08 octobre 2012

En route pour Vashisht et Delhi...

To go with the flow....





Un océan de roche et de glace, creusé de profondes vallées aux flancs dénudés et incendiés par le soleil, m’entourent alors que j’amorce le dernier bout de ce voyage dans le pays de Spiti. Contempler, rêver, apprécier le spectacle des très grandes montagnes est un vrai plaisir. 
Et puis je suis toujours émerveillée quand j’aperçois de petites taches de verdure blotties au cœur de ce chaos désertique à l’ambiance pourtant si sereine. Minuscules oasis accrochées à la moindre parcelle de terre, rendues hospitalières par un minutieux travail des montagnards.  Les visages sont brûlés par le soleil et prématurément vieillis. La vie est rude et reste rythmée par le relief et l’altitude. 

La piste est entourée de paysages comme déchiquetés, au pied d’interminables versants d’éboulis. Les vallons, crêtes, alpages, camps de base au pied des sommets sont déserts, il y a très peu de tourisme puisque la saison touche à sa fin. Et ce sera l’hiver avec six mois de vie au ralenti, à regarder le temps qui passe en mangeant la dernière récolte avant de semer la suivante. Une vie en boucle.

Le lieu est beau, ouvert, d’élégants et paisibles sommets bordent son horizon. Les sifflements et appels des bergères résonnent. Les bouses de vaches servent de combustible une fois séchées. Elles sont empilées dans les maisons et contribuent ainsi à leur isolation. 
Et là, comme sortant de nulle part, un homme vêtu d’un dhoti ample et jaune se tient comme un oiseau sur une borne routière, perché dessus avec un pied posé sur l’autre genou, une main appuyée sous le coude opposé, fumant un bidi.

Et je longe ces villages (ou le bouddhisme est omniprésent), parfois à pied ou dans une voiture qui m’aurait prise en stop. Je n’éprouve aucune lassitude pour ces voyages rudes, écrasants, menaçants mais toujours hypnotiques. Je ne suis jamais déçue par ces peuples de montagnes qui m’ accueille toujours avec une grande noblesse de cœur. Enracinée dans le fait de savoir que le voyage est ma maison. J'arrive au constat suivant nos sociétés admirent l’homme qui pousse son chemin pour arriver au sommet, par tous les moyens dans la vie, alors que les bouddhistes admirent l'homme qui abandonne son ego. Malgré (ou peut-être à cause de) l'apreté de la vie ici, ils émanent chez ces peuples une sérenité enviable.

It is an ocean of rocks and ice, dig with deep valleys of naked mountainsides, burnt by the sun, surrounding me while I begin the last bit of that journey in the Spiti valley. Contemplate, dream, appreciate the show of those very high mountains is a real pleasure. And there, like coming out of nowhere, a man wearing a yellow and wide dhoti, is sitting like a bird on a distance marker, perched there with a foot on the other knee a hand on the opposed elbow, smoking a bidi.
The track is surrounded by mutilated scenery, at the foot of countless heaps of fallen stones. The valleys, ridges, pastures, base camps are desert, there is very little tourism, it is the end of the season. Then it will be the winter with six months of slow motion life, watching time passing by, eating the last harvest before seeding the next one. A life in a loop. 
The place is nice, open, with elegant and quite peaks along the horizon. The shepherd’s whistles and calls resonate. The cow shits are used as combustible once dried. They are piled up in the houses and also help to insulate them. 

And I go along those villages, sometimes by foot or in a car which took me while hitchhiking. I don’t feel any bareness for those hard, threatening, exhausting but always hypnotic journeys. I am never disappointed by the mountain people who always welcome me with a great heart's nobility. Taking root by knowing the fact the travelling is my home. I get to that following understanding, our society admire the man which makes his way to get to the top by any means in life while the Buddhists admire the man which let go of his ego. Even though (or maybe because of) the harshness of life here, something serene and enviable emanates from those people.

















Le jeune étudiant en biologie (n’ayant pourtant pas le permis) me conduisant dans la petite voiture rouge familiale, maitrise néanmoins bien le volant et me donne un riche conseil en restant dormir ce soir à Losar. Il est trois heures de l'après-midi et bien peu de voitures passent par cette route, pour ne pas dire aucune. Il y a bien une jeep avec trois israéliennes et une polonaise, mais leur chauffeur refuse de me pousser plus loin… 
Soit, je resterais là ce soir.

Je tente de me réchauffer en allant marcher, cherchant un endroit plane pour pratiquer. Je rentre avec les mains frigorifiées. Le froid mordant plus après, plus dur à chaque instant.

 Je bavarde avec la charmante propriétaire de la guest house, au coin du feu de cuisine. Je passe la nuit dans ce village ou il n’y a pas l’électricité, une coupure, comme souvent. Là, le silence progresse d’heure en heure. Les étoiles s’amassent. Seul le jappement aigu d’un chien ou le cri d’un enfant ponctuent le temps, la nuit.

The young biology student driving me in the little red familial car (without having his permit), but nevertheless manoeuvring quite well the wheel, gives me a rich advice while telling me to sleep tonight at Losar. It is 3 Pm and only a very few cars are passing by, to not say any. There is a jeep with three Israelis and one Polish girls but their driver refuses to push me further... 


I try to get warm while walking, trying to find a flat spot to practice. I get back with frozen hands. The coldness getting stronger every moment. I talk with the charming guest house's owner, at the kitchen's fire. I spend the night in this village where there is no electricity, a power cut like often. There, the silence progresses hour after hour. The stars are piling up. Only the high-pitched dog's yapping or the shout of a child punctuate the time, the night.





Je me réveille tôt le lendemain matin et ai à peine le temps de siroter un chai qu’un camion dans lequel je peux sauter s’apprête à partir ! Il est 6h!!!
Le chauffeur est bien jeune et son cousin, pendu à la fenêtre pour guider la bête, sont fort sympathiques et me tendent même une couverture pour me réchauffer. C’est vrai que ca caille! 

I wake up early the following day and have hardly the time to sip a chai that a truck is getting ready to go and I can get on with ! It is 6am!!!
The driver is very young and his cousin, hanging from the window to guide the mastodon, are very nice and even give me a blanket to warm myself up. It is indeed super cold!












Nous sommes sur un versant abrité du soleil étant donné l’heure matinale. Il n’y a évidemment personne sur la route. Nous nous arrêtons au Kunzam La pass, col à 4551m d’altitude ou trois stupas trônent devant les pics enneigés et sous une myriade de drapeaux de prières bouddhistes. C’est magnifique. Bien que les gars du camions soient hindous, ils prient ici et nous nous en allons chacun avec un drapeau de prière mis en bracelet.

We are on a side sheltered from the sun given the early hour. There is of course no one on the road. We stop at the Kunzam La pass, 4551m high where three stupas sit enthroned in front of snowy peaks and under a myriad of prayer flags. It is beautiful. Even if the truck's guys are Hindus, they pray here and we leave each of us with a prayer flag as a bracelet.








lls me déposent à Batal que j’imaginais atteindre hier soir. Heureusement qu’il en a été autrement. Batal n’est pas un village comme je l'imaginais mais un trou ou il n’y a qu’un chai shop et des tentes pour y passer la nuit. Il fait un froid de canard ! J’attends une opportunité pour aller jusqu’au Chandri Tal (lac sacré) situé à 4300m d’altitude. Se trouve justement là un groupe de 21 bengalis, moyenne d'âge 75 ans, partis en vadrouille pour trois semaines dans deux bus. L'un d'eux a la tête emmaillotée dans une écharpe en laine qui lui donne l’air d’un lapin. Je pourrais les accompagner mais malheureusement leurs batteries sont mortes ! 

They drop me at Batal I thought I would reached yesterday night. Luckily it went differently. Batal isn't a village as I imagined but a hole where there is only a chai shop and some tents to spend the night. It is cold like hell! I wait for an opportunity to reach the Chandri Tal (Holy lake) situated at 4300m high. Here are also a group of 21 Bengalis, average age of 75, gone for a three weeks road trip in two buses. One of them has the head swaddled in a woolen scarf which makes him look like a rabbit. I would join if their batteries unfortunately didn't just die!

au chai shop...



tentative de mettre le bus en marche...

 l'attente avec les gamins qui passent...

Puis la providence me sourit une fois encore. Je croise là, dans ce coin reculé et improbable, le frère de Yogu, un guide de montagne à Vashisht, que je connais depuis six ans. Il va, avec son client allemand, jusqu’au Chandri Tal, puis ensuite à Vashisht. Ma foi, c’est parfait, mon itiniréraire !

Le lac est magnifique avec ses eaux plates reflétant à merveilles les pics aux alentours. L’air est fin, difficile de respirer en faisant un effort. Je fais un brin de pratique mais nous ne restons pas longtemps car la route est encore longue.

Then the providence smiles once more to me. I meet here, in that remote and improbable place, the brother of Yogu, a mountain guide from Vashisht I know since six years. He is going with his German client to the Chandri Tal and then to Vashisht. Well... This is perfect, my exact itinary!

The lake is beautiful with its flat waters, marvelously reflecting the surrounding peaks. The air is thin, hard to breathe while making an effort. I make a bit of practice but we don't stay long as the road is still far.








Nous voilà à présent dans le pays de Lahaul ou une rivière turquoise serpente dans un gai mouvement entre les roches claires. Les pics enneigés sont partout avant de disparaître pour des sols herbeux aux pentes vertigineuses. 

We are now in the Lahaul's region where a turquoise river snakes in a joyful movement between the clear rocks. The snowy peaks are everywhere my eyes can look before disappearing for grassy soils on breathtaking slopes.










Yak...







En fin d’après-midi, après d’innombrables virages, nous atteignons le Rotang Pass, à quelques heures en amont de Manali. La route est en constante rénovation et peut être tout à la fois bonne ou alors remplie de nids de poule soulevant une poussière qui ne manque pas me peinturlurer (je suis assise à l'arrière du pick-up, comme je le préfère, tête au vent, pour avoir une vue optimale). Après une pause chai, nous attaquons le dernier bout, tout en descente et maintenant entourés d’arbres de toutes sortes. Autant j’ai aimé l’aridité des hautes montagnes, autant il est plaisant de retrouver de la végétation abondante, avec ses odeurs et sa diversité.

Je passe ensuite quelques jours de récupération à Vashisht ou je me jette avec bonheur dans les bains d’eau chaude au temple ! C’est magnifique après ces semaines de douches obsolètes… Mais le froid gagne la vallée ici aussi, il est temps de migrer vers le sud…

At the end of the afternoon, after countless curves, we reach the Rotang Pass, a few hours above Manali. The road is under constant renovation and can be super good or full of potholes lifting up some dust which daub my face (I am seated at the back of the truck because I just love to have my face out, no window's frame to block the view!). After a chai break, we drive for this last bit, all in slopes and now surrounded by trees of all kind. As much as I liked the aridity of the high mountains, I am happy to return to the abundant vegetation, with its smells and diversity.
I spent then a few days recovering in Vashisht where I throw myself in the hot baths at the temple! It is beautiful after those weeks of obsolete showers...
But the cold claims the valley here too, it is time to migrate towards the south...










Je devais prendre le bus de 5.45 mais n’ai pas réussi à me réveiller à temps… Je file en taxi à Manali, ai bien imaginé la course poursuite après le bus mais avec une demi-heure de retard, cela me parais compromis… A peine sortie du véhicule, la chance est encore une fois avec moi car je vois les gros yeux d’un bus arriver furieusement contre moi. Chandigahr dit son ancienne lumineuse. Soit j’aurais payé mon ticket à double mais ça n’est pas cher (7.- pour 9h de route) et maintenant que je suis décidée à partir, rien ne m’arrêtera !

I was supposed to catch the 5.45 am bus but couldn't wake up on time... I go with a taxi to Manali, have imagined the bus's chase but with half an hour late, it seems in jeopardy... As soon as I am out of the vehicle, luck is still with me as I can see the big eyes of a bus arriving furiously towards me. Chandigahr says its neon sign. Ok, I paid double my ticket but it is not expensive (5 euros for 9h ride) and now that I am decided to leave, nothing will stop me!




Des hommes poussent l’arrière d’une jeep en courant pour la faire démarrer, les silhouettes se cachent sous de grands châles car l’air auroral est mordant. A Kullu, au coin d’une rue se trouve un petit temple ou un groupe de cinq dévots prient et tapent en rythme sur des petites cymbales pendant qu'un chien  renifle le cul d’un autre au milieu d’une meute encore endormie, toute roulée en boule. Une vache passe…  
A la station de bus, les mastodontes métalliques et colorés s’appellent Anuj, Jai Gyli Mahadevi, Bharti coach, Jai Baba Balaknath. Le nôtre c’est Hill Queen…

Some men run while pushing the back of a jeep to make it start, the silhouettes are hiding under big shawls as the early morning's air is biting. In Kullu, at one street's corner, there is a little temple where a group of five devotees are praying and beating in rhythm on small cymbals while a dog is sniffing the ass of another one in the middle of a still sleepy pack of hounds, rolled like balls. A cow is passing by... 
At the bus station, the metallic and colorful large things are called Anuj, Jai Gyli Mahadevi, Bharti coach, Jai Baba Balaknath. Ours is Hill Queen...





Au milieu d’un parc sont épars et en piteux état, des restes d’installations pour enfants ainsi qu' un arbre sacré et son tronc, entouré de bandelettes de couleurs. A ses pieds, des bougies, offrandes et poudres colorées (tikkhas) et devant lui, un homme qui prie. Les gamins en uniforme se rendent à l’école, les paysannes des villages surélevés débarquent, leurs marchandises dans une hotte sur le dos, prêtes à les écouler au marché. Elles ont un fichu sur la tête et une épaisse tunique colorée. Un homme d’une rare élégance se tient debout, le long de la route. Il revêt un costume sur mesure à col Nehru. 
Ca sent bon les pives jetées dans le feu et le chai (du premier des nombreux arrêts à venir) a un bon goût de cardamome. La rivière est trépidante tout comme le trafic qui s’intensifie alors que l’heure avance.

Les maisons poussent comme des champignons dans cette vallée fertile qui croule sous de délicieuses pommes en ce moment ! Et je réalise que je prends cette route de jour pour la première fois ! Elle est bien belle surtout après le village de Raison, lorsque la vallée se resserre en gorges profondes avec la rivière qui arbore maintenant des verts pastel. Sur ses rives, les hôtels s’appellent Beas view, Hilltop view. Evergreen view et allez savoir pourquoi, il y a même un Stars over seas ?!… Beaucoup de camions gravissent la route sinueuse en sens inverse  Des macaques à cul rouge déguerpissent (ou pas) à leur passage. La végétation n’est pas encore tropicale mais presque. Certains arbres ressemblent à des dattiers et donnent un air du sud au paysage…

In the middle of a park are scattered and in a sorry state some rests of children's putting in, a sacred tree and its trunk, surrounded with colorful small strips. At its foot candles, offerings and colorful powders (tikkhas) and in front of it, a man prays. The children in uniforms are going to school, the peasants of the higher villages are arriving, their merchandises on baskets carried on their back, ready to exhaust them in the market. They wear a headscarf and a thick colorful tunic. A man of a rare elegance is standing along the road. He wears a Nehru style made-to-measure suit. It smells good the pine cones thrown in the fire and the chai with a great taste of cardamon. The river is pulsating like the traffic which intensifies since time is moving forward. 

The houses are growing like mushrooms in that fertile valley which groans under the weights of delicious apples nowadays! And I realize that it is the first time I take that road under daylight. It is a very nice one especially after the village of Raison, when the valley narrows into deep gorges with the river wearing now some pastel green. On its shores, the hotels are called Beas view, Hilltop view, Evergreen view and who knows why there is even a Stars over seas?!... Many trucks are climbing up the sinuous road. Some red ass macaques flee away (or not) at their passage. The vegetation is not yet tropical but almost. Some trees look like date trees and give an air of south to the landscape...

 

A Mandi, un vendeur de Chana Masala entre dans le bus et laisse derrière lui une forte odeur d’oignon. Elle est bientôt évincée par un fumet d’encens que le chauffeur vient d’allumer. Une prière pour notre protection et nous voilà repartis ! A Sunder Nagar déjà, les montagnes s’éloignent et voilà que les bananiers, manguiers et bougainvilliers refont leur apparition. L’air est chaud comme il semble n’en avoir jamais été autrement. L’air est dense aussi, mon nez se bouche instantanément ! Cela change de la clarté des hauteurs que je viens de quitter…

In Mandi, a seller of Chana Masala enters the bus and leaves behind him a strong onion smell. It is soon supplanted by an incense scent that the driver just lighted on. A prayer for our protection and here are we on the road again! At Sunder Nagar already, the mountains move away so then the banana, mango and bougainvillea trees appear again. The air is hot like if it never went differently. The air is dense too, my nose get blocked instantly! This changes from the clarity of the heights I just left...


J’arrive à Chandigahr en fin d’après-midi, et saute dans un train qui me mène à Delhi. A la gare, les oiseaux viennent s’installer pour la nuit et c’est un vrai concert qui assourdirait presque la voix-off annonçant les départs et arrivées de trains….

I arrive in Chandigarh by the end of the afternoon and jump in a train to Delhi. At the station, the birds are getting ready for the night and it is a real concert which could almost muffle the off screen voice announcing the departures and arrivals of the trains...


Puis j’arrive à Delhi en fin de soirée. Je m'adonne à mes activités habituelles (trainer au chai shop, papoter avec les différents vendeurs que je connais, boulotter dans la rue...) lorsque je remarque un grain de beauté qui a gonflé et est tout rouge. Cela me paraît bien douteux et tombe bien que je soie à la capitale afin de faire vérifier tout ça. Le médecin parle très vite de cancer et propose de m’enlever la bête et de l’envoyer pour une biopsie. Soit… moi qui voulais partir demain pour Maheshwar, je vais devoir repousser (décidemment, chaque fois que je réserve un ticket à l’avance, il se passe toujours un événement qui annule mes projets !). Je séjourne chez Lionel et Namrata le temps de ma convalescence. Je profite encore une fois ici de les remercier pour leur hospitalité ! Cela fut fort agréable d’être chez vous pour me remettre !!! Et il ne me reste plus qu'à attendre les résultats en croisant les doigts...

Then I get to Delhi late at night. I attend to my usual business (sip a chai, chat with the vendors I know, eat in the streets....) when I notice a swollen mole which is also very red around. This looks super shady and it is a good point that I am in the capital, that I can check it out. The doctor speaks very quickly about cancer and offers me to take it away and send it for a biopsy. Well... I wanted to leave tomorrow for Maheshwar, I will postpone my departure (like it always happens, for some reason, every time I book a ticket in advance, something will cancel my plans!). 
I stay at Lionel and Namrata's place the time of my convalescence. I thank them once more here so much for their hospitality! It was so nice to be at your place to recover!!! I now have to wait for the results with fingers crossed...



pas joli...




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