Nous voilà une fois de plus de retour à Leh. Il y a hésitation quand à la prochaine destination/aventure. Nous avons un problème avec notre permis. Nous en avons déjà un, fait avec les noms de deux des motards avec qui nous étions parties en vadrouille. Et ne peut donc pas en faire un 2ème puisque le premier est toujours en cours. Les deux motards sont loin, nous sommes donc coincées avec ce permis maintenant inutile. Je tente bien d'aller au bureau qui les émet, parlementer, persuader afin de nous laisser aller même quand, rien n'y fait. La bureaucratie indienne est souvent un casse-tête sans motifs apparents...
Je pourrais perdre patience. Nous rencontrons alors Frédérique, une autre suissesse, installée dans la même maison d'hôtes que nous. Elle part pour un trek au lac Tso Moriri et recherche d'autres personnes, afin de former un groupe qui réduira les coûts de l'expédition. Nous allons nous renseigner auprès de l'agence qui organise la virée et le gars assure qu'il règlera le problème du permis, ce qu'il fait effectivement dans la journée. Encore un mystère qui le reste, mais admettons que la corruption, quand elle va dans notre sens, ça arrange !
Nous partons rapidement après l'obtention du permis, le lendemain même, crois-je me souvenir. Et alors, chance inouïe, le Dalaï Lama arrive ce matin à Leh , où il donne des conférences ! Comme bien des laddakhis, nous nous pressons dans l'allée de personnes qui l'attendent patiemment. Nous nous positionnons face à la grande porte par où il entrera. Un murmure parcourt la foule, des rires jaillissent ça et là, l'humeur est bonne enfant.
Puis nous entendons les véhicules arriver, ce sont de grosses jeeps pour les gardes du corps et le leader bouddhiste. La sienne s'arrête droit devant nous. Tout le monde a baissé la tête et joint ses mains en posture de prière. Le murmure s'est tût. Je ne peux pas m'empêcher de relever les yeux, bien que quasi pliée en deux, et alors nos regards se croisent l'espace d'un instant. Je lui souris et ferme les yeux. Dans les siens, j'y ai lu une bienveillance folle. Et énergétiquement, ai ressenti une énorme vague d'amour par lui et pulsant bien loin derrière moi, c'était comme une vibration palpable, de celle qui ne se vit pas tous les jours...
Sa présence n'a duré qu'un moment et pourtant, on a tous un sourire scotché longtemps après encore, étreints par une grande onde de joie et de bonheur. On se serre dans les bras avec la Marie, prises par cette forte émotion.
Le Dalaï Lama est déjà rentré dans le bâtiment qui le reçoit et nous, nous partons acheter un déjeuner et siroter un chaï, encore "toute chose"...
Here we are once again back in Leh. There is hesitation for the next destination/adventure. We have a problem with our permit. We already have one, made with the names of two of the bikers with whom we went on a mop. And therefore we cannot make a 2nd one since the first is still valid. The two bikers are far away, so we are stuck with this now useless permit. I try to go to the office that issues them, negotiate, persuade in order to let us go further along, nothing helps.
Indian bureaucracy is often a puzzle with no apparent motives...
I could lose patience. We then meet Frédérique, another Swiss girl, living in the same guest house as us. She goes on a trek to Lake Tso Moriri and searches for other people, to form a group that will reduce the costs of the expedition. We will find out from the agency that organizes the trip and the guy assures us that he will solve the problem of the permit, which he does in fact during the day.
Another mystery that will remain so, but let's admit that corruption, when it goes our way, is fine!
We leave quickly after obtaining the permit, the very next day, as I recall. And then, by incredible luck, the Dalai Lama arrives this morning in Leh, where he will give lectures! Like many laddakhis, we crowd into the aisle of people who are patiently waiting for him. We position ourselves facing the large door through which he will enter. A murmur runs through the crowd, laughter springs up here and there, the mood is good-natured.
Then we hear the vehicles coming, they are big jeeps for the bodyguards and the Buddhist leader. His stops right in front of us.
Everyone lowered their heads and joined their hands in prayer. The murmur died down. I can't help but look up, although almost doubled over, and then our eyes meet for a moment. I smiled at him and closed my eyes. In his, I read a crazy benevolence. And energetically, I felt a huge wave of love emanating from him and pulsating far behind me, it was like a palpable vibration, one that is not experienced every day...
His presence lasted only a moment and yet, we all have a smile taped lon our face, long after, embraced by a great wave of joy and happiness. We hugged with Marie, taken by this strong emotion.
The Dalai Lama has already entered the building that receives him and we are going to buy breakfast and sip a chai, still a bit out there, or more here?!...
Il est l'heure de partir, nous rejoignons l'agence et le van qui nous amènera au bord du lac TsoMoriri, situé à l'est de Leh. Nous sommes une petite équipée venant des quatre coins du monde.
Dès que nous quittons la bourgade, nous retrouvons les paysages de montagnes arides se lisant à perte de vue. Etant donné que d'inhabituelles pluies sévissent en cette saison estivale, une couche d'herbe recouvre les paturâges et nuance ces tons de beiges et de bleu électriques.
It's time to leave, we join the agency and the van that will take us to the edge of Lake TsoMoriri, located south east of Leh. We are a small team from all over the world.
As soon as we leave the town, we find the landscapes of arid mountains read as far as the eye can see. Given that unusual rains rage in this summer season, a layer of grass covers the pastures and shades these tones of beige and electric blue.
En chemin, nous voyons un grand groupe de blue sheeps (bharal), ces sortes de chamois de l'Himalaya. Parmi eux, cavalent les petits. Ils sont perchés sur des flancs à la verticale de la montagne et se couratent après! Des petites pierres dégringolent en roulant en bas la pente, sous leurs pas pourtant bien agiles. D'autres paissent dans les prés à côté de la route, pas apeurés pour un sou!
Along the way, we see a large group of blue sheeps (bharal), these kinds of Himalayan chamois. Among them are the little ones. They are perched on the vertical sides of the mountain and are running after each other! Small stones tumble, rolling down the slope, under their nimble footsteps. Others graze in the meadows beside the road, not afraid for a penny!
Nous arrivons en fin de journée aux abords du lac, à Karzog, où nous camperons pour la nuit. Nous sommes à 4522m d'altitude. Il me semble qu'un vent soufflait fort cette fin d'après-midi là, soulevant la poussière et faisait battre les toiles des tentes colorées.
Devant nous, s'étire le lac comme une longue onde bleue, étendu dans la vallée isolée de Rupshu.
Après une nuit d'adaptation sur un sol caillouteux, nous nous levons de bonne heure. Le ciel est dégagé, les chevaux et leurs maîtres nous rejoignent afin d'être chargés et nous partons le long du lac, en direction du sud.
We arrive at the end of the day near the lake, where we will camp for the night. We are at 4522m high altitude. It seems to me that a wind was blowing hard that late afternoon, kicking up the dust and flapping the canvas of the colored tents.
Ahead of us lays the lake like a long blue wave, stretched out in the isolated valley of Rupshu.
After a night of adaptation on a stony ground, we get up early. The sky is clear, the horses and their masters join us to be loaded and we leave along the lake, in the direction of the south.
Et alors nous passons la journée à marcher à l'ouest de ce lac aux eaux turquoises. Le paysage est magnifique, il est vrai, et ne change guère au long de la journée. L'air est sec, le soleil tape, je bois mais ça ne change rien à ma bouche aride, comme les montagnes qui nous entourent.
And so we spend the day walking on the west side of this turquoise water lake. The landscape is magnificent, it is true, and hardly changes throughout the day. The air is dry, the sun is beating down, I drink but that doesn't change my arid mouth, like the mountains that surround us.
Les chevaux formant notre petite caravane, sans qui rien de toute cela ne serait possible... Montés de nos tentes de camping, matelas isolants, la tente de la cuisine, où dorment également les écuyers et guides, nourriture pour 5 jours, car il n'y aura pas grand chose sur notre route...
The horses forming our little caravan, without whom none of this would be possible... Mounted with our camping tents, insulating mattresses, the kitchen tent, where the squires and guides also sleep, food for 5 days, because there there won't be much on our way...
Puis le soleil peu à peu disparaît derrière les monts les plus élevés. Vient alors l'ombre. Il s'installe dès lors un jeu de clair obscur mouvant, entre ciel et terre, découpant les silhouettes verticales dans l'horizon.
Then the sun gradually disappears behind the highest mountains. And comes the shadow. From then on, a shifting interplay of chiaroscuro sets in, between sky and earth, cutting out the vertical silhouettes in the horizon.
Nous avons quitté le lac, étions à son bout, et obliqués en direction de l'ouest. Les ombres l'emportent et nous installons le campement pour la nuit. Nous soupons sous le tipi montés par les guides. Les repas sont simples mais revigorants après une journée de marche qui nous a tout de même bien sonnés.
La nuit est meilleure.
Au petit matin, je cherche un endroit pour me soulager et alors que je contemple ainsi le paysage, j'aperçois au loin des drôles d'animaux courir dans les prés. Ils sont très allongés, ressemblant presque à des girafes, vous savez, avec cet élan déglingué quand elles bougent, et en y regardant de plus près, je vois que ce sont des chevaux sauvages. Ils marchent vraiment d'une autre manière et sont très hauts sur pattes.
Après cet épisode étonnant, nous déjeunons, packons nos affaires et entamons notre 2ème jour de marche.
Nous suivons une rivière qui alimente le lac, puis grimpons peu à peu la montagne.
Chacun trouve son pas et le groupe, entre les marcheurs, les cheveux et les guides va s'étendre sur des centaines de mètres les jours qui suivent.
We left the lake, were at its end, and angled in a westerly direction. The shadows prevail and we set up the camp for the night. We have supper under the tepee set up by the guides. Meals are simple but invigorating after a day of walking which still knocked us out!
The night is better though.
In the early morning, I look for a place to relieve myself and while I contemplate the landscape, I see, in the distance, strange animals running in the meadows. They're very elongated, almost like giraffes, you know, with that ramshackle momentum when they move, and after looking closer, I see they're wild horses. They really walk another way and are very high on their legs.
After this amazing episode, we have lunch, pack our things and start our 2nd day of walking.
We follow a river that feeds the lake, then gradually climb the mountain.
Each one finds his step and the group, between the walkers, the hair and the guides will extend over hundreds of meters in the days that follow.
Le 3ème jour, nous traversons quasi toute la matinée une grande plaine parsemée de bosses et de mares avant de gravir une montagne qui mettra le souffle à l'épreuve mais offrira une vue spectaculaire sur l'autre pan.
Then we cross a large plain dotted with bumps and ponds before climbing a mountain that will put your breath to the test but will offer a spectacular view on the other side.
L'après- midi, la météo se gâte, le ciel se couvre d'abord de nuages gris, alors que nous passons non loin d'un troupeau de Dzos (un mix entre la vache et le yak apparemment, il y a en effet très peu de yaks au Laddakh, on les trouve au Tibet et ils sont en effet beaucoup plus gros).
On the 3rd day, the weather deteriorated, the sky was first covered with gray clouds, as we passed not far from a herd of Dzos (a mix between cow and yak apparently, there are indeed very few of yaks in Laddakh, they are found in Tibet and they are indeed much larger).
Nous dormons ce soir-là auprès de quelques yourtes, les seules habitations que nous verrons durant tout ce trek. Elles appartiennent aux nomades appelés Changpas (les nordiques en tibétain). Ce sont des semi-nomades d'origine tibétaine, qui migrent pour trouver les paturâges et nourrir leurs troupeaux. Leur territoire s'étend sur un haut plateau appelé Changtang (une partie de de l'ouest et nord du Tibet allant jusqu'au sud-est du Laddakh).
Notre campement attire la curiosité des enfants qui viennent voir de plus près qui nous sommes.
We sleep that evening with a few yurts, the only houses we will see during this trek. They belong to the nomads called Changpas (Nordic in Tibetan). They are semi-nomads of Tibetan origin, who migrate to find pastures and feed their herds. Their territory extends over a high plateau called Changtang (part of western and northern Tibet extending to southeastern Laddakh).
Our camp attracts the curiosity of children who come to see more closely who we are.
Le 4ème jour sera le plus dur... Il pleut, grêle, fait froid et c'est le jour où nous devons passer le col à 4900 mètres quand même....
The 4th day will be the hardest... It's raining, hail, it's cold and it's the day we have to pass the pass at 4900 meters anyway...
Le moral des troupes est vaillant, presque jusqu'à la fin de cette intense journée de marche. Après avoir affronté une météo capricieuse, s'être fait fouetté le visage par la pluie et la grêle, passé le col et traversé je ne sais plus combien de rivières à l'eau glaciale, on arrive un peu au bord de la crise de nerf au campement du soir...
Au début on les enlevait encore, les chaussures, pour passer les rivières, on essayait de ne pas se mouiller les pieds, de faire attention, mais me souviens qu'après nombre de bras à traverser, on a laissé tomber ce petit luxe d'avoir les pieds secs... J'ai même donné mes chaussures de marche à la fin du trek à l'un des écuyers qui en était ravi, moi aussi d'ailleurs...
ll y a eu des passages cocasses où l'on ne trouvait tout simplement pas de voies, tant la rivière, coulant à grands flots, se séparait. On pouvait presque entendre les pierrailles se faire trimballer dans l'eau, ça ne donnait pas envie d'y mettre les pieds au risque de se faire shooter les chevilles. Bref... on était contentes de voir cette journée de marche terminée...
The morale of the troops is valiant, almost until the end of this intense day of walk...
After having faced capricious weather, having had our face whipped by rain and hail, passed the pass and crossed I don't know how many rivers with icy water, we arrive a little on the verge of a nervous breakdown at the evening camp...
At the beginning we still took them off, the shoes, to cross the rivers, we tried not to get our feet wet, to be careful, but remember that after a number of arms to cross, we gave up this little luxury of having dry feet... I even gave my walking shoes at the end of the trek to one of the squires who was delighted with them, me too...
There were funny passages where you simply couldn't find any tracks, as the river, flowing in great flow, was separating so much. You could almost hear the rocks being dragged around in the water, it didn't make you want to set foot there at the risk of getting your ankles kicked. In short... we were happy to see this day of walking over...
Le dernier jour fût paisible. Une journée sous un soleil de plomb, entre rocailles et rivières. Nous retrouvons peu à peu des reliefs plus secs, les paturages disparaissent derrière nous.
The last day was peaceful. A day under a blazing sun, between rockeries and rivers. We gradually find drier reliefs, the pastures disappear behind us.
Nous nous arrêtons dans l'après-midi à une station de bains au souffre si je ne m'abuse, mais qui ne donne guère envie. Je crois bien que nous nous sommes néanmoins douchées dans le coin.
We stop in the afternoon at a sulfur baths station if I'm not mistaken, but which hardly makes you want to. I believe that we nevertheless showered in the cabins provided for this purpose.
Notre groupe rejoint Pang, une route en laçets avec 3 gargotes posées là, on ne sait pas trop pourquoi. Les toits en tôles crissent dans le vent, un bout de plastique dessine des arabesques au gré de son souffle. Un chien hurle.
C'est un endroit où se parquent les camions pour casser la croûte ou sippé un chaï.
Nos aventures himalayennes vont s'arrêter là. On a bien réflechit, c'est après tout l'été, on aimerait bien avoir chaud quand même et avons donc décidé de rejoindre le Rajasthan.... Va alors s'entamer la descente par étapes jusqu'en plaine...
Le reste du groupe lui remonte sur Leh. Ils attendent le van qui n'est pas encore là. Au revoir à tous, merci à Frédérique pour quelques unes de ses photos, par exemple les belles des paysages clair-obscur.
Nous, nous tentons notre chance en stop et nous faisons prendre assez rapidement par un camion. Nous voilà parties pour d'autres aventures.
Nous roulons au pas dans ce mastodonte métallique qui cahote entre les nombreuses montées et descentes de la route. Nous passons par des gorges étroites, aux premières loges depuis la cabine au vaste pare-brise. On en rate pas une miette.
Le jour se couche et on se demande quand même un peu où l'on va dormir. Le camionneur s'arrête dans un lieu où se trouvent quelques maisons, on ne les repère qu'à leurs lumières dans cette nuit noire. Il ne semble pas y avoir de lieu où passer la nuit, nous resterons donc dans le camion. Le chauffeur s'en est allé, on a donc l'impression qu'on aura la cabine pour nous toutes seules.... Manque de pot, ce n'est pas ce qui se passera....
Le chauffeur revient, bourré... Il tient une de ces fioles de tire-boilleaux et nous en propose un verre. On refuse poliment alors qu'il se serre une bonne rasade dans un godet en aluminium... Puis il se vautre sur son siège, nous fait la conversation de sa bouche pâteuse, baragouine des sons qu'on ne saisit évidemment pas. Puis il finit par s'endormir et commence à ronfler...
On glousse un peu, on est surtout soulagées qu'il ait versé- C'est sans compter sur sa persévérance, malgré son état...
Marie me tire de mon sommeil, enfin, sommeil... c'est un bien grand mot, disons plutôt de mon somnolage. Nous sommes couchées, alignées de par et d'autre de la cabine, derrière le chauffeur. Et celui-ci, serait apparemment en train de caresser la jambe de Marie. Je cherche ma torche frontale, la braque sur le visage du malheureux, en enlevant brusquement la main de la jambe de ma copine et lui rajoutant, à voix bien forte d'arrêter de chipoter avec cette dernière.
Il se tient à carreau pour le reste de la nuit, ronflant à pleine gorge, alors que nous attendons maintenant impatiemment que le jour se lève....
Nous descendons jusqu'à Vashisht, qui nous accueuillera pour quelques jours, le temps de se laver, checker le net, faire la lessive....
Our group joins Pang, a winding road with 3 eateries placed there, we don't really know why. The sheet metal roofs creak in the wind, a piece of plastic draws arabesques according to its breath. A dog howls.
It's a place where trucks park to have a bite to eat or sip a chaï.
Our Himalayan adventures will end there. We have thought about it, it is after all summer, we would like to be warm anyway and have therefore decided to join Rajasthan.... We will then begin the descent to the plain...
The rest of the group goes back to him on Leh. They are waiting for the van which is not there yet. Goodbye everyone, thanks to Frédérique for some of her photos, for example the beautiful chiaroscuro landscapes.
We try our luck hitchhiking and we get picked up fairly quickly by a truck. Here we go for other adventures.
We drive slowly in this metallic juggernaut which bumps between the many climbs and descents of the road. We go through narrow gorges, with a front row seat from the cabin with its vast windshield. We don't miss a beat.
The day is setting and we still wonder a little where we are going to sleep. The driver stops in a place where there are a few houses, that can only be spotted by their lights in this black night. There doesn't seem to be a place to sleep over, so we stay in the truck. The driver has left, so it feels like we'll have the cabin to ourselves....
Bad luck, that's not what will happen....
The driver comes back, drunk... He's holding one of those flasks from bottle-tap and offers us a glass. We politely refuse while he squeezes himself a good glassful in an aluminum cup... Then he wallows in his seat, talks to us with his pasty mouth, gibberish sounds that we obviously don't understand. Then he finally falls asleep and starts snoring...
We chuckle a little, we are especially relieved that he poured - This is without counting on his perseverance, despite his condition...
Marie pulls me out of my sleep, well, sleep... that's a very big word, let's say more from my sleepiness. We are lying down, lined up on either side of the cabin, behind the driver. And this one is apparently stroking Marie's leg. I look for my headlamp, pointing it at the unfortunate man's face, abruptly removing his hand from my friend's leg and telling him, in a very loud voice, to stop quibbling with her.
He hangs on for the rest of the night, snoring loudly, as we now wait impatiently for day to break....
We go down to Vashisht, which will welcome us for a few days, the time to wash, check the net, do the laundry....
Je fais escale à Vashisht
quelques jours seulement, le temps de récupérer du dernier trajet en bus depuis
Delhi, qu’il a fallu quitter, car elle étouffe sous la chaleur.
Pour m’en abriter et parce que
je suis en avance pour prendre le bus, je décide d’attendre son départ dans un
café. Il
n’y a personne à part un homme, aussi mince qu’une tige de papaye, déjà
bien chauve, qui me regarde derrière ses lunettes rondes, lui donnant l’air
d’une chouette interloquée. Je tente un Namaste et ça a le mérite de
décoincer notre bonhomme qui me répond par un grand sourire édenté, « Namaste,
Namaste Madam’ ».Tout revient dans l’ordre. Le bruit
dominant est le bourdonnement d’une mouche survolant l’immobilité du bistrot. Il
y a cette torpeur palpable qui nous hébète.
Il se passe une éternité me semble-t-il, avant que le
serveur, haletant et couvert de poussière finisse par se montrer. Il est suivi
par une silhouette crasseuse portant une chemise sale et un dhoti encore
plus tâché, il trimballe un sac de toile cirée noire dont une extrémité laisse
échapper un filet d’eau qui s’écoule implacablement sur le sol carrelé.
Enguirlandées de celui qui semble être le patron, il y va, pour valider ce qu’il
dit, à grands mouvements de bras accusateurs qui pointent contre le sol, doigts
tenus bien droits en avant. Le pauvre bougre déguerpit aussi vite qu’il peut
avec sa besace fuitée, laissant une traînée d’eau après son passage.
Un ange et le temps passent, il est finalement l’heure
de prendre place assise dans le bus. Il n’y a en effet plus de bus sleeper
(couchettes) me dit-on, depuis qu’une israélienne serait passée par la fenêtre
dans un virage… Il est vrai que ça tourne pour atteindre ce village d’Himachal
Pradesh, annonçant le pré-Himalaya...
Soit…
Remarquez, ce n’est pas tant que j’aurais pu dormir
sur la couchette, mais le corps est tout de même moins cassé en arrivant.
I stop at Vashisht only for a few days, mostly to recover
from the last bus trip from Delhi, which had to be escaped becauseof its
suffocating heat.
To get some shelter from the sun and because l am earl
to take the bus, l decide to wait for its departure in a cafe. There is no one excepts
a man, as thin as a papaya stalk, already quite bald, who looks at me from behind
his round glasses, making him look like a dumbfounded owl. I try a Namaste and
it has the merit of unstuck our guy who answers me a big toothless smile, « Namaste,
Namaste Madam’ ».
Everything is back to normal. The dominant noise is
the buzz of a fly overflying the stillness of the bistro. There is this
palpable torpor that stuns us. It seems like forever before the waiter, panting
and covered in dust, finally shows up. He is followed by a grimy figure wearing
a dirty shirt and an even more stained dhoti. He carries around a black
oilcloth bag whose end lets out a trickle of water which flows relentlesslyy on
the tiled floor. Garlanded by the one who seems to be the boss, he goes there
to validate what he says, with large accusing movements of the arms that point
against the ground, fingers held straight forward. The poor fellow takes off as
fast as he can with his leaky satchel, leaving a trail of water after his
passage.
An angel and time flies, it is finally time to take a
seat on the bus. There are in fact no more sleeper buses, am l told, since an
lsraeli girl went through the window on a bend…. It is true that it turns a lot
to reach this village of Himachal Pradesh, announcing the meadow-Himalayas….
Okaaaaay…
Mind you, it is not that l could have slept better or
more on a the bunk, but the body would still be less broken when l will get
there…
Il fait déjà meilleur à Vashisht.
Comme je le disais plus haut, je n’y fais que passer, le temps de réserver mon
autre billet de bus pour monter au Ladakh. C’est un gros van qui vient
me chercher au milieu de la nuit.
Enfin…
J’ai rendez-vous sur la
place du village à 2h du matin, sous une nuit sans lune, chargée de mon barda,
pour attendre le mini-bus qui doit me récupérer. Je ne suis pas tout-à-fait
rassurée de me retrouver là, seule, et décide de me poser dans un coin planqué,
à l’abri de la lueur des lampadaires, mais avec vue sur toute la place, pour
pouvoir me retourner au cas où…. (Bon…les réverbères, qui au mieux de leur forme
clignotent sans enthousiasme, ont même cessé de s’y essayer et se sont
maintenant complètement éteints sur le haut côté de la rue….)
Ce que je crains le plus me
demanderez-vous ? Un groupe de mecs bourrés, heureusement il n’en est rien…
Il passe bien un groupe de gars, dont un qui vient faire un petit détour dans
ma direction afin de satisfaire son évidente curiosité, « mais qu’est- ce-que
cette nana fait là toute seule ?! », semble dire son expression, mais rien de plus.
S’en suit évidemment la
crainte du « bus qui n’arrive jamais », puisque les 2h sont depuis
longtemps déjà passées. Me serais-je fait rouler ou alors m’aurait-on oubliée ?
Mon téléphone ne sonne pas et je peine à refréner mes doutes, surtout lorsque
je contemple la myriade de véhicules parqués là, en tous sens, avec aucun
espoir de voir le mini-bus se faufiler jusqu’ici. Voilà où j’en suis dans mes
pérégrinations internes lorsque je vois finalement un faisceau lumineux en
contre-bas, au tout début de la pente. J’entends ensuite des coups de klaxons répétés
qui résonnent contre les flancs des montagnes endormies. Cela doit être le
fameux mini-van.
J’empoigne mes affaires d’un
mouvement vif et dégringole la pente où je vois 3 bus parqués. Devant le faisceau
de leurs phares, évoluent des silhouettes avec sacs dans une légère confusion, où
chacun cherche à caser son bagage puis ses fesses. Je vérifie le n° de plaque, information
qui m’a heureusement été transmise par l’agence à qui j’ai acheté mon ticket,
trouve mon van et m’installe à l’avant, juste à côté du conducteur, comme
convenu avec l’agence où j’ai fait jurer au mec de me réserver cette place-là
et pas une autre. La route est tellement sensationnelle que cela vaut vraiment
la peine d’être bien située. Et puisque ce trajet va durer au moins 18h, être
aux premières loges semble être le minimum.
J’ai d’abord mes doutes
face au chauffeur alors que nous peinons à quitter Vashisht. Serait-il
saoul ?! Il conduit extrêmement lentement, par à-coups, tourne la tête
pour regarder je ne sais quoi dans ce noir, puis il me semble qu’il attend un
coup de téléphone. Manquerait-il quelqu’un dans le bus ? Enfin, comme
souvent ici, les mystères le restent et nous entamons notre montée, comme si de
rien n’était.
Il n’y a pas un chat sur la
route, que des virages serrés contre la roche. Le convoi est principalement
composé d’israéliens, avec quelques touristes indiens aussi. Assez vite il devient
silencieux, c’est le milieu de la nuit, il règne cette quiétude seulement
dérangée par les à-coups du bus et ses bruits de cliquetis métalliques. Les
contours de la route se dévoilent sous le rai des phares, succession de virages
qui sentent encore la végétation jusqu’à ce nous atteignons le Rothang pass,
et redescendons son flanc nord. Au col, l’air est très crû, il y a encore de la
neige.
It is already doing better
in Vashisht. As l said above, l’m just spending time there to book my other bus
ticket to go up to Ladakh. It’s a big van picking me up in the middle of the
night.
Well…
I have an appointment in
the village at 2 AM, under a moonless night, loaded with my stuff, to wait for
the mini-bus to pick me up. I am not comptelely reassured to find myself there,
alone, and decide to settle down in a hidden corner, sheltered from the glare
of the lampposts, but with a view of the whole squate, so that l can turn back
to the case where… (Okay… the street lights, which at their best flicker
half-heartedly, have even given up trying it out and have now gone completely
out on the high side of the street…)
What l fear the most A
group of drunk gusys, fortunately it is not… A group of gueys goes, including
one who comes to make a little detour in my direction in order to satisfy his
obvious curiosit, « but what is this chick does here all alone, seems to
say his expression, but nothing more.
Obviouslsy, follows the
fear of the « but that never arrives », since the 2AM have long
passed. Would l have been tricked or have l been forgotten ? My phone is
not ringing and l can hardly contain my doubts, especially when l contemplage
the myriad of vehicles parked there, in all directions, with no hope of seeing
the mini-bus squieeze in there… This is where i am in my interrnal wanderings
when l finally see a beam of light below, at the very beginning of the slope. Then
l hear reapeated blasts of horns echoing against the sides of the sleepsy
mountains. This must be the famous mini-van.
I grab my things with a
quick movement and tumble down the slope where l see 3 parked buses. In front
of their headlight’s beam, silhouettes evolve with bags in a slight confusion,
where each one tries to fit his luggage then his buttocks. I check the license
plate number, information which luckily was sent to me by the agency from which
l bought m ticket, find m van and sit in the front, right next to the driver,
as agreed with the agency where l made the guy swear to reserve me that place and
not another. The road is so sensational that it is well worth the location. And
since this trip will last at least 18 hours, having a front row seat seems to
be the minimum. First l have my doubts about the driver as he struggle to leave
Vashisht. Would he be drunk ?! He drives extremely slowly, jerks, turns in
head to look at something inthe darkness, and then it seems to me he is waiting
for a phone. Is ansyone missing on the bus ? Finally, as often here, the
mysteries remain and we begin our ascent, as if nothing had happened. There is
not a cat on the road, only sharp bends against the rock. The convoy is mainly
made up of Israelis, with a few Indian tourists as well. Quite quickly it
becomes silent, it is the middle of the night, there reigns this quietude only
disturbed by the jerks of the bus and its metallic clattering noises. The contours
of the road are revealed under the beans of the headlights, a succession of
bends that still smell of vegetation until reach the Rothang pass and descend
its northern side. At the pass, the air is very harsh, there is still snow.
Nous roulons encore
quelques heures avant que la timide lumière de jour levant ne fasse son apparition.
Cela correspond au moment où nous croisons pour la première fois des dhabas
(resto local) le long de la route, nous y faisons halte. Il est bon de siroter
2-3 chais dans cette ambiance toujours particulière de l’aube, sur la
route.
Chacun est un peu sonné par le voyage et le manque de sommeil. Les membres
sont engourdis et il fait bon les étirer devant un panorama de pans de
montagnes s’étirant vers le ciel. La poussière se déplace au gré du vent qui porte
un souffle sur la vallée, l’air est frais mais pas glacial, c’est même agréable
après la fournaise de la plaine.
We drive a few more hours
before the timid rising daylight makes its appearance. This corresponds to the
momebtn when we cross for the first time dhabas (local restaurant) along the
road, we stop there. It is good to sip 2-3 cellars in this always special atmosphere
of dawn, on the road.
Everyone is a little stunned by the trip and lack of
sleep. The limbs are numb and it is good to stretch them out in front of a panorama
of sections of mountains stretching towards the sky. The dust moves with the
wind which blows the valley, the air is cool but not freezing, it is even
pleasant after the furnace of the plain.
Après la pause déjeuner, le
véhicule reprend ses ballottements. Nous croisons un troupeau, une caravane, découvrons les
montagnes qui sont encore recouvertes de mousses et buissons, mais leurs pics
sont sous la neige. Puis, la végétation disparaît tout-à-fait, faisant place à
un panorama lunaire, qui m’émeut toujours autant, malgré l’austérité que cela
peut dégager. Nous découvrons alors les couleurs aux ocre, kaki, taupe, beige,
brun, vert doux qui semblent onduler sur les reliefs montagneux, se succédant,
en ne cessant de changer. Pas une seule maison à perte de vue. Il n’y a que des
véhicules se déplaçant cahin-caha sur cette unique route qui monte jusqu’à Leh,
de ce côté-ci du grand nord indien (la deuxième passant par le Cashmere,
à l’ouest, à la frontière avec le Pakistan).
After the lunch break, the
vehicle resumes its sloshing. We cross a herd, discover the mountains which are
still covered with mosses and bushes but their peaks are under the snow. Then the
vegetation disappears altogether, giving way to a lunar panorama, which still
moves me as much, despite the austerity that it can exude. We then discover the
colors of ocher, khaki, taupe, beige, brown, soft green which seem to undualte
on the mountainous reliefs, succeeding each other, constanly changing. Not a single
house as far as the eye can see. There are only vehicles moving chugging, along
this single road which climbs up to Leh, on this side of the great north of
lndia (the second passing through Kashmir, to the West, on the border with
Pakistan).
Cette route qu’il faut constamment
entretenir les quelques mois où elle est ouverte, de mai à septembre seulement. Après la neige reprend ses droits et recouvre tout. Ce bout de l’lnde se coupera alors du reste du monde. Des bougres nécessiteux, venus du Bihar, l’état indien le plus pauvre, font le sale
boulot. Ils cassent des pierres le long de la route, les charrient sur le dos, chauffent
du goudron dans des barils cabossés, puis l’un d’eux va conduire le rouleau-compresseur
qui va nous aplatir cette masse noire qui fume et empeste. Ils sont eux aussi noircis
par cette fumée et la poussière de ces montagnes. Ils dorment sous des bâches
en plastique à plus de 3000m d’altitude, alors qu’ils viennent de la plaine,
jamais vu la neige avant. Il y a des hommes et des femmes, portant leurs enfants, emmaillotés sur leur dos. Ils bossent tous dans leur chemise en coton, il n'est pas question du dernier matos high-tech ici. Ils n'ont pas non plus le sac de couchage qui peut supporter les -30°C, à la place, une vague couverture.
Notre convoi passe
et seuls des regards, un peu béats de chaque côté de la vitre, se croisent. Ce suscitera
néanmoins une réflexion vive chez moi sur les inégalités de ce monde, les karmas de chacun et aucune explication
qui ne fasse vraiment l’affaire.
This roads that needs constant maintenance
during the few months it is open, from May to September only. After the snow take back its rights and covers everything. This end of lndia will then be cut off from the rest of the world. Needy buggers from
Bihar, lndia’s poorest state, are diong the dirty work. They break stones along
the road, cart them on their bacsks, heat tat in dented barrels, then on fo
them will drive the streamroller that will flatten this black mass that smokes
and stinks. They too are blackened by this smoke and dust from these mountains. They sleep under plactic sheeting at an altitude over 3000m, even thoug they come from the plain, never seen snow before. There are men and women. carrying their children, swaddled on ttheir backs. They all work in their cotton shirts, there is no question of the lastest high-teck gear here. They also don't have the sleeping back that can withstand -30°C, instead a vague blanket.
Our convoy passes and only glances meet, a little dazed on each
side of the window. It will however provoke a lively reflection in me on the
inequalities of this world, the karmas of each and no explanation that really
does the trick or makes any sense.
Inexorablement, nous continuons notre ascension. Au fil des heures, le bleu du ciel s’intensifie et devient franc, lumineux. Les montagnes ne sont plus que pierrailles obscures, déboulées des sommets. Voilà maintenant que les flancs se recouvrent de neige, de larges rigoles d’eau se forment le long de la route/piste et les camions qui peinent déjà à avancer, sont maintenant complètement bloqués. Nous sommes arrêtés à plusieurs endroits car ça patine sous les roues de ces mastodontes colorés.
Inexorably, we continue our
ascent. Over the hours, the blue of the sky intensifies and becomes frank,
luminous. The mountains are nothing more than dark stones, tumbled down from the summits. Now the sides are covered with snow, large water channels formed
along the road/track and the trucks already struggling to move forward, were
now completely blocked. We stopped at several places because it skates under
the wheels of these colorful behemoths.
Dans le bus, c’est le plus souvent
silencieux. On entend des déclics d’appareils photos de temps à autre, pendant que
certains arrivent à dormir en toute impunité.
On the bus it is mostly
quiet. Camera clicks are heard from time to time, while some can sleep with impunity.
Nous faisons ensuite une
pause dîner, là où se trouve une lignée de restaurants, perdus dans ce grand
nulle part. Je suis sonnée par l’altitude, une énorme fatigue m’étreint. Je n’ai
plus faim mais pourrais dormir là par terre tant je suis accablée. Je bois
beaucoup d’eau à la place, socialise un peu avec les autres voyageurs et fume
quelques clopes en sirotant un chai avant que nous continuons notre route.
We take a dinner break,
where there is finally a line of restaurants, lost in this big nowhere. I am stunned
by the altitude, enormous fatigue grips me. I am no longer hungry but could
sleep there on the floor as l am so overwhelmed. I drink a lot of water instead,
socialize a bit with the other travelers and smoke a few cigarettes while
sipping a chai before we continue our way.
La prochaine étape sera le
passage du col Taglangla, qui culmine tout de même à 5328m ! Nous sommes principalement en
terres bouddhistes et alors se trouve un petit temple là, agrémentés des
drapeaux de prières colorés, qui flappent au vent.
The next step will be the
passage of the Taglangla pass, which culminates all the same at 5328m ! We
are mainly in Buddhist lands and so there is a small temple there, decorated
with colorful prayer flags which flap in the wind.
Il y a finalement pas mal
de monde sur cette route. Entre les camions qui avancent comme des escargots,
mais avancent quand même, les mini-vans comme le notre trimballant leur lot de
touristes (étrangers ou indiens), les motards qui sont nombreux et arborent eux
aussi des minis drapeaux de prières sur leur engin, ou encore les vélos, j’en
ai vu, pédaler entre des camions, avalant la poussière à chaque respiration. Ils
sont bien braves.
There are ultimately quite
a few people on this road. Between the trucks which advance like snails, but
advance all the same, the mini-vans like ours, lugging their batch of tourists
(foreigners or Indians), the bikers who are numerous and also display mini
prayer flags on their machine, or bikes l even saw, pedaling between the
trucks, swallowing dust with every breath. They are very brave.
Leh, notre but, approche alors que le jour se couche sur ces paysages lunaires, vaste immobilité, aride, dépeuplée, arrachant de quoi vivre à une terre dont la surface peu flexible a déjà été grattée.
Leh our goal approaches as the day sets over these lunar landscapes, vast stillness, arid depopulated, tearing enough to live on in a land whose inflexible surface has already been scratched.
Notre voyage aura duré 21h au total. Fourbue, je
rejoins une guest house de la vieille ville. C’est une vieille maison typique
locale qui fera bien l’affaire pour ce soir.
Our trip will have lasted 21 hours in total. Tired,
l join a guest house in the old town. This is a typical old local house that
will do well for tonight.