25 juin 2010

Shigatse

Shigatse semble avoir ete construite recemment. Son architecture est carree, rigide, au gout repetitif douteux. Apres les villages apercus en chemin et au milieu de cette nature si sauvage, cette urbanisation detonne avec ses grandes enseignes en caracteres chinois souvent rouges recouvrant les facades. Heureusement, il y a une vieille ville ou habitent encore les tibetains s’harmonisant mieux avec les seches montagnes environnantes.













Notre vendeuse de cochonneries a cote de l'hotel




Nous visitons le grand Monastere de Tashilompu qui s’etire, imposant, sur le flanc de la montagne. Face a lui, une place ou les bouddhistes tibetains pratiquent deja la Kora, cette priere chargee d’humilite ou le croyant se couche au sol dans une prosternation utlime. Cette devotion fervente est impressionnante a voir. Certains parcourent des pelerinages entier en faisant ces prosternations… C’en est presque insense et me laisse songeuse.

Autour de stupas dans le monastere:















Les pelerins sont charmants et bien souvent souriants, semblant amuses par notre presence sur leur lieu de priere. Ils nous saluent sans retenue d’un gai “Tashi Delek!”. Ils pratiquent leurs rites autour des stupas, tournant des moulins a prieres, les leurs ou ceux plus gros longeant les facades. Au milieu d'eux, certains continuent a se prosterner au sol. D'autres deposent une petite tour faite de cailloux au pied des stupas. Puis ca se repose a l’ombre d’un arbre pour un picinic ou alors continue son chemin en marmonnant une eternelle priere, le front concentre et le collier de perles pendant a la main. J'aime particulierment les vieux, leurs peaux ridees, tanee par le vent, la secheresse, le soleil. Et surtout leur regard ou se lisent tant d'emotions differentes.
Les pelerins portent d’incroyables bijoux souvent sertis de lapis lazuli. Leurs tresses pendent bas dans le dos, allongees et reliees par des fils de laine. Les femmes se vetent d'une chuba, une robe s’accrochant dans le dos, avec un charmant tablier ligne par-dessus. Parfois elles ont aussi une lourde ceinture d’argent sculpte et ornee de pierres incrustees. C’est magnifique. La mode semble aussi etre aux chapeaux ronds legerement desuets.
Et dans le dedale des ruelles composant ce monastere, sans un bruit, un moine vetu d’une robe bordeau passe dans la foule.
Plus tard on entend un mantra chante par des voix graves semblant venir de loin, de tres loin. L'air sent l'encens de bois, une odeur dense. Un tintement de cloche resonne, annoncant que le grand moulin a priere a ete tourne. Dans l'alcove ou il se trouve, il est entoure de tangkhas, ces peintures detaillees illustrant Buddha ou alors narrant ses epopees.









Juste parce qu’il est vraiment beau lui…



















Nous deambulons au-milieu de ce dedale abritant bibliotheque, logis des moines et temples. Parcourant differentes ambiances dans une grande serenite, la visite est fort agreable malgre les cameras du gouvernement aux endroits strategiques : l’entree, la salle ou recoivent les moines, le temple principal… Tout est sous controle chinois, le prix de l'entree du monastere aussi bien sur...
Cela n'empechera pas a certains d'entre nous neanmoins de ressentir une forte emotion lors de la visite du temple principal. Pour entrer en son sein, il faut passer au travers d'une epaisse tenture bordeau, ou regne alors ce silence, si dense, qui recentre instantanement.
Il fait sombre, l'odeur epaisse du beurre de yak composant les bougies se mele a celle de l'encens et emplissent l'air. La lueur des tremblottantes flammes est douce et derriere elles, comme sortant de cette obscurite on ne voit que la haute statue de Buddha. Il est tres beau et semble contenir toute la paix du monde. C'est un moment intense ou comme contre le mur des lamentations, il semble possible de laisser la sa peine. Il sait le recevoir avec bonte.
Et les pelerins venant d'entrer pour prier semblent le savoir. La purete que je lis dans leur regard face a Buddha est desarmante.


























Apres notre visite de Tashilompu monastery, nous dinons dans un resto a l’ambiance bariolee et aux melanges decos interessants, entre culture chinoise et tibetaine. Moins drole ensuite, une crampe soudaine me fait courir aux wc. Celles du resto sont bouchees, je pars donc pour les toilettes publiques. Ici, elles sont… differentes.
Une rigolle en longueur pour se soulager ou il y a parfois des murs separant l’espace de chacun mais pas toujours. Il n'y a pas de porte non plus. La par exemple, on pourrait etre 6 accroupi(e)s a se regarder dans le blanc des yeux. Voila mon lot mais je n'ai pas le luxe de faire la peignette et ne me pose de pas de question...
Puis j'entends un rugissement venu de je ne sais ou et un jet d’eau balayera le tout. Ok.
Par la suite, j’en verrais d’autres qui sont simplement un trou sur une fosse, rarement nettoyee.
Vaut mieux ne pas avoir de blocages a ce niveau la en Chine...







oui... une urgence










Ballades dans les rues ou ca rigole volontiers avec nous. Il faut dire que l’entrain de Pascal est contagieux et il n’en manque pas une pour amuser la galerie et profite alors pour faire ses belles photos.
Il n'y a pas que des chinois et des tibetains ici. Je suis surprise de voir aussi une importante communaute musulmane. A-t-elle toujours ete la ou fait-elle partie du grand projet du gouvernement cherchant a developper l'ouest du pays en, notamment, relocalisant les gens?
On parle le plus souvent de l'exil des tibetains car ils ont la chance d'avoir un leader connu et aime de tous. Mais il y a bien d'autres communautes faisant partie de cet immense pays qu'est la Chine qui souffrent de ne pas pouvoir vivre librement.



























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