25 septembre 2021

Leonidio, les monastères alentours puis le village de Kosmas et enfin Astros

 To go with the flow...




Je tombe instantanément sous le charme de Leonidio, situé en Arcadie, alors que je longe le lit asséché de la rivière Dafnon et son pont arquéLe cadre est particulièrement majestueux avec ce mur de calcaire rose, appelé Kokkinovrachos (le rocher rouge) qui s'érige en arrière-fond et semble être l'emblème de la ville. La région est devenue un spot de grimpe très couru avec plus de 300 voies!

Les falaises rocheuses et abruptes du Mont Parnon sont les frontières naturelles de Leonidio et se combinent avec le littoral azuré du golfe Argolique situé non loin, créant un paysage splendide. lls forment un périmètre naturel d'une vallée très fertile, apportant un peu  de fraîcheur ; les aubergines Tsakoniki, allongées et légèrement recourbées, sont la spécialité de la région et les locaux en sont très fiers! Tout comme du dialecte qui porte le même nom et reste parlé dans certains villages du coin. 





Les ruelles de la ville sont pittoresques avec cette architecture traditionnelle, ces vieux pavés brillants d'avoir été tant foulé ou encore ses passages étroits. Elles offrent un voyage dans le temps qui ravive les souvenirs d'une autre époque. 















Leonidio est également reconnue pour le manoir traditionnel, spécimen de l'architecture "tsakonienne", appelé Archontiko Chioti. Après avoir été restauré, le bâtiment est devenu un hôtel de luxe. Je n'y fait que passer mais constate qu'il s'en dégage un air majestueux. 






En fin de journée, après avoir avalé un souvlaki pita et conversé avec le cuisinier de cette petite taverne, j'apprends qu'il y a un couvent, perché dans la montagne, non loin de là. Je décide de m'y rendre afin de le visiter demain aux premières heures.

Je me fais orienter, passe de l'autre côté du lit de la rivière et m'enfonce dans des ruelles tellement étroites que je dois faire des manœuvres pour pouvoir négocier certains virages à angles droits! Je me félicite d'avoir un petit véhicule et non pas un bus car ce serait mission impossible! Comme à chaque fois, la chance me sourit, aucune voiture ne vient en sens inverse, ma hantise, car les marches arrière ne sont décidemment pas mon fort!

S'en suit une ascension sur le flanc de la montagne qui commence par traverser des vergers d'oliviers et agrumes, laissant Leonidio et ses falaises rouges derrière moi. 





Puis les cultures s'estompent et débute alors la vraie montée, le long d'une gorge profonde, les parois des montagnes se resserrant autour de moi. Il n'y a pas âme qui vive, aucun trafic, heureusement d'ailleurs, car la route est certes asphaltée mais n'est pas non plus de dernière fraîcheur. Les nids de poule y sont fréquents et ça cahote pas mal! Puis le chemin prend un angle étonnement aigu et je me demande si Lilyblue va pouvoir le gravir...




La route ne cesse de tracer ses courbes, longeant de hautes parois escarpées. L'ascension continue et devrait bientôt arriver au Moni de Aghiou Nikolaou Sintzas.




Quelle vision quand enfin il apparaît! Tache blanche, comme suspendue entre ciel et terre, incrustée dans une énorme grotte, c'est à couper le souffle. Et que dire du silence qui règne ici. Seul le cri de rares oiseaux se fait entendre. L'énergie est également très forte, elle ancre instantanément, apaisante. 

Bientôt vient l'obscurité et je m'installe, prête pour une nuit de sommeil profond. Qu'elle n'est donc pas ma surprise quand j'entends un véhicule gravir la montagne. C'est un van d'étrangers qui arrive sur le coup des minuit, passe Lilyblue, monte jusqu'au monastère, puis redescend et part directement?! Une erreur d'itinéraire? 
Rien d'autre ne viendra troubler le calme ambiant.




Je me réveille au petites heures, le soleil n'a pas encore percé entre les murs étroits des montagnes m'entourant. Le couvent semble être encore endormi, j'attends donc une heure propice afin de m'y rendre. Quelle quiétude! 





Enfin sur le coup des 9 heures, je monte au monastère. Une grande porte noire, fermée, me sépare de la vie religieuse. 





Une sonnette m'annonce auprès d'une nonne qui finit par venir m'ouvrir. Vêtue de noire, la vieille femme m'oriente directement sur la terrasse à côté de la cuisine et m'offre de l'eau et des biscuits salés. 




La plateforme est allongée et dessert une chapelle ainsi que les chambres des nonnes. Il n'y en a plus que deux vivant ici (la deuxième n'émergera que quelques heures plus tard, lorsque je quitterais les lieux. Elle parle très fort et je lui soupçonne une surdité aigue!)




La première nonne mène la visite et nous allons dans la salle de culte. Nous allumons des bougies et je m'imprègne de la sérénité du lieu.







Le Saint-Nicolas est particulièrement honoré dans la région, en raison de son lien avec la mer et les eaux tumultueuses qui descendent des montagnes entourant la vallée. 
Il saurait en calmer les flots. 

En fin de matinée, je reprends la route, descends la montagne et rejoins la vallée. 





Je m'engage dans la gorge Dafnon, longeant le lit de la rivière asséchée. La route est absolument magnifique, verdoyante. 







Le but de ce trajet est de rejoindre un autre monastère, plus connu que le précèdent, appelé Moni Elonis.  Et alors que l'on suit les ondulations du relief, porté par du jazz qui berce, le monastère apparaît au détour d'un virage, grandiose, accroché sur une montagne belle et sauvage. Rien n'est plus impressionnant que cette vue d'en bas. alors qu'il semble suspendu sur un pan de falaise abrupt. Sa position suscite l'admiration et la sérénité des fidèles. On ne peut s'empêcher de se demander comment ils l'ont construit puisqu'il date du XIIIème siècle!!!

Il se trouve à peu près entre Leonidio et Cosmas que je visiterais par la suite.




Une fois passées les échoppes qui vendent les produits du terroir, miels, vins et autres noix, puis une volée de marches, j'atteins les portes du monastère. 






La vue panoramique est elle aussi spectaculaire. Le monastère en soi est relativement petit et reçois aujourd'hui deux batêmes, célébrés dans la chapelle du fond.










Je reprends la route après cette pause bienvenue et continue mes pérégrinations en laissant derrière moi la gorge Dafona. La route qui suit le monastère offre des vues ininterrompues sur les sommets sud du Parnon et les montagnes de Zarakas menant à Kosmas, au travers maintenant d'une forêt de sapins. Nous avons pris de l'altitude puisque le village de Kosmas est situé à 1127m. C'est fou la diversité de cette région.




Kosmas est donc un village montagneux, construit sur les pentes sud-est du mont Parnonas. Il est répertorié comme un village traditionnel car il conserve son image et caractère local,  Les maison en pierres et les églises ont conservé leur architecture d'origine.  
Il est entourée de verdure, avec beaucoup de marronniers, ils en  font d'ailleurs un gâteau délicieux. 








Je débarque ensuite sur la grande place pavée où les tables des tavernes et cafés traditionnels sont agréablement ombragés sous de grands platanes centenaires. L'église d'Agia Anargyri, patronne de la bourgade, domine le centre de cette place.
Le village est habité toute l'année, ce qui est étonnant vu son isolement.





Je reprends la route, musique en marche, chantant à tue-tête la plupart du temps. Les kilomètres s'écoulent petit à petit, au fil des heures, je roule tranquillement, sans me presser, absorbant la belle nature qui m'entoure avec une petite pause gâteau de Kosmos quand même!





Je traverse des villages épars le long de cet  itinéraire. Ils sont faits de vieilles pierres, avec des maisons délimitées par des murets peints à la chaux blanche.








Je traverse des forêts variées, gravit, descends, sillonne des pans de montagnes, croise un troupeau de mouton. Je fais des pauses où bon me semble et pourrais rouler ainsi sans jamais m'arrêter. Il n'y a quasi pas de trafic, cela rend donc cette journée des plus agréable.









Sur un tronçon, la route est en travaux. En arrière plan, je ne sais pas si on le voit bien sur la vidéo ou si vous m'entendez le dire, les arbres ont péri dans un incendie. C'est toujours d'une grande tristesse lorsque l'on croise ces zones qui sont comme des cimetières et malheureusement, un spectacle qui se répète souvent ici.





Je continue de rouler jusqu'à atteindre le dernier monastère de la journée : Moni Panaghia Malevi, où j'arrive juste avant la fermeture. Il abrite 14 nonnes. C'est un grand complexe entouré de beaux jardins fleuris. Ici la Vierge Marie est vénérée et c'est là où se trouve son icone miraculeuse qui verse la Sainte Myrrhe, grâce à laquelle de nombreux patients ont été guéris. Et oui, apparemment les miracles sont innombrables dans ce monastère, c'est pour cette raison qu'il est connu dans le monde entier et voit arriver des visiteurs en masse.

L'église trône au milieu du site, il y a une petite boutique et un grand bâtiment à l'arrière, gite pour  accueillir les pèlerins. Malheureusement, ils est fermé et cela m'oblige à adapter mes plans car j'avais imaginé dormir ici ce soir.

Je fais un tour sans me presser puis reprends la route . 







l'icone miraculeuse
¨



Je quitte les lieux et conduis jusqu'à Astros qui sera la dernière destination de cette journée bien remplie!!! Je rejoins donc la côte, juste à temps pour y voir le coucher du soleil!




Je passe la nuit dans les hauteurs de la ville, à côté des ruines d'un château. Je m'endors comme une masse. Le lendemain matin, à l'aube, bien calée dans Lilyblue, je profite du lever du soleil et ses couleurs changeantes.









Il n'y a rien d'intéressant ici, c'est une zone résidentielle. Je descends donc au bord de la mer pour aller boire mon frappe. A peine arrivée, alors que je me dirige vers une terrasse, un chaton court vers moi, se jette au sol, s'y roule et miaule pour des câlins. ll me suit jusqu'à la table que je choisis et je reste scotchée là 3 heures. ll s'est assis sur mes genoux, s'est endormi et je n 'ai pas le cœur à le réveiller. Câlins, ronrons, si je m'écoutais, je l'adopoterai direct, mais il a l'air à sa place ici, je profite donc juste de l'instant présent en sa compagnie. 




J'arrive enfin à laisser le minou et pars à la découverte de la petite ville portuaire. Sa rue piétonne est charmante, colorée et très joliment décorée. La chaleur fini par m'en chasser mais ça, je vous le réserve pour le prochain chapitre!!!










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