To go with the flow…
As the road is
certainly going to be closed too very soon, i change my plans and decide to
leave earlier than I thought and for another destination, Chitral at the end of
the Pamir’s chain, instead of the Hunza valley (I already visited the last
trip).
Je pourrais rester indéfiniment à Lahore,
tant je m’y sens bien. Cependant la chaleur tonitruante m’en chasse. J’y
repasserais de toute manière en quittant le pays. Je prends donc la route du
nord et des montagnes qui devraient garantir plus de fraîcheur. J’emprunte la
Karakorum Highway (KKH), longue de 500km, qui forme un trait d’union entre
l’Himalaya et les chaines de l’Hindu Kush et du Pamir. Cette chaine comporte
quatre sommets à plus de 8000m (les K2, Broad Peak, Gasherbrum I et II) et une
centaine à plus de 7000m !!! Et il y a de nombreux pics qui n’ont pas
encore été repérés, n’ont pas de nom, n’existent que par un triangle annoté
d’une mention d’altitude sur la carte. L’accessibilité des camps de base est
idéale car souvent proche des villages. J’avais ainsi visité plusieurs glaciers
lors de mon précédent voyage (voir Rakaposhi base camp trek).
Pour parvenir aux montagnes, l’accès y est
facile par une route asphaltée en constante rénovation. Les chinois, efficaces
s’y attèlent. Elle va du sud au nord, d’Islamabad à Kashgar (en Chine), des
noms mythiques de la route de la soie.
Elle a un second axe longeant le fleuve
Indus, aussi appelé le fleuve Lion avec ses rapides les plus féroces du monde
car toutes les eaux des glaciers de la KKH se jettent dedans. La route suit son
cours dans un décor d’une nudité dramatique. Les hautes vallées sont peuplées
des ethnies Hunza, Wakhi et Balti, toutes musulmanes (à sensibilité
ismaélienne, chiite et sunnite) (voir Hunza valley - Karimabad, Passu).
La KKH est fréquentée par ces superbes
camions colorés aux enluminures décorées. C’était destiné jadis à faire fuir les mauvais esprits.
I could stay indefinitely in Lahore as I feel so well here.
Nevertheless, the intolerably heat chases me away. I would anyway come back
before leaving the country. So I take the road towards the north and the
mountains which should guarantee more freshness. I take the Karakorum Highway
(KKH), 500km long, which forms a hyphen between the Himalayas and the Hindu Kush and Pamir chains. This chain has four
summit above 8000m (the K2, Broad Peak, Gasherbrum I and II) and more than a
hundred above the 7000m!!!! And there are still many peaks which haven’t been
spotted, named, existing only with a triangle mentioning the altitude annotated on the map. The access of the base camps is
ideal because often quite close to the villages. I had visited a few glaciers during
my first stay (Rakaposhi base
camp trek).
To reach the mountains, the access is easy with a road under constant
renovation. The Chinese, efficient are working on it. It goes from south to
north, from Islamabad to Kashgar (in China), mythic names of the Silk Road. It
has a second axis going along the Indus river, also called the Lion river with
its rapids the fiercest in the world as all the waters of the KKH’s glaciers
are ending there. The road follows its flow with dramatic nudity landscape as
backgrounds. The high valleys are inhabited with Hunza, Wakhi and Balti ethnies, all Muslims (with Ismaeli, Chiite and Sunnite sensibilities) ( Hunza valley - Karimabad, Passu).
The KKH is frequented by those superb
colorful trucks with decorated illuminations. It
was destined in the past to scare away the bad spirits.
Le départ a lieu dans une inévitable station
de bus ou je respire l’air brûlant du mois d’août. Y échoue vendeurs de toutes
sortes se faufilant entre les véhicules qui klaxonnent à tout va. Le voyage est
long, vingt et une heure de route escarpée, de nids de poule et autres graviers
à faire rebondir. Le regard est comme hypnotisé par les rapides de l’Indus qui
sinuent au pied des gigantesques versants arides et déchiquetés. Puis on voit
émerger les 8000m de glace de la Nanga Parbat aussi appelée Killer mountain.
Nous sommes seuls, créatures insignifiantes goûtant à l’immense privilège de se
fondre dans les plus belles montagnes du monde. Les parois sont verticales,
élancées et s’imposent. Murs abrupts avec d’élégantes lignes, la Karakorum a
une puissance naturelle colossale, irradiante. Le vent sculpte les parois en
fine draperies, ornant les moindres arêtes, couloirs et ciselures blanches. C’est de toute beauté malgré l’austérité du décor.
The start happens in an inevitable bus station where I breathe the
burning air of August. Are ending up there sellers of all
sorts, slipping out between the buses which honk their horn as
much as they can. The journey is long, twenty-one hours of craggy road,
potholes and others stones which makes you bounce. The look is like hypnotized
by the Indus rapids, sinuous at the foot of gigantic, arid and jagged mountainsides. Then we see the 8000m of Nanga
Parbat’s ice, also called the killer mountain. We are alone, insignificant
creatures tasting the immense privilege of melting with the most beautiful
mountains of the world. The walls are vertical, slender and imposing. Abrupt
walls with elegant lines, the Karakorum has a natural colossal power, irradiating. The wind sculpts the walls in
fine drapery, decorating every
ridge, halls and white carvings.
It is
beautiful even though the setting's austerity.
Panne après une heure de trajet...
ça commence bien!
De nombreux check-post jalonnent le trajet et
je suis la seule étrangère du bus à devoir descendre, ralentir ainsi notre
convoi, pour enregistrer mon nom, n de passeport, du visa et du bus, les ville
d’origine et d’arrivée. Ces infos sont à donner pour des raisons de sécurité.
J’aperçois plus d’une fois des snipers sur les versants nous entourant. Cela
crée une certaine ambiance... Mais les soldats prenant note de mes informations
sont très chaleureux et accueillants, comme partout dans ce pays.
Many check post marks out the way and I am the only foreigner in the bus
who has to go down, slow down therefore our convoy, to register my name, n of
passport, of visa and bus, the origin and arrival cities. These information have to be given for security reasons. I spot more than once some snipers on
the tops surrounding us. It creates a certain atmosphere. But the soldiers
taking note of my information are very welcoming and warm, like everywhere in
this country.
Je débarque dans un état semi comateux à
Gilgit après ces heures de route. Mon corps est fatigué par l’épreuve du
transport et le manque de sommeil des dernières nuits. Je séjourne à la Medina
guest house, autre repère des voyageurs dans le pays. Il y a trois motards qui
mettent leur véhicule en état avant de reprendre la route. Ils doivent en
avaler de la poussière… Je rencontre aussi Boogy, un allemand fort sympathique,
ainsi que trois filles slovènes avec qui je prendrais la route plus tôt que
prévu mais j’y reviens plus tard. Pour l’heure quelques balades dans la ville.
I arrive in Gilgit in a semi coma state after
those hours on the road. My body is tired by
the ordeal of the ride and the lack of sleep those last nights. There are
three bikers fixing their vehicle before taking the road again. They must
swallow a lot of dust… I also meet Boogy, a very nice German guy as well as
three Slovenian girls with whom I will take the road earlier than I thought but
I get back to that later after , some ballads in the town.
Pour l’heure, j’entends l’appel à la prière
avec des ‘Allah Akbar’ lancés, se perdant dans les cimes baignées par les
dernières lumières du jour. La force et la beauté de l’environnement
déclenchent aisément des élans mystiques. Et qu’ils soient bouddhistes,
hindous, animistes ou musulmans, les peuples de l’Himalaya ont la foi, cela se
vérifie partout. La nature est un temple universel et ils le savent bien.
For now, i hear the call to the prayer with some ‘Allah Akbar’ sent,
getting lost against the tops, bathed with the last lights of the day. The
force and beauty of the environment causes easily
mystical impulses. And they can be
Buddhist, Hindus, Animists or Muslims, the Himalayan people have faith, you see
it everywhere. The nature is a universal temple and they know it very well.
Et puis la nouvelle tombe, la ville se ferme le lendemain
de mon arrivée car 25 personnes ont été abattues dans un bus, du même genre que
celui avec lequel j’ai voyagé. Encore un conflit opposant sunnite et chihaz. Là
ce sont ces derniers qui ont tués chaque passager qui n’avait pas un nom de
famille chihaz. Mais quelle est cette violence que je ne m’explique pas ?!
Quelle contradiction avec mon quotidien ou, je le répète, je ne rencontre que
des gens absolument charmants, avec un sens de l’accueil hors du commun et à la
générosité infinie. Les magasins ferment, la police et l’armée sont postées à
chaque coin de rue. Cela crée une sorte de tension latente.
And the news breaks,
the city is closing the following day of my arrival because 25 people have been
killed in a bus, the same kind of the one I took. One more conflict opposing
the Sunnite and Chihaz. There, it is the Chihaz who killed every passenger who
didn’t have the right last name (so Chihaz). But what the hell is that violence
I can’t explain?! What a contradiction with my daily life where I repeat, I
only meet absolutely charming people, with a sense of welcoming out of imagination
and an infinite generosity. But the shops are getting closed, the police and
army are posted at every street corner. It creates some sort of a
latent tension.
Puisque la route menace d’être fermée tout prochainement,
je change mes plans et décide de partir plus tôt que prévu et pour une autre
destination, Chitral au bout de la chaine du Pamir au lieu de la vallée de
Hunza (que j’avais déjà visitée).
Hello Sonia!
RépondreSupprimerUn enchantement pour moi de te retrouver au mieux de ton exubérance, un enchantement de te suivre, de te regarder et "entendre" parler d'un monde aussi intense: est-ce que l'on se dit "vous" ou "tu" ? Dans mon esprit on s'est toujours dit "Je -tu"...
Cela devient une évidence pour moi que ton voyage - pélerinage touche à quelque chose d'essentiel et de difficile à mettre en mot, à moins d'être poète...
C''est à la fois joyeux, triste, tumultueux... et ce n'est pas la première fois que cela m'arrive que d'être renvoyée au " le syndrome de Stendhal " et ce qui peut le provoquer...
Bises, Gafia
RépondreSupprimerBonjour Sonia,
Lorsqu'on lit la presse on pense que Sonia a pris des risques incroyables. Il y a longtemps que nous pensions que ces régions étaient devenues très dangereuses pour les occidentaux. Tu fais bien de souligner la contradiction entre la gentillesse des habitants et la violence extrême de certains. Il y a depuis 50 ans un réel problème avec la religion islamique (nous avons connu le même type de problèmes avec la religion chrétienne depuis les cathares, et sans doute avant)
Amitiés
Daniel et Annie PASDELOUP
RépondreSupprimerHi Sonialove!
I've been following your blog and absolutely love your way of sharing pictures and stories :):) Hope all is well with you and if you're ever around northern Europe please come visit!
Love,
Linda
Salut Sonia,
RépondreSupprimerMerci du partage!
Des bizoux de Grenoble et que du bon à toi pour cette fin d'année,
Marilyne (l'ex-compagnon de voyage in Andaman Islands)
Salut Sonja,
RépondreSupprimerMagnifique!
Je te souhaite une bonne continuation sur ta route, et surtout: Que la chance, Allah et tous les bons esprits de voyage soient avec toi, et te protègent fort bien!
Quelques flocons de neige Liechtensteinois et bisous,
Andrea