To go with the flow...
J’arrive à la gare de
Lausanne en fin de matinée. Cela fait tout drôle de me retrouver là, après ces deux
ans de voyage. Regarder cette ville que je connais si bien, repères en poche,
ou tout semble calme, si ne sont les gens affairés à ne pas rater leur train.
Des odeurs familières de boulangerie me parviennent, ainsi que la voix nasillarde
d’un junkie affalé contre le mur et en grande discussion avec une canette de
bière à ses pieds… Soit…
I arrive at Lausanne’s
railway station by the end a morning. It feels quite strange to be back here,
after those 2 year’s journey. I look at this city I know so well, landmarks in
the pocket, where everything seems so calm, except the people busy to not miss
their train. Some familiar bakery’s smells reach me as well as a junkie’s nasal
voice, collapsed against a wall and in a great discussion with a can of beer…
Ok…
J’attends devant le bâtiment
l’arrivée de mon cousin François, après avoir déambulé avec tous mes sacs sur
le dos. Je regarde les passants me demandant s’ils me voient comme une touriste
fraichement débarquée ou comme une ‘des leurs’ de retour. Et j’aurais mon
premier échange avec un espagnol complètement bourré qui me propose de passer
le reste de ma vie avec lui, en ne semblant pas décider à lâcher ma jambe !
Cela a le mérite de me faire rire et n’ai pas le temps d’être agacée par le
gars car voilà mon cousin qui arrive !
Welcome Back la
Roniapolla…
Me voilà bien
accueillie dans cette paire de bras chaleureuse et familière bientôt suivie par
celles de La Mama, ma sœur Natacha et mes deux petits poussins devenant grands,
Luca et Hugo. Autour d’un inévitable succulent repas aux saveurs grecques, les
retrouvailles familiales sont gaies. Nous ne sommes pas étouffés par un trop
plein d’émotions que la distance et l’absence auraient créées car leur visite
aux iles Andamans est encore toute récente et bien gravée dans nos
mémoires !
I wait in front of the
building for my cousin François. I look at the passer-by, wondering if they see
me like a freshly arrived tourist or like one of `’theirs’ on its way back. And
I’ll have my first exchange with a ,totally wasted Spanish guy who offer me to
spend the rest of my life with him… It makes me laugh and have no time to
answer him as my cousin is getting there!
Welcome Back home la
Roniapolla…
I am warmly welcomed
in that pair or familiar arms, soon followed by the ones of the Mama, my sister
Natacha and my two little chicken, Luca and Hugo. Around an inevitable
succulent Greek dish, the familial reunion is happy. We are not struggling with
an emotional too muchness that distance and absence could create as their visit
in the Andamans islands is still very recent and well engraved in our memories!
Mon premier mois de
séjour se passe donc entre les retrouvailles avec la famille et les amis, la
rencontre avec Sahr qui m’accompagnera tout le temps de mon séjour et me
chamboulera bien (hey there ! je t’embrasse !,.) ainsi que les
nouveaux-nés des copines (bonjour à Milo !). Je fais aussi des ventes de
babioles ramenées d’Inde ainsi que l’incontournable fête de retour chez Evelyne,
que je profite d’embrasser fort et de remercier pour sa fidèle présence! Là,
nous nous gavons glorieusement des délicieuses spécialités de chacun ou du crû…
Je pense Salée au sucre, caraks, mousses ou brownies au chocolat, ce dont je me
souviens avoir eu souvent en main….
The first month of my
stay is happening between the family and friend’s reunion, Sahr’s meeting who
will accompany me all the time of this stay and would shake me up quite a bit
(hey there! Je t’embrasse!) as well as the new born baby of the friend (Hello
to Milo !). I am also doing selling of stuff I bring back from India as
well as the incontrovertible return party at Eve’s place to whom I send lots of
love and thank for her faithful presence! There, we stuff gloriously ourselves
with everyone’s delicious speciality… I think Salée au sucre (salted, sweet
creamy tort), caraks (chocolate mini tort with a green cover), chocolate mousses,
this is mainly what I remember having quite a few times in my hands…
Ce séjour se passe
comme sur des roulettes, avec une chance incroyable car je me vois donner un
appart ou j’habite seule (encore merci Eve!), un boulot (puis 2 autres !),
une voiture pendant deux mois et un téléphone portable pour que je puisse
fonctionner comme il se doit de ce côté du globe ! Je suis parée et prête
à l’attaque pour ces quelques mois en terre helvète. Il est en effet temps de
renflouer les caisses…
Je travaille au
Pivert et à la FRD, des structures pour enfants (poly)handicapés et me voilà
donc à nouveau plongée dans le hors-norme avec ces petits bouts pas comme les
autres. Je les suis à l’étalée puisque je connais certains d’entre eux depuis
sept ans déjà ! Il y aura eu de belles rencontres avec certains d’entre
eux, les parents et collègues ! Je profite de vous embrasser au passage !
Sinon donc, je vis
dans une maison squattée, divisée en appartements (WC sur l’étage qui me font
penser à une guest house mais avec une douche improvisée dans la cuisine !).
La maison est bondée d’étudiants qui me disent Bonjour Madame lorsque je passe
et me demande si le bruit du djémbé ne me gêne pas dans la cour intérieure…
Dios ! Aurais-je tant vieilli ?!
Mon été est aussi ponctué
par un problème au rein, le droite, celui qui m’avait déjà salement fait
souffrir il y a une année. Ce coup-ci c’est une infection qui me cloue au lit
et me voit hors-service pendant deux semaines. J’ai également attrapé une
gastro-entérite qui trainait… et avec les enfants au boulot, je n’y ai pas
coupé. Me voilà donc me vidant de tous côtés, assez drôle que cela arrive ici et
plus en Inde ! Je ne mange plus, suis bien trop affaiblie et assurément déshydratée
à en voir les litres de sueur que je perds avec cette fièvre qui augmente jour
après jour. Le tout n’aide évidemment en rien le rein. J’ai des hallucinations
qui paraissent bien réelles et profite d’observer mon état de conscience, qui
lui est tout autre. Je tente de faire un brin de Tai Chi, me disant que cela peut
sûrement aider mais les sensations sont beaucoup trop fortes, l’énergie remue agressivement
et me rends nauséeuse. Le mental n’est plus là pour arrêter la connexion,
normal, mon égo est réduit à l’état de presque merde. Seul avantage à cette situation
remarquez…
Je m’en vais me faire
traiter dans une polyclinique et suis ahurie par le service. J’ai l’impression
que ces professionnels deviennent tellement spécialisés qu’ils ne peuvent simplement
plus diagnostiquer les choses. Je traine 6h dans ces locaux impersonnels, à
attendre et attendre alors que la fièvre culmine à 40°. Je finis par me faire entendre
dire ce que je ne cesse de leur répéter, c’est-le-rein !!! Ils cherchaient
ailleurs, pensant que j’avais ramené quelques virus de l’inde…J’vous jure… Il y
a des douleurs qui se reconnaissent et celle-ci l’est plus que toute autre…
Apprendre à écouter est un précieux atout… Ce sera des antibiotiques pour
quelques semaines et une remise sur pied qui me permettra de reprendre le cours
normal des choses.
Il y a les
anniversaires des neveux qui occasionnent des virées solo, juste avec leur tata,
dans le lieu de leur choix. Avec Luca nous partons visiter la chocolaterie de
Broc, avant d’aller crapahuter au Moléson, d’où nous voyons des parapentes
prendre leur envol. Le paysage est splendide et nous passons une super belle
journée !
This stay goes
smoothly with an incredible luck as I am given a flat where I leave alone (once
more thank you Eve!), a job (than 2 more!), a car during 2 months and a mobile
phone to allow me to function as it should on this side of the globe! I am
ready for these few months in Switzerland. It is indeed time to raise up the
cash box…
I work at the
Woodpecker and the FRD, structures for (multi)disabled children and here I am diving
again out in the range, with those little ones. I follow scatterdly some of
them since a few years already! There will be some nice meetings with new ones,
the parents and colleagues. Hello to all of you!
Otherwise, I leave in
a squatted house, divided into flats (the toilets are separated, on the floor
and remind me of a guest house. (Simple but I do have an improvised shower in
the kitchen!). The house is mostly filled up with students who tell me Hello Madam
when I walk by and ask me if the djembe’s beats are not annoying me… Am I that
old?
…
My summer is also punctuated
with a kidney problem, the right one, that one which made me horribly suffer a
year ago. This time, it is an infection which confines me to bed and sees me
out of service for 2 weeks. I also catch a gastroenteritis in the same time,
with the kids at work… Here am I emptying myself from all the sides, quite
funny when you think about it, that it happens here and not in India anymore! I
don’t eat, am far too weak, and obviously dehydrated when I see the litres of
sweat I’m losing with this fever increasing day after day. I have hallucinations
which seem very real and take the opportunity to observe my state of
consciousness which is very different. I try to practice a bit of Tai Chi,
thinking that could surely help but the sensations are far too strong, the
energy is moving aggressively and makes me nauseous. The mind isn’t there
anymore to stop the connection, normal, my ego is reduced to the state of
almost shit. That is I reckon the only advantage of this situation.
I go to a polyclinic
and am dazed by the service. I have the impression that those professionals are
getting so specialized that they can’t diagnose simply the things. I wander 6
long hours in those impersonal premises, waiting and waiting while the fever is
culminating at 40°. I end up hearing what I didn’t stop repeat : it is the
kidney!!! They were looking somewhere else, thinking that I brought back some
viruses from India… I tell you… There are some sufferings that you recognize
and this one more than others… To learn to hear is a precious asset… Antibiotics
and recovery for a couple of weeks are my plot before getting back to normal.
There are the
birthdays of my nephews coming and we go for solo expeditions in their place of
choice. With Luca we go to visit the chocolate factory in Broc before yomping
in the Moleson’s pass from where we see paraglidings flying away. The landscape
is splendid and we spend a beautiful day!
Avec Hugo, nous
visitons le zoo de la Garenne et pointons du doigt les animaux que l’on repère,
parfois très bien cachés dans leur espace. Nous nous ébahissons devant les
loups, frissonnons à la vue des mygales et nous pavanons devant l’iguane…
With Hugo we visit
the Garenne’s zoo and point our fingers one the sometimes very well hidden
animals we can spot. We are dumbfounded by the wolves, shiver when we see the
mygale spiders and strut about in front of the iguana…
.
some sort of lezard
the hidden lynx
Voilà que l’automne,
ressemblant néanmoins à l’été que nous n’avons pas eu, pointe le bout de son
nez et avec, mon imminent départ pour de nouveaux mois sur la route. Dernière ballade
dans le Lavaux en famille pour profiter de ces paysages superbes.
Now autumn is coming,
nevertheless looking more like the summer we didn’t have. It says my imminent
departure for some new months on the road. Last family walk in the Lavaux
(Unesco, World Heritage) to enjoy the peaceful landscape.
Une dernière fête, un
dernier verre avec les potesses avant l’envol pour le prochain chapitre qui s’ouvrira
au Caire. See you there!
One last party, one last
drink with the friends before the departure for the next chapter which will start
in Cairo. See you there!