To go with the flow…
Par un tôt matin, je quitte Gilgit en compagnie
des trois slovènes et de Boogy, rencontrés
à la guest house.
By an early morning, I leave Gilgit with the three Slovenian girls and
Boogy, met at the guest house.
On ne passe pas inaperçues...
Nous attendons le départ du bus, arrivés bien
assez en avance, tels de bons européens organisés. Les locaux eux ne débarqueront qu’à la dernière minute…
We wait the departure of the bus, arrived well in advance, like good
organised Europeans. The
locals get there just at the last minute…
Et donc, alors que nous attendons le départ du
convoi, mon regard est attiré par des hommes qui semblent fort s’affairer. Je
les rejoins et les vois en train de dépecer des cadavres de vaches… L’odeur est
insupportable et pour une fois je vois un avantage à avoir un voile sur la
tête, il me permet de couvrir mon nez et ma bouche aussi. Les mouches sont
innombrables. Ames sensibles s’abstenir
c’est sûr. Demain ce sera la fin du Ramadan, donc bombance pour les jours à
venir et ça se prépare comme je peux le constater. Le Pakistan est clairement
un pays carnivore, qui n’a pas la meilleure nourriture qui soit à mon avis, car souvent
trop grasse.
While we are waiting for the departure, my look is attracted by some
very busy men. I join them and see them tearing some
cows apart… The smell is unbearable and for once I see one advantage of having a veil
on, to cover my nose and mouth! The flies are innumerable. To be avoided by
sensitive souls. Tomorrow is the end of Ramadan, so feast for the following days and it is getting ready as i can see. And Pakistan
is clearly a carnivorous country, which doesn’t
have the best food ever I have to say, far to oily.
Une fois installée dans le bus, je n’ai
qu’une idée en tête, monter sur le toit pour profiter pleinement des paysages
qui promettent d’être sublimes. J’astique un peu le récepteur de ticket qui ne
se fait pas prier. Il me demande juste d’attendre quelques kms. Au premier
check post, car nous n’y coupons pas et devrons à moults reprises s’annoncer et
laisser nos informations respectives, toujours pour des raisons de sécurité, je
grimpe sur le toit et y passe toute la journée. Je ne regrette pas et suis à la
fois survoltée et prise de grande émotion par tant de beauté qu’il m’est donné
de voir. Les calmes immensités de ce désert paisible et rude sont propices à
une évasion de l’esprit vers des horizons lointains.
Once installed in the bus, I have only one idea in my head, going on the
roof top to enjoy fully the landscapes which promise to be sublime. I work a little bit on the ticket collector who doesn’t
need to be begged. He only asks me to wait a few kms. At the first check post,
yes, we still have to write down quite a few times our information for security
reasons, I climb up on the roof and spend my entire day there! I don’t regret
and am totally over-volted and taken by
big emotions in front of so much beauty I can see around. The calm immensity of that quiet and harsh desert are favorable to the spirit’s evasion towards far away
horizons.
Nous entrons dans la chaine du Pamir. La rivière change de nom au cours du trajet et devient de plus en plus claire, affichant un sublime turquoise qui vient égayer ces décors lunaires de roches désertiques.
We enter the Pamir’s chain. The river changes name along the way and becomes clearer and clearer, appearing in a sublime turquoise color which brighten up those lunar landscapes of desert rocks.
Le bonheur est contenu dans le mot oasis.
Alors que tout n’est que chaleur, lumière éblouissante, roc et versants
désolés, l’oasis offre une fraicheur bienvenue, alimentée par les canaux ou
coule l’eau froide des glaciers. Des murets de pierre entourent les maisons aux
toits plats abritant les familles. Avec une certaine courtoisie, on veut savoir
d’où vient l’étranger, sa religion, ou vit sa famille et ce qu’il pense du
Pakistan.
Happiness is contained in the word oasis. While everything else is
heat, dazzling light, desolated rocks and walls, the oasis offers a welcome
freshness, nourished with the canals where flows the glacier’s cold water. Some
stony low walls surround the flat roof's houses
sheltering the families. With a certain courtesy, we want to know where the
foreigner is coming from, its religion, where lives his family and what he
thinks about Pakistan.
Les camions surchargés traversent
poussivement les villages ou blé, riz et fruits sont revendus. L’été touche à
sa fin et il est temps de se préparer pour l’hiver. L’herbe est amassée, les
fruits et certains légumes sèchent sur les toitures. Les faciès témoignent d’un grand brassage ethnique. On
croise des visages quasi européens aux yeux très clairs et d’autres aux traits
fins et lisses typiquement asiatiques.
The overloaded trucks go wheezzy through
the villages where wheat, rice and fruits are sold. The summer is reaching its
end and it is time to get ready for the winter. The weed is harvested, the fruits and some vegetables are drying on the roof tops. The faces show a great Ethnical intermingling.
You see almost European faces with clear eyes and some others with fines and
smooth, typically Asian traits,.
Le sable, la pierre, la route et le plateau.
Chaleur, poussière. Un temps passé. Puis le soleil décline. Une descente
s’amorce. En bas brille un mince cours d’eau. Quels que soient la beauté des
lieux et le charme des rencontres que ce voyage prodigue sans cesse, la
chaleur, la poussière, les cahots commencent à engourdir la vivacité de mes
sensations. Et je ne serais pas déçue d’arriver à Mastudj ou nous devons passer
la nuit. Ceci est sans compter sur les imprévus du voyage. Demain c’est Eid, la
fin du Ramadan et lorsque nous arrivons enfin au village, on nous conseille
fortement de partir ce soir-même pour ne pas rester bloqués ici quelques jours.
L’idée ne m’enchante absolument pas, j’ai bien profité de ma journée sur le
toit, le soleil tapant sur ma tête, je ne suis pas contre une nuit de repos et
un repas salvateur. Mais le festival de danse dans les vallées Kalash se
termine bientôt et si je veux y assister, il me faut y aller. Les autres sont
très motivés, je suis le pas. Et il ne reste plus qu’à se laisser secouer
affreusement dans l’obscurité sur un chemin plein de bosses et de nids de
poules qui glisse entre des murs fantômes. Quelques pauvres lumières luisent
sur les murs des montagnes nous entourant. Je suis une épave à notre arrivée
après ces cinq heures de route supplémentaires (seize au total quand même….).
The sand, the rocks, the road and the plateau. Heat, dust. Time passes.
Then the sun goes down. A descent begins. Downhill,
a thin stream shines. Whatever the beauty of the places and the charm of the
meetings this journey brings up endlessly, the heat, the dust, the jolt start to numbed the
vivacity of my sensations. And I won’t be disappointed to reach Mastudj where
we have to spend the night. This is without counting on the journey’s hitch.
Tomorrow it is Eid, the end of Ramadan and when we finally reach the village,
we are advised to leave the same evening to not get stuck here for a few days.
The idea does not delight me, I have enjoyed fully my day on the roof, the sun
hitting on my head, I am now for a good night sleep and a saving meal. But
the dance festival in the Kalash valleys ends up soon and if I want to intend
it, I have to go. The others are very motivated, I follow the pace. And we only
have to let ourselves awfully shaking in the
darkness of that path full of bounces and potholes, sliding between ghost
walls. A few poor lights shine on the mountain’s wall surrounding us. I am a
wreck when we finally get to Chitral after those five more hours of ride
(sixteen in total)…
Fouille du bus par la police locale, il y aurait du trafic de charas...
Ca n'a pas l'air de plaire à Anja, l'une des slovaques...
Sur le toit du bus!!!
Le terrain de popo à l'altitude la plus élevée...
Autour de Chitral le massif de l’Hindu Kush
dévoile ici ses plus hauts sommets, le Tirich Mir, le Noshaq, l’Istoro Nal, le
Saraghrar, des pics de plus de 7000m qui forment une ligne frontière nette avec
le l’Afghanistan. La vallée de Chitral qui s’étire sur 250km abrite 250000
habitants, d’origines variées. Apparemment Chitral possède la plus grande
diversité linguistique au monde ! La langue originelle est le khova mais
on parle également phalura, gujari (Inde), dameli et gawar-bati (Afghanistan),
nuristani, kalasha (Caucase), yidgha, wakhi (Perse) et kirghiz….
Around Chitral, the Hindu Kush massif reveals here its highest tops, the Tirich Mir, Noshaq, Istoro Nal,
Saraghrar, peaks above 7000m which form a clear frontier line with Afghanistan.
The Chitral’s valley stretches on 250km, sheltering 250000 inhabitants or
various origins. Apparently, Chitral possesses the biggest linguistic diversity
on earth! The original language is the Khova but Phalura, Gujari (India), Dameli and Gawar-bati (Afghanistan), Nuristani, Kalasha (Caucase), Yidgha, Wakhi (Perse) and Kirghiz are spoken…
Nous ne passons que peu de temps à Chitral,
pressés de rejoindre les vallées Kalash pour le festival de danse, annonçant la
fin de l’été.
Ces vallées se trouvent très près de la
frontière afghane, du coup, nous devons faire un permis pour s’y rendre mais
surtout se voir affubler d’une escorte policière ! Cela ne me réjouis
guère mais il n’y a pas le choix. Cela énerve fort Boogy qui ne manque pas de
le faire savoir à ces pauvres bougres de vingt ans qui ne font que leur boulot.
Pour ma part, la situation s’arrangera miraculeusement bien. A suivre au
prochain chapître...
We only spend a little time in Chitral, rushing for the Kalash valleys and its dance festival, announcing the end of the summer. Those valleys are very close to the Afghan border, therefore we have to make a permit to visit them but essentially, being get up in a police escort! This doesn’t delight me but I don’t have the choice. It really annoys Boogy who doesn’t miss to let it know to the poor twenty years old blokes who are just doing their job. In my case, the situation will get miraculously better. To be followed on the next chapter!
Au bureau des permis