03 juillet 2013

Trek Amu to Darcha

To go with the flow..







Nous partons en début d’après-midi en taxi-jeep pour rejoindre Amu. Nous avons là rendez-vous avec notre guide et l’homme qui s’occupera des deux chevaux, chargés de porter nos affaires, les tentes, la nourriture etc pour 6 jours de trek... Nous serions bien incapables de le faire nous-mêmes, nos sacs sont bien trop gros…

Nous empruntons une vallée superbe, plus verte que celles vues jusqu’à présent. Des parois ridées, en strates, nous entourent et des villages épars longent la route alors que la rivière coule dans un rugissement certain. L’eau abonde : Rus, ruisselets, ruisseaux, petites rivières se déversent sur un sol autrement pierreux. Le ciel est d’un bleu lumineux. Nous croisons un monastère, comme souvent perché en un lieu improbable, dominant magnifiquement le coude que la rivière a créé.

Early afternoon, we leave Padum on a taxi-jeep to reach Amu. There, we should meet our guide and the horseman who is taking care of the 2 horses we will need. They will carry our luggage, the tents, the food etc. We would be unable to do it ourselves.


We ride through a superb valley, greener than the others we saw so far in the region. We are surrounded by some wrinkled walls, in sedimentary stratum, along the scattered villages. The river flows and certainly roars. Water abounds : streams, rivulets, small rivers pour on that otherwise rocky soil. The sky is of a luminous blue. We see a monastery, like often, perched in an improbable place, magnificently dominating the elbow the river has created. 












Nous faisons une pause à Ichar, ou vit la famille du chauffeur. Nous gravissons la pente menant au village, entourée de champs sentant bon l’herbe et la luzerne. Le village est doté d’un monastère perché sur le point culminant, nous ne le visitons pas, pas le temps, nous sommes ici pour aller boire le thé dans la maison du chauffeur !

We make a break at Ichar, where lives the driver's family. We climb up the hill leading to the burg, the fields smelling nicely the grass and the luzerne. The village is doted of a perched monastery on the highest point, we don't visit it, we don't have the time, we are here to sip a chai at the driver's house!












Nous reprenons la route. 
Un mariage a lieu dans un village non loin d’Amu et tout le monde semble s’y rendre, c'est à dire, les rares personnes qui arpentent le lacet sinueux en bitume. Un groupe d’hommes se joint à nous dans la jeep, qui accueille maintenant une douzaine de passagers, dedans et dessus, car la place manque sur les sièges !!! Le trafic n’est pas monnaie courante dans le coin, nous ne pouvons décemment pas les laisser là ! La route devenue piste est magnifique, je vois même un ibex (sorte de chamois de l’Himalaya) accolé au flanc de la montagne, semblant nous regarder passer.

We hit the road again, a wedding is happening not far from Amu, everyone seems to go there. A group of men joins us in the jeep. We are now a dozen of people inside and outsie as all the seats are more than full!!! The traffic is dead, we can't decently leave them here! The road becomes a piste and it is beautiful scenery around us. I even see an ibex (sort of an Himalayan chamois), stuck on the mountains, which seems to look at us passing by.








Enfin nous arrivons à Amu, plus précisément le chai shop avant le village ou nous avant rendez-vous avec notre guide et le reste de la petite caravane que nous allons former. La route se termine là et nous n’en verront plus avant d’arriver au terme de ce trek. Ils ne sont pas encore arrivés puisque nous les avons aperçus sur la route juste après Ichar et d’après les calculs de notre chauffeur, nous ne les verrons pas avant quelques heures… Cela commence bien…
Le soleil décline, tout le monde s’en va pour rejoindre le mariage, Pia commence à angoisser et je décide de ne pas me joindre à son stress mais d’attendre patiemment… Le vent souffle, il commence à faire froid, Pia souhaite que nous rejoignons l’autre rive ou se trouve un hameau, il faut pour se faire, traverser un pont bancal... Nous avons rendez-vous ici, je préfère les attendre là ou cela a été prévu plutôt que d’aller ailleurs ou ils peineraient à nous trouver lorsqu’ils arriveront. Je suis à deux doigts de céder lorsque le tenancier du chai shop annonce d'une voix gaie qu’il voit les chevaux et notre guide arriver !!! La bonne nouvelle… Nous sommes bien heureuses de les accueillir et nous voilà en train d’entamer notre premier bout de marche jusqu’à Amu ou nous plantons la tente dans un pré, le long d’un petit ru qui alimente les champs. C’est bucolique. Il fait nuit lorsque nous allons manger chez la parenté de notre guide, le jeune Dorje. Nous rencontrons l’homme aux chevaux qui a toujours un sourire aux lèvres, comme je pourrais m’en rendre compte les jours suivants.
Enfin vient le temps du coucher avec les courants du vent nocturne, les tressaillements des arbustes et le clapotis de la rivière, que je perçois et accueille sansle savoir.

Finally we reach Amu, more precisely, the chai shop before the village where we are supposed to meet our guide and the rest of the small caravan we are going to form. The road ends up there and we won’t see any before the end of that trek. The caravan isn’t there yet as we saw them on the road just after Ichar. According to the estimation of our driver, they shouldn’t be around before a few hours… It is starting well…

The sun declines, everyone leaves to reach the wedding place, Pia starts to worry and I decide to not join her stress but to patiently wait… The wind is blowing, it starts to be cold, Pia wants us to move to the river’s other side where there is a burg. We are supposed to meet here, I prefer to wait them where it should be rather than move to another spot they couldn’t find.us. I am about to cede when the shop keeper announces some horses he can see with our guides!!! The good news… We are very happy to welcome them and here are we, starting our first bit of walk until Amu where we plant the tent in a meadow, along a tiny stream feeding the fields. It is bucolic. Darkness has come when we go to eat at some untie from our young guide Dorje. We meet the horseman who is always smiling, like I will observe during the following days.

Finally comes the time to rest with the nocturnal wind’s currents, the bush’s swaying  and the lapping of the river, I perceive, welcome without knowing.

Le parcours et dénivelé des jours à venir...


Jour 1, Amu-Phuktal, 3750m-3908m

Après une mauvaise nuit (toujours le cas en ce qui me concerne lors de la première en camping …), le petit-déjeuner et le package, nous voilà parties avant les chevaux et notre guide sur un étroit chemin le long de la montagne. C’est absolument magnifique et délicieux de marcher, seule au monde dans cette nature de pierres que rien ne vient troubler si ce n’est le chant de rares oiseaux et le bruissement de la rivière en contre-bas. 

After a bad night (always the case for me during the first night camping out...), the breakfast and the packing, we leave before the horses and our guides, on a narrow path along the mountain. It is absolutely magnificent 






















Droit devant moi, j’aperçois la vallée qui s’étend sur plusieurs kilomètres puis d’autres falaises, coulées de pierres et le chemin étroit qui continue de sinuer, parfois à flanc de coteaux,mais en restant passablement plat. Des hirondelles tournent dans le bleu du ciel, au-dessus de ce monde comme pétrifié. Puis j’entends des cris et vois au loin arriver à toute allure des cavaliers fort habiles qui sont aussi des moines ! Ils poussent comme des hululements plein de ferveur afin d’annoncer leur chevauchée et talonnent leur monture qui galopent d'un pas assuré.

Straight ahead, I see the valley stretching far away, more walls, rock slides and the narrow path which continues to snake, sometimes hillside but remaining quite flat. Some swallows are turning in the blue sky above that petrified world.

Then I hear some shouts and see coming at very high speed some very agile horse-riders who are also monks! They emit some sorts of hooting full of fervor to announce their cavalcade while spurring their mount. I move on the side to let them pass, astuned.






Nous atteignons un premier village, bien souvent annoncé en terre bouddhiste, par un muret de pierres sculptées. Là se trouvent aussi des chortens. Ces éléments permettent de rappeler le divin aux mortels dans leur quotidien.

We reach a first village, often announced in Buddhist earths with a small wall of sculpted stones. There, are also found chortens, those elements which help to remember the divine to the mortals. 








Les sortes de saules le long du ruisseau ou nous nous retrouvons (chacun marche à son rythme) et faisons une pause forment comme une colonne arquée. A son côté s’essaiment les carrés verts des prés et ceux jaunes, des champs de luzerne. Ce village abrite beaucoup de chevaux paissant tranquillement autour des masures alors que les villageois nous saluent gaiment. 

The sorts of willows along the stream where we meet (everyone walks at his own’s speed) and make a break create like an arched column where in its middle, spread the green squared fields and the yellow ones of luzerne. This village shelters a lot of horses, grazing quietly around the houses where the villagers salute us gaily.






Une fois le ha,eau quitté, une montée s’annonce, je caracole moins facilement, fumeuse que je suis. Le guide lui parade en tête d’un pas léger, c’est hallucinant ! Nous croisons un petit lac qui doit être le réservoir d’eau du hameau, avec les montagnes comme éternel décor, c’est splendide. Dès qu’un élément autre que la roche apparaît, la moindre fleur, un petit buisson ou un insecte, tout semble être un miracle et devient beauté immédiate.

Once the village behind us, a climb up is ahead of us, I caracole much less faster, smoker as I am… The guide parades of a light pace far ahead , it is hallucinating! 
We cross a tiny pond which must be the burg’s water reservoir. With the mountains as background, the setting is truly beautiful. As soon as an element other than rock appears, a tiny flower, a bush or an insect, they all seem to be a miracle and become immediate beauty. 








Une fois cette montée passée, le chemin redevient plat et continue de sinuer le long de la falaise. Il n’est, à de rares moments, que coulées de pierres, autrement dit, une sente réduite à la minceur d’un corps. Je passe presque en courant dessus! Le précipice est profond, il vaut mieux ne pas avoir le vertige...
Et alors se découvrent de nouvelles montagnes, de la base au sommet et à perte de vue, rouges sont devenus les murs à pic entre lesquelles coule la rivière. Frontons, colonnades, portiques, reliefs et fissures sont rouges. C’est à couper le souffle, j’ai l’impression d’être dans le Grand Canyon. Je me félicite d’avoir entrepris cette marche et suis remplie par la beauté de cette nature, toujours surprenante.

Once that climb up done, the path becomes flat again and continues to serpentine along the wall. At some rare occasions, it is just rock slides, in other words, a footpath reduced to the body’s slenderness. I almost run on it. The precipice is deep, you better not have vertigo…
Then more mountains reveal themselves, from base to summit, and as far as the eye can see, red steep cliffs on each side of the river.  Pediments, colonnades,  porticos, reliefs and fissures are red. It is breathe-taking, I have the impression to be in the Great Canyon. I am glad that I started that walk and am filled with the beauty of that always surprising nature, . 

















Le chemin descend et finit par longer la rivière qui coule à grand flot bien que son lit se soit élargi. Il faut passer au-delà d’un de ses bras et entamer une petite montée qui laisse mon souffle très court. L’altitude, heureusement, augmente raisonnablement. J’ai tellement apprécié la marche que je suis toute étonnée d’être déjà arrivée aux 5h de balade escomptée et me voilà atteignant Phuktal, notre étape pour la nuit.

The path goes down and ends up along the river which flows abundantly even though its bed got larger. We have to cross one of its arm and then start a small climb up which leaves my breathe very short. The altitude, fortunately rises up reasonably. I appreciate so much the walk that I am quite surprised to already reach the 5 hours expected and here am I at Phuktal, our stop for the night.



Phuktal est connu pour son monastère datant du XIIème siècle. Il est implanté dans un lieu improbable, incrusté dans la paroi, à l’entrée d’une grotte ! C’est fantastique et il règne une ambiance toute particulière en ces lieux. Une ribambelle de moinillons joue dans la cour de la guest house se trouvant au pied de l'édifice. Nous plantons nos tentes là, mangeons et nous reposons avant d’aller visiter la grotte et les temples.

Phuktal is known for its monastery from the XII th century. It is set up in an improbable spot, encrusted in the wall, at the entrance of a cave! It is fantastic and in that place, a very particular atmosphere reigns. A flock of children monks are playing in the courtyard of the guest house. We plant our tents there, eat and rest before visiting the cave and the temples.   














C’est un dédale de ruelles étroites qui nous accueille ou les maisons, parfois simplement des pièces uniques laissées à l’abandon, nous entourent. Environ septante moines vivent encore là, perchés à flanc de montagne avec vue plongeante sur la vallée. Les temples principaux sont colorés et ornés de peintures.

It is a maze of narrow lanes surrounding us which welcomes us with the houses, sometimes only unique rooms left alone. About 70 monks are still living here, perched hillside with diving views on the valley. The main temples are colored and ornate  with paintings.















La grotte

Nous avons la chance d’assister à la prière d’un moine dans l’ancien temple, également implanté dans de la roche sombre et froide. Les murs sont couverts de Thangkas colorés (peintures), effigies du Dalai Lama et autres objets usuels au culte bouddhiste. Le moine récite dans un flot rapide des mantras tout en tapant sur une percussion qui résonne entre les murs étroits. En quittant ce moment intense, je découvre les novices assis dans la cour, qui leur sert également de ‘salle à manger’, en train de chanter sous l’œil avisé d’un moine plus âgé les supervisant. C’est émouvant. Dans chaque famille bouddhiste, un fils, parfois dès l’âge de 3 ans, sera envoyé au plus grand monastère du district. On entend souvent qu’un grand nombre de personnes reviennent vers la religion. Elles sont essentiellement occidentales car en Orient, relativement peu de gens ont abandonné leur foi. On le voit bien dans ses lieux reculés ou chacun marmonne régulièrement et à répétition des mantras en tripotant son mala (collier de perles et de prières).

We have the chance to join a monk praying in the ancient temple, also set up in the dark and cold rock. The walls are covered with colorful Thangkas (paintings), pictures of the Dalai Lama and other usual objects devoted to the Buddhist cult. The monk recites in a fast flow mantras while taping a percussion which resonates between the narrow walls. When leaving that intense moment, I discover the novices, seated in the courtyard which is also their ‘dining-room’, singing under the advised eye of an older monk, supervising them. It is emotionally moving. 
In every Buddhist family, a son will be sent in the biggest monastery 's district.

We often hear that a big amount of person is coming back to religion. They are mainly from the West as in the East, relatively few people left their faith. You see it clearly in those lost places where everyone’s mumbling regularly and repetitively some mantras, while fingering their malas (pearl neckless).



Je finis la journée par ma pratique de Tai Chi dans les alentours et repère nos chevaux, chemin-faisant, lâchés pour la nuit.

I end up the day with my Tai Chi practice in the neighborhood and spot our horses while going, left for the night.






Jour 2, Phuktal-Testa, 3908m-3989m

La nuit est meilleure et je me sens d’attaque pour ce deuxième jour de marche. Après le déjeuner, notre guide finit de remballer le matériel et aide à charger les chevaux. Il nous indique le chemin, Pia part la première, je la suis et mon pas ce matin est beaucoup plus rapide (… tant qu’il n’y a pas de montée…). La chaleur du soleil, la beauté du matin, la majesté des montagnes pénètrent en moi par les yeux, les narines, les lèvres et la peau tout entière. Et les herbes et feuilles qui scintillent de rosée sont comme un champ d’innombrables étoiles.

The night is better and I feel ready for that second day of walk. After the breakfast, our guide finishes to pack and help to load the horses. He shows us the way, Pia starts first, I follow her and my pace this morning is much more faster (…as long as there is no climb up…). The heat of the sun, the morning’s beauty, the mountain’s majesty penetrate me through the eyes, the nose, the lips and the entire skin. And the herbs and leaves sparkling the dew are like a field of countless stars.




Une fois passé le pont, je longe la rivière sur un fort agréable sentier ou fleurs et roches m’accompagnent. Le chemin longe la rivière de près. Il est lisse et la rumeur de l’eau égale, nette. Je caracole en tête et en moins de deux heures, j’atteins le hameau de Pume qui est un lieu adorable, regorgeant de champs. On dirait un énorme jardin lumineux ou les bourgeons s’épanouissent et fleurissent, le tout est luxuriant et autour chaque arête, pli brûle, étincelle.

Once passed the bridge, I walk along the river on a very nice path where flowers and rocks join me. The path goes along the river. It is smooth and clear and equal is the rumor of the water. I caracole ahead and in less than 2 hours I reach the burg of Pume. It is adorable, overflowing with fields. It looks like an enormous, luminous garden where buds are blossoming, it is lush and around, every ridge, fold burns, shines. 


































Lorsque que Pia me rejoint, elle me dit ne pas se sentir bien, je me demande si ce sont les affres du mal des montagnes ?! Une agréable guest house avec un grand jardin nous permet de faire une pause. Un petit bout adorable vient jouer autour de nous avant qu’un bébé zo (mélange de vache et de yak), tout aussi mignon, déboule dans l’espace vert, comme une pelote de laine qui se déroulerait.

When Pia joins me, she doesn’t feel good, I wonder if it could be the torments of the altitude sickness?! A pleasant guest house with a big garden offers a good opportunity for a break. A little boy comes to play around us before a ball or hair turns up gaily down the slope. It is a baby zo (mix of a cow and a yak), totally cutie!!!




Lorsque nous repartons, nous nous étonnons de ne pas avoir vu notre caravane. Ils nous ont dépassés pendant que nous faisions notre pause et voilà le guide revenu sur ses pas pour nous retrouver... 
Une grande et haletante montée nous attend maintenant… Je gravis l’étroit chemin d’un pas très lent pour peu de ne plus pouvoir respirer. Je continue ensuite sur un chemin plat. Les heures passent, le soleil tourne, la marche continue dans ce désordre de rochers, d’arêtes, d’aiguilles et de gorges encastrées. La rivière est toujours au centre de la vallée et les ruisseaux dégringolant des parois dans un gai chant se jettent dans son lit. Des petits ponts de bois ou pierres m’aident à les traverser.


When we leave, we are surprised to not have seen our caravan. They passed us while we were having our break and here is our guide coming back to look for us…

A long and panting climb up awaits us now… I walk up the narrow path on a very slow pace as I can almost not breathe anymore… I continue afterwards on a welcome flat soil. The hours are passing, the sun is turning, the walk continues in that chaotic disorder of rocks, ridges, crags and fitted gorges. The river is always in the middle of the valley and the streams, tumbling down the walls in a cheerful song are throwing themselves in. 
Some little wooden bridges help me to cross them.
























La végétation annonce toujours la présence d’un village ou devrais-je plutôt dire de hameaux, sinon quoi rien ne pousse ou presque dans ce désert de roches changeantes.

The vegetation always announce the presence of a village or shall I say burg otherwise nothing would grow in that desert of changing rocks.









Passant au travers de trois hameaux, nous atteignons Testa, le village de notre écuyer. Nous plantons la tente dans un champ en contre-bas, les enfants du coin ne nous lâchent pas de l’après-midi, jouant autour de notre gite, en sautant sur la toile de la tente. Je finis par aller faire mon Tai Chi auprès de chortens en bas du village et profite du calme et de cette solitude que j’aime tant.

Going through 3 burgs, we reach Testa the village of our horseman. We plant the tent in a field further down, the children of the place won’t let us alone during the afternoon, playing around our shelter, jumping on the tent’s cloth. I end up going to practice next to the chortens of the village and enjoy the quietness and that loneliness I like so much.




Ce soir nous mangeons des momos (raviolis de l’Himalaya) et tout le monde met la main à la pâte car il se fait tard et nous crevons de faim ! Je suis  vidée et me couche à 21h (Je ne me rappelle plus quand cela est arrivé pour la dernière fois !!!).

Tonight we eat momos (Himalayan raviolis) and everyone helps to make it faster, we are starving!!! I am empty and go to bed at 9pm (I can’t remember when I went last time that early!!!).















Jour 3, Testa-Karyag, 3989m-4141m

Le schéma se répète au fil des jours, nous marchons chacun à notre rythme. Je caracole devant une fois le chemin indiqué par notre guide qui aide l’écuyer à charger les chevaux. Ils se trouvent quelque part entre moi et Pia qui clôture d’un pas lent notre caravane. Puisque nous sommes éparpillés dans ces vallées, dès le deuxième jour, je pars avec dans mon sac de quoi pic-niquer en cours de route. Et mes poches sont remplies d’amandes et bonbons que je croque et suçote régulièrement en marchant. Ce matin, dans la vallée fraîche sous une lumière dorée, la brise et son souffle m’enveloppent, je rajoute des couches.
La vallée est relativement large et des parois d’éboulis s’étirent jusqu’à mes pieds. Il faut traverser plus d’un ruisseau en sautant sur des pierres. Puis je rencontre une femme d’un âge certain, venant en sens inverse. Elle a quitté sa caravane pour cause de désaccord avec le reste du groupe et marche seule depuis ce matin, en portant son sac-à-dos!!! Je suis très impressionnée, cela impose le respect en effet ! Après un brin de causette, rejointes par Pia, nous continuons notre marche. Cela donne plein d'espoir!!!

The pattern repeats itself through the days, we all walk at our own rhythm. I caracole ahead once the path showed by our guide who helps the horseman to load the horses. They are found between me and Pia who ends up of a slow pace our caravan. As we are scattered in those valleys, since the second day, I leave with a pic-nic in my bag to eat on the way. My pockets are full of almonds and candys I munch and suck regularly while walking. This morning, in the fresh valley and under a golden light, the breeze and its breathe envelop me, I put on some layers.
The valley is relatively large and the walls of rock slides stretch until my feet. We have to cross and jump from one stone to another more than one stream.

I meet a woman of a certain age, coming the opposite way. She left her caravan because the guys couldn’t get along together and walks now alone since this morning, carrying her backpack. I am very impressed, it imposes respect indeed!!! After a bit of a conversation, we continue our walk.   
















Petit pont de pierres à traverser, avant d'atteindre les champs annonciateurs d’un village. Celui-ci comporte un magnifique muret de pierres sculptées et très colorées à son entrée. Nous y faisons une pause, bientôt rejointes par les guides et chevaux. Nous croisons un troupeau de chèvres et moutons gambadant dans les alentours. Leurs fronts sont encadrés de cornes fuselées, tordues autour de leurs longs profils.

Small rock brides have to be crossed before reaching the fields anunciating a near-by village. We make a break there, soon joined by the guides and horses. We cross a cattle of gamboling goats and sheep. Their foreheads are framed with tapered, twisted horns around their profile.



















Nous croisons également plusieurs groupes épars arrivant de Darcha, seuls autres humains au milieu de ces étendues inhabitées. Lentement les éboulis redeviennent de la roche compacte, nous nous éloignons peu à peu de la rivière que nous longions de près. Puis il nous faut maintenant la traverser et il ne s’agit plus de faire des sauts de cabris sur des rochers rapprochés mais de camber un cours d’eau à rapides. Les hommes se déchaussent nous préférons prendre le chemin le plus long et passer par un pont en amont.

We also meet a couple of scattered groups coming from Darcha, only other humans in the middle of those constant changing landscapes. Slowly, the rock slides become compact rocks again, we move away from the river, we come back to it and have to now cross it. We are not talking about small jumps of near-by stones but going through a river with rapids. The men are taking their shoes off while we prefer to walk a bit more but cross it on a bridge further up.

















un métier à tisser fait main...



La marche continue et le décor devient magnifique, changeant rapidement. Nous gambadons maintenant sur une sorte de piste en sable, entourés de montagnes à éboulis rougeâtres d’un côté et de pentes raides de l’autre. Au bout du chemin, une montagne singulière, comme si elle avait été coupée en son milieu, nous indique la direction à suivre, c’est vraiment de toute beauté.

The walk continues and the landscape becomes magnificent, changing rapidly. We gambol now on some sort of a sandy piste, surrounded by mountains with red rock slides on a side and very steep walls on the other. At what seems to be the end of the path, a singular mountain, like if it were cut in two in its middle, indicates the direction to follow. It is really just beauty.











Nous continuons la marche, la vallée est maintenant large avec une paroi rougeâtre, sublime. Je fais une pause afin de profiter des paysages à couper le souffle.

We continue our walk. The valley is now wide with a red wall, sublime. I make a break to enjoy those breathe-taking scenery.




Puis je finis par rejoindre le guide, l’écuyer et les chevaux, arrêtés dans un champ, avant Karyag, le village ou nous sommes pourtant sensés passer la nuit. Le plus jeune cheval, le brun, celui qui n’a pas été chargé depuis 2 ans suite à une blessure, s’est rebellé et a rué contre l’écuyer. Il s’est retrouvé au sol avec un coup de sabot sur la tête… Heureusement il n’y a pas eu plus de mal que cela. Les chevaux ont été déchargés et après quelques efforts, comme courir (plutôt se faire trainer, rênes en main) après le brun qui cavale pour éviter son bât, les voilà prêts à repartir pour atteindre le village qui se trouve non loin.

A son approche, je repère des villageois en train de travailler avec leurs bêtes. La femme peine à charger un sac bien lourd sur le dos d’une jument. Je lui donne un coup de main et vois alors le poulain avec une grosse blessure sur sa hanche. Elle est bouchée avec un caillou ?! Le guide me dit qu’il a probablement dû se faire mordre par un loup... Ils placent alors le caillou pour éviter une hémorragie. Les vétérinaires ne courent pas les rues au milieu de ce grand nulle part…Incroyable… Et le poulain galope toujours…

I reach the guide, the horseman and the horses, stopped in a field, before Karyag, the burg where we are supposed though to spend the night. The youngest horse, the brown one, hasn’t been loaded since 2 years after a wound. He rebelled and kicked out the horseman! The poor man was on the floor with a hoof on his head… Fortunately he wasn’t badly hurt. The horses were unloaded and after a few efforts, like running (or more likely being dragged, reins in hands) behind the brown one which caracoles to avoid its packsaddle, here are they ready to go again and reach the nearby village.


Close-by, I see some villagers working with their animals. The woman is laboriously loading a heavy bag on the mare’s back. I help her and then see the foal with a huge wound on its hip. It is blocked with a stone?! The guide tells me that it probably got bitten by a wolf. They then place a stone to avoid an hemorrhage  The veterinary are not legion in that big nowhere… Unbelievable… but the foal still runs… 




la plaie du poulain, sur son flanc à gauche... 





Le village est charmant avec ses maisons en vieilles pierres. Il y a également une école aux énergies recyclables sponsorisée par des hongrois. Je m’en vais pratiquer sur son toit en fin de journée. Pia ne se sent pas bien, un mal de tête récurrent, certainement dû à l’attitude, elle se repose et boit beaucoup d’eau, la seule chose à faire.
Nous soupons sous la bâche bleue qui fait office de tente à nos guides. J’ai des conversations profondes et très intéressantes avec Dorje, concernant le bouddhisme et les différences que cela engendrent entre nos peuples. Plusieurs fois, les Zanskaris en ont parlé dans les mêmes termes. Ils constatent à quel point ‘l’homme blanc est l’esclave de ses émotions. Un coup il pleure, un coup il rit, se met dans tous ses états pour des petits riens, ils ne comprennent pas. Je suis arrivée à la conclusion que les personnes vivant dans un environnement (si) hostile et dur, développent beaucoup mieux le sens de l’acceptation. Ils sont donc plus sereins face aux imprévus et la vie en général. Je suis touchée par les échanges qui nous animent, sentant une grande maturité chez ce jeune homme de 25 ans.

The village is charming with its old stone houses. There is also a school with recyclable energies, sponsored by Hungarian people. I go to practice on its roof at the end of the day. Pia doesn’t feel well, a reluctant headache probably due to the altitude, make her rests for the end of the day. She drinks as much as she can, the only thing to do.

We eat under the blue plastic sheet which is the tent of our guides. I have deep and very interesting conversations with Dorje, about Buddhism, its way of looking at things and the differences it creates between our people. Many times, the Zanskaris talk about it in those terms. They observe how the 'white man' is the slave of his emotions. Now laughing, now crying, puts himself in all his states for nothingness. They don’t understand. I reached the conclusion that the people living in a (so) hostile and harsh environment develop a much better sense of acceptation. They are therefor more serene towards the unexpected and life in general. I am touchéd by those sharing which animates us, feeling a great maturity in that young 25 years old man.














Jour 4, Karyag-Base Camp, 4141m–env. 4670m

Ici le matin vient par morceaux et par bonds. Entre les massives montagnes, un pan se dégage, une cime solitaire s’embrase, puis soudain une falaise miroite. La marche ce matin est à nouveau splendide, mon pas le plus régulier possible est comme une méditation. Un large chemin se déploie sur la large vallée. Des chevaux paissent dans les prés et la montagne comme coupée en deux continue d’être notre point de repère.

Here the morning comes by pieces and jumps. Between massive mountains, a face reaches, a solitary peak flares, and suddenly a wall shimmers.

The walk this morning is again splendid. A large path stretches out on the valley. Some horses are grazing in the fields and the mountain like cut in two continues to be our reference.














Alors qu’il n’y a pas âme qui vive, je vois une femme et son bébé, assise le long du chemin et me faisant de grands signes. Je la rejoins, elle me demande de l’aider à installer son petit sur son dos, à l’aide d’une couverture qu’elle noue à la taille. Elle aurait en effet pu attendre longtemps avant de pouvoir continuer... Nous faisons un bout de marche ensemble, le bout de chou est tout sourire, gazouille malgré les ballots de notre pas vigoureux.

While there is no soul around, I see a woman seated along the path, with her baby, waving at me. I meet her, she asks me to help her put the baby on her back, tied up with a blanket. She could have waited a long time before being able to continue…

We walk a bit together, the little one is just smiles, babbling even though the jolts of our vigorous walk.


Il nous faut camber plusieurs rivières s’étalant en longueur mais ou sont jonchées de nombreuses pierres qui nous permettent de passer sans problème.


La matinée avance et nous croisons des trekkeurs venant en sens inverse, dont un peintre, toiles à la main (étonnantes il faut bien le dire, avec ces paysages de montagnes et dans un coin, une femme nue ?!?), venu pour s’adonner à sa pratique. On voit décidemment de tout, même au cul du monde!!!

We have to cross a few rivers stretching along, with enough stones to go without difficulties. The morning goes ahead and we meet some trekkers coming the other way around. There is a painter, canvas in hands (stunning ones I have to say, with some mountainous landscapes with in a corner, a naked woman?!?).






La chose se corse lorsqu’il nous faut traverser une rivière qu’aucun pont ne relie. Les pierres sont trop éloignées les unes des autres pour espérer sauter dessus. Pourtant, j’ai l’impression que si je monte plus haut je pourrais trouver un passage. Le guide insiste pour que nous le suivions, il lance des pierres ci et là mais je n’en fais qu’à ma tête, persuadée d’arriver à mes fins, Pia quant à elle part dans une autre direction. Bref: du tout grand n’importe quoi !!! Et lorsque je reviens, penaude,  mon passage escompté n'était qu'une illusions d'optique, le guide propose de me porter sur son dos, comme il vient de le faire avec Pia, pour enjamber la rivière qui coule à flot. Une fois sur l’autre rive, je vois Pia dans tous ses états, énervée, je ne comprends pas bien pourquoi puis elle me dit que son pied s’est mouillé dans l’action… Je ne sais pas trop comment réagir à cela, on a tous les pieds un peu mouillés…

Nous sommes au pied de cette impressionnante montagne, sacrée pour les bouddhistes. Apparemment, une représentation de Buddha serait incrustée contre la roche et une lueur l’éclairerait la nuit…

It is getting harder when we have to cross a river with no bridge around. The stones are too far away from each other to hope to jump. Nevertheless I have the impression that if I could walk higher up, I could find a way. The guide insists that we follow him, he is throwing stones here and there but I do it my way, persuaded to reach my goal. Pia goes another direction. We mess it big time! And when I come back, sheepish, the guide offers to carry me on his back, as he just did with Pia to cross that river. Once on the other side, I see Pia in all her state, annoyed, I don’t really understand why before she tells me that her foot got wet during the action… I don’t really know how to react. I just say that it is ok to lose it sometimes but no need to get stuck into it.


We are now at the foot of that impressive mountain, sacred for the Buddhist. Apparently a representation of Buddha is encrusted against the rock and a light shines it up at night time…








La marche continue et nous nous enfonçons maintenant dans un chemin entre de gros blocs de pierres claires. S’élargissant de lacet en lacet, le sentier finit par déboucher sur un plateau ou paissent des yaks à l'épaisse fourrure. La végétation est dans un premier temps d’un vert beaucoup plus noir que de l’autre côté des blocs. L’herbe se fait courte et rêche, le buisson rabougri. Et bien que le soleil soit haut dans le ciel, bientôt caché par des nuages, je ramène davantage ma veste sur mon corps pour le protéger contre le courant d’une brise froide. 

The walk continues and we are now going deep in a path between some big blocks of white stones. Getting wider from one lace to another, the path ends up in a plateau where thick fur yaks are grazing. The vegetation is first of a much darker green. The grass is short and harsh, the bush stunted. And even though the sun is high in the sky, soon hidden by the clouds, I tied up more my jacket on my body to protect it against the cold breeze. 












J’ai pris beaucoup d’avance sur le reste de notre petite caravane et fais une pause dans la vallée ne sachant pas ou aller. Un pan de montagne se dessine avec un chemin clair et je pense qu’il faudra l’emprunter pour rejoindre le base camp, au pied du col que nous franchirons demain. Mais peut-être est-ce plus loin ? J’attends donc d’être rejointe par les guides et chevaux pour en avoir le cœur net et nous continuons ensemble notre marche avant d’arriver à un chai shop, perdu au milieu du grand nulle part. Pia, quand elle arrive, se sent toujours mal. Je n’en doute plus maintenant, ce doit être l’altitude.

I am far ahead the rest of our little caravan and make a break in the valley without knowing where to go next. A face of the mountain has a clear path and I think it could be the one we are going to take to reach the base camp at the foot of the pass. But maybe it is further away? I wait for the guides and horses to be sure and we continue together until a lonely chaishop, lost in the middle of that great nowhere. Pia when she arrives still feels bad. I have no doubt about it anymore, it has to be the altitude.


Le ciel devient nuageux et gris, il commence à faire froid, la neige n’est plus loin… Avant de la rejoindre néanmoins, il nous faut crapahuter le long d’un chemin qui serpente fort tant la pente est ardue. Je suis à bout de souffle, les heures de marche dans les jambes se font sentir mais je m’encourage car c’est le dernier bout avant d’arriver bientôt.

The sky becomes cloudy and grey, it starts to be cold, the snow isn’t far… Before reaching it nevertheless, we have to slog along a very snaky path, so steep. I am out of breathe, I can feel in my legs the hours of walk but I encourage myself as it is the last bit before we get there.











Nous arrivons au base camp en fin d’après-midi. Pia est à bout de force, souffre de maux de tête, n’a pas d’appétit et passe donc le reste de la journée couchée. Je m’assure qu’elle ait assez d’eau et insiste pour un Diamox, le médicament contre le mal de l’altitude. Je ne manquerais pas en avaler un moi-même avant de me coucher car je suis normalement sujette à ce maux. Je fais ma pratique, toujours exceptionnelle en ces lieux reculés ou il n’y a pas âme qui vive. Puis je rejoins la bâche bleue abritant les guides ou je continue les intéressantes discussions avec Dorje pendant que nous sirotons un thé. Avec le froid qui pénètre jusqu’au creux des os, les relents de cuisine sont comme les images les plus belles.

We arrive to the base camp by the end of the afternoon. Pia is vanished and suffers of headaches, no appetite and spent the rest of the day resting. I make sure that she has enough water and insists that she takes a Diamox, the medication against the altitude sickness. I will also swallow one myself before sleeping as I am usually sensitive to that burden. I make my practice, always exceptional in those remote places where there is no soul alive. Then I join the blue plastic sheet sheltering the guides and continue the interesting conversations with Dorje while sipping a tea. With the coldness penetrating the bone’s hollow, the smells of the kitchen are like the most beautiful pictures.


Jour 5, Base camp-Shingo La Pass-Zanskar Sumdo, 4670m-5095m-3954m


Nous nous réveillons finalement à 6h du matin, nos guides assurant que cela devrait suffire pour atteindre le col sans que la neige ait trop fondu… .Soit, il est vrai que plus tôt, le froid aurait été cinglant… Pia bien que toujours faiblichonne se sent d’attaque pour la journée, elle n’a pas vraiment le choix remarquez.

We finally wake up at 6am, our guides assuring that this should be more than enough to reach the pass without facing too much melted snow.  Earlier the coldness would have been biting. Pia is still weak but feels good enough to start the day.


Je n’ai pas d’appétit du tout et mon corps ressent les affres du Diamox que j’ai ingurgité . J’ai des fourmillements assez peu agréables aux bouts des doigts et autour de la bouche. Je n’y pense pas et me prépare à partir, d’un pas très lent.

I have no appetite and my entire body feels the torments of the Diamox. I have unpleasant pins and needles in my fingers and around the mouth. I don't think about it and get ready to go, on a very slow pace.





Des caravanes avec de nombreux chevaux nous dépassent, ils marchent incroyablement vite, je me range sur le bas-côté pour les laisser passer. Elles vont à Manali afin de ramener, pour la plupart, des enfants Zanskaris étudiant là-bas, les grandes vacances arrivent !!! Nous atteignons le pied de la fameuse montée que nous devons emprunter pour rejoindre le col. La neige recouvre le sol et j’entends le murmure d’une rivière. Il faut donc se veiller à ne pas marcher trop près d’elle au risque de voir la neige se briser…

Notre écuyer est déjà loin devant, parti avec les autres caravanes.  Je suis, d’un pas très lent sur la neige. Mes chaussures adhèrent bien, je ne glisse pas et mon bâton de marche est plus qu’aidant. Je suis surprise par moi-même car j’apprécie énormément cet exercice. J’aime ce vide autour de moi, trouver mon rythme, mon pas afin de garder la respiration la plus calme possible, nous sommes après tout à près de 5000m d’altitude ( !), de la méditation pure !!!


Some caravans with numerous horses over pass us, they walk incredibly fast, I go on the side to let them go. They go to Manali to pick up and bring back the Zanskaris children who are studying over there as the long holidays are coming soon!!! We reach the foot of the famous climb up we have to take to reach the pass. The snow covers the soil and I can hear the mumbling of the river. We have to watch out walk far away from it. 

Our horseman is far ahead with the other caravans, I follow of a very slow pace on the snow. My shoes are quite ok, I don’t slide and my wood stick is more than helpful. I am surprised myself because I very much appreciate the exercise. I like this emptiness around me, find my rhythm, keep my breathe the most quiet possible. We are after all around 5000m high! It is pure meditation.






Je n’ai qu’à suivre les traces laissées par les caravanes pour me guider. Des rocs noirs apparaissent et contrastent avec la neige. Toujours s’entend le flot des rivières sous-terraines que j’évite en marchant loin d’elles. Une crête arrondie est striée de stalactites en glace, comme une grande bouche de dents acérées. La montée continue…

I just have to follow the traces left by the previous caravan to be guided. Some black rocks appear and contrast with the snow. I can still hear the floods of the underground rivers. A round crest is striated with stalactites, like a big mouth of sharp teeth. The climbing up continues...





Puis enfin, ça y est, j’atteins le col !!! 5095 m, je suis toute contente !!!

Then finally, that is it, I reach the pass!!! 5095m, I am super happy!!!


Le bleu du ciel se devine sous les nuages. Fraîche est la brise qui arrive des pics enveloppés de neige. Sous le souffle des cimes ondulent, ruissellent, claquent, dansent, chantent les drapeaux de prières bouddhistes. Le ciel s’élève avec la timide apparition du soleil, l’horizon s’éloigne sous une brume qui s’élague, la neige commence à fondre.

The blue of the sky is guessed under the clouds. Fresh is the breeze coming from the snowy peaks. Under the breathe of the summits, the Buddhist prayer flags are waving, flowing, dancing, flapping and singing. The sky lifts up with a shy apparition of the sun. The horizon gets wider with the disappearing mist, the snow starts to melt.





D’autres caravanes passent sans même s’arrêter alors que nous marquons le coup par une grande pause ou je rattrape la dépense énergétique avec tout ce qui me passe sous la main, chocolats, amandes et mélange de céréales !!!

Some other caravans are passing by without even stopping while we make a long break where I eat all I can find in my bag, chocolates, almonds and mix of cereal!!!


Et voilà venu le temps de la descente. Eboulis de rocs sont notre lot, il faut plus que jamais regarder ou mettre les pieds. Les caravanes sont déjà loin devant, tout comme notre écuyer qui nous attend en contre-bas.

And here comes the time to go down. Rock slides are our lot, we have more than ever to look where you put our feet. The caravans are already far ahead, like our horseman who is waiting for us further down.




La glace craque, bruite, cliquète, fait glisser puis finit par disparaitre. Les sources, rus, ruisseaux, torrents bouillonnent, grondent dans cette immensité. Nous faisons halte à un chai shop, ou je retrouve les caravanes qui s’égrènent.  La poussière (et la saleté, il faut bien le dire, 6 jours sans se doucher…) cendrent les visages. La chaleur du thé fait du bien. 

The ice cracks, noises, clinks, makes me slide and ends up disappearing. The sources, streams, torrents are bubbling, roaring in that immensity. We make a chai break where I see the caravans again, going one after the other. The guys are doing the same walk we do in 2 days! The dust and the dirt (6 days without showering) ash the faces. The heat of the tea is doing good.





Puis il se met à pleuvoir peu de temps après que nous ayons repris la marche. 
Je caracole en tête, retrouve les fleurs qui éclatent à nouveau çi et là.
La descente va vite sous une météo fluctuante. Le chemin est agréable, j’aime vraiment marcher ainsi au milieu de la nature. Cette journée de marche est longue néanmoins. Je finis par rejoindre une route en construction, qui annonce la fin prochaine de ce trek.

Then it starts to rain a bit after we leave the chai shop. I caracole ahead, find the blossoming flowers back. The going down goes fast under a changing weather forecast. The path is pleasant, I really like to walk like this in the nature. This day is long. I end up meeting a road under construction which announces the end of that trek. 




Je suis rejointe une heure plus tard par les guides, Pia est encore loin derrière. Nous continuons la descente en prenant des raccourcis jusqu’à Zanskar Sumdo, ou se trouve un chai shop dans lequel je me rue. Je suis affamée !!! Des jeeps partent d’ici pour rejoindre Darcha et la grande route reliant Manali à Leh. Le lieu est un peu glauque. Il y a de nombreux travailleurs biharis qui habitent là, sous des vagues baches. Ils sont loin des leurs et passent leurs soirées à se bourrer la gueule…
Il y a aussi un groupe d’Ecossais revenus d’une expédition en haute montagne (6000m et plus).

Pia finit par arriver et elle a tant d’ampoules au pieds qu’elle ne se voit pas marcher un jour de plus. Elle part un peu précipitamment avec la dernière jeep de la journée afin d'atteindre Darcha. Je la reverrais à Vashisht. Personnellement, je me verrais bien marcher encore un peu même s’il est vrai que l’idée d’être à présent sur une piste, après les somptueux paysages traversés, semblent guère réjouissante. Pendant ce temps, mes guides ont retrouvés à grands cris de joies, des amis du village… Je les sens bien motivés à reprendre la route du retour le lendemain... 
L’idée est donc maintenant que je trouve un moyen de transport demain matin tôt pour rejoindre Manali...

Je passe la soirée avec les Ecossais qui sont ma foi fort sympathique. Ils formaient une expédition de 10 personnes, n’en restent que 3 d'entre eux maintenant, les autres étant déjà rentrés. Ils sont entourés d’un chef d’expédition venant de Delhi anisi que de 3 cuisiniers, serviables au possibl et souriants à chaque instan, adorables.
Le grand luxe, nous bavardons devant leur grande tente, attablés avec table et chaises, loupiottes et thé chaud…

Je me couche tôt, nauséeuse, sans appétit et me réveille tout aussi tôt lorsque j’entends l’expédition des Ecossais plier bagage. Le trafic n’est pas légion dans les parages, à part deux  camions de faiseurs de routes, encore endormis, j'ai peu d'espoir...
Je packe en un rien de temps et Dorje a déjà organisé mon retour sur Manali avec le chauffeur des 2 énormes vans venant chercher les Ecossais et leur staff. Moyen de transport grand luxe donc pour retrouver le pré-Himalaya, après des au revoirs émus avec Dorje et l’écuyer.

I am joined an hour later by the guides, Pia is still far behind. We continue the way down until Zanskar Sumdo where is found the chai shop I rush in. I am starving! Some jeeps are leaving from here to reach Darcha and the big road of the Manali-Leh. The place is seedy. There are many Biharis workers who are camping there, far away from their homes, spending their nights drinking… There is also a group of Scottish who are back from a high altitude expedition.


Pia arrives and has so many blisters that she can’t imagine walk again. She leaves a bit abruptly as the last jeep is on its way for Darcha. I will see her again in Vashisht. Personally I could see myself walk a bit more even though that now there is a piste after those beautiful landscape seems less appealing. My guides are celebrating with some friends from their village… I can feel them not so enthusiastic to continue the following day. The idea is now to find me a way tomorrow early morning to reach Manali.  

I spend the evening with the Scottish, without any appetite and wake up very early when I hear their expedition packing the following morning. I also pack my stuff in no time and Dorje tells me that he organized already my way to Manali with the driver of the 2 enormous vans which picks up the Scottish and their staff. Full luxury for this ride to end up in the pre-Himalayas, after some overwhelming goodbyes with Dorje and the horseman.


Très vite, les montagnes se parent de végétation et instantanément mon nez se bouche, l’air est plein comme qui dirait…. Nous croisons des troupeaux d'ovins éparpillés et sautillant sur la route alors que les reliefs de plus en plus colorés défilent. Nous gravissons la montagne menant au Rothang pass d'ou se jettent des parapentes. Camions, jeeps, Tata nanos colorées, motards équipés et même cyclistes chevronnés à valoches balottantes, tous recouverts de poussière des éternelles rénovations du bitume, tous, se suivent en accordéon sur cette route serpentante et cabossée.

Very fast, the mountains are getting greener and instantly my nose get blocked, the air is like full... We see cattle of ovine scattered and jumpy on the road. The reliefs are getting more and more colored. We drive up the road to the Rothang pass from where para-gliders are jumping. Trucks, jeeps, colorful Tata Nanos, fully equipped bikers and even cyclists with shunted bags, all covered with dust from the eternal renovations of the road, all, are following each other like an accordion on that snaky and bumpy road.




Une fois passé le Rothang pass, nous redescendons sur une route allant en s'améliorant alors que la diversité de la végétation augmente. 

Once the Rothang pass behind us, we drive down the road while the vegetation is getting richer and more diverse.






A 14h, j’arrive au pied de Vashisht, remercie chaleureusement les Ecossais pour m’avoir menée jusque là et à la première voiture qui s’arrête, je reconnais Yogu, un guide de montagne de Vashisht! Ma bonne étoile m'accompagne encore... 
Je reprends ma chambre dans la même guest house qu’à l’aller, croise Jul, un ami de Gokarna à peine arrivée et traîne pour le reste de la journée.

Mon séjour dans ce village ne dure que quelques jours ou je profite des bains chauds au temple qui sont délicieux après une petite semaine sans se laver !!! La haute saison semble toucher à sa fin, heureusement, les bains sont ainsi plus calmes !!!

Je visite Thomas, un ami allemand qui retape une vieille maison dans les hauteurs. Il s’est fait un joli petit coin, entourés de pommiers. Le temps se couvre, la brume s’élève dans la vallée et semble jouer à cache-cache avec les montagnes, leur donnant un air mystérieux d’estampe chinoise.

It takes us 8 hours to reach Manali, the traffic is fortunately not too crowded on the way to the Rothang. At 2pm I am at the foot of Vashisht and thank warmly the Scottish for the ride. As soon as I look for another ride, the first car stops and I recognize Yogu, a mountain guide from Vashisht. My good star is still with me!!! I take the same room in the guest house I was on the way up, meet Jul, a friend from Gokarna and hang out for the rest of the day.


I only stay a few days in that village, enjoying the hot baths in the temple, delicious after that week without washing!!! The high season seems to reach its end, luckily!!!

I visit Thomas, my German friend who is rebuilding an old house in the heights. He created a nice spot, surrounded by apple trees. The sky is getting covered, the mist rises up in the valley and seems to play hide-and-seek with the mountains, giving them a mysterious air like an Chinese print.




Je me rends à Old Manali pour visiter Nathalie et Sunil que je profite de saluer au passage. Je redescends à pied au travers d’une forêt de déodars et de cèdres ou s’ébattent gaiment des singes et ce magnifique oiseau, typique des Himalayas.


I go to Old Manali and visit Nathalie and Sunil I salute here! I walk down through a Deodar and Cedar forest where some monkeys are frisking gaily next to that beautiful bird (typical of the Himalayas) which sings on a branch.










Je descends sur Delhi en bus de nuit. Il fait une chaleur à crever. Nous frisons les 50°, je ne fais donc pas grand-chose en journée et m’active les fins d’après-midi pour mes achats de ventes à venir… La pluie quand elle tombe par trombes est salvatrice, il faut bien le dire…

I go down to Delhi on a night bus. It is hot like hell, close to the 50°, I therefor don't do much during day time and get busy by the end of the afternoons for the shopping of my coming selling... The rain when it comes heavily is life-saving.

Cela mérite bien une petite pause,
le boy de mes exporters,
autrement dit, ceux qui packent et envoient mes colis...


Les rues animées de Paharganj ou je prends une fois de plus mes quartiers ou la foule fait son chemin, entre les stands de nourritures, et ceux qui livrent la glace en bloc, les cinémas aux affiches de couleurs saturées  et le gamin qui nettoie à même le sol la vaisselle du dhaba, avec des bâtiments à l'architecture étonnante comme décor...
Un joyeux caphernaum...

I am back in the animated streets of Paharganj where I take once more my quarters. The crowd makes its way between the stalls of food and the ones who deliver the ice in huge blocks, the cinemas with their colorful, over-saturated posters and the child who cleans up on the floor the dhaba's vessel, with buildings of stunning architecture as background...
A joyful chaos.










 les délicieuses brochettes de paneer (fromage blanc)





J'ai à peine le temps de réaliser que je quitte l'Inde... Comme bien souvent...
(Je vous réserve la surprise de mes pérégrinations prochaines pour le chapitre du blog à venir...)

Voilà encore une année de voyage passée sur les routes….
J'en profite pour vous remercier vivement de vos commentaires et messages encourageants, fidèles au poste que vous êtes !!!

I have hardly the time to realize that I am actually leaving India... Like quite often...
(I leave you the surprise of my following peregrinations for the next chapter...)

It is a new year of travel passed on the roads...
I take the chance to thank you all warmly for your encouraging messages and comments!!!

28 juin 2013

Festival au monastère de Stongdey

To go with the flow....



Le jour ou nous quittons Zangla avec le taxi-jeep du matin (non pas qu’il y ait un autre moyen comme nous l’avons découvert le jour précédent), assises à l’arrière, têtes au vent, nous reprenons nos quartiers à Padum dans  la même guest house ou nous avons laissé un sac.

The day we leave Zangla in the morning taxi-jeep (not that they are any other ways as we observed the previous day...), seated at the back, heads in the wind, we go back to the same guest house in Padum where we left a bag.






Le départ pour le trek approche et nous sommes un peu inquiètes. La mousson a déjà commencé et fait des ravages dans le Pré-Himalaya. Nous entendons et voyons des images qui sont loin d’être réjouissantes. D’importants éboulements ont dévasté l’état de l’Uttarkand, c’est terrifiant, il y a eu beaucoup de morts. A quoi nous attendre lorsque nous attendrons des altitudes similaires ??? A Padum néanmoins, l’on nous dit que tout est ok. Le guide avec qui nous avons arrangé le trek ne viendra pas avec nous et propose son cousin à la place. Cela ne nous plait guère mais bon, nous n’avons pas le choix… Et je suis plus que jamais décidée à faire cette marche de 6 jours. Pia suit l’idée malgré des chaussures assez peu adéquates et un manque de confiance quant à sa forme physique.

Avant cela, nous allons à Stongdey, un village non loin ou a lieu aujourd’hui un festival dans son monastère. Cela promet de rassembler bon nombre d’habitants des alentours et d’être intéressant.

Stongdey se trouve à quelques kms de Padum et au sommet d’une colline que nous gravissons en taxi. Les vues y sont d’ailleurs splendides, on voit aisément le travail effectué dans les champs qui font penser à du patchwork. Ce monastère date de 1052, regroupe sept temples et une soixantaine de moines y vivent encore (de l’ordre Gelukpa).

The departure for the trek approaches and we are a bit worried. The monsoon has already started and did a carnage in the Pre-Himalayas. We hear and see pictures which are frightening. Important landslides devastated the Uttarkhand state. There were a lot of dead. What should we expect when we will reach similar altitudes??? Nevertheless, in Padum, we are told that everything is ok. The guide we are supposed to go with won't come with us but send his cousin instead. It doesn't make us so happy but we don't really have the choice... And I am very decided to do that 6 days walk. Pia is following the idea even though her quite inadequate shoes and a lack of confidence towards her fitness.

Before that, we go to Stongdey, a village not far where there is today a festival in the monastery. There will be for sure a big gathering of the nearby villagers and should be interesting.

Stongdey is a few kms away from Padum, on top of a hill we climb up on a share-taxi. The views are splendid, we see easily the work done in the fields which make me think of a patchwork. This monastery was founded in 1052, with seven temples in all and about sixty monks living there (from the Gelukpa order).



A peine arrivée, je repère une tête familière qui m’accueille avec un grand sourire. Je peine à le reconnaitre car il a maintenant une barbe, mais voici Jean, rencontré il y a 6 ans à Bornéo !!! Quel plaisir de le revoir là (grâce à un échange des mails, je le savais dans la région mais avec les éboulements, j’avais un peu craint pour lui). Le voilà en pleine forme, arrivant depuis Manali par le trek que nous nous apprêtons à commencer, dans l’autre sens. Debriefings… depuis le temps !!! Salut à toi l’ami, bonne route ou que tu ailles et au plaisir de te revoir, avant 6 ans j'espère!!!

As soon as we arrive, I notice a familiar head which welcomes me with a big smile. I hardly recognize him at first as he has now a beard, but here is Jean, met 6 years ago in Borneo!!! It is a great pleasure to see him again (I knew he was around as we wrote mails but with the landslides, I was a bit worried for him...). There is is, full-power, arriving from Manali via the trek we are about to do, the other way round. Debriefings as it has been a while... Hello friend, have a nice journey wherever you go and see you again, before 6 years I hope!!!


Le monastère se remplit, la cour entourant le bâtiment accueille les visiteurs qui en profitent pour faire un brin de causette et les gamins chahuter dans les alentours. Il y a un yak attaché à un  poteau qui ne semble, d’ailleurs, pas ravi de la situation. Il tourne autour, envoie ses cornes contre, sa masse est imposante, tout comme sa fourrure, bien fournie. Je me demande bien ce qu’il fait là….

Nous rejoignons enfin l’intérieur du monastère qui est déjà bien rempli. La foule est assise à même le sol ainsi que des moines, dans un coin leur étant réservé. Je monte à l’étage supérieur qui donne une vue d’ensemble. Il faut néanmoins jouer des coudes pour conserver sa place, chacun désirant être au plus près du bord pour pouvoir voir le spectacle qui tarde à commencer… 

The monastery is getting full, the courtyard surrounding the building welcomes the visitors who are chatting, the children running around. There is a yak tied to a pole which seems, by the way, not delighted by the situation. He is moving around it, beat the pole with its horns, its mass is imposing. I wonder what it is doing here...

We finally go inside the monastery which is already quite full. The crowd is seated on the floor, like the monks in a corner for them. I climb up to the roof-top which provides a great view. I have to nevertheless keep my place steady has everyone wants to be close to the edge to see the event which is about to start...











Puis des moines revêtant des masques en papier mâché occupent l’assistance en faisant de l’humour et demandant à la foule de faire place... Enfin de longs instruments, qui pourraient presque ressembler à des cors des Alpes, joués par deux adolescents semblent annoncer le début de la manifestation. Le yak est détaché et maîtrisé avant d’être amené dans l’enceinte du monastère. Des musiciens enchaînent avec, n’ayons pas peur des mots, des accords parfois dissonants, …

Then monks wearing papier-maché masks are keeping the crowd busy doing jokes and ask it to make room... Finally some long instruments (which could almost look like Alpes horns) played by two teenagers seem to announce the beginning of the event. The yak is untied and controlled before being brought in the monastery's courtyard. Some musicians are playing with possibly dissonant riffs...






Une procession de moines sous leur masques (ou pas) amènent le yak, un mouton et un chien dans la cour. Une fois ceux-ci attachés, le moine principal (reconnaissable à son chapeau de style iroquois), leur lance de la poudre blanche dessus après ce qui semble être une prière, puis trace une ligne rouge sur leur dos. Nous ne sommes pas sûrs de bien comprendre la signification du rituel. J’apprends seulement que c’est une sorte de bénédiction pour ces bêtes faisant partie de la vie quotidienne de la région.

A monks's procession under their masks (or not) brings the yak, a sheep and a dog in the courtyard. Once those tied up, the main monk (you can recognize with his imposing hat), throws on them some white powder after what seems to be a prayer, then draws a red line on their back. We are not quite sure what is the meaning of this ritual. I only learn that it is some sort of a benediction for thesse animals which are part of the daily life in the region.




S’en suit le gros du spectacle, avec le défilé des moines paradant sous de beaux masques et costumes très colorés (j’admire leurs bottes). C’est festif, la foule rigole à tout va alors que les musiciens continuent de nous abreuver avec leurs rythmes effrénés. Le tout est d’une synchronicité toute relative…

Then comes the show with the parade of monks dancing under beautiful and colorful masks and costumes (I admire their boots). It is festive, the crowd is laughing while the musicians are still shower us with their frantic rhythms. The all thing is of a very relative synchronicity...



Les moines paradent le plus souvent par deux, sortant du temple principal en descendant les escaliers. Manque de pot, je suis arrivée trop tard pour bien me placer et me trouve droit derrière un grand poteau chargé de drapeaux de prières…

The monks parade most of the time by two, coming out of the main temple and descending the stairs. Lack of chance I came to late to get a good place and am right behind a big pole full of prayer flags...













Un personnage attire mon attention, il porte son masque sur le dessus de la tête et son visage est recouvert d’un voile blanc. Il reste assis tout le long de la représentation, à côté d’une statue avec une tête de mort. Je me demande s’il représente, lui aussi la mort ?

A character draws my attention, he is wearing a mask on top of his head and his face is covered with a white veil. He is staying seated during the entire event, next to a death's head. I wonder if he also represents death?



A la fin de la représentation, un jeune moine qui se chargeait au début de la représentation d’amuser la foule fait à présent le tour pour récolter de l’argent, sous l’œil amusé de Jean…

At the end of the event, a young monk who was busy keeping the crowd entertained at the beginning is now gathering money...


Demain, nous partons pour le trek, derniers préparatifs, à savoir acheter des vitamines et autres bonbons, appeler la Mama que je n’ai pas entendu depuis longtemps, suis ravie de lui parler, on ne sait jamais... (Puisque internet et les téléphones internationaux ne marchent pas, je passe par le mobile d’un bien sympathique monsieur qui me prête son portable et dont je rembourse l’appel, merci, ça m’a fait un bien de pouvoir parler à ma Maman !!!).

Je vous dis donc à tout bientôt pour le prochain chapitre que je promets truffé de photos ma foi pas mal du tout sur ce trek long de 6 jours…

Tomorrow we leave for the trek, last preparations (like buying vitamins and sweets, call my Mum I didn't hear since a long time, am super happy to talk with her (as internet and international calls are not working, I call through the mobile phone of a sympathetic guy who lends me his and that I pay, thank you it felt so nice!!!)
I see you soon for the next chapter I promise stuffed with a lot of pictures for that 6 days walk...


Leonidio, les monastères alentours puis le village de Kosmas et enfin Astros

  To go with the flow... Je tombe instantanément sous le charme de Leonidio , situé en Arcadie , alors que je longe le lit asséché de la riv...

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