To go with the flow...
Nous quittons Padum
en fin de matinée après un petit déjeuner copieux à notre restaurant habituel.
Notre première étape sera Karsha, que nous voyons de Padum, tache blanche
accolée au flanc de la montagne. Ce village se trouve à 9kms à pied, c’est donc
ainsi que nous nous y rendons. Pour ce faire, nous traversons les champs jaunes
de luzerne, joyeux éclats de couleurs contrastant avec la sécheresse des montagnes,
et qui parfument agréablement l’air.
Les villageois
travaillent dans les champs, à la main, la saison impose son rythme. Seul le bourdonnement
des insectes vient troubler la quiétude des lieux ainsi que le concert des petits oiseaux dans
les saules ou, sous leur ombre nous faisons une halte
The villagers are working on the fields, the season imposes its rhythm. Only the insect's buzzing comes to trouble the tranquility of the place as well as the concert of little birds in the willows where, under their shadow we take a rest.
The villagers are working on the fields, the season imposes its rhythm. Only the insect's buzzing comes to trouble the tranquility of the place as well as the concert of little birds in the willows where, under their shadow we take a rest.
Puis nous quittons
route et village pour marcher à même la rocaille afin de rejoindre la rivière.
Autour de nous, partout où je promène mon regard, je ne vois que terre aride
qui, par-delà la route, a la couleur des matières passées au feu, le fauve,
l’ocre, le brun chaud. Au fond, le ciel est d’une pureté, d’une luminosité
rare. Je me demande, à bien des reprises, comment les habitants arrivent à
faire pousser quoi que ce soit sur ce sol désolé…Et pourtant, les cultures
entourent chaque village, en vrai patchworks colorés.
Enfin nous arrivons
au pont que nous avons douté trouver et au pied du village qui s’étire haut sur
la montagne, avec son monastère dominant les habitations. Des chortens et
pierres gravées annoncent la bouddhéité
du village, il est temps de reprendre notre souffle avant la montée.
Elle n’aura pas été
si terrible que cela car une voiture nous prend en stop. Nous arrivons à ce qui
semble être le centre du village avec deux épiceries, un énorme moulin à
prières situé sur une sorte de plateforme gazonnée recouvrant la rivière…
It wasn't that hard as a car passed by and took us along. We reach what seems to be the center of the village with 2 grocery's shop, an enormous prayer wheel located on some sort of a grassy platform covering the river...
It wasn't that hard as a car passed by and took us along. We reach what seems to be the center of the village with 2 grocery's shop, an enormous prayer wheel located on some sort of a grassy platform covering the river...
Nous prenons chambre
chez une famille sympathique qui ne parle pas anglais. Dommage, nous aurions pu
ainsi savoir, prévoir que les diners n’étaient pas comptés…Le lendemain de
notre arrivée, nous passons une bonne partie de l’après-midi à chercher à
manger !!! D’abord parties à l’assaut d’un restaurant, il nous faut vite
nous rendre compte qu’il n’y a rien de la sorte ici. Heureusement, les
épiceries nous dépannent et c’est chargées de thon et petit pois en boites,
tomates et oignons que nous nous concoctons une grande salade. Les habitants de
notre famille sont aux champs… Mais quand ils nous nourrissent, ils le font
bien, avec des légumes du jardin et du curd fait maison, un vrai délice !
Je me jette moins facilement néanmoins sur le thé au beurre salé…
Je m’en vais
pratiquer le Tai chi et marche le long d’un chemin de terre entre deux champs
de luzerne dont les feuilles frissonnent doucement. Puis j’atteins les
hauteurs, cherchant ainsi à m’habituer à l’effort mais aussi à l’altitude, en prévision
du trek que nous allons faire. Je dépasse la nonnerie qui se trouve sur un
autre flanc de montagne que le monastère principal. Les chemins pour y parvenir
sont bucoliques avec une végétation épanouie. Une fois les bâtiments dépassés,
la caillasse reprend le dessus et a des reflets d’argent. Le vent souffle des
cimes et s’engouffre dans les moindres canyons ou il résonne tel un doux fracas.
Les vues sur le monastère et la plaine sont spectaculaires. La paix du soir
arrivant a quelque chose de rassurant. Je ne rentre pas par le village mais
suis le chemin qui sinue dans une sorte de vallon, entre deux haies poudrées de
minuscules fleurs blanches. Je longe un ruisseau, puis le traverse et aperçoit
le village dont le sommet du temple semble engluer dans le bleu du ciel. Le
soir tombe réveillant des odeurs d’étable, de cuisine, de jardin qu’on arrose
et résonne des cris des enfants s’adonnant au cricket.
I go to practice Tai Chi and walk along an earthy path between 2 fields of luzerne, the leaves are softly shivering... I reach the heights, looking to get used to the effort but also to the altitude, for the coming trek we are going to do. I go further up after the nunnery which is found on another side of the main monastery. The paths to get there are bucolic with a blooming vegetation. Once the buildings passed, the scree takes it over and has silver reflections. The wind blows from the peaks and dives into the least canyons where it resonates like a soft roll. The views on the monastery and the plain are spectacular.The evening's peace has something reassuring. I don't walk by through the village but on a sinuous path in some sort of a small valley, between 2 hedges, powdered of tiny white flowers. I walk along a stream, then cross it and see the village. The summit of the temple seems glued to the blue of the sky. The evening is coming, awakening the smells of the barns, kitchen and watered gardens and resonates with the screaming of the children playing cricket..
J’aime l’odeur du
foin et de litière qui règne dans les étables sombres. C’est une odeur apaisante,
chaude, familière qui chaque fois me donne la sensation d’entrer dans un
refuge. J’aime aussi entendre le souffle des bêtes, le martèlement de
leurs sabots sur la paille tassée, chaque fois que leurs pattes se lèvent pour
chasser les mouches, le va-et-vient des queues le long des flancs frémissants.
Les toilettes ici rappellent sans cesse cette odeur puisqu’ils donnent
littéralement sur l’étable. C’est un trou sur lequel on s’accroupit et que l’on
recouvre de terre à la pelle, un compost idéal !
Au-delà de ses
ingénieux wc, le village est charmant, composé de maisons passées à la chaux ou
de pierres empilées. Les chèvres et moutons parsèment les étroits chemins
desservant les masures. La lessive est faite à même le ruisseau détourné qui alimente les rues. Les enfants en sortant de l’école jouent au cricket ou se tente à
l’anglais en m’apercevant.
Beyond this ingenious toilets, the village is charming, composed of whitewash or piled stones houses. The goats and sheep are scattered on the narrow paths leading to the houses. The laundry is done in the stream diverted to feed the streets and houses. The children after school are playing cricket or try themselves in English when they see me.
Je traverse les rues moyenâgeuses
qui serpentent à flanc de coteaux jusqu’au monastère qui est majestueux. Il est
complètement collé à la roche et se compose de nombreuses bâtisses avec l’école
pour les novices, les temples, lieux d’études et autres habitations de moines
et villageois. Les vues sont absolument splendides.
I walk through the middle-age look like streets, snaking until the monastery. It is totally stuck against the rock and is composed of many buildings with the school for the novices, the temples, places of study and other houses for the monks and villagers. The view are absolutely splendid.
Nous n’avons pas la
grande forme ce jour-là et c’est au prix de grands efforts que nous atteignons
les lieux de cultes. Au passage, l’école des novices est sur le point de
reprendre pour l’après-midi et nous avons juste le temps d’échanger quelques
signes avec certains moinillons.
Les lieux de cultes
sont fermés à clés mais nous visitons leurs recoins en grimpant en haut d’échelles
pour accéder aux toits et aux points de vue dégagés. C’est grandiose comme vous
pouvez le constater…
The temples are locked but we visit their nooks while climbing up ladders to reach the roofs and open-view points. It is spectacular as you can see...
The temples are locked but we visit their nooks while climbing up ladders to reach the roofs and open-view points. It is spectacular as you can see...
La visite nous laisse
épuisées…
The visit leaves us harassed...
The visit leaves us harassed...
Nous quittons Karsha tôt
le matin, espérons pouvoir marcher sur le même flanc de montagne afin de
prendre un autre chemin mais on nous annonce que le prochain pont est à
3okms... Il nous faut donc redescendre en direction de Padum et emprunter le
pont le plus proche, ce qui est fait en stop dans une petite voiture blanche et
en tracteur pour rejoindre la Wet Canteen du camp de l’armée. Le cuisiner venant
du Tamil Nadu (Inde du sud) prépare de succulentes galettes aux lentilles mais
aussi, pour autant que vous tombiez le bon jour (à savoir le dimanche), des
dosas et idlis…Cela vaut bien une halte !
We leave Karsha early morning and hope to walk on the same side of the mountain to use a different way but we are told that the next bridge is 30kms away... So we have to go back down towards Padum and take the nearest bridge there by hitchhiking in a small white car and on a tractor to reach the Wet Canteen of the army camp. The chef coming from Tamil Nadu (South India) prepares delicious lentil galettes but also (if you are there on the good day, on Sunday!), dosas and idlis!!! It is definitely a good reason to make a stop-over!
Le temps de siroter un chai et nous bâfrer de ces galettes (que nous emportons également en ‘paquet’, ‘parcel’, comme ils disent ici pour le ‘Take away’…), nous échangeons 3 mots avec les mâles cachemiris qui, de toute évidence, trépignent d’impatience de nous causer. Ils sont, à ce niveau-là, bien différents de la population laddakhie ou zanskarie (bouddhiste pour faire court). Ils dévisagent et on sent aisément cette énergie sexuelle toujours titillée. Il n’est en va pas de même pour les seconds qui ne nous matent même pas et semble exempts d’arrière-pensée (ou alors ils sont vraiment très discrets !).
The time to sip a chai and guzzle some of those gazettes (we also take with us like parcel as they say here for the take-away...), we share 3 words with the Kashmiri males, there is clear evidence that they are hopping up and down with impatience to talk with us. They are on that topic quite different from the Laddakhi or Zanskari population (Buddhist to make it short). They eyeball and we can easily feel that sexual energy always titillate. It is very different with the second ones who do not even look at us and seem to be exempt of ulterior motive (or they are very discrete!).
Nous avons de la
chance car une jeep nous prend en stop jusqu’à Zangla notre prochaine destination,
les bus n’étant pas légion dans le coin... Nous longeons la rivière qui s’écoule
dans un certain tumulte. Les jardins et champs autour des villages parsèment de
couleurs l’aridité qui sans quoi nous entoure. Le ciel est d’un bleu
électrique, vaste, inondant de sa pureté les moindres replis, angles et recoins
de montagnes. Les bords de rivières sont des cheminées, de la caillasse. Les
ruisseaux se démultiplient en un nombre incalculable, laissant de petits
canyons derrière leur passage. C’est magnifique.
Puis je vois à la
fois le village blanc qui arrête (ou presque) à l’ouest la vallée ainsi que les
collines de l’est couvertes d’étoffes flottantes. Je vois aussi le ciel pur et léger des
montagnes au fond duquel le soleil achèvera sa course. Zangla nous voilà.
Then I see at the same time the white village which almost stops the valley and the peaks covered with flying stuff. I also see the pure and light sky of the mountains where the sun will end up its path. Zangla, here are we...
Le village est
extrêmement paisible et de suite, je sens que j’ai enfin trouvé le havre de
paix ou je vais pouvoir poser mes bagages. La famille de Sonam chez qui nous
logeons est adorable, leur cuisine délicieuse. Il n’en faut pas plus pour se
sentir comme à la maison. Ils ont un astucieux système pour chauffer l’eau que j’avais déjà vu en
Chine. Le récipient d’eau est placé au centre d’une sorte
de parapluie à l’envers, en aluminium. Cela marche extrêmement bien et nous profitons
de douches au sceau à la bonne eau chaude ! Nous avons chacune notre
chambre, la vache paisse dans le parc et son petit est sur le toit plat. Il est
adorable tout comme les chèvres du voisin qui s’époumonent à longueur de
journée !!!
Les journées passent
et trépassent et je suis au comble de l’inactivité… Quel bien fou cela fait!!! Ce n’est pas le cas de la mère de la famille (qui a mon âge) et
se trouve être la 1ère levée et la dernière couchée. Certes l’été
est le moment de toutes les activités et je la vois occupée aux champs, avec
les bêtes, à cuisiner, faire son curd et beurre, nettoyer, passer la laine au
rouet, la teindre… J’ai presque honte de ma oisiveté…
A la place, j’observe
les mouvements des nuages sur le paysage, profite du silence clair des montagnes,
m’ébahis devant de désert de pierres. La lumière argentée devient peu à peu
dorée alors qu’un corbeau déchire le bleu du ciel en lançant son cri tourmenté.
Je ne fais pas grand-chose en cette fin de journée comme bercée par la paix du
soir ou l’on entend seulement les hirondelles en ronde dans le ciel. L’ombre
s’étire et devient longue comme celle projetée par les derniers rayons du
soleil couchant alors que je finis ma session de Tai Chi.
Days are passing and passing away and I am reaching the height of inactivity... It feels so good!!! It isn't the case of the mother of the family (who is my age) and is the first one to be awake and the last one to go to sleep. Sure, the summer is the moment of all activities and I see her going for the fields, with the animals, cooking, making her curd and butter, cleaning, untangling the wool, tainting it... I am almost ashamed of my idleness...
Instead, I observe the cloud's movements on the landscapes, enjoy the clear silence of the mountains, am amazed in front of that stone desert. The silver light becomes slowly golden. I don't do much by the end of that day, like cradled by the peace of the evening where we only hear the swallows in the sky. The shadow stretches and becomes long like the one projected by the last rays of the sunset while I finish my Tai Chi session.
Je pars dans les alentours pour pratiquer mon Tai Chi. Ou que je sois, les vues sont spectaculaires. Il y a bien peu de monde sur les chemins de traverse empruntés, avec que les pics et arêtes des colossales masses m’entourant.
I go around to practice my Tai Chi. Wherever I am, the views are spectacular. There is almost no one on the byways I take, with only the peaks and ridges of those colossal masses around me.
I go around to practice my Tai Chi. Wherever I am, the views are spectacular. There is almost no one on the byways I take, with only the peaks and ridges of those colossal masses around me.
Une des activités de
la journée est l’ouverture du petit magasin ou tout le monde se presse. Je dirais
même que c’est THE place to be si vous êtes adolescents… Il y a la queue et ça
n’hésite pas à forcer le passage, il faut rester sur ses gardes si l’on veut se
faire servir….
Les villageois sont
sympathiques et nous demande fréquemment si nous sommes de Hongrie. Il y a en
effet une association de ce pays sponsorisant les enfants pour qu’ils soient
scolarisés. De nombreuses ONG proposent les mêmes services. Voici un lien en France,
si vous étiez intéressés par la démarche.
http://alpes-himalaya.org/parrainer-un-enfant
One of the activity of the day is the opening of the little shop where everyone rushes. I would even say that it is THE place to be if you are a teenager... There is a queue and no hesitation to force the passage, you have to remain alert if you want to be served...
The villagers are nice and ask us frequently if we are from Hungry. There is indeed a NGO from that country which sponsors the children to make them go to school. Actually many NGO's offer the same services. Here is a link in France if you are interested :
http://alpes-himalaya.org/parrainer-un-enfant
One of the activity of the day is the opening of the little shop where everyone rushes. I would even say that it is THE place to be if you are a teenager... There is a queue and no hesitation to force the passage, you have to remain alert if you want to be served...
The villagers are nice and ask us frequently if we are from Hungry. There is indeed a NGO from that country which sponsors the children to make them go to school. Actually many NGO's offer the same services. Here is a link in France if you are interested :
http://alpes-himalaya.org/parrainer-un-enfant