop pense de quoi il est recouvert. Mon accompagnant reste a une petite distance, il balaie de la main les sachets plastiques et autres choses flottantes pouvant m'atteindre. Il me laisse faire mon histoire. Tres vite, je ressens une force peu commune dans toute la part de mon etre immergee. J'ai l'impression de ne faire qu'un avec l'eau et la terre. J'y suis comme soudee mais en meme temps, mon corps semble se dissoudre. C'est absolument etonnant et je ressors comme allegee par ce bain. Il m'est tres difficile de vous decrire ce qu'il s'est passe a ce moment-la mais j'ai eu l'impression d'etre en effet nettoyee.
Une fois de plus je quitte cette ville fascinante avec cette meme et redondante envie d'y rester pour une longue periode...
Disrupt in my dignity, he leaves pensive and voiceless but the little seed is planted and like a mysterious but very well put together chain, I find myself the same afternoon of our departure, walking a last time along the ghats. I am wondering : "So, am I doing this or not?". Is it my look towards the river or the hesitation in my momentum, I do not know, anyway, a man going to take his bath looks at me and lend a helping hand towards me : "Come Madam', I ll help you".
This is incredible, exactly what I need! An unexpected gesture which pushed me to take the step. And then without any hesitation now, I go down the last stairs leading to the Ganga, drop my bag on the floor, hold the hand of this unknown man who manage to feel where I was, who knows how and without turning back, walk carefully into the green water.
The soil is stuningly soft and I try to not think too much about what is on top of it. My helper stays close by, sweeping up the plastic bags and other floating things which could reach me. He let me do my story. Very fast, I feel an unknown force in the immerged part of my body. I am one with the earth and the water. I fuse with them and in the same time my body seems to dissolve himself. It is absolutely strange and I come out of this bathe like ligthened. It is very hard for me to describe you what really happen this precise moment but I truely have the impresion of being cleaned...
Once more I leave this fascinating city with the same and repetitive desire of staying here for a long period...
.
Et puis Daniele retourne en Suisse. Sandrine et David restent encore quelques jours ici avant de partir pour Rishikesh alors que les rues de Kashi (La Lumineuse) me disent au revoir...
Chers amis, je vous salue et vous remercie pour ces beaux moments partages ensemble.
De mon cote, je m'apprete a traverser l'Inde pour rejoindre Chennai et les iles Andamans.
Ce sera Paques dans 2 semaines et ma famille viendra me visiter!!!
Je suis toute excitee cela fait 18 mois que l'on ne s'est pas vus! Mais vous verrez tout cela au prochain chapitre...
Je vous biz et vous souhaite une belle entree dans l'automne.
And Daniele goes back to Switzerland. Sandrine and David are staying a bit longer here before moving to Rishikesh while Kashi's (the Luminous) streets are saying goodbye to me...
Dear friends, I salute you and thank you so much for those beautiful and shared moments.
I am about to cross India to reach Chennai in the deep south and the Andamans islands.
It is gonna be Easter in two weeks and my family comes to visit!!!
I am very excited about it as it has been 18 months without seing them!
But you ll see that in the next chapter...
Bravo la Ronia polla, on entre dans ton récit comme dans les dédales des ghats -les odeurs en moins- Big OM
RépondreSupprimerDano
C'est la destination que je rêve de visiter depuis que j'ai pris goût à l'Inde. J'espère avoir l'occasion de faire ce voyage bientôt. Tu m'en as donné encore plus envie par ton récit et tes photos.
RépondreSupprimerFilakia
Babeth
Merci les amis, c'est vrai que Varanasi inspire et donne envie d y aller et y retourner! a tout plus et encore merci pour vos commentaires : )
RépondreSupprimervous biiiiiiiiz
Coucou Sonia,
RépondreSupprimerMAGNIFIQUE!!!! Quelle bulle d'oxygène...et de beaux souvenirs. :-)
Je suis impatiente de t'avoir parmi nous!
xxx
Ann
dear soniaji , namaste ,
RépondreSupprimerwhere are you , nice to have your blog after so long , what can one say about varanasi, incomparable it has to be experienced !!!!! i liked the bit about your bath in the ganga on the last day ....... wonderful....... hope to see you somewhere in india .
much love sujay doris (already in bed).
Hi Sonia,
RépondreSupprimerwhere are you going to be at the last weeks of November??
Coming to Delhi with my friend, and will visit the Andemans as well.......
Nice to hear from you, thanks for the update!!
Hug, Kathy
MAGNIFIQUE tes photos de pétales de rose. Suis trop fan fan fan
RépondreSupprimerErelle
Hey Sonia,
RépondreSupprimerSurprise surprise, Sonia is on the road again..
Glad the blog is back.
Enjoy your trip and have some fun for us as well!
Kisses
Elad