30 juin 2008

Pays Toraja















Me voici a Rantepao, petite ville bien placee pour visiter le Pays Toraja, connu pour son architecture exuberante et ses rites funeraires surprenants.
La maison traditionnelle s'appelle Tongkanan et a un toit en forme de cornes de buffle s'elevant dans les airs a chaque extremite. Cela rappelle la coque d'un bateau ou le chapeau du capitaine Crochet.


Here am I at Rantepao, a small town, ideally located to visit the Toraja land, well known for its exuberant architecture and stunning funeral ceremonies. The traditional long house is called Tongkonan and have a towering rood shaped like buffaloes horns, rearing up in the air at each extremities. It reminds me the hull of a boat or the hat of Captain Hook!

Les parois en bois sombres sont peintes et sculptees de motifs d'animaux, c'est simple et beau.

The dark wooden walls are painted and carved with animal motifs, it's simple and nice.

Ces demeures semblant venir des temps anciens emergent des rizieres, des forets ou d'un quartier de la petite ville.

Those houses which seem to come from another age, emerged from ricefields, forests or neighbourhood of the town.




Les rites funeraires quand a eux s'appelent Tomate et se doivent d'etre celebres de maniere digne de ce nom, sans quoi la famille risquerait d'etre frappee de malchance. Il y a deux ceremonies, l'une suivant de suite le deces et l'autre, plus elaboree venant quelques mois plus tard, lorsque les fonds necessaires ont ete recoltes.La croyance veut que l'ame des animaux suive celle de leur maitre, direction leur prochaine vie. Ceci explique le nombre considerable de sacrifice qui accompagne, de nos jours encore, ces funerailles. Plus le decede etait une entite importante, plus le nombre de buffles sacrifies sera eleve.

The funeral rituals are called Tomate and have to be celebrated with dignity otherwise the family might be paid by bad luck.There are two ceremonies, one is coming just after the death and another one, more elaborated comes a few months later, when enough cash has been raised. Belief wants the animal's soul to follow the one their master, for their next lifes. This explains the considerable amount of sacrifices, still occuring nowadays, at those funerals. The more important the deceased, the more buffaloes must be sacrificed.

Lors de ma visite des lieux, je tombe bien, "la saison des funerailles" commence, je n'etais pas franchement preparee au spectacle auquel je vais assister. J'en profite pour dire maintenant que ce qui va suivre (ainsi que les photos) sont assez gore... Pour ceux qui prefereraient passer...

Apres une charmante ballade en bemo (mini-van faisant office de bus) a travers monts et vaux, me voila a Rembon. En suivant d'ou viennent les gens vetus de noir, je debarque sur ce qui semble etre un campement ou a eu lieu une grosse bastringue.

When I visit the area, good timing, "the funeral season" is just starting, I wasn't frankly prepared to the "show" I'm gonna see... After a charming ballad on a bemo (mini-van working as a bus) through mounts and valleys, I reach Rembon where I've been told a funeral ceremony is going on. I follow the people dressed in black and so end up on what seems to be the basecamp where a big party must have go on. I see the rest of it : the tampled soil, people recovering here and there and finally the site slightly deserted. I'm afraid I've missed the affair. Nay girl, you're gonna get what you were looking for...










J'en vois les restes : le sol pietine, les gens recuperant ci et la et enfin le site quelque peu deserte. J'ai meme peur d'avoir manque les festivites. Que nenni ma fille, tu vas en avoir pour tes yeux!
Il y a des bungalows aux toits de cornes, installes en cercle et presque en leur milieu, de longues feuilles de palmier, organisees en demi-cercle elles aussi, creent de l'ombre a ce qui s'averera etre le lieu de sacrifice. C'est sur, avec la chaleur qu'il fait, les odeurs ne manqueront pas de se manifester et ce, malgre ces 3 bouts de branches installees la pour faire ombrage...

There are kind of bungalows with horny roofs set up in a circle and almost in their middle, some long palm leaves, organised in a half circle as well, to create some shadow on what appears to be the sacrifice's place.For sure, with the heat, smells would not miss to manifest themselves and this even with those 3 pieces of branches put there to make shade.





La chaleur toujours, le campement, les hommes se tenant par la main, dans une grande ronde et chantant des airs repetitifs, en tapant le rythme avec leurs pieds, tribaux, renforcent cette impression d'irrealite dans laquelle je viens de m'immerger.Je m'abrite du soleil sous le toit de l'un de ces bungalow et j'observe, m'impregne de cette ambiance ou le silence est respecte, hormis les chants (que l'on oublient presque) accompagnant l'ame du defunt.

Instinctivement, telle la bete sanguinolaire que je ne me connaissais pas, je vois mes pas rejoindre pourtant le lieu des sacrifices ou il m'a semble repere un brin d'animation, dans cette torpeur de la mi-journee. En effet, un buffle est amene vers les branches et leur ombre relative. Une corde lui pend au cou et est attachee a un poteau de bambou.

The heat still, the basecamp, the men holding their hand in a big round dance and singing those repetitives airs while beating the rythm with their feet, tribals, reinforce this impression of unreality I just imersed myself. I hide from the sun under one of those bungalows and observe, impregnate of this atmosphere where silence is respected besides the singings, we almost forget about, accompanying the deceased's soul.Instictively, like a bloodthirsty beast I didn't know I could be, I see though my paces joigning the place of sacrifices, where I can see a bit of animation in this mid-day torpor.Indeed, a buffalo is brought, the rope hanging down its neck is now attached to a bamboo post.



Les minutes passent, semblent interminables et seuls le vol des mouches et la respiration acceleree de l'animal se font entendre. Il sent sans aucun doute son heure arrivee. Les regards convergent vers lui et d'autres m'ont rejointes sous le toit des huttes installees jsute derriere l'autel du sacrifice. Une enorme flaque de sang (laissee par les betes precedentes), melee a la terre marque le lieu. J'ai oublie de preciser que les festivites ont commence il y a deux jours deja.
Minutes are passing by where only the fly's flights and the buffaloe's accelerated breathe can be heard. I sense neverthless the buffalo's hour will soon come. Looks converged to it and others joined me under the hut's roof set up just behind the puddle of blood done by the previous beasts. Did I tell you the the funerals started two days ago already.



Un homme se leve, arme d'un couteau, petit me dis-je pour la tache qu'il a a accomplir, et attrape la bete par la grosse boucle qui lui passe entre les nasaux. Je n'ai pas eu le temps de me rendre compte de quoi que ce soit et voila la bete titubant deja. Je remarque seulement maintenant son cou et l'enorme trou beant aux chairs sanguinolantes pendouillantes. Le buffle s'affaisse au sol, souffle peniblement, en emettant un derangeant bruit de gargouillis. Des jets de sang giclent en tous sens, clea me rappelle Kill Bill, en moins drole. Les yeux se revulsent, les pattes battent l'air, cherchant un apui, une solution a ce qui est irrevocable. L'animal mettra longtemps a mourir et m'effraiera en faisant un dernier soubresaut dans un rale, alors que je pensais le tout deja fini. Je ris nerveusement, ecarte un haut le coeur, la bouche pateuse.

A man stands up, armed with a knife, small tell I to myself, and catch the beast by the big ring which goes through its nasals. What's gonna follow is pretty gore (for the ones who prefered to skeep the text and the pics...) I haven't time to realize nothing and the beast is already staggling. I only notice now the big gaping hole, full of blood-stained fleshes in its neck. It's saging on the ground, breathing with difficulty, jets of blood are spurting in all directions with a disturbing gurgle sound (it reminds me Kill Bill for some reasons, but less funny...). The eyes are contorted, the legs flap the air, looking for a support, a solution to what is irrevocable.








J'ai a peine le temps de me remettre que voila deja un 2eme ruminant amene pour le sacrifice suivant. Il s'averera etre retors.Ce coup-ci, je vois bien le mouvement bref du couteau, alors que la main tient haut la tete de l'animal, tranchant donc d'un geste sec le cou ainsi offert en pature.Le buffle se retrire vivement et malgre deux de ses jambes attachees, se met a charger dans un elan de survie. Les humains alentours s'ecartent craintivement, de concert, tel un nuage de poissons. Je fais un bond en arriere et pars me refugier en lieu sur. Le cortege amenant cochons et autres offrances s'arrete dans sa marche. Tout le monde est omnubile par la scene. L'animal fait preuve d'une resistance et force sans nom. Il charge encore, tombe, se releve, lutte sans cesse. Il faudra que l'homme s'y reprenne a huit fois pour en finir avec ce triste spectacle qui retient l'attention de tous et me degoute maintenant.Non mais a quoi je m'attendais en debarquant la guilleretement...

I have a retch and put my look away. It's gonna take long before the buffalo finally dies. It will even scares me while it's having a surprising jolt in a death rattle while I thought all was already over. I have no time to recover and here comes a second ruminant which is gonna be a crafty one. This time, I see clearly the quick movement of the knife, while the hand helds high the animal's head, cutting in a yank gesture the neck so offered. The buffalo steps back vividely and even with tied legs, starts to charge in a surviving impulse . Humans around spread out quickly in one go and shyly, like a group of fish. I jump back and run to hide in a safe location. The procession bringing pigs and others offerings stops in its walk. Everybody is obsessed by the situation. The beast is showing resistance and strongness out of name. It's charging still, staggling, picking up, fighting non-stop. The man will need another 8 times to end up this sad carnage which holds everyone's breathe and disgust myself now.No but what was I expecting while coming here in jolly mood???







Un 3eme buffle subit le meme sort mais meurt de suite, comme s'il n'avait pas voulu se battre pour rien, de toute evidence...Je quitte les lieux lorsqu'ils amenent les cochons. N'ai en effet pas le courage d'assister a cela alors qu'ils hurlent deja comme des possedes, de leur cri strident, horrible sans que personne ne les touche pourtant... Je sors de la sonnee, il faut bien l'avouer...

A third buffalo undergo the same destiny but die a lot quicker, like if it didn't want to fight for nothing anyway. I leave the place when they bring the pigs for the ritual. Can't be arsted to assist to this while I can hear already their horrid screams, even though, by now, nobody is touching them...What a day!!!



Pour oublier le souvenir encore cuisant de ces rites bien particuliers, je pars decrouvir les superbes environs. Ils sont jalonnes d'immenses plantations a demi inondees ou regne un vert vibrant. Il emane une intense impression d'harmonie de ces rizieres ou se lisent successivement tous les stades de la culture du riz. Ici, le vert si frais des champs ou la plante est deja haute, puis la, le gris des marecages ou des dizaines de femmes sous leur chapeau conique (ou parfois simplement une veste nouee sur la tete), jambes dans la boue, repiquent une a une les jeunes pousses.Le paysage est parseme de collines boisees ou il fait bon se ballader. Les nuits sont fraiches la-haut et la nuit, le ciel est noir, brillant de centaines d'etoiles inconnues. je ne reconnais que la voie lactee...

To forget the sticking memory of those rituals, I go and discover the superb surroundings. They are mark out by huge half-drowned plantations of a vibrant green. It emanates an intense impression of harmony from those ricefields where you can read successively all the phases of the rice culture. The so fresh green of the fields where the plant is already high, then the grey of the sludge where dozen of women, under their conical hats or simply a jacket tied around their head, legs in the mud, transplanting one by one the young growth. The landscape is scattered with green wooden hills where it's nice to be. Nights are colder up here and the sky is dark and shining with hundreds of unknown stars. I only recognize the milky way...






















29 juin 2008

Sengkank

Accostage a Pare Pare le lundi 23 juin (deja!), tot le matin. Une chaleur digne de la fameuse canicule (lors de ses pointes culminantes), celle qui ravagea l'Europe il y a quelques etes, s'abat sur nous comme tous les jours de l'annee, d'ailleurs...Il n'est pourtant que 8 heures du matin.Et maintenant, je suis sous l'equateur.Je pensais passer la nuit dans la petite ville portuaire afin de recuperer apres ces 36 heures de route (prendre une douche, faire la lessive, checker le net avant que je ne puisse plus...) mais en me balladant je change d'avis. Un petit je ne sais quoi qui me fais me dire : "Ok, c'es sympa, mais bon..." Sympa : ca l'est, chaque personne que je croise me gratifie d'un vibrant "Helle miiiiiiiiiiiiiister" et d'un beau sourire.Mais bon : Il y a 2 rues paralleles qui longent la mer, bordees de magasins en tout genres, ou ici aussi, les mobiles shops font legion. Les gamines portent un uniforme, compose d'une jupe et chemise longues, de 2 couleurs differentes. Elles ont aussi un voile, de ceux qui entoure le visage, le rendant ovale, sur des joues encore chargees d'enfance. Elles envoient des textos a tout va, si leur vie en dependait. A croire que le monde des humains est partout pareil, seuls les vetements changent...

Coming alongside at Pare Pare on monday 23rd June (crazy!) It's early morning.A heat, worthy of the scorching one Europ had a few summers ago (at his highest peak) storm on us, like everyday of the year here anyway... It's only 8 o'clock though!And now, I am under the equator.I thought I would stay overnight in Pare Pare to revover from the 36 hours journey (take a shower, do some laundry, check the internet while I can...) but as I am walking down the little port town, I change my mind. A little somethgin which tells me "Ok, its' nice but well..."Nice it is : every person I see on my way, gratify me with a "Hello Miiiiiiiiister!" and a big smile.But well : there are 2 parallels streets along the seafront, bordered with eclectic shops, where here too, mobile centers are incredibly numerous. The girls are wearing a school uniform, compose of a skirt and a shirt, long both of them and coming in 2 different colors. They have as well a veil, the ones which surround all the face, making it oval shaped, with cheeks still full of childness. They send textos generously, like if their life would depend on it. On the evidence, human world is the same everywhere, only the clothings are changing.



La nature, en revanche, me rappelle que je suis bien ailleurs. Les plantes, arbres et fleurs semblent fous, prenant place partout. Ils sont comme a l'assaut des villes!Les minarets et les plus hauts batiments emergent bravement de ce qui semble etre une dense jungle. Les orchidees poussent sauvagement ou bon leur semble et les bougainvillers orange, fuchsia et violet s'etirent et bavent sur les routes leurs eclats de couleur. Ils sont comme portes par une gracieuse flemmardise.Sur les lianes moussues entre les arbres, droits comme des soldats, s'ebattent une multitude d'oiseaux qui piaillent, sifflent et chantent, tel un concert assourdissant, soutenu par le gresillement des insectes, innombrables. C'est incroyable.

Nature, on the other hand, reminds me that I am far away. Plants, trees and flowers seem crazy, taking places everywhere, they are assaulting the cities!The minarets and highest buildings emerged bravely out of what seems to be a densed jungle. Here, orchids grow wildely and the pink, orange and purple bougainvilleas are streching, dribbling on the streets their colorful petals. They are full of a graceful laziness.On the mossy creepers between the trees, straight like soldiers, frisk a multitude of birds, which clack, whistle, sing like a deafening concert, buoyed up by the sputtering of the unumerous insects.It's like an explosion for my senses.


Je prends chambre a Sengkank, en dehors du centre ville et me ballade derriere les maisonnees qui cachent la riviere.Je loue un bateau et decouvre les villages montes sur pilottis ou regne une calme activite. Ici le pecheur lance son filet, la sur un ponton, les hommes refont le monde, entoures d'un nuage bleute de "Kretek". Sous le porche, les femmes s'occupent des enfants ou du petit magasin.Ici, la nuit tombe vite et ce soir ce sera dans une apotheose de rouge et de vert.

I take a room in the the little town of Sengakank et go along the river, hidden behind the busy street going to the bus station. I rent a boat and discover the quite life of the villages sets on stilts. Here, the fisherman throw his net, there some men are sitting down under a thick blue cloud of their "Kretek", while putting the world his rights. Under the porch, the ladies take care of the kids or the little shop.The darkness falls down quick here and tonight, it will be an apotheosis of red and green.












La magie du voyage, une rencontre extraordinaire à Kalamaki - Part 7 Roadtrip

 To go with the flow... Je prends la route de bon matin et continue de longer la côte qui devient de plus en plus construite en remontant en...

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