Le trajet passera d’autant plus rapidement meme si j’aime aussi ces heures etirees ou il n’y a souvent que la musique et le paysage pour meubler le temps. Je passe les dernieres heures du trajet, une fois Alex descendu a
Car voila des bandes de poulets en quete de grains, des chevres efflanquees en perpetuelle mastication. Parfois j’apercois une cloture en barbele ou une barriere en fer mais pas une seule habitation. De temps en temps se dresse une petite cabane de tole ou de bois ou l’on vend surement des casse-croute tout emballes, des chocolats, des friandises, des cigarettes a la piece, des beignets de legumes, des sodas. Partout des hommes au physique maigre et nerveux sont accroupis, fumant des bidis, sirotant du the, regardant le monde defiler, dormant a l’ombre d’un arbre, a cote d’une mobilette delaissee. Les petites villes s’animent, les vendeurs de fruits et legumes s’installent le long de la route. Notre long train passe et siffle.
To reach
Here are bunch of chicken loooking for some grains, emaciated goats lost in a perpetual chew. Sometimes I see a wire fence or a metal barrier but not one house. From time to time stands a small tin or wooden cabane where eventually prepacked snacks, chocolates, sweets, piece cigarettes, veggie puffs, sodas are sold. Everywhere skinny and nervous men are squatting, smoking bidis, siping a chai, watching the world passying by, sleeping at a tree’s shade, next to a left motorbike. The litte towns get busy, the fruit and vegetable sellers sets up along the road. Our train passes by and whistles.
La saison du sud tire a sa fin et les touristes rejoignent le nord pour rentrer chez eux ou alors continuer leur periple dans les montagnes.
Les Brazileos Enrique et Guyga, mais aussi Danielle de Goa, Fedra, Dimitris, Jul de Gokarna, Claire, Alex et meme Chantal et Patrick. Je vous dis a tous hello!
* * *
The south season is ending up and the tourists are reaching the north to go back home or continue their journey in the mountains.
Le train est donc bonde de westerners. Il n’y a pas de police dans les wagons (tres etrange) et je passerais le trajet le plus free de tous mes voyages en train dans ce pays! Ca fume aux portes, dans les couchettes, entre les wagons. Je vois meme une femme indienne, confortablement allongee sur sa banquette, en train de tirer sur sa clope : du jamais vu!!! Je ne parle meme pas des petards roules aux yeux de tous… Non, vraiment etonnant ce trajet.
Puis par la porte je vois les egouts ouverts, remplis de boue, qu’inspectent de leur groin des cochons noirs a poils drus. Des vieillards pedalent lentement sur des rickshaws, transportant des femmes vetues de saris moires. Des affiches criardes de films indiens sont placardees partout. Il y a des chiens ou que je regarde : des batards au pelage bariole, filasse, a l’air galeux, totalement indifferents a la foule. Un vieil homme assis sur ses talons au bord des rails, vetu d’un pyjama etroit et sale, tire de vigoureuses bouffees sur son biddie. Il a une barbe de plusieurs jours.
Alors que nous entrons dans les faubourgs de
C’est chaque fois intense, meme prepares. J’ai du telephoner plein de fois pour enfin pouvoir reserver une date de visite. La fouille est stricte, les pates ne passent pas mais les curries oui (?) ca m’enerve, je dois laisser mon paquet, pour les fruits, seules les pommes et bananes peuvent entrer, les portables, sacs, clopes et briquets restent au guichet. Une queue interminable se profile pour la prison 3. Puis ca s’enchaine, on nous donne une feuille de papier avant une autre fouille, un trait au stylo sur la paume l’atteste. Ah mais lors de la premiere fouille, la nana a oublie de poser sa signature, je dois y retourner, brasser la foule, me faire tamponner et enfin je peux rejoindre Thomas et aller a la prison numero trois. La, attente encore dans le parloir. Comme l’autre fois, une forte solidarite s’installe entre nous qui sommes la. Un prisonnier me demande a travers l’epaisse vitre si je viens voir le blanc (lui meme est noir), ‘Oui’ je responds, ‘Attends, je vais vous le chercher’. Il fait chaud, meme les ventilateurs n’arrivent pas a enlever la moiteur de l’air. Chacun transpire, brasse la lourdeur, trepigne sur place en attendant. Les gamins courent en tous sens et poussent des cris que leurs parents n’arretent pas, bien trop occupes a parler, colles contre la vitre, car dans ce vacarme, il est difficile de s’entendre. Pour l’intimite, on repassera une fois de plus… Le temps de visite est limite a 30 minutes, il y a de tout : des jeunes couples qui sautent de fenetre en fenetre pour parler le plus longtemps possible, bravant les gardiens du temps, des mamans en pleurs lorsqu’elles me disent que c’est leur fils qui est la derriere, en train de parler avec le pere, des amis venus porter leur soutien. Une heure après peut-etre, le notre arrive enfin. Ses cheveux ont pousses depuis la derniere fois et je le trouve tres intense. Ses yeux sont commes des billes noires et il nous parle tout de suite des evenements recents de son affaire. Il y a jugement au mois d’avril. Enfin! car cela fait maintenant deux ans qu’il est la.
Tres vite le temps de visite s’ecoule. Il est temps de se rendre a la grille ou deux gardes fouillent une derniere fois les sacs amenes pour les prisonniers. J’ai trouve un cabas oublie avec des plats prepares dans le parloir. Puisque je n’ai pas pu amener mes pates, je donnerais le tout a l’allemand, avec un livre et des t-shirts. Il me demande si j’amene ca de Paharganj, ce quartier populaire, prise des touristes, pas vraiment repute pour sa gastronomie… ‘Non que je lui dis, c’est de la family food, le mieux que l’on puisse avoir en Inde’… Il ouvre le pot et le festival d’epices bien dosees lui explose a la figure, il a un sourire ravi.
Bleu, fuchsia, orange, cette annee sera petaradante!
…
Enfin l’annee prochaine car je ne prevois pas d’etre de retour avant.
Evidemment, rien n’est prêt a mon arrivee comme cela aurait du. Je m’en doutais et ai prevu quelques jours de rab pour y parer. Le tailleur a 1000 excuses mais pour la date ultimatum que je lui ai donnee, tout est fini et bien empaquete.
The train is full packed of westerners. There is no police in the cars (very strange) and I would spent the most free ride I ever done in an indian train! People are smoking at the doors, in the sleepers, between the car.. I even see an indian woman, confortably laying down on her couch, smoking her cigarette. Never seen that before! I don’t even talk about the splifs rolled at everybody’s evees. No, really a surprising trip…
Then I see the open sewers, full of mud and checked by black snout, hard hair pigs. Some elders are padaling slowly on rickshaws transporting women wearing watered saris. Flashy adverts of indian movies are put on any free wall. There are dogs everywherre, some gale looking bastards with gaudy and oakum fur, totally unconcerned by the crowd. An old man, seated on his hills next to the rails, wearing a narrow and dirty pyjama, grabs some vigourous puffs of his biddie. While we enter
It is every time intense, even prepared. I had to phone many times to finally book a date. The search is strict, pastas are not allowed but curries yes (?), it angers me, I have to leave my packet, for the fruits, only apples and bananas can enter, mobile phones, bags, cigarettes and lighters stay behind. An endless queue stands in front of Prison n 3. Then it goes faster, we are given a sheet of paper before another search, where a pen’s line is done on my palm to attest it. Ah but one the first search, the lady forgot to put her signature, I have to go back there, crawl through the crowd, get the sign and can finally meet Thomas and get to the prison 3. there, long wait again in the parlours. Like last time, a strong solidarity establishes between us there. A prisoner asks me through the thick window if I come to see the white man (he is black himself). “yes” I answer. “wait, I go and look for him”. It is hot, even the fans do not manage to take away the clammy air. Everyone sweats, brew the heaviness, everyone stamps on one’s feet while waiting. The children are running all over and are pushing some screams which are non stoped by their parents, too busy talking, sticked to the window, as in this racket, it is hard to hear oneself. Don’t’ expect any intimacy.
The time for the visit is limited to 30 mintues. You can see all kind of people around, young couples jumping from window to window to talk as long as they can, facing the time’s guardians, crying mothers when they tell me that it is their sons there behind, now talking to the father, friends came to bring their support. An hour later maybe, ours finally arrives. His hair had grown since the last time and I found him really intense. His eyes are like black billes and he tells us stragiht away about the recent events in his case. There will be some judgement in April. Finally! It has been two years he is now in.
Really quickly time passes by. Time to get to the fence where 2 guards are checking for a last time the bags brought for the prisoners. I found a forgotten one full of home made food. As I could’t bring in my pastas, I will give the bag to the german with a book and some t-shirts. He asks me if I am bringing this food from Paharganj, this popular with tourists neighborhood, not really well known for its gastronomy “No” I said, it is family food, the best you can get in India. He opens the pot and the festival of well dosed spices explodes in his face. He has a happy smile.
Of course, nothing is ready as it should be when I get there. I thought so and preplan more days to bare that. The tailor has a 1000 excuses but for the ultimate date I gave him, everything is ready and well packed
Une fois le tout envoye, mon ticket de train achete pour partir dans les montagnes, j’apprends que mon sejour dans la megapole va neanmoins durer beaucoup plus longtemps que prevu...
En effet, pour une obscure raison, je m’etais mise en tete de prolonger mon visa (et ai bien mal choisi mon temps pour ce faire…)
J’ai donc au mois de janvier fait appel a un avocat pour demander un permis residentiel de trois mois. Je connais plein de gens qui le font depuis longtemps, il suffit de payer un backchich a la bonne personne et le tour est joue. Manque de pot, les legislations sur les visas ont changes ces temps justement, tout est devenu plus strict et le gars corrompu qui touchait le backchich a ete supsendu…
J’apprends la nouvelle l’apres-midi de mon suppose depart pour les montagnes et une fois le choc passé d’etre, ma foi, maintenant illegale en Inde, aie! Il faut parer a la situation… Lionel mon cher pote de Delhi me propose de venir squatter chez lui. Ce sera l’occasion de babysitter a l’occasion leur petite Aida qui est choue comme tout!
Et de commencer alors aussi le bal des visites entre differents bureaux. Il y a celui de l’enregistrement pour les etrangers, de l’ambassade Suisse et meme du Ministere des affaires de l’Interieur. Je pourrais ecire un livre sur les scenes auxquelles j’ai assistees les trop nombreuses heures ou j’ai attendu. Entre l’inefficacite des fonctionnaires (je jure en effet avoir vu un gars assis derriere un bureau alors que le ticket d’attente numero 138 venait d’etre donne, en train de jouer avec ses doigts pendant au moins 20 bonnes minutes) et la desorganisation totale, les problemes de chacun : perte du passport donc du visa, prolongation speciale pour raison de sante, inscription des petits indiens vivant a l’etranger, annonce d’un deces, la section des refugies afghans, les westerners qui viennent travailler ici, la multitiude de documents a fournir, il regne un caphernaum certain entre ces murs et meme devant leur entree. Je ne m’etalerais pas sur la facon dont les trieurs, ces fonctionnaires qui ‘orientent’, en ont vus d’autres et ont le pouvoir total entre les mains se comportent face a leur clientele. Ils houspillent moi, lui elle quiconque ayant le malheur de poser une question quant a la suite des evenements. J’ai vu se confirmer le soupcon qui couvait en moi depuis longtemps a savoir que mon papier ne passerait pas ici et me suis faite jetee en 20 secondes dans un autre bureau, situe a 45 minutes de rickshaw en pleine heure de pointe, après avoir fait 4h de queue. Heureusement il y a toujours des stands de fruits, de chai et une photocopieuse non loin, histoire de tenir le coup, reprendre des forces et du courage au passage…
Et je me rends a ce nouveau bureau, me perds en chemin, le demande dans une cabane a the delabree, situee pres d’un depot de bus, au milieu d’ordures et de mouches. Les hommes qui se trouvent la, pour la plupart des musulmans, me devisagent avec curiosite. L’un pointe un bras. Un autre me demande si je suis professeur (?). Et plus loin, je jette un coup d’oeil par la fenetre ouverte des cuisines. Le ‘chef’ est assis devant les fourneaux, coiffe d’une casquette tachee de sueur et de crasse et chante a tue-tete un tube de film hindi. Derriere lui, un jeune garcon deguenille, lave des assiettes sous un robinet et se met a sourire tout en gazouillant d’une voix forte et nasillarde : “Namaste Didiiiiiiiiiii, dhal fry?”
Once everything is sent, my train ticket for the mountains bought, I discover that my stay in the megapole will nevertheless lasts much more longer than I planed… Yes, for an obscure reason, I decided to extend my visa (and choose a really bad moment to do so…). So in January, I took a lawyer and applied for a residential permit valid 3 months. I know many people who use that way since a long time, you just have to pay a backshish to the right person and that is it. Bad timing, the policy on visas just changed those days, everything is much more strict and the corrupted guy who was getting the backshish has been suspended…
I learn the news the afternoon I am supposed to leave for the mountains. Once the acutal shock of being now illegally in
And to start as well the circus of the visits between differents offices. There is the registration office for foreigners, the swiss embassy and even the ministry of home affairs… I could write a book about the scenes I have seen the too many hours I had to wait. Between the unefficiency of the bureaucrats (I swear I saw a guy seated behind his desk while the ticket n 138 was just given, playing with his fingers for about 20 minutes) and the total desorganisation, everyone’s problem : passport lost and so the visa, special prolongation for health reasons, registration of the little indians living abrod, birth or death announcement, the afghan refugee section, the westerners working here, the throng of papers you have to show, there is a certain ambiant mess between those walls and even at the front door. I won’t speak too long about the way the trieurs, those bureaucrats who orientates the people who have total power in their hands, behave towards their clients. They scold me, him, her, anyone who tries to ask a question about the following step. I saw the suspicion I had deep inside getting confirmed : my paper has absolutaly no value here. I have been thrown away in no time aftere queuing for 4 hours. Luckily there are always fruis, chai stalls and a photocopy nearby so you can take some more strengh.
And I visit the new office I have been sent to, get lost on my way, ask it in a small dilapitated house, situated nearby a bus station, in the middle of gabages and flies. The men there, most of them muslims, look at me with curiosity. One is pointing an arm. Another asks me if I am a teacher (?). and further away, I glimpse through an open window of some kitchen’s dhaba. The ‘chef’ is seated behind his fournaux, wearing a sweaty and dirty cap and sings a bollywood movie song. Behind him, a yound badly dressed boy is washing some plates under a tap and starts to smile while twittering with a deep and nasal voice : “Namaste Didiiiiiiiiiii, dhal fry?”
Aaaaah merci d’etre la et de me faire sourire après ces heures ameres. (mais qu’est-ce qui m’ a pris aussi de me mettre dans cette galere?!?)
Et voila pourquoi j’ai toujours envie d’etre la!
Mais enfin le chaos des rues est un severe rappel a une autre realite. Il faut parer aux vacarme et fumees des gaz d’ecappements, se faire passage avec les rickshaws, les bus, les velos, les marchands ambulants, les dhabas, la gare ferroviaire, les collegiens, les tracteurs. La circulation va en tout sens, observant des regles inventees dans un aslie de fous.
Delhi a l’heure de pointe.
Aaaaah thank you to be there and to make me smile after those bitter hours. (but why the hell did I put myself in this mess???)
And this is why I always want to be here
But well the street chaos is a severe call to another reality. You have to face the roaring and pollution, find your way between the rickshaws, buses, bicycles, walking sellers, dhabas, train station, students, tractors. The trafic goes in all direction, observing some rules invented in a psychiatric hospital.
I spent 5 days between the polluted avenues and offices of the capital. Mister Suresh finally gives me a brown envelop which seems to be the Graal. Him, with his terrific hairy face but without any teethes, seems to grind Paan between his betel red jaws since the day of his birth. He tells me that I shouldn’t open Graal but go there ultimately to anothere office, the first one I went to, to know what is written in the envelop. When finally my turns comes, I get 2 more weeks on my visa. My papers are in order and I would leave
A few hours later, my backpack is ready, I go to the reservation office and book a train ticket for the same night. Tomorrow I would be in the mountains pur air. I meet Alex who is statying at Paharganj. He decides to come with me and runs to get a ticket too.
Tonight I finally leave
And even though, one of the last picture at the station would be this guy, the nose wearing glasses which the size evokes a portative TV and where behind shines an expression of so perfect innocence who salutes me happily. His loongi’s folds are so old that they could stand alone.
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