17 mai 2013

Delhi, Dilli...

To go with the flow---



Je n’ai pas dormi de la nuit (rappelez- vous, je suis allée faire la fête pour le retour de George et Lisa, une assez bonne raison à mon sens pour rater mon train avec ticket couchette confirmée…). A la place, je rentre au petit matin, règle trois affaires et pars pour la gare ou, évidemment, je m’entends dire qu’il n’y a plus de place pour le train du jour… Wouarf…. Ca ne sera pas la 1ère fois que je voyage avec un ticket ‘general’ (pas de siège confirmé, donc des wagons blindés)…Mais peut-être que la chance me sourira une fois dans le train…

I haven’t slept last night (remember, I went partying for the return of Lisa and George, a good enough reason for me to miss my train with a confirmed sleeper…). Instead, I come back early morning, clear up my stuff and leave for the railway station, where of course, I am told that there is no seat for the today train… Wouarf… It won’t be the first time I travel with a ‘general’ ticket (no confirmed seat, therefore all the cars are fully packed!)… And maybe I’ll have luck once in the train…


Je m’installe à côté du wagon cuisine, sur une plateforme qui offre ‘pas mal’ d’espace mais surtout un siège à côté de la fenêtre et de la porte. Ma foi… ça sera mon nid! Je deviens très vite pote avec toute l’équipe de la cuisine, qui m’offre chais et pakoras durant tout le trajet ! Il y a pire dans la vie…

I sit next to the pantry car, on a platform with is quite enough space and a seat right next to the window and door. Well… This will be my nest for the ride! I become quite quickly friend with the kitchen staff, who offers me chai and pakoras during the entire trip! There is worst in life…

 Scène burlesque lorsque le train fait le plein de ravitaillement

Le trajet donc, malgré les circonstances, a bien commencé mais voilà qu’après la tombée de la nuit, le train s’arrête en gare de Roha et n’en repart plus pendant … 3h, la locomotive est en panne… Sur un trajet qui en compte 28h, ça peut paraître peu, ça l’est en fait, mais au final, on se serait bien passé de ce rallongement de voyage… Baisse de régime au niveau du moral des troupes, la fatigue aidant, je commence à me mordre les doigts d’avoir ainsi fait sauter mon ticket de train. ‘Allons, cesse’ me fustige-je, ‘tu es fatiguée et tu moulines n’importe quoi. Arrête.’

The journey, even though the circumstances, did start well but when the night fell down we got stopped in Roha’s railway station and didn’t move for another… 3 hours… The locomotive broke down… On a trip counting 28h, it might seem nothing but at the end, it would have been nicer to skip that addition of time…
Deline in momentum for the troop's moral, the tiredness on top, I start to question why I blew my train ticket. ‘Come on, stop it’, I denounce myself,‘You are tired and you are bullshiting around. Just stop.’ 


Heureusement, je peux compter sur mes voisins d’infortune (nous sommes plusieurs à ne pas avoir de couchette confirmée) pour distraire mon attention et empêcher le jaillissement d’un potentiel relent d’agacement. Un Rajasthanais arrive, me converse en hindi comme si le parlais moi-même couramment, mes baragouinements en guise de réponse ont l’air de lui suffire. Il me donne des mangues de son jardin, parmi les meilleures qu’il m’ait été donné de manger, au parfum presque fleuri. Puis un travelo, appelé ici Hijra, fait irruption en clappant des mains, s’adresse aux hommes qui paient pour ne pas attraper le mauvais sort, descend du train d’un pas nerveux, en laissant dans son sillage, les effluves d’un parfum bon marché. Mais voilà que le Rajasthanais reprend le devant de la scène en sortant toutes les affaires de son sac pour trouver une brosse à dent et du baume du tigre avec lesquels il se frotte vigoureusement le front ?! Il finit son remue-ménage en sortant un shilom qui ressemble à une cornemuse en métal mais s’avère être un outil de robinetterie, l’allume au milieu de nous autres médusés, tire une grosse bouffée, laisse derrière lui cette odeur tenace et range son outil. On le regarde tous un peu étonnés mais lui ne l’est pas le moins du monde ! J’adore…!
On peut tous constater que l’homme est ‘spécial’, du coup, l’équipe de la cuisine prend une sorte de comportement protecteur à mon égard, chou.

Luckily, I can count on my neighbours of disfortune to distract my attention and avoid  the spouting of a potential residue of annoyement. A Rajasthani man arrives, talks to me in Hindi, like if I spoke it myself fluently too, my gabble as an answer seems to satisfy him. He gives me mangoes from his garden, they are among the best ones I have been given to eat, with a flowery perfumed taste. Than a lady-boy, called here Hijra, bursts in while clapping his/her hands, talk to the men who are paying easy to not catch the bad eye, goes out on a nervous pace, leaving in his/her wake, the smells of a cheap perfume. But the Rajasthani man gets back on stage, taking all his stuff out of the bag to find a toothbrush and some tiger balm and starts  scrubbing  vigourously his face with… He ends up his bustle with a shilom which looks like a metallic bagpipe, but actually is a tool of pipework(!!!), lights it on right here in the middle of the place, swallows a big puff, leaves behind him that long-lasting smell and put his tool back in the bag… We all look at him a bit surprised but he doesn’t seem to notice it at all…. Me liiiiiiiiiiiiiiiiiiiiike!!! Everyone can see he is a weirdo and therefor the pantry stuff has a protective behaviour towards me, cute!


Nous traçons donc en direction du nord, au travers d’une large plaine et longés des Westerns ghats. Les champs ont déjà été moissonnés et les stocks sont empilés en énormes bottes, parfois entourées de branches pour les protéger des animaux qui ne manqueraient pas se tailler une sacrée bavette !!!

We are going towards the North, through a large plain and along the Western ghats. The fields have already been harvested and the stocks are piled in enormous ricks, sometimes surrounded with branches to protect them against the animals who would eat it all otherwise!


Les champs sont brûlés avant la mousson, la terre brunie sous le ciel sans pluie. Les cadavres de charrettes et de monuments anciens pourrissent dans les prés. Les arbres se dressent, leurs racines découvertes. La chaleur est insupportable sur cette terre sans ombre, elle brûle mes tibias lorsque je suis assise sur le pas de porte, regardant la plaine s’étendre. Les noms de ville s’égrènent, puis la campagne se transforme en désert lorsque nous atteignons le Rajashan.

The fields are burnt before the monsoon, the earth gets brown under the dry sky. The cadavers of old carts and ancient monuments are rotting in the meadows. The trees are raising up, their roots uncovered. The heat is unbearable on that shadow-less earth, it is burning my tibias when I am seated on the doorway, watching the plain stretching. The names of cities are passing one after the others and when we get to Rajasthan, the countryside becomes a desert.







Enfin nous arrivons à Delhi, après 31h de trajet tout de même…
Je retrouve la trépidante ou modernité et splendeur des temps passés se côtoient à chaque coin de rue.

Finally we arrive in Delhi, after 31 hours ride though…
I find back the pulsating one where modernity and splendors of ancient times are next to each other in every corner of the streets.


Je m’installe dans ma guest house, salue Raju, leur garçon à tout faire que je vois grandir et parler mieux anglais ainsi que leur chien criard. Me voilà donc une fois de plus dans le quartier de Paharganj ou je retrouve des têtes familières et accueillantes.

I move in my usual guest house, see Raju, their boy who does everything I see growing up and speaking better English with years, their shouting dog. Here am I once more in Paharganj where I see the usual and welcoming faces.



On est au début du mois de mai. L’air n’est plus le même : le vent réchauffe la terre ou les fleurs et les plantes éclosent dans un foisonnement de couleurs. Je suis surprise par des effluves de fleursdivinement parfumées  alors que je suis en plein chaos routier.

We are at the beginning of May. The air isn’t the same : the wind heats up the earth where the flowers and plants blossom in a abundance of colors. I am surprised by divine fragrances of flowers I can smell as I am in the middle of streets chaos. 


Je prépare mes achats pour les prochaines ventes et me rends pour se faire dans les quartiers d’Old Delhi. A peine sortie du métro, tous mes sens sont grisés, c’est ça de recevoir un puissant shot de l’Inde !!! (qui me fait par ailleurs le plus grand bien après ces 7 mois passés à Goa!).Une foule circule en tous sens, entre les stands ambulants, souvent chargée de bagage, la gare n’est en effet pas loin. Le claquement des sabots ferrés des ânes tirant les voitures apportant légumes à la ville se font entendre malgré le vrombissement des bus bringuebalants, eux-mêmes couverts par les génératrices alimentant les magasins. La ville subit encore une panne d’électricité…Les ventilateurs des échoppes ou l’on vend des beignets au poulet, masalas dosas, douceurs, samosas, curries, raitas, du khir fonctionnent à tout va, certains semblant même clairement menacer de partir dans le décor. Des vaches paissent à côté d’une rue engorgée d’un trafic incessant ou les klaxons font rages. Cela ne semble pas les déranger, ni la horde de mendiants vivant à même le bitume, ni les chauffeurs de richshaw qui en profitent même pour piquer un petit somme.

I get into the buisness mood, being ready for the next selling and go to Old Delhi to find what I need. As soon as I am out of the metro, all my senses are intoxicated, that is a strong Indian shot!!! (I actually really needed one after those 7 months spent in Goa!!!). A crowd is going in all directions, between the moving stalls, often loaded with luggage, the railway station is indeed close-by. The whip of the donkey’s ironed clogs pulling a cart carrying vegetables in the city are heard even though the roar of bump-along buses, themselves covered by the shop’s generators. The city has another power-cut… The fans of the boutiques where chicken doughnuts, sweets, masalas dosas, samosas, curries, raitas or khir are turning at high speed, some seem even clearly threatening of flying through the room!
Some cows are grazing next to the street congested with traffic jam where the honks are raging. It doesn’t seem to annoy them, neither the horde of beggars living on the floor, nor the rickshaw drivers who even take the chance to nap!?!










Puis je me perds dans le dédale de rues qui compose ces marchés aux mille trésors. Je suis comme une petite fille émerveillée face à ces perles, rubans, dorures et autres paillettes !

Then I loose myself in the maze of streets composing the markets of a thousand treasures. I am like a little girl, marveling at the pearls, ribbons, gilding and other glitters!






Au gré de mes pérégrinations, je me retrouve dans une allée sans issue qui abrite de superbes bâtisses, me réservant une jolie surprise. La rencontre avec un homme travaillant dans l’import-export et la visite de sa maison truffée de reliques du colonialisme. Ivoire incrusté, bois sculpté, soieries de qualité, rien n’était trop beau.

Along my peregrinations, I end up in a dead end alley sheltering some beautiful houses, where a surprise awaits me. I meet there a man working in the import-export business who makes me the visit of his house, riddled of relics from colonial times. Sculpted wood, embed ivory, quality silks, nothing was too beautiful.




Puis mon ami Lionel me propose de rester quelques jours dans le studio attenant à leur appartement. J’accepte volontiers l’invitation (il pleut encore dans les montagnes, je ne suis pas pressée de les rejoindre !) et jouis du luxe de l’air-conditionné ! Il faut dire que le thermomètre atteint régulièrement les 46° ces jours-ci. Je fais le tour des piscines du quartier et aussi celles des ambassades !!! Luxe suprême si l’on est accompagné d’un migrant résidant dans la ville ! Je revois aussi mon ami Thomas qui vient sur la ville pour régler ses histoires de visa (on en arrive tous là à un moment donné..) et faire des achats pour la construction de son studio à Vashisht. Hello l’ami, je te revois bientôt là-haut!

Then my friend Lionel offers me to stay a few days in the studio adjoining their flat. I accept happily the invitation (it still rains in the mountains, I am not in a rush!) and enjoy the luxury of the air-con! It has to be said that the temperature are now turning around 46° those days. I visit the pools around and also the embassy’s ones!!! Supreme luxury of going around with a migrant living in the city!  I also see my friend Thomas who comes to the city to clear some visa story (we all get there at a certain point…) and do some shopping for the construction of his studio in Vashisht. Hello friend, I see you soon up there again!!!

Namrata, Lionel and Aida at the Swiss embassy...
 Lionel, Ryan and me at the British embassy for a midngith bath...
me liiiiiiiiiiiike!!!
 Thomas in a pool at... Paharganj!!!

J’aime bien être chez Lionel car je rencontre toujours des gens intéressants, souvent artistes, vivant ici, loin de la clique habituelle des voyageurs. Peu avant le départ de mes amis pour la Suisse et Paris ou ils s’en vont présenter un nouveau spectacle (il joue du sitar et Namrata danse le Kathak, dont le flamenco s’est inspiré), ils organisent une bouffe sympathique chez eux. Chers amis, je vous remercie une fois de plus pour votre sens de l’hospitalité, c’est toujours un plaisir de vous voir. Je vous souhaite plein de succès avec votre projet !!!

I like to be at Lionel’s place, I always meet there interesting people, often artists, living here, far away from the usual travelers clique. Before the departure of my friends for Switzerland and Paris where they go to perform their new show (he plays sitar and Narmata dances Katak, flamenco is inspired from), they organize a nice meal at their place. Dear friends, I thank you once more for your sense of hospitality, it is always a pleasure to see you! I wish you great success with your project!!!





                                Beautiful Namrata


5 commentaires:

  1. Dear Sonia,

    Good to get your news. Blog was very good as usual (and your picture in bed !). This gives me complex as I can't write or photograph the way you do. Great keep it up.

    Kind regards,

    Goyle

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  2. I love your blog!
    enjoy and take care sonia!
    c u on the road...
    hug
    leslie

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  3. Toi, la nomade la plus authentique: merci de tout ce que je vois à travers ton regard!
    Tu es donc au courant que par ici c'est l'automne...

    A bientôt sous un ciel plus ensoleillé...
    Bises, Gafia

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  4. Continue à faire rêver tous ceux qui te suivent.

    Bises de nous d'eux

    Michel & Pierre

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  5. Bonjour Sonia,
    Heureux de voir ta vitalité, enchainant des nuits sans sommeil et toujours de bonne humeur, prête à positiver. Bien sûr je ne souligne plus la qualité de tes photos qui sont excellentes.
    Bonne route pour le Laddakh.
    Nous t'embrassons

    Daniel et Annie

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