18 août 2012

Chitral

To go with the flow…




Par un tôt matin, je quitte Gilgit en compagnie des trois slovènes et de Boogy, rencontrés  à la guest house.

By an early morning, I leave Gilgit with the three Slovenian girls and Boogy, met at the guest house.
On ne passe pas inaperçues...

Nous attendons le départ du bus, arrivés bien assez en avance, tels de bons européens organisés. Les locaux eux ne débarqueront qu’à la dernière minute…

We wait the departure of the bus, arrived well in advance, like good organised Europeans. The locals get there just at the last minute…



Et donc, alors que nous attendons le départ du convoi, mon regard est attiré par des hommes qui semblent fort s’affairer. Je les rejoins et les vois en train de dépecer des cadavres de vaches… L’odeur est insupportable et pour une fois je vois un avantage à avoir un voile sur la tête, il me permet de couvrir mon nez et ma bouche aussi. Les mouches sont innombrables.  Ames sensibles s’abstenir c’est sûr. Demain ce sera la fin du Ramadan, donc bombance pour les jours à venir et ça se prépare comme je peux le constater. Le Pakistan est clairement un pays carnivore, qui n’a pas la meilleure nourriture  qui soit à mon avis, car souvent trop grasse.

While we are waiting for the departure, my look is attracted by some very busy men. I join them and see them tearing some cows apart… The smell is unbearable and for once I see one advantage of having a veil on, to cover my nose and mouth! The flies are innumerable. To be avoided by sensitive souls. Tomorrow is the end of Ramadan, so feast for the following days and it is getting ready as i can see. And Pakistan is clearly a carnivorous country, which doesn’t have the best food ever I have to say, far to oily.






Une fois installée dans le bus, je n’ai qu’une idée en tête, monter sur le toit pour profiter pleinement des paysages qui promettent d’être sublimes. J’astique un peu le récepteur de ticket qui ne se fait pas prier. Il me demande juste d’attendre quelques kms. Au premier check post, car nous n’y coupons pas et devrons à moults reprises s’annoncer et laisser nos informations respectives, toujours pour des raisons de sécurité, je grimpe sur le toit et y passe toute la journée. Je ne regrette pas et suis à la fois survoltée et prise de grande émotion par tant de beauté qu’il m’est donné de voir. Les calmes immensités de ce désert paisible et rude sont propices à une évasion de l’esprit vers des horizons lointains.

Once installed in the bus, I have only one idea in my head, going on the roof top to enjoy fully the landscapes which promise to be sublime. I work a little bit on the ticket collector who doesn’t need to be begged. He only asks me to wait a few kms. At the first check post, yes, we still have to write down quite a few times our information for security reasons, I climb up on the roof and spend my entire day there! I don’t regret and am totally over-volted  and taken by big emotions in front of so much beauty I can see around. The calm immensity of that quiet and harsh desert are favorable to the spirit’s evasion towards far away horizons. 




 


Nous entrons dans la chaine du Pamir. La rivière change de nom au cours du trajet et devient de plus en plus claire, affichant un sublime turquoise qui vient égayer ces décors lunaires de roches désertiques.

We enter the Pamir’s chain. The river changes name along the way and becomes clearer and clearer, appearing in a sublime turquoise color which brighten up those lunar landscapes of desert rocks. 







Le bonheur est contenu dans le mot oasis. Alors que tout n’est que chaleur, lumière éblouissante, roc et versants désolés, l’oasis offre une fraicheur bienvenue, alimentée par les canaux ou coule l’eau froide des glaciers. Des murets de pierre entourent les maisons aux toits plats abritant les familles. Avec une certaine courtoisie, on veut savoir d’où vient l’étranger, sa religion, ou vit sa famille et ce qu’il pense du Pakistan.

Happiness is contained in the word oasis. While everything else is heat, dazzling light, desolated rocks and walls, the oasis offers a welcome freshness, nourished with the canals where flows the glacier’s cold water. Some stony low walls surround the flat roof's houses sheltering the families. With a certain courtesy, we want to know where the foreigner is coming from, its religion, where lives his family and what he thinks about Pakistan. 









Les camions surchargés traversent poussivement les villages ou blé, riz et fruits sont revendus. L’été touche à sa fin et il est temps de se préparer pour l’hiver. L’herbe est amassée, les fruits et certains légumes sèchent sur les toitures. Les faciès témoignent d’un grand brassage ethnique. On croise des visages quasi européens aux yeux très clairs et d’autres aux traits fins et lisses typiquement asiatiques.

The overloaded trucks go wheezzy through the villages where wheat, rice and fruits are sold. The summer is reaching its end and it is time to get ready for the winter. The weed is harvested, the fruits and some vegetables are drying on the roof tops. The faces show a great Ethnical intermingling. You see almost European faces with clear eyes and some others with fines and smooth, typically Asian traits,. 






 




 





Le sable, la pierre, la route et le plateau. Chaleur, poussière. Un temps passé. Puis le soleil décline. Une descente s’amorce. En bas brille un mince cours d’eau. Quels que soient la beauté des lieux et le charme des rencontres que ce voyage prodigue sans cesse, la chaleur, la poussière, les cahots commencent à engourdir la vivacité de mes sensations. Et je ne serais pas déçue d’arriver à Mastudj ou nous devons passer la nuit. Ceci est sans compter sur les imprévus du voyage. Demain c’est Eid, la fin du Ramadan et lorsque nous arrivons enfin au village, on nous conseille fortement de partir ce soir-même pour ne pas rester bloqués ici quelques jours. L’idée ne m’enchante absolument pas, j’ai bien profité de ma journée sur le toit, le soleil tapant sur ma tête, je ne suis pas contre une nuit de repos et un repas salvateur. Mais le festival de danse dans les vallées Kalash se termine bientôt et si je veux y assister, il me faut y aller. Les autres sont très motivés, je suis le pas. Et il ne reste plus qu’à se laisser secouer affreusement dans l’obscurité sur un chemin plein de bosses et de nids de poules qui glisse entre des murs fantômes. Quelques pauvres lumières luisent sur les murs des montagnes nous entourant. Je suis une épave à notre arrivée après ces cinq heures de route supplémentaires (seize au total quand même….).

The sand, the rocks, the road and the plateau. Heat, dust. Time passes. Then the sun goes down. A descent begins. Downhill, a thin stream shines. Whatever the beauty of the places and the charm of the meetings this journey brings up endlessly, the heat, the dust, the jolt start to numbed the vivacity of my sensations. And I won’t be disappointed to reach Mastudj where we have to spend the night. This is without counting on the journey’s hitch. Tomorrow it is Eid, the end of Ramadan and when we finally reach the village, we are advised to leave the same evening to not get stuck here for a few days. The idea does not delight me, I have enjoyed fully my day on the roof, the sun hitting on my head, I am now for a good night sleep and a saving meal. But the dance festival in the Kalash valleys ends up soon and if I want to intend it, I have to go. The others are very motivated, I follow the pace. And we only have to let ourselves awfully shaking in the darkness of that path full of bounces and potholes, sliding between ghost walls. A few poor lights shine on the mountain’s wall surrounding us. I am a wreck when we finally get to Chitral after those five more hours of ride (sixteen in total)…












 


Fouille du bus par la police locale, il y aurait du trafic de charas...
Ca n'a pas l'air de plaire à Anja, l'une des slovaques...


Sur le toit du bus!!! 



Le terrain de popo à l'altitude la plus élevée...

Autour de Chitral le massif de l’Hindu Kush dévoile ici ses plus hauts sommets, le Tirich Mir, le Noshaq, l’Istoro Nal, le Saraghrar, des pics de plus de 7000m qui forment une ligne frontière nette avec le l’Afghanistan. La vallée de Chitral qui s’étire sur 250km abrite 250000 habitants, d’origines variées. Apparemment Chitral possède la plus grande diversité linguistique au monde ! La langue originelle est le khova mais on parle également phalura, gujari (Inde), dameli et gawar-bati (Afghanistan), nuristani, kalasha (Caucase), yidgha, wakhi (Perse) et kirghiz….

Around Chitral, the Hindu Kush massif reveals here its highest tops, the Tirich Mir, Noshaq, Istoro Nal, Saraghrar, peaks above 7000m which form a clear frontier line with Afghanistan. The Chitral’s valley stretches on 250km, sheltering 250000 inhabitants or various origins. Apparently, Chitral possesses the biggest linguistic diversity on earth! The original language is the Khova but Phalura, Gujari (India), Dameli and Gawar-bati (Afghanistan), Nuristani, Kalasha (Caucase), Yidgha, Wakhi (Perse) and Kirghiz are spoken…



Nous ne passons que peu de temps à Chitral, pressés de rejoindre les vallées Kalash pour le festival de danse, annonçant la fin de l’été.
Ces vallées se trouvent très près de la frontière afghane, du coup, nous devons faire un permis pour s’y rendre mais surtout se voir affubler d’une escorte policière ! Cela ne me réjouis guère mais il n’y a pas le choix. Cela énerve fort Boogy qui ne manque pas de le faire savoir à ces pauvres bougres de vingt ans qui ne font que leur boulot. Pour ma part, la situation s’arrangera miraculeusement bien. A suivre au prochain chapître...

We only spend a little time in Chitral, rushing for the Kalash valleys and its dance festival, announcing the end of the summer. Those valleys are very close to the Afghan border, therefore we have to make a permit to visit them but essentially, being get up in a police escort! This doesn’t delight me but I don’t have the choice. It really annoys Boogy who doesn’t miss to let it know to the poor twenty years old blokes who are just doing their job. In my case, the situation will get miraculously better. To be followed on the next chapter!

Au bureau des permis




13 août 2012

Gilgit

To go with the flow…



Je pourrais rester indéfiniment à Lahore, tant je m’y sens bien. Cependant la chaleur tonitruante m’en chasse. J’y repasserais de toute manière en quittant le pays. Je prends donc la route du nord et des montagnes qui devraient garantir plus de fraîcheur. J’emprunte la Karakorum Highway (KKH), longue de 500km, qui forme un trait d’union entre l’Himalaya et les chaines de l’Hindu Kush et du Pamir. Cette chaine comporte quatre sommets à plus de 8000m (les K2, Broad Peak, Gasherbrum I et II) et une centaine à plus de 7000m !!! Et il y a de nombreux pics qui n’ont pas encore été repérés, n’ont pas de nom, n’existent que par un triangle annoté d’une mention d’altitude sur la carte. L’accessibilité des camps de base est idéale car souvent proche des villages. J’avais ainsi visité plusieurs glaciers lors de mon précédent voyage (voir Rakaposhi base camp trek).

Pour parvenir aux montagnes, l’accès y est facile par une route asphaltée en constante rénovation. Les chinois, efficaces s’y attèlent. Elle va du sud au nord, d’Islamabad à Kashgar (en Chine), des noms mythiques de la route de la soie.
Elle a un second axe longeant le fleuve Indus, aussi appelé le fleuve Lion avec ses rapides les plus féroces du monde car toutes les eaux des glaciers de la KKH se jettent dedans. La route suit son cours dans un décor d’une nudité dramatique. Les hautes vallées sont peuplées des ethnies Hunza, Wakhi et Balti, toutes musulmanes (à sensibilité ismaélienne, chiite et sunnite) (voir Hunza valley - Karimabad, Passu).

La KKH est fréquentée par ces superbes camions colorés aux enluminures décorées. C’était destiné jadis à faire fuir les mauvais esprits.

I could stay indefinitely in Lahore as I feel so well here. Nevertheless, the intolerably heat chases me away. I would anyway come back before leaving the country. So I take the road towards the north and the mountains which should guarantee more freshness. I take the Karakorum Highway (KKH), 500km long, which forms a hyphen between the Himalayas and the Hindu Kush and Pamir chains. This chain has four summit above 8000m (the K2, Broad Peak, Gasherbrum I and II) and more than a hundred above the 7000m!!!! And there are still many peaks which haven’t been spotted, named, existing only with a triangle mentioning the altitude annotated on the map. The access of the base camps is ideal because often quite close to the villages. I had visited a few glaciers during my first stay (Rakaposhi base camp trek).

To reach the mountains, the access is easy with a road under constant renovation. The Chinese, efficient are working on it. It goes from south to north, from Islamabad to Kashgar (in China), mythic names of the Silk Road. It has a second axis going along the Indus river, also called the Lion river with its rapids the fiercest in the world as all the waters of the KKH’s glaciers are ending there. The road follows its flow with dramatic nudity landscape as backgrounds. The high valleys are inhabited with Hunza, Wakhi and Balti ethnies, all Muslims (with Ismaeli, Chiite and Sunnite sensibilities) (Hunza valley - Karimabad, Passu).

The KKH is frequented by those superb colorful trucks with decorated illuminations. It was destined in the past to scare away the bad spirits.






Le départ a lieu dans une inévitable station de bus ou je respire l’air brûlant du mois d’août. Y échoue vendeurs de toutes sortes se faufilant entre les véhicules qui klaxonnent à tout va. Le voyage est long, vingt et une heure de route escarpée, de nids de poule et autres graviers à faire rebondir. Le regard est comme hypnotisé par les rapides de l’Indus qui sinuent au pied des gigantesques versants arides et déchiquetés. Puis on voit émerger les 8000m de glace de la Nanga Parbat aussi appelée Killer mountain. Nous sommes seuls, créatures insignifiantes goûtant à l’immense privilège de se fondre dans les plus belles montagnes du monde. Les parois sont verticales, élancées et s’imposent. Murs abrupts avec d’élégantes lignes, la Karakorum a une puissance naturelle colossale, irradiante. Le vent sculpte les parois en fine draperies, ornant les moindres arêtes, couloirs et ciselures blanches. C’est de toute beauté malgré l’austérité du décor.

The start happens in an inevitable bus station where I breathe the burning air of August. Are ending up there sellers of all sorts, slipping out between the buses which honk their horn as much as they can. The journey is long, twenty-one hours of craggy road, potholes and others stones which makes you bounce. The look is like hypnotized by the Indus rapids, sinuous at the foot of gigantic, arid and jagged mountainsides. Then we see the 8000m of Nanga Parbat’s ice, also called the killer mountain. We are alone, insignificant creatures tasting the immense privilege of melting with the most beautiful mountains of the world. The walls are vertical, slender and imposing. Abrupt walls with elegant lines, the Karakorum has a natural colossal power, irradiating. The wind sculpts the walls in fine drapery, decorating every ridge, halls and white carvings. It is beautiful even though the setting's austerity.

Panne après une heure de trajet... 
ça commence bien!





De nombreux check-post jalonnent le trajet et je suis la seule étrangère du bus à devoir descendre, ralentir ainsi notre convoi, pour enregistrer mon nom, n de passeport, du visa et du bus, les ville d’origine et d’arrivée. Ces infos sont à donner pour des raisons de sécurité. J’aperçois plus d’une fois des snipers sur les versants nous entourant. Cela crée une certaine ambiance... Mais les soldats prenant note de mes informations sont très chaleureux et accueillants, comme partout dans ce pays.

Many check post marks out the way and I am the only foreigner in the bus who has to go down, slow down therefore our convoy, to register my name, n of passport, of visa and bus, the origin and arrival cities. These information have to be given for security reasons. I spot more than once some snipers on the tops surrounding us. It creates a certain atmosphere. But the soldiers taking note of my information are very welcoming and warm, like everywhere in this country.









Je débarque dans un état semi comateux à Gilgit après ces heures de route. Mon corps est fatigué par l’épreuve du transport et le manque de sommeil des dernières nuits. Je séjourne à la Medina guest house, autre repère des voyageurs dans le pays. Il y a trois motards qui mettent leur véhicule en état avant de reprendre la route. Ils doivent en avaler de la poussière… Je rencontre aussi Boogy, un allemand fort sympathique, ainsi que trois filles slovènes avec qui je prendrais la route plus tôt que prévu mais j’y reviens plus tard. Pour l’heure quelques balades dans la ville.

I arrive in Gilgit in a semi coma state after those hours on the road. My body is tired by the ordeal of the ride and the lack of sleep those last nights. There are three bikers fixing their vehicle before taking the road again. They must swallow a lot of dust… I also meet Boogy, a very nice German guy as well as three Slovenian girls with whom I will take the road earlier than I thought but I get back to that later after , some ballads in the town. 





Pour l’heure, j’entends l’appel à la prière avec des ‘Allah Akbar’ lancés, se perdant dans les cimes baignées par les dernières lumières du jour. La force et la beauté de l’environnement déclenchent aisément des élans mystiques. Et qu’ils soient bouddhistes, hindous, animistes ou musulmans, les peuples de l’Himalaya ont la foi, cela se vérifie partout. La nature est un temple universel et ils le savent bien.

For now, i hear the call to the prayer with some ‘Allah Akbar’ sent, getting lost against the tops, bathed with the last lights of the day. The force and beauty of the environment causes easily mystical impulses.  And they can be Buddhist, Hindus, Animists or Muslims, the Himalayan people have faith, you see it everywhere. The nature is a universal temple and they know it very well.


Et puis la nouvelle tombe, la ville se ferme le lendemain de mon arrivée car 25 personnes ont été abattues dans un bus, du même genre que celui avec lequel j’ai voyagé. Encore un conflit opposant sunnite et chihaz. Là ce sont ces derniers qui ont tués chaque passager qui n’avait pas un nom de famille chihaz. Mais quelle est cette violence que je ne m’explique pas ?! Quelle contradiction avec mon quotidien ou, je le répète, je ne rencontre que des gens absolument charmants, avec un sens de l’accueil hors du commun et à la générosité infinie. Les magasins ferment, la police et l’armée sont postées à chaque coin de rue. Cela crée une sorte de tension latente.

And  the news breaks, the city is closing the following day of my arrival because 25 people have been killed in a bus, the same kind of the one I took. One more conflict opposing the Sunnite and Chihaz. There, it is the Chihaz who killed every passenger who didn’t have the right last name (so Chihaz). But what the hell is that violence I can’t explain?! What a contradiction with my daily life where I repeat, I only meet absolutely charming people, with a sense of welcoming out of imagination and an infinite generosity. But the shops are getting closed, the police and army are posted at every street corner. It creates some sort of a latent tension.


Puisque la route menace d’être fermée tout prochainement, je change mes plans et décide de partir plus tôt que prévu et pour une autre destination, Chitral au bout de la chaine du Pamir au lieu de la vallée de Hunza (que j’avais déjà visitée).

As the road is certainly going to be closed too very soon, i change my plans and decide to leave earlier than I thought and for another destination, Chitral at the end of the Pamir’s chain, instead of the Hunza valley (I already visited the last trip).

La magie du voyage, une rencontre extraordinaire à Kalamaki - Part 7 Roadtrip

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