19 mai 2012

On ira tous... à Bethleheeeeeeeeem!!!

To go with the flow…




J’accompagne Dror qui s’en va travailler sur un tournage non loin de la Mer Morte et en profite pour aller visiter Bethlehem. Depuis mon plus jeune âge, j’entends parler de ce nom, limite enchanté, au point ou j’ai de la peine à le croire vraiment exister. Je vois l’étoile du berger scintiller, les rois mages vêtus des plus belles soies, les bras chargés de cadeaux avançant dans la nuit jusqu’à la fameuse étable ou il fait bon être, accueillir l'enfant Jésus…(merci à ce livre d’illustration que j’avais alors !). Aujourd’hui, l’image est moins bucolique même si la destination reste encore très courue par les chrétiens du monde entier…


I go with Dror to his work on a shooting close to the Dead Sea and take the chance to visit Bethlehem. Since my very young age, I hear that name, almost enchanted one, in such a point that I have difficulties to believe that it is actually a real place! I see the shepherd's star shining, the magi covered with the best silks, their arms full of gifts, walking that night towards the famous cowshed, where it feels good to be, welcoming Jesus... (thanks to that illustrations book I had back then!).  Today, the picture is less bucolic eve though it remains a tourist spot for the Christians from all over the world. 





Comme ici cette pèlerine indienne, se recueillant 
sur l'étoile de la nativité, 
représentant le lieu de naissance de Jésus...


Aujourd’hui donc, la ville est partiellement entourée de la fameuse Barrière de séparation israélienne, appliquée ici par le biais d’un imposant mur de huit mètres de haut (La plus grande partie de la barrière consiste néanmoins en un système de protection multi-couches de 50 m de large, qui comprend sur des tracés parallèles : une pile pyramidale de 6 bobines de fils barbelés et un fossé du côté cisjordanien, un grillage central muni de détecteurs électroniques, des fils barbelés du côté israélien, des routes pour les patrouilles militaires de chaque côté du grillage central; un chemin de sable qui doit permettre d'identifier les traces d'éventuelles incursions). 
Le coût pour chaque km est de dix millions de shekels, soit deux millions d’euros !!!

So today, the city is partially surrounded by the famous security fence the Israelis built up. Here it is an imposing eight meters high wall (Nevertheless, most of the barrier consists of a fifty meters large, multi-layers protective system, which has on parallel lines : a pyramidal pile of six barbed wire reels on the Israeli side, a central fence fitted with electronic detectors, barbed wires on the Israeli side, roads for the military patrols on each side of the central fence; a sandy path which allows to identify the potential incursion's traces). 
The cost for each km is ten millions shekels, which is two millions euros!!!


The Sate of Palestine from 1945 until 2000.
The fence, Jerusalem at the back



Le mur est appelé selon ses partisans ou réfractaires : clôture de sécurité, barrière anti-terroriste, muraille de protection ou alors mur de la honte, d’annexion ou de l’Apartheid. L’Objectif de cette barrière (et la justification de sa création) est la protection de la population israélienne (demandée par des organisations civiles), afin d’empêcher  physiquement toute intrusion de terroristes palestiniens (appelés par d’autres : Résistance armée à l’occupation) sur le territoire Israélien (à Bethlehem, protéger Jérusalem). 
En effet, au début des années 2000, les attaques palestiniennes se multiplient et la population israélienne en a marre. L’existence et le tracé de cette construction (longue de 730 km) sur les territoires disputés de la Cisjordanie, sont contestés sur des aspects politiques, humanitaires et légaux. Cette barrière empiète souvent sur les terres palestiniennes pour atteindre les colonies israéliennes. Elle intervient parfois de manière absurde, séparant les familles et voisins d’un même bout de rue ou les terres à leurs propriétaires qui ne peuvent plus y accéder. A Bethlehem, le mur, muni de caméras, est érigé à trois mètres de distance des habitations. Chouette vue !

The wall is called, depending on its followers or resistant : security, anti-terrorist, protective wall or Wall of shame, annexation or Apartheid. The objective of this fence (and the justification of its creation) is the protection of the Israeli population (asked by some civilian organizations), to prevent physically any Palestinian terrorism incursion (called by others Armed resistance against occupation) on the Israeli territory (in Bethlehem, protect Jerusalem). Indeed, back in the early 2000's, the Palestinian's attacks multiply  and the Israeli population is fed up. The existence and the line of this construction (730 km long) on the controversial territories of the West Bank, are contested in many aspects, politically, humanly and legally. This barrier encroaches often upon the Palestinian soil to reach the Israeli colonies. The line takes sometimes place in an absurd way, separating families and neighbors living in the same street or the land from their owners who can't access them anymore. In Bethlehem, the wall, covered with video-cameras, is built three meters away from the houses. Nice view!

le tracé du mur autour de Bethlehem





Toute une population est condamnée pour les agissements démoniaques d’un petit nombre d’entre eux. La route pour rejoindre Jérusalem a été déviée et il faut passer par un check point, ce qui prend du temps. J’échange principalement avec les femmes que je rencontre sur mon chemin. Je suis très touchée par leur témoignage ou je sens très peu d’espoir. Elles se sentent comme prisonnières à ciel ouvert, ne voient pas de futur pour leurs enfants. Eux, souhaiteraient partir, grandir ailleurs ou ils pourraient être libres. Les parents veulent rester, ne pas laisser tomber leur pays. C’est très dur. 

An entire population is punished for the demoniac behavior of a very few of them. The road to reach Jerusalem has been deflected and you have to go through a check-post which takes much time. I share mainly with women during my visit. I am very touched by their testimony where I feel very little hope. They feel like open-sky prisoners, don't see any future for their children. Them, they would like to leave, grow up somewhere else where they could be free. The parents want to stay, to not give up on their country. It is very hard...






La hauteur des murs et leurs barbelés font froid dans le dos et j’imagine sans peine l’horreur que cela doit être de vivre à ses côtés au quotidien. 
Ah oui ? Vraiment ??? 
Non, je ne suis pas sûre de pouvoir m’en rendre compte. A nouveau, je suis estomaquée de voir à quel point des destins peuvent être différents. Et j’ai de la peine à assumer d’être toujours du bon côté alors que bien souvent je ressens davantage d’humanité chez ces gens- là que chez moi. Alors ça rime à quoi ?!?

Malgré ce contexte, le mur est rempli de messages venant de partout dans le monde. La plupart demandent l’amour et la paix. Je suis émue par tant de bienveillance malgré un contexte qui pourrait envenimer les choses. Mes mots sont bien peu de choses à côté de ceux-ci que je vous propose de lire.

The wall's height and the barbed wires make me shiver and I imagine easily what horror it must be to live here daily. 
Huh yeah? Really? 
No, I don't think so... Again, I am dismayed to see how destinies can be so different from one person to another. And I found it hard to always be on the right side even though, very often, I feel more humanity in those people than in me.  It makes no sense?!

The wall is full of messages coming from all over the world. Most of them ask for love and peace. I am touched by so much kindness even though the context which could make things go worst. My word are very little next to those ones...


















 









 




  



  


 




Je quitte le mur, emplie d'émotions devant cette solidarité pour rejoindre la vieille ville qui a de charmantes ruelles composées de pierres claires venant du désert (comme partout dans le pays d’ailleurs). Je les parcoure et flâne dans le souk coloré étalé sur plusieurs étages. Je suis très bien reçue par les habitants qui ont plutôt l’habitude de voir des groupes organisés passer. Salaam Malekum par-çi, Asalaam Malekum par-là, j’ai du plaisir à être là, sirotant une tasse de thé à la menthe tout en échangeant avec le local...


I leave the wall, emotionally moved by so much solidarity, to reach the old city which has charming streets composed of that clear stone coming from the desert (like everywhere in the country btw). I wander around the colorful souk, scattered between floors and streets. I am super welcome by the inhabitants who are more used to see organized groups. Salaam Malekum here, Asalaam Malekum there, I am happy to be here, sipping a cup of mint tea while chatting with the locals...






































J’atterris au square Manger donnant sur l’église de la Nativité, une des plus vieilles au monde, qui aurait été bâtie sur le lieu de naissance de Jésus. Le site est partagé entre l’église orthodoxe de Jérusalem, l’église catholique et celle apostolique d’Arménie… 
Une fois encore les choses sont simples...


I get at the Manger's square and the Nativity's church, one of the oldest on earth, which has apparently been built where Jesus was born. The site is shared between the Jerusalem's Orthodox church, the Catholic and Armenian's Apostolic ones... 
Once more, things are easy...











Le lieu de naissance de Jésus...





Non loin de là se trouve la Grotte du lait, qui aurait abrité la famille sainte lors de son voyage pour l’Egypte. Il est dit qu’une goutte du lait de la Vierge serait tombée sur le sol. La roche de cette grotte est très friable, du tuf (craie blanche) qui était réduit en poudre et avait la réputation de favoriser la lactation… Tout est bon pour faire du business...

Not far from there you find the Milky grotto, which has sheltered the holy family on its way to Egypt. It is said that a drop of the Virgin's milk fell on the floor giving rise to the chalky stone. It was reduced in powder and had apparently the virtue to enhance lactation... Everything is good to make business...









J’aurais passé une intense journée ici. Emprise à des sentiments variés et contradictoires. Difficile de cautionner la vie imposée à ce peuple palestinien. Compréhension néanmoins qu’il faille pouvoir garantir la sécurité des uns et des autres. De fait les attentats sont plus rares depuis l’édification du mur... Mais quand même, d’humain à humain, il doit bien y avoir moyen de trouver une autre solution ?! Je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir l’impression d’être dans un ghetto. L’histoire se répète avec un autre contexte mais de mêmes sentiments ressentis 

Coincidence marrante, au moment ou j'écris ce chapitre, je regarde par hasard un film qui s'appelle 'Incendies' de Denis Villeneuve. Il se passe dans la région quelques décennies plus tôt et est fort touchant si cela vous intéresse...

I have spend an intense day here. Hold with various and contradictory feelings. Hard to caution this imposed life to the Palestinian people. Nevertheless understanding that the safety of each other has to be guaranteed. Indeed the terrorists attacks are rarer since they built up the wall... But still, from human to human, there must be a way to find another solution?! I couldn't refrain that impression of being in a ghetto. The history repeats itself with another context but with still the same feelings.

Funny coincidence, while I am writing that chapter, I watch by chance a movie called 'Incendies' from Denis Villeneuve. It is happening in the region a few decades ago and is quite touching.

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