To go with the flow...
Master piece of pure beauty, enjoy...
Au réveil les odeurs du sud me parviennent et sa moiteur aussi. Lourd, chaud, enveloppant, suintant, l’air est palpable. La terre transpire, les fleurs se mélangent, les champs dorés sont moissonnés et lorsqu’ils s’effacent, la jungle reprend ses droits et s’impose. Lianes, singes, arbres emmêlés et terre très rouge composent maintenant le paysage.
When I wake up, the smells from the South and its damp reach me. Heavy, hot, enveloping, seeping, the air is palpable. The earth is sweating, the flowers are mixed,
the golden fields are labored and when they disappear, the jungle takes its
right back and impose itself. Lianas, monkeys,
tangled trees and very red earth compose now the landscape.
Cela fait 30h que je
suis dans ce convoi lorsque j’arrive enfin à Goa ou je retrouve mes amis Joana
et Tamer, ainsi que leur petit Te qui a bien grandi ! Rappelez-vous,
j’avais assisté à son accouchement au mois d’avril passé !!! (Visite d'Ingrid, naissance de Té et fin d'une sais...)
Il y a beaucoup à se
raconter et grand plaisir à se voir, je reste quelques jours chez eux, à Arpora
et profite ici de les biser bien fort et les remercier pour leur hospitalité!!!
It has been 30hours that I am in that train when I finally get to Goa where
I meet my friends Joana and Tamer, as well as their little Te who grew up quite
a bit! Remember, I was there when he born last April !!! ((Visite d'Ingrid, naissance de Té et fin d'une sais...)).
There is a lot to say and great pleasure to see each other again. I stay
a few days at their place in Arpora and thank them here for their hospitality,
hugs and luv to you three!!!
Puisque je suis dans
les parages, je me rends à Arambol afin d’y réserver une maison pour la saison (je
vous la présenterais l’heure venue). Pour ce qui est de l’instant présent, nous
partons en direction de Gokarna ou je compte poser mes pénates avant le début
de la saison de Tai Chi… Et me voilà donc une fois de plus dans ce fameux train
de la ligne Konkani (également le nom de la langue parlée à Goa) ou seuls
quelques passagers clairsemés ont pris place dans les wagons. Je m’assieds près
de la fenêtre. Un vieil homme me regarde m’installer et acquiesce en souriant,
découvrant de rares dents brinqueballantes et agitant les rides qui couvrent
son visage.
Le train franchit
tunnel après tunnel et avance en serpentant dans les vallons. Les manguiers
prodiguent de l’ombre généreuse, les vertes rizières abritent des cigognes
hautes sur pattes et une jeune fille à bicyclette passe, le vent gonflant sa jupe
et jouant avec sa chevelure. Et puis voilà la buccolque gare située à une demi-heure de Gokarna. Sur le chemin, des bassins de salières, réguliers
carrés d’eaux annonçent l’imminence de Gokarna, que j’ai comme toujours,
beaucoup de plaisir à retrouver. J’observe ces paysages et scènes de vie
poétiques depuis le petit bus bondé qui crapahute sur la route avant d’arriver
dans les rues bien aimées du village.
As I am in the
neighborhood, I go to Arambol to book a house for the season (you will see it later
on). For now, we go to Gokarna where I intend to stay before the Tai Chi’s
season starts… And here am I, once more, in that famous train from the Konkani
line (which is also the name of the Goan language) where only a few scattered passengers
took place. I seat next to the window. An old man looks at me while
I get set up by the window and agrees while smiling to me, discovering some rare teethes and
shaking the wrinkles covering his face. The train crosses
tunnel after tunnel and sneaks between the small valleys. The mango trees provide generous
shadow, the green paddy rice fields shelter high storks and a young girl on a bicycle is passing by, the wind blowing her dress and playing
with her hair. We get to the bucolic railway station which is still half an hour away from the village. And then, I see the salt pools, regular squares of water,
announcing Gokarna, I am as always happy to visit again. I observe those poetic
landscapes and life’s scenes from the small packed bus bouncing on the road
before reaching the beloved streets of the village.
Il ouvre la porte en
soulevant sa moitié droite par petites secousses légères jusqu’à ce que le
verrou cède. Ce dernier n’a pas été utilisé depuis la fin de la saison passée
et il y a eu la mousson entre-deux… Un petit coup d’huile et le tour sera
joué ! Je prends une chambre sur la plage du village. La guest-house en compte
des variées, éparpillées dans un jardin ombragé au pied des cocotiers. Cela
fait du bien d’avoir à nouveau le ressac et le bruissement des feuilles comme
bruit de fond… L’eau brille de mille vaguelettes étincelantes sous les rayons
du soleil, réveillant soudain mon cerveau engourdi après les petites heures de
trajet.
He opens the door while lifting its half right side by little, light tremors until the lock yields.
This last one has not been used since the last season and the monsoon
in between… A bit of oil and that will make it! I take a room along the
village’s beach. The guest house has many various ones, scattered in a shady
garden. It feels good to have the rote and the
leave’s rustle for background sounds again… The water shines with thousands of blazing
wavelets under the sun rays, awakening suddenly my numb brain
after the few hours of travel.
La mousson est à peine terminée et voilà qu’une pluie incessante, l’une des dernière avant longtemps, condamnera toute activité extérieure pendant trois jours. Elle laisse de belles traces après son passage, nettoyant les feuilles de la poussière rouge accumulée et rendant toute la végétation encore plus colorée qu’elle ne l’est déjà. Les odeurs sont également décuplées et la fraîcheur bienfaitrice de l’après pluie sont fort agréables. J’en profite pour bidouiller sur mon ordinateur, écrire le blog (toujours en retard de quelques mois), trier ma musique, mater des films, me reposer de tout cela…
The monsoon is hardly finished and here comes an incessant rain, one of the last ones before a long time, condemning any kind of external activities for three days. It leaves nice traces after its passage, cleaning the leaves of the covering red dust. The smells are also multiply by ten and the welcome coolness after the rain are very appreciable. I work on my computer, write the blog (still a few months late), classify my music, watch some movies, rest after all that…
Mon séjour prend vite une petite routine ma foi bien
rodée. Je déjeune au village après avoir loué une bicyclette le long du chemin.
Je n’oublie pas de me déchausser pour entrer dans la banque, ainsi que certains
restaurants et les temples bien sûr. Derrière la lignée de guest-houses de la
plage, (aucun grand bâtiment, heureusement, ne vient déranger l’aspect naturel
du lieu et les guest-houses ainsi que leurs restaurants du front de mer restent discrets), mais je disais donc, derrière les logements se
trouvent les champs du village. Certaines parcelles ont été, depuis la saison
passée, transformées en cottages. Je mets ma main à couper que dans quelques
années (7…), toute la lignée de champs sera composée de guest.houses, magasins
et autres espaces de yoga et méditation…Lorsque j’arrive néanmoins, le riz
vient d’y être moissonné et après quelques jours, dès l’aube, les villageois transforment les rizières en jardins potagers. Ils travaillent la terre, créent des sillons, sèment et avant que je ne soie partie déjà, les pousses auront bien grandis !!! Toute la famille se met à
la tâche lorsque le riz est récolté. Les branches sont battues maintes fois et
à tour de rôle pour extraire les grains, eux-mêmes rassemblés à grands coups de
balais au sol. Les branches séchées sont nattées et entassées en énormes mottes
qui serviront à nourrir le bétail.
My stay takes quickly
some sort of a routine. I eat breakfast at the village after renting a bicycle
along the way. I don’t forget to take off my shoes before entering the bank or
some restaurants and the temples of course. Behind the line of the beach’s
guest houses (no big buildings disturb the natural aspect of the place and the
restaurant’s guest houses on the front shore remain discrete) but I was saying,
behind the houses are found the village’s fields. Some plots have already been
transformed into cottages since last
season. I swear that in a few years only (let’s say 7…) there will be no more
fields here but guest houses, shops and spaces for yoga and other meditations…
When I get there nevertheless, the rice has just been harvested and after a few
days, at dusk, the villagers transform the rice paddy fields into vegetable gardens. They work hard on the earth, creating drills, seeding and
before I leave already the sprouts will be well
grown up!!! The entire family works together when the rice is collected. The
branches are many times beaten up to extract the
seeds, themselves gathered and swiped on the floor. The dry branches are plated
and piled up in enormous clods to feed the
livestock.
Je me rends donc au village tous les matins à vélo. Je
rencontre à mes deux chai shops de prédilection de nouvelles têtes avec qui je
sympathise rapidement. Il y a Roberto, un italien adepte de retraites
Vipassana, j’ai de longs et riches échanges en sa compagnie. J-C, un français avec qui
je rigole bien, rescapé des heures de gloire goanaise et ses raves. Leonardo,
un guitariste argentin qui parle peu anglais mais a ce caractère comique qui le
rend compréhensif et apprécié de tous. Chers
amis et tous les autres que j’oublie, je vous salue et vous remercie des
chouettes moments partagés ensemble ! Bonne route ou que vous
soyez !!!
Il y a aussi bien sûr le chien de la Mabla guest house ou
séjourne J-C qui est un poème en soi, avec une vie pas si facile que cela. Jugez
plutôt, après s’être fait défoncer les hanches par une voiture (je parle du
chien, pas de J-C !!!), la pauvre chose tellement conditionnée à passer au
travers des barreaux de la grille d’entrée (même si celle-ci est pourtant grande
ouverte), s’y coince régulièrement à mi-corps et se retrouve du coup souvent
violée par les mâles du quartier…. Il y a certain karma… que voulez-vous…
I go to the village
every morning. I meet there at my two chai shops new heads with whom I quickly sympathize. There is Roberto, an Italian adept of Vipassana retreats,
I have long and rich sharing with. J-C, a Frenchie I laugh a lot with, survivor of the Goan raves’s glory. Leonardo, an
Argentinian guitarist who speaks little English but has that comic character
which makes him understandable and appreciate from all. Dear friends and all
the other ones I forget, hello to you and thank you for those nice moments
spent together! Have a nice road wherever you are!!!
There is also of
course the Mabla guest house's dog where J-C lives, which is a poem by itself,
with a not so easy life as you can read: After having its hips been collapsed by a car (I talk about the dog, not J-C!!!), the
poor thing, so conditioned to walkthrough the front fence’s bars (even though the door is wide open), gets stuck
regularly at half of its body and get often raped by the males of the
neighborhood… There are some karma I tell you…
Les jours passent à
une vitesse folle et mon restaurant de prédilection, Surya, qui ne s’ouvre toujours
pas ! Tout le monde est en train de se préparer pour la saison et le
charpentier, ses ouvriers, sont très demandés !!! Les matériaux sont
transportés sur des charrettes qui prennent le chemin étroit et creusé
d’ornières menant à l’endroit ou il croise la route. D’autres carrioles mènent
les villageoises, accrochées à leur sac pour aller vendre les légumes au
marché. Sur les étals autres que les maraichers, se trouvent des jouets en bois
sculpté, des babioles pour les gosses et des figurines en émail. Les devantures
des maisons traditionnelles sont colorées et pleine de charme. Il fait bon être là.
The days are passing by quickly and my favorite restaurant which does not open! Everyone is getting ready
for the season and the carpenter, his helpers are very busy! The materials are carried on carts taking the narrow path, and with dig ruts leading where the road meets. Other carts are driving the
ladies, hanging on their bags they go to sell in the market. On the
stalls other than the market gardener ones, are found wooden sculpted toys, other
baubles for children and Enamel figurines. The front doors of the traditional houses are colorful and full of charm. It feels good to be
here.
Le festival de Dussera se termine dans quelques jours, il
y a donc encore un flot important de pèlerins. Les touristes commencent à
arriver et parmi eux, plusieurs nouvelles représentations de 'Jésus russes'. Les
russes sont partout … Tout ce beau monde se côtoie dans ce lieu saint dédié à
Shiva (avec notamment sa source d’eau aux vertus reconnues). Vaches, papillons et
même libellules se pavanent également le long de la plage ou je pratique en fin
de journée. Je crapahute aussi sur la colline pour avoir un autre point de vue
et moins de monde aux alentours. Et là, si j’ai de la chance, j’entends le vent
transporter les cris des aigles qui planent à mi-hauteur des falaises, on
l’entend souffler dans leurs grandes ailes déployées. C’est magique et ne peux
qu’être reconnaissante de ces beaux moments de vie avec la mer d’Arabie comme
horizon à perte de vue…
The Dussera festival
is ending up in a few days, therefor there is still an important flow of
pilgrims. The tourists are slowly getting there and among them, a few new
representations of 'Russian's Jesus'… The Russians are everywhere… All those
beautiful people are moving in that Holy place dedicated to Shiva (with its
water source having recognized virtues). Cows,
butterflies and even dragonflies sashay along the beach where I practice
at sunset. I also yomp on the hill to get another view point and less people
around. And there, if I am lucky, I hear the wind carrying the eagle's screams
which are gliding at half height of the cliffs, we can hear it blowing in their
large open wings. It is magical and can only be grateful for those great
moments with the Arabian Sea as endless horizon.