29 avril 2008

Je quitte l'Inde - I leave India




Me revoici a Delhi, a Paharganj, comme d'habitude. Mon arrivee ce matin la a ete agreable. Alors que je decide de faire pause chai avant de m'enfiler dans le nouveau metro, je rencontre des homeless people avec qui je sympathise.


Il est 7 heures du matin au chai shop






Ils m'avertissent de l'arrivee du milkman. Je ne comprends pas de quoi ils parlent, jusqu'a ce que je voie un Monsieur, sur sa vespa, deposant coupelles au sol. Il les remplit de lait et les chiens errants accourent s'abreuver. Ce pays est incroyable...




Je rejoins ensuite Paharganj et prends ma chambre a l'habituel hotel. Il fait une chaleur suffocante ici aussi, la pollution de cette megapole n'aidant pas... Il n'y a pas de ventilateur lorsque j'arrive mais une sorte d'air cooler, comme ils appellent ca, qui fait un boucan du tonnerre.





Puis l'on vient taper a ma porte et ils m'installent un ventilo. 3 personnes sont necessaires pour l'intervention. Eh oui, il faut bien tenir l'echelle...










Je visite aussi mes amis Lionel et Namrata qui viennent d'etre parents d'une petite Aida. Elle est mignonne comme tout et c'est chaque fois un
miracle que de voir tel petit bout de chou. Alors bienvenue a toi dans ce vaste et beau monde Aida!





Je prepare la suite de mon voyage. La chaleur regnant ne me donne pas envie de rester ici. Je booke un ticket de train et partirais le 29 au soir pour le Nepal. J'arpente le marche pour de menus achats. Les etals de fruits sentent bon...







Et puis il y a les chauffeurs de rickshaws qui m'etonneront toujours par leur capacite a dormir partout, vraiment partout...


















Et c'est bien pour ca que j'aime l'Inde. A cause de toutes ces petites choses. A cause des guirlandes de fleurs et morceaux de noix de coco brises ou a cause des cloches qui annoncent l'arrivee d'un croyant devant son Dieu au temple, a cause du bruit regulier, le matin, de la balayette faite de branchilles, a cause du petit bruit des pieds nus sur le sol de pierre, a cause du parfum de l'encens, a cause des vaches qui errent dans les rues ou boivent aux fontaines d'un carrefour anime, a cause des vieux dans presque chaque bled, qui portent, maillees sur leur nez, d'ancestrales lunettes aux verres epais, a cause du chai servi dans de petites coupelles en terre cuite, toujours bienvenu, comme son vendeur, le fameux chaiwallah a la voix nasillarde, a cause des dodelinements de tetes pour dire oui, a cause des couleurs eclatantes qui dessinent les femmes comme des rayons fugaces, a cause de echarpes en laine portees autour de la tete, comme un oeuf de Paques, a cause des interminables trajets en train, a cause des Ganesh lumineux poses sur les pares-brises, a cause des gamins demandant un backschisch, l'oeil miteux puis partant d'un rire clair lorsque je leur dis au revoir en hindi, a cause des sourires, toujours des sourires...





























ENGLISH VERSION

Here I am, back in Delhi, Paharganj neighbourhood as usual. My morning arrival was pleasant. Stopping for a chai before slipping into the new metro, I meet some homeless people, I sit and chat with them understanding more from their smiles than I could from the combination of my hindi and their english. They are telling me to look out for the milkman, I am confused untill I see the Man stop his vespa, and produce 5 plastic bowls. He sets them in a line on the tarmac as a group of stray dogs run over and jostle for position. Milk poured from an old fashioned 5 litre can is devoured hungrily by the dogs, who then go back to defending thier little patch of roadside... It's 8am and the Man does that everyday. This country is stunning!

I get to Pahararganj and take a room at my usual haunt. The heat is suffocating here too, the pollution of this megapole serving to make it yet more oppressive. A hole in the ceiling aims a tangled wiry grin at me, dashing my hopes for a relaxing snooze under the fan. I settle for the "Air Cooler". It is damn noisy and not very cool.

There is a knock and 3 friendly faces appear,
"We fix fan, 2 minutes only ji, thik hain?" says the lead face, brandishing a three bladed ceiling fan.
"thik hain ji, come in".
Fan wallah climbs up the precarious step ladder and begins deftly twisting wires together, his two friends holding the bottom of the ladder, laughing chatting. 2 minutes later I have a fan. The "Air Cooler" is turned off.

I also visit my friends Lionel and Namarata, who are now parents of little Aida. She's a real cuty and it's allways a miracle to see such little things. So Aida, welcome into this vast and beautiful world!

I prepare to continue my trip as I must leave India soon, my visa expires before long, and the heat gives me no desire to stay. I finally decide pretty quickly on my next destination. The flight ticket to Tadjikistan, the country I would have liked to travel initially, is far too expensive for my budget. I will go in Nepal instead, a train ticket is booked for the night of the 29th.

I walk through the market for a little shopping. The fruit stalls are smelling good. I stick to mangoes, they just came into season and are incredible!
Around me, draped over every available flat surface of their beaten up machines, the rickshaws-wallahs never fail to astonish with their ability to sleep anywhere.
And it's why I like India, for all those little details.

Because of the flower garlands and pieces of broken coconut, or the bells annoucing the arrival of a believer in front of his God at the temple, because of the regular sound, in the mornings, of the brush made out of sticks, because of the little noise that naked feet make on stony floors, because of the smell of incense, because of the cows wandering around in the streets or drinking at the fountain of a busy corner, because of the old ones, in almost ervey village, wearing on their nose some thick, antique glasses, because of the chai served in small earthy cups, always welcome as is it's vendor, the famous nasal voices of the chaiwallahs, because of the way they say yes with their head while doing it in a funny, really flexible way, because of the flashy colours of the fabrics, the ladies like living rays of colour, because of the scarfs worn aroudn the heads like an eastern eff, because of of the endless train rides, because of the kids asking for bachschisch, a shabby eye first and then innocent laughter when I tell them goodbye in hindi, because of the smiles, always the smiles...

17 avril 2008

Pushkar

Par une enfin belle apres-midi, je prends le bus de nuit a Manali pour redescendre sur Delhi. J'ai une couchette au 1er etage qui me permets d'etre au moins etendue pour le trajet. Nous ferons une pause "souper" au milieu de nulle part, ce qui me permettra encore une fois d'observer le ciel parseme d'etoiles. Le bus arrive en peripherie de Delhi en debut de matinee et je rejoins le quartier de Paharganj ou je prends chambre. Je ne manque pas de regarder avec plaisir le caphernaum des rues (et des villes en general).

Je sais que bien des touristes detestent les grandes metropoles indiennes. Pour ma part, meme s'il va de soi qu'il est toujours preferable de se poser dans un coin ou l'air est pur et les rues non saturees de klaxons, l'ambiance full-on des villes m'amuse et ne cesse de m'etonnner.
A Delhi, j'ai rendez-vous avec mon ami Alex, deja arrive depuis quelques jours et Claire et Henriette qui sont egalement de passage. Ce sont donc des instants de retrouvailles ou chacun fait le topo de ses aventures deupis la derniere fois ou l'on s'est croise.

Les filles partent pour les montagnes et qui sait quand nos chemins se recroiseront a nouveau. Avec Alex et Tom, nous prenons la route, enfin les rails afin de rejoindre le Rajasthan et le village de Pushkar.

Nos voisins de compartiment

Nous sommes aux portes du desert du Thar. En ce mois d'avril (eh oui, deja...) de pre-mousson, force est de constater : il fait chaud, tres chaud meme. Pushkar est un lieu saint, il y a de nombreux temples a visiter et les statues de Dieux et autres Lingams se voient partout.







Shri Ganesh







Les jours passent, interminables, ireels. Le temps semble tourner en rond dans ses propres traces. Le soleil est comme arrete pour toujours au plus haut du ciel. Un air de vacances nous etreint. Nous allons tous les apres-midi dans le jardin de la guest house, au bord de la piscine (utilisable 3 jours avant que l'eau ne devienne totalement opaque : il n'y a pas de filtre ou de systeme quelconque pour la renouveler). C'est pas bien grave, je joue au backgammon, bronze en me refroidissant au jet et attends surtout que ma commade se fasse. Mais j'y reviens plus tard...
Mon estomac me refait des siennes et en allant voir le medecin, une fois de plus, j'apprends que je n'avais pas des amibes mais la giardiase (je me disais bien aussi avec ces rots pourris). Me voici donc a nouveau sous medication. Raison de plus pour ralentir encore le rythme et limiter mes activites au minimum. Dans la torpeur des cuisantes apres-midi, il est difficile de faire autre chose de toute maniere.
Le but de ma visite, comme beaucoup ici, est donc le commerce. J'espere pouvoir faire faire des tuniques afin de les vendre aux copiiiiiiiiiiiiiiiiiines... Apres toutes les histoires que j'ai entendues par d'autres voyageurs "buisnessmen" , je me doute bien que mon idee se transformera en mission. Il me faut deja trouver le tailleur qui travaille bien et pour des couts raisonnables. J'en repere 2. Je suis surtout a la recherche de tissus (j'ai deja les modeles) qui ne perdent pas leur couleur ou leur forme. Il faut bien que vous compreniez a quel point l'entreprise s'avere etre perilleuse. On me promets des exemplaires de mes modeles pour le jour suivant, rien, puis le suivant encore, toujours rien. Ensuite, on attend la presence du "Master", l'invisible, celui qui coupe les tissus, prends les mesures, decline les tailles, travaille quoi. Quand cela est fait enfin, on m'explique alors pour legitimer le retard (manque de serieux, d'assiduite?) que tous les tailleurs sont aux mariages...

L'atelier:




Effectivement, c'est la periode des mariages. Il n'y a pas un jour, un soir sans que je ne croise dans la rue une procession coloree, entouree d'un orchestre des plus motive afin de celebrer les noces.



Les musiciens portent des costumes de l'epoque coloniale, quelque peu decale ici mais qui leur donne un charme fou, il faut bien le dire.





Le cortege en soi est un spectacle a voir absolument : Des gamins tiennent des sortes de lustres plein de loupiottes. Ils sont postes en rang d'oignons de chaque cote de la famille. Un fil electrique relie tous les lustres et est alimente par une generatrice mobile, installee sur une charette, situee en fin de cortege. Excellent! Et la lumiere sera toute la nuit...




Au Rajasthan, il y a encore plein d'hommes qui portent le turban, la couleur servant a designer leur caste, m'enfin, il est vrai, ca a tendance a disparaitre. Les femmes evoluent dans des saris aux tons les plus vifs, c'est de toute beaute. Voici quelques images des gens, de l'ambiance des rues...











Les rues du village sont agrementees de belles anciennes demeures appelees Havelis. Elles rappellent les 1001 nuits avec leurs alcoves, parois sculptees et entrees peintes.






Les animaux sont partout et se balladent en liberte. Chaque jour je peux voir des vaches, des singes, des cochons, des anes, des perruches et plein d'autres volatiles. J'ai asiste a leur reveil un matin et ai pu distinguer, dans le calme de l'aube, pas moins de 8 oiseaux entamer leur chant qui rappelle l'ailleurs. Il y a le paon avec ses sortes de miaou. Puis vient un hullulement regulier, ressemblant fort a celui de la chouette. Ensuite resonne des cris qui me font a chaque fois penser a ceux d'un singe. Puis le bruit de la route, klaxons, fanfares des mariages recommencent et le village se reveille.

Les jours de chance, un dromadaire passe...







Il y a un petit marche ou j'achete des mangues. La saison vient de commencer et je m'en regale tous les jours. On y trouve de tout et les couleurs restent eclatates quoi que l'on achete


Puis vient le moment d'organiser la suite. Mon visa se termine dans 3 semaines, il est temps de songer a l'itineraire a venir. Les idees, comme d'habitude ne manquent pas de foisonner dans mon esprit. Je pense au Tadjikistan, a l'Indonesie, au Nepal... Alex, pour sa part, s'en va pour Varanasi. C'est la l'occasion de rencontrer le preopose qui vend des tickets de train a la poste (?!) Un drole de personnage qui met les gens a l'aise des leur arrivee. Nous nous retrouvons assis dans son bureau, un chai et une clope dans les mains, a tenter de reserver une place dans les trains bondes en cette fin de saison des mariages. Un defile de requetes a lieu pendant que l'on attend, on sait plus trop quoi (le retour de la monnaie, le ticket?) mais puisque l'on est pas si mal ici, pourquoi s'en inquieter... Et c'est ainsi que les heures passent si vite par ici...

Alex le jour de son depart. Personnellement, j'attends toujous que mes tuniques se terminent avant de pouvoir continuer mon periple. Normalement ce soir qu'ils me disent...

La temperature n'aura fait qu'augmenter au cours des jours passes ici, les 40 degres ne sont pas rares. Des que mes tuniques sont pretes, je quitte le village. Alors que le bus-couchettes roule en direction de l'est, des effluves de menthe, coriandre, beuse de vaches, terre mouillee et jasmin embaument l'air. L'une eclipse l'autre comme dans un tourbillon magique. C'est enivrant.

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