To go with the flow...
Il y a
déjà foule en ce début de matinée lorsque j’arrive au guichet d’embarquement.
Je suis pourtant en avance car je crains pour mon surplus de bagage. Je vole
avec American Airlines et foulerais pour la première fois ce sol, le temps
d’une escale. Mais je n’y suis pas encore… Avant même de faire la queue pour le
guichet, je dois passer une petite interview concernant les motifs de ma
visite aux States (cela me rappelle mon 1er vol pour Israël,
Cf Etape suivante - Israell…). L’hôtesse vérifie
également que tout le monde ait son attestation de passage nécessaire
pour entrer dans le pays. Attestation que je n’ai évidemment pas…
Je suis
rapidement orientée vers des bornes internet d’où je devrais pouvoir accéder à
un site, m’enregistrer et payer le n° me donnant accès à l’avion et ainsi
dissiper cette vague de remord qui m’étreint : J’aurais quand même pu
vérifier… A rien ne sert de regretter car le moment présent demande toute
mon attention : La machine vient de me bouffer toute ma monnaie ou presque
mais ne se connecte pas, impossible d’avoir accès au site…
Je tache
de ne pas m’emballer et me redirige d’un pas qui se veut décidé vers le guichet
aidant les pauvres demeurés. Bien que cela ne semble pas les arranger, je fais
mine de ne pas percevoir la dose de stress qui transpire des hôtesses et avec
un peu d’insistance, arrive à m’incruster et squatter un de leur ordinateur
pour enfin obtenir cette autorisation de passage… J’vous jure…
Une dame
de la cinquantaine est dans la même situation que moi mais ses nerfs arrivent à
bout : Elle n’a pas l’habitude de se servir d’un ordinateur. Elle caquète
comme une poule entre deux soupirs, commence des bouts de phrases qu’elle ne
finit pas (Mais… qu’est-ce que. ??!... je… m’enfin ?!
Mais ??? : J’ai déjà écrit tout ça !!!) et augmente à elle toute
seule le degré de panique définitivement installé au guichet des demeurés
tandis que d’autres bougres annoncent d’un air angoissé que la borne internet
ne marche pas…Elle quémande l’aide d’une hôtesse, qui clairement agacée ne
manque pas le lui faire savoir, pour arriver à la conclusion qu’elle possède
déjà le fameux droit de passage... J’obtiens le mien, enregistre mon bagage qui
n’excède que de 800gr les 23kgs autorisés et traverse les couloirs aseptisés
aux lignes parfaites avant de rejoindre ma porte d’embarquement et quitter
l’Europe.
There are already a lot of people this morning when I get to the desk. I
am in advance though, I wanted to make sure that my luggage will
get in (I have a lot of kgs...). I fly with American Airlines and will step on that floor for
the first time just for a stopover. But I am not there
yet...
Even before queuing for the desk, I have to pass a small interview concerning my visit in the States (that reminds me my first flight for Israel Etape suivante - Israell). The
stewardess also verifies that everyone has his right of passage, necessary
to enter the country. Paper I don't have of course... I am quickly orientated
towards the internet bollards from where I should be able to access a website,
log in and pay the n° which will give me access to the plane and also dissipate
that wave of remorse : I could have at least verify... There is no need to
regret because moment present requests all my intention: The machine just ate
all my coins but isn't connecting...
I try not to get stressed and walk back to the desk of the
poor half-wit. Even though it doesn’t seem to
make them feel happy, I pretend to not see the level of stress which transpires
from the stewardesses and with a bit of insistence, manage to encrust myself
and squat their computer to finally obtain that right of passage…
A woman around her fifties is in the same situation as me but her nerves
are breaking down : She doesn’t know how to use a computer. She cackles like a
roaster between two whispers, starts beginning of sentences’ that never
ends up (But… What the f…?! … I… But… Why…??? I wrote this down already!!!) and
increases all alone the level of panic definitely installed at the desk as
others blokes announce of an anxious tone that the internet isn’t working… She
asks for the help of a stewardess who is clearly annoyed and finally reaches
the conclusion that she already has the right of passage… I finally get mine, check in
my luggage which only exceeds of 800gr the 23kgs authorized and walk through the
impersonal halls of perfect lines before reaching my gate and leave Europe.
J’arrive
à Dallas à 15h et ai une 1h30 d’escale. A la douane, mon passeport n’est pas
tamponné mais emporté dans des bureaux que l’on me demande de rejoindre sans
explication… J’attends 45 minutes, quelques peu angoissée de louper ma
prochaine connexion lorsque enfin je suis appelée. On me demande et redemande
si je visite bel et bien pour la 1ère les States, ma taille,
mon nom etc. Cela coince au niveau de la taille… Il semblerait que mes
empreintes digitales soient étrangement similaires à celles d’une personne
recherchée dans le pays. C’est bien ma veine !!! Mais je suis plus grande
que la fugitive et donc relâchée. Welcome in the States!
I get in Dallas at 3pm and have a stop-over of 1.30. At the border, my
passport isn’t stamped but taken away in the back offices I am asked to go
to without any explanations… I wait 45 minutes, a bit worried to miss my
connective flight when I am finally called. I am asked again and again if I
really visit for the first time the States, my size, my name etc. It crushes
with my size…It seems that my finger prints are strangely similar to a
fugitive, wanted !!! What a luck!!! But I am taller than the fugitive and
therefor released. Welcome in the States!
Je dois
ensuite courir à travers les terminaux et gates en passant par un train pour
enfin voir la fin de cette journée de voyage. Un dernier vol en direction de
Guatemala city que j’atteins à la nuit tombée. Il est
21h ici…
I then have to run through the terminals and gates to finally see the
end of the journey. A last flight to Guatemala City I reached when night has
fallen. It
is here 9pm…
J’ai
réservé une chambre dans un hôtel à deux pas de l’aéroport. Le propriétaire
vient même m'y chercher ! J’atterris dans un quartier résidentiel, enfermé
derrière des énormes portes en métal avec un garde devant et des barbelés
dessus. Ce n’est pas très rassurant mais je ne prévois pas de rester dans la
capitale qui n’est pas réputée pour sa sécurité et envisage de partir le
lendemain déjà pour Xela.
Avec le
décalage horaire (nous avons 7h de moins qu’en Suisse), je me réveille à 5h du
matin et suis prête à décoller à 7h. La première personne que je rencontre dans
l’hôtel est indienne, je ne peux pas m’empêcher de le souligner… Et la deuxième
dans le bus me menant à Xela aussi !!!
Je
rejoins la station de bus privée en taxi et découvre par les vitres ce nouveau
continent de jour. Nous roulons sur de larges avenues, le tout a l’air plutôt
moderne. Le long des routes, les gens commencent leur journée, les stands de
nourriture s'installent. De manière générale le guatémaltèque de base est de
petite taille. J’observe un mélange de faciès évident au sein de la population
avec deux tendances principales et tous les entre-deux possibles, l’une a les
traits hispaniques et l’autre mayas. Ces derniers portent des vêtements
traditionnels, les femmes surtout, consistant en une jupe longue tenue par une
ceinture et un top, le tout tissé et brodé à la main dans des tons très
colorés. Il n’est pas rare de les voir porter des tresses, un bout de satin
noué entre. Les apparats sont similaires mais varient, annonçant ainsi de
quelle région, village, tribu, les indigènes viennent. Les hommes autour de la
quarantaine et plus portent souvent un sombrero leur donnant un air digne et
décidé.
I booked a room in a hotel close to the airport. The owner even comes to
pick me up! I end up in a residential neighborhood, locked behind enormous
metal doors with a guard in the front and barb wires on the top. It isn’t very
reassuring but I don’t plan to stay in the capital which isn’t known for its
security and think to go tomorrow to Xela.
With the jet lag (we are 7 hours ahead from Switzerland), I wake up at 5 am
and am ready to go at 7 am. The first person I meet in the hotel is Indian, I
have to notice it… and the second I meet in the bus to Xela as well!!
I reach the private bus station by taxi and discover this new continent
by day light. We drive on large avenues, it seems quite modern. Along the
roads, the people start their day, the food stalls are setting up. In a general
matter, the Guatemalans are small. I observe a clear mix of faces among the
population with two principal tendencies and all the in-between possible. One
has Spanish features and the other Mayas. These ones are wearing the traditional
clothes, especially the ladies with their long skirt hold by a belt and a top,
everything weaved and stitched by hand in very colorful tones. They often have
platted hair with a piece of satin entangled with. The clothing are similar but
vary, telling therefore from which region, village, tribe the indigenous are
coming from. The men around their forties and more are often wearing a sombrero
giving them a worthy and decided look
A l'entrée de la banque, le signe No Flingues!!!
Je me
débrouille comme je peux avec les rudiments d’espagnol que je possède et compte
bien combler cette lacune les semaines à venir. Je m’en vais suivre des cours
de langue à Xela. Mon amie Rosemonde m’en a conseillé une (Merci ma belle,
c’était super ! Muchos besos!!!) qui propose, comme bien d’autres
d’ailleurs, le combo suivant : Nourri, logé chez une famille avec 5h de
cours individuelles quotidiennes. En quelques semaines je devrais pouvoir
m’exprimer et comprendre un peu mieux la langue. J’y suis en 4h de trajet après
avoir quitté la capitale et traversé une campagne et des paysages tout en monts
et vallées. Ce pays n’est que montagnes ! Les paysans sont courageux et
sèment sur des pentes vertigineuses. Je ne vois pas de terrains aplanis pour
les cultures, tous les champs sont en pente raide !!! Le maïs est
définitivement la récolte la plus répandue dans le pays. Il est sacré pour les
Mayas. D'après leurs croyances, la découverte du mais permit aux Dieux de
façonner l'homme ; du mais blanc et du mais jaune, ils firent la chair du
premier homme et de la première femme.
Il est
consommé quotidiennement en tortillas, le pain d’ici. L’autre aliment pilier de
la cuisine guatémaltèque, comme j’aurais très, très vite l’occasion de m’en
rendre compte est le haricot, appelé ici Frijolès… Bouilli, frit,
sauté, en soupe, sur des tortillas ou avec des oeufs, dans un jus sombre ou
alors une pâte noirâtre, il vient sous toutes les formes alimenté tous les
repas! il est parfois accompagné d'un fromage blanc léger ma foi fort
appréciable.
On me
l’avait dit, au niveau de la nourriture en Amérique centrale, je ne vais pas
être servie… L’Asie et ses saveurs semblent bien loin…
(il me
faudra une cuisine dans mon lieu de vie, indispensable !!!)
I go around as I can with my bribes of Spanish and really hope to fulfill the gap the next weeks. I will follow lessons in Xela. My friend Rosemonde gave
me the name of one school which offers like many others, the following combo: Food, a
family you leave and eat with and 5 hours of daily private courses. In a few weeks
I should be able to speak and understand a bit more the language. I am there in
4 hours after we left the capital and drove through the country side and
landscapes of mounts and valleys. This country is just mountains! The farmers
are brave and seed on vertiginous steep hills. I don’t see any flattened soil
for the cultivation, all the fields are steep!!! Corn is definitely the most
spread harvest in the country. It is sacred for the Mayas. According to their
beliefs, the discovery of the corn allowed the Gods to create human kind: from
white and yellow corn, they make the flesh of the first man and first woman.
It is eaten every day as tortillas, the bread of here. The other pillar
food of Guatemala as I will notice very, very fast is the bean, called here ‘Frijolès’…
Boiled, fried, sauteed, in a soup,
on tortillas or with eggs, in a dark juice or in a black paste, it comes in all
kind of forms to feed every meal! It sometimes comes with some nice, light, white cheese.
I have been told many times to not expect much in Central America
towards the food, I am gonna miss the flavors of Asia : I confirm!!! They seem
very far away… (I will need a kitchen where I live, indispensable!!!)
oooooooooooh, quelle surprise.... des frijolès!!!
autre plat très commun, les Tamales, bananes plantains
J’arrive donc à Xela
(le nom complet étant Quetzaltenango, le Quetzal est la monnaie du pays mais
désigne aussi le nom d’un oiseau, sacré pour les Mayas et symbole du Guatemala
puisque ses plumes ornaient le serpent (à plumes) Quetzalcoatl ; le tuer
était alors un crime. Malheureusement l’oiseau ne bénéficie plus de cette
protection et l’attrait de ses plumes ainsi que la destruction de son habitat l’ont
rendu rare dans le pays. Il est apparemment sublime, vert émeraude, le mâle
ayant une queue pouvant atteindre les 75cm de long !!! Je n’en ai pas
encore vu mais espère bien avoir cette chance! Une photo tout de même car la beauté est toujours bonne à prendre.
So I arrive in Xela (the complete name is Quetzaltenango, the Quetzal is Guatemala's currency but also designates a bird, sacred for the Mayas and symbol of the country as its feathers used to ornate the snake Quetzalcoatl : back then, killing this bird was a crime. Unfortunately, the bird doesn't benefit anymore of this protection and the crave for its feathers but also the massive destruction of its habitat made him rare in the country. It is apparently sublime, emerald green, the male having a tale which can be as long as 75 cm!!! I haven't seen any so far but really hope to have that luck! A picture, just because beauty is always good to take...
J’arrive
donc à Xela en début d’après-midi et me rends directement à l’école Celas
Mayas. Elle se situe non loin du fameux Parque Centroamerica, plus communément
appelé Parque central. C’est un lieu de rassemblement ou vendeurs et badauds,
amoureux et familles, touristes et poivrots se côtoient le temps d’une glace,
un baiser, décuver ou l’observation du tout-venant car le dimanche, c’est
clairement un lieu pour être vu. Derrière se dressent la cathédrale à
l’architecture limite gothique, (trace laissée par le passage allemand) ainsi
que la Municipalidad dans son style néoclassique. En face se trouve le Pasaje
Enriquez, une grande galerie qui accueille un café ou il fait bon se poser pour
mater le spectacle de la rue. Les montagnes entourent la ville et disparaissent
dans une épaisse couche de brouillard. Xela est située à 2335m d’altitude, ce
qui explique ma fatigue constante des premiers jours, sans parler du décalage
horaire.
So I get in Xela early afternoon and go directly to the school
Celas Mayas. It is located close to the Parque Centroamerica, more commonly
called Parque Central. It is a place of gathering where sellers and gawkers,
lovers and families, tourists and drunkards are
next to each other the time of an ice-cream, a kiss, sobering up or the
observation of the passers-by as Sundays are clearly the moment to be
seen…Behind are found the Cathedral with its almost Gothic architecture (trace
left by the Germans) and the
Municipalidad in its neoclassic style. In front you can see the Pasaje Enriquez, a
big gallery which welcomes a coffee where it feels good to seat and watch the
street’s show. The mountains are surrounding the city and disappear in a thick
layer of mist. Xela is at 2335m high which explains the constant tiredness of
the first days, this without even mentioning the jet lag…
Depuis la terrasse obserant le Parc
Mais revenons à l’école dont le cadre est fort sympathique, le bâtiment
est carré avec un grand patio intérieur, des fleurs odorantes et colorées
l’habitant. Autour, des tables accueillent un élève et son prof pour les cours
individuels. Il y a également à disposition des ordinateurs, le Wifi et un
café. Il y a pire pour étudier ! Je m’inscris pour quelques heures le
lendemain déjà car j’ai hâte de commencer !
But let’s come back to the school and its nice frame,
the building is in a square shape with a big patio full of smelly and
colorful flowers. Around tables are welcoming the student and his teacher for
the individual class. There are also computers, Wifi and a coffee bar we can
use. There is worst to study! I sign up for a few hours the following day
already, can’t wait to start!
la petite vendeuse, installée devant l'entrée de l'école
en train de tisser
Puis je rencontre la famille qui va m’héberger le temps du séjour.
Eunice, ma duena, vient me chercher à l’école, elle vit non loin. Je découvre
alors mon nouveau quartier : ses rues pavées et maisons basses,
colorées ; on se croirait dans un village, difficile en effet d’imaginer
que c’est la deuxième plus grande ville du pays ! Je découvre la maisonnée
qui se compose du mari, Rosario, enseignant et de Cosa, le caniche. Et puis il
y a Maria, la jeune fille Maya qui vient aider Eunice pour le ménage, la
cuisine et le service de blanchisserie tenu par la famille. Les petits-enfants
du couple viennent régulièrement passer du temps ici (ce sont les longues
vacances) et comme je le découvrirais très vite, ils ne passent pas inaperçus,
surtout les garçons qui poussent des cris de sourds en jouant à l’ordinateur.
Le bruit ici semble être monnaie courante. Les maisons sont mal isolées
et j’entends mes voisins comme s’ils étaient dans ma chambre (inclus ceux de la
maison d’à côté…). La musique est jouée forte et souvent fausse, sans
parler de sa médiocrité qui me fends à chaque fois le cœur et les oreilles, il
y a toujours un événement ou une église scandant, chantant au travers de
speakers saturés, des écoles de salsa, rumba ou samba (je ne sais pas mais j’en
ai comptée 9 rien que dans le coin !) balançant des rythmes effrénés, avec
des hanches virevoltantes dans tous les sens, une télé en marche étalant les
pleurs des novelas, un camion circulant au ralenti mais qui débite rapidement
la marchandise à saisir...
Then I meet the family who is going to host me for the
time of my stay. Eunice, my duena gets me at the school, she lives close by. I
discover my new neighborhood : its paved streets and low colorful houses, it
looks like a village rather than the second biggest city of the country! I get
to the house which is composed of the husband, Rosario and Cosa, the little
dog. And there is Maria, the young Maya girl who comes to help Eunice with the
cleaning, cooking and laundry service the family runs. The
grand-children are visiting quite often (it is the long holidays) and as I will
discover soon enough, you can’t miss them, especially the boys who are yelling
like if they were deaf while playing at the computer…
Noise here seems to be normal. The houses are not
well insulated as I can hear my neighbors like if they were in my room
(including the ones from next house…). The music is always played loud and
often wrong, without mentioning its mediocrity which every time breaks my heart
and ears. There is always an event or a church chanting through over-saturated
speakers, schools of salsa, rumba or samba (I don’t know but counted 9 of them
just around!) with flying hips all over the place on crazy rhythms, a TV on spreading the cries of the Novelas, a truck driving at a very slow
pace but reeling off its stuff to buy…
Mes journées pour les trois prochaines semaines sont donc studieuses. Je rencontre Ingrid, ma prof avec qui j’ai de suite un bon contact. Nous avons lors du premier cours une discussion quasi philosophique, ceci avec les vagues rudiments de la langue que je possède ! C’est motivant, je comprends pas mal de choses. Je rencontre là d’autres étudiants dont Juliette, une française sur la route depuis quelques mois. Hola Julietta y muchos besos!!! Nous révisons nos cours sur une terrasse du quartier offrant vue dégagée sur les toits de la ville et le ciel. Devant nous les vitres d’un bâtiment, tel un miroir, reflètent les lambeaux de nuages blancs dans l’immensité devenue orange.
My time for the next three weeks is going to be
studious. I meet Ingrid, my teacher with whom I have straight away a good feeling.
The first class, we almost shared a philosophical discussion with my very little
bribes of Spanish. It is motivating, I understand quite a lot of things ! I meet others
students like Juliette, a French girl on the road since a few months, Hola
Julietta!!! We study our lessons on a terrace in the neighborhood with an
open view on Xela’s roofs and the sky. In front of us, the windows of a building,
like a mirror, reflect the strips of white clouds of the immensity which became
orange.
Les week-ends je me ballade dans les rues, découvre ces nouvelles
ambiances, admire les bus colorés tout droit venus des 60’s, envoyés des
States, ce sont leurs anciens bus scolaires !!! La ville a du chien
avec ce mélange architectural, entre splendeurs de l’ère coloniale et maisons
aux toits de tôles. Des graffitis ornent les murs souvent délavés, des
sombreros habillent les têtes et des couleurs vives les jupes Mayas.
The weekends I walk in the streets, discovering
those new atmospheres, admiring the colorful buses from the 60’s. They come from
the States and were the school buses over there!!! The city has some bite
with its mix of architecture, between the splendors of the colonial times and
the houses of tin metal roofs… Some graffiti’s ornate the often washed out walls,
sombreros are on the heads and colorful skirts are worn by the Mayas.
J’aime arpenter le Mercado de la Democracia, un bloc entier de marché ou
légumes et fruits, herbes et plantes, fringues et chaussures, lampes et
guirlandes, animaux et leur nourriture se vendent dans un joyeux chaos.
I like to walk at the Mercado de la Democracia, a
full block of market where fruits and vegetables, herbs and plants, clothes and
shoes, lamps and garlands, animals and their food are found in a happy chaos.
le Quizkil, un légume à la chaire tendre que je ne connaissais pas
Je rencontre des amis du Tai Chi venus en expédition ‘shopping' au
Wallmart de Xela pour le café qu’ils vont ouvir. J’en profite pour les
rejoindre et passer l’après-midi en leur compagnie. Cela fait drôle de se
voir ailleurs qu’à Goa ! Je leur donne un sac à amener à San Marcos ou je
les rejoindrais bientôt… Si je peux me délester un peu des nombreux kgs que je
trimballe…
Merci et à tout plus!
I meet some friends from Tai chi who came over on a Shopping mission to the Wallmart for the Café they are going to open. I spend the afternoon
with them. It is funny to see each other somewhere else than in Goa! I give
them a big bag for San Marcos where I will go soon… Thank you friends and see
you there!!!
J’assiste à une procession, attirée par la fanfare qui joue dans la rue.
Un Saint dans son cercueil de verre est baladé, suivi donc d’une fanfare et des
speakers, alimentés par une génératrice tirée sur un diable… Le Christianisme
est largement implanté, bien que fortement empreint de nombreux éléments
d'animisme et cérémonial issu du système religieux indien.
I see a procession, attracted by the fanfare
playing in our street. A Saint in its glass coffin is carried around, followed
by the musicians who are alimented by a generator, and its speakers, pushed on a
generator… Christianity is widely spread here, with a lot of imprints from
animism and the ceremonial coming from the Mayan religious system.
L’école propose quotidiennement des activités allant de la visite d’un
village aux cours de cuisine et autres soirées films. Je me joins à la marche
allant jusqu’aux saunas naturelles de Los Vahos. Nous passons au travers d’une
belle campagne s’étalant sur les hauteurs, offrant une vue dégagée sur Xela.
Notre petit groupe s’enfonce dans les prés ou l’ombre s’étend le long de haies
vives. Une odeur nouvelle monte sous mes pas : celle de l’herbe délivrée
du soleil. Nous traversons un hameau qui
tarde à s’éveiller après la sieste et prenons le chemin des collines qui sent
si bon la mousse et les pierres chaudes. Nous suivons le sentier et débouchons rapidement
dans un pré fumant légèrement sous le soleil avant d’atteindre les saunas. Avec
les fins de journées qui rafraichissent, elles sont bienvenues !!! Car
l’hiver arrive ici aussi, la lumière devient blanche au fil des jours et
lorsque le soleil disparaît derrière les nuages, le froid est pénétrant…
The school offers on a daily basis activities like visiting a near-by
village, cooking lessons or night movies. I go to the walk for the natural
saunas at Los Vahos. We walk through a nice country side, spreading on the
heights, offering a great view on Xela. Our little group get deeper in the
fields where the shadow stretches along the vivid fences. A new smell arises
from my feet, the one of grass delivered by the sun. we walk through a burg
hardly awakened after the siesta and take the path of the hill which smells so
nicely the mousse and the hot stones. We follow the path and arrive rapidly in
a field which smokes a bit under the sun before getting to the saunas. With
those end of days getting colder, they are welcome!!! Because winter arrives
here too, the light becomes whiter every day and when the sun is gone, the
coldness is penetrating…
Nous allons marcher sur un Mont aux abords de la ville ou nous
apercevons un gros écureuil sur une branche, ce sera la seule bête qui nous
verrons. Nous sommes escortés par deux policiers pour la fin de la marche, de
nombreux vols ayant été signalés...
Au sommet se trouvent une croix et une sorte de parc aménagé avec toboggans,
aire de pic-nic et une statue d’un Dieu Maya. Il fait bon sortir de la ville et
se retrouver entourée d’arbres.
We climb a mount right outside the city where I see a fat squirrel on a
branch, the only animal I would see. We are escorted by two policemen for the
end of the walk, as numerous robberies have been signaled… At the top are found a cross and some sort of organized park with toboggans,
a pic-nick area and a statue of Maya God. It is nice to get out of the city and
be surrounded by trees again.
Je visionne un
documentaire narrant l’histoire dramatique du pays, que je découvre je dois
bien l’avouer. Elle est comptée par Rigoberta Menchu Tum, une paysanne indienne qui
devint prix Nobel de la Paix. Je fais ici un petit aparté. C’est la première
fois que je me rends dans un pays sans avoir choisi d’y être pour ainsi dire.
C’est assez étrange, je peux vous l’assurer. Je suis venue pour continuer mon
entraînement de Tai Chi et ne me suis absolument pas renseignée sur le
Guatemala. Faux... J’ai vaguement vérifié la météo lorsque j’étais à Paris et me
suis du coup achetée des pulls en plus… Ou je suis, ce n’est pas les tropiques comme
je l’avais bêtement imaginé…
Je découvre donc
l’histoire de ce pays qui fût à son apogée au temps brillant des Mayas (250
avJ.C – 1526) érigeant des cités de manière à refléter la géographies
sacrée. Ils voyaient l’univers comme un organisme vivant, développèrent un
calendrier dont les observations et calculs étaient d’une prodigieuse précision
(comme prévoir une éclipse à 2h près sur des périodes d’un demi-millénaire!!!…).
Le temps constituait la base du calendrier Maya selon laquelle le monde était
inscrit dans une succession d’univers, devant chacun être détruit par un
cataclysme et remplacé par un autre. Ce caractère cyclique permettait de
prédire l’avenir en observant le passé. A partir du VIII ème siècle, les Etats
Mayas commencent à s’étioler et les conflits prirent de l’ampleur.
En
1521 la conquête espagnole, poussée par la quête de richesses vint à
s’intéresser au Guatemala. S’en suivent des siècles de colonisation, réduisant
le peuple indien à l’esclavage, l'obligeant à cultiver sa propre terre au profit de l’envahisseur. Le refus de travailler était puni de mort. Après des décennies de terreur, c’est
alors qu’intervint un prêtre dominicain, suppliant Charles Quint d’arrêter
les violences. L’absurde massacre Maya cessa… pour un temps…
Des prêtres ont
commencé à convertir les Mayas au Christianisme, une large part du ‘succès’ de
cette conversion s’explique par le pacifisme avec lequel l’Eglise aborda les
communautés Mayas. Puis vint le temps de l’indépendance mais la société était
déjà stratifiée de manière rigide, avec au sommet de la hiérarchie, les Espagnols
de souche (dont eux seuls détenaient le pouvoir) et tout en bas les esclaves
Mayas et noirs. Entre deux les métis.
S’en sont suivies des années
de dictatures et révolutions libérales. Une certaine modernité fut instaurée
avec la création de sécurité sociale, d’un département
gouvernemental chargé des problèmes des Mayas, de meilleures infrastructures de
santé publique.
Les Américains sont dans la course en soutenant la United Fruit, une entreprise au
comportement hégémonique. Mais ils sont surtout régulièrement impliqués dans des coups d’états, installant des militaires au pouvoir afin de conserver leurs avantages. L’armée
autant corrompue que les dictateurs précédents doit faire face à la
montée de groupes de guérillas, annonçant le début de la guerre civile, qui dura
36 ans ! Le paroxysme fut atteint dans les années 80 avec l’élimination
des opposants par l’armée dans les campagnes. Un nombre effarant de personnes,
essentiellement indiennes furent massacrées au nom de la lutte
anti-insurrectionnelle. Cette période est appelée ‘Escoba’, le balai, pour
décrire ce règne de terreur qui a
‘balayé’ le pays. Ignorant l’identité des rebelles qui se cachaient dans les montagnes, le gouvernement
sachant néanmoins dans quelle région ils opéraient, entreprit d’en terroriser la
population pauvre, rurale et indienne, afin de la dissuader de soutenir la
guérilla. Plus de 400 villages furent rasés avec leurs habitants abattus après
avoir été torturés.
Selon les estimations, la guerre civile aurait fait 200'00
morts, un million de sans-abris et des milliers de disparus avant qu’un accord
de paix ne soit finalement signé en décembre 1996. Depuis...
La corruption continue à salement sévir. privilégieant encore et toujours les descendants espagnols. Des massacres d'indiens ont encore lieu, à bien moindre échelle mais
enfin… Quand même!!!
C’est du lourd. Le pays est pauvre, très pauvre, toutes ses ressources sont pompées par les Etats riches du Nord, vendues par les politiciens au pouvoir qui s'en mettent plein les poches au passage, sans se soucier d'améliorer VRAIMENT la situation de la majorité des habitants du pays.
Malgré tout, je découvre une population, de manière générale, fort sympathique, prête à aider ou à rigoler, curieuse, à savoir d'ou je viens... Quand on lit les journeaux néanmoins, il est évident que la violence reste un moyen d'action et d'expression malheureusement quotidien.
Des meurtres, violence domestique, agressions en tous genres alimentent les pages des journeaux mais surtout la vie de ces gens qui continuent de souffrir. C'est dune tristesse. Tous les magasins des grandes villes sont protégés par des grilles, au travers desquelles on tend son bras pour avancer la monnaie...
Pour ceux que cela intéresse, voici le documentaire de Rigoberta Menchu Tum qui vaut vraiment le détour pour réaliser l'ampleur des dégâts...
I watch a documentary narrating the History of the
country, History I discover I have to admit… It is told by Rigoberta Menchu
Tum, an Indian farm girl who became Nobel Peace Prize. I make here a small aside.
It is the very first time I am in a country I haven’t really chose to be. It is
quite weird I have to say! I came to continue my Tai Chi training and didn’t
check at all about Guatemala...
Wrong: I have vaguely verified the weather forecast
when I was in Paris and bought straight away some more warm clothes… Where I
am, it isn’t the tropics as I imagined it…
The history of the country was
definitely at its highest during the brilliant Maya times (250 bf J.C
– 1526), who erected cities reflecting the sacred geography, saw the
universe like an alive organism or developed a calendar with observations and
calculations of prodigious precision (like being able to predict an eclipse
about 2 hours right on a period of half a millennium!!!). The time constituted the base of the Mayan calendar
with the idea that the world was found in a succession of universes, each one
needed to be destroyed by a cataclysm and replaced by another one. This
cyclical character allowed them to predict the future while observing the past.
Nevertheless, from the VIII th century, the Mayan
states started to fall apart and conflicts took slowly over.
In 1521, the Spanish conquest residing in the neighborhood countries, attracted by the richness, became interested by Guatemala.
Centuries of colonization will follow, reducing the Indian people to slaves,
obligating them to cultivate their own earth for the benefit of the invaders.
The fact of refusing to work was punished by death. After decades of terror, a
Dominican priest intervened and begged Charles Quint to stop the violence. The
absurd Maya massacre stopped…
For a time...
Priests started to convert the Mayas to Christianity.
A large part of the ‘success’ of that conversion can be explained by the
pacifism the Church talked to the local communities.
Then came the time of independence but the society
was already quite stratified in a very rigid way: At the top of the hierarchy,
the Spanish and their descendants (only those guys had the power) and at the
bottom the Mayas and the black slaves. In between, are found the mixed--race.
The independence brought years of dictatorships and
other 'liberal revolutions'. A certain modernity has been installed with the
creation of social security, a governmental department to help solving the
Maya’s problems and better infrastructures for the public health.
The Americans are in, as they help the United Fruit
Company, which has a quite hegemonic behavior. But they are especially very
often implicated in State coups, installing military at the power to be able
to keep their own advantages.
The army is as much corrupted as the past dictators
and has now to face the rising up of guerrillas groups, announcing the
beginning of the civil war, which lasted 36 years! The paroxysm was reached
during the 80’s with the elimination of the opponents by the army in the
country side. A crazy number of people, mainly Indians, were killed in the name
of the anti-insurrection fight. This period is called ‘Escoba’, the broom, to
describe that reign of terror that ‘swept’ the country.
Ignoring the identity of the rebels hiding in the
mountains, the government (which nevertheless knew in which regions the rebels
were operating), started to terrorize the population of these areas, mainly
poor, rural and Indigenous to dissuade them to help the guerrillas. More than 400
villages were then swept away from the map with their inhabitants killed after
being tortured.
According to the estimations, the civil war did
200'000 dead, a million of homeless people and thousands of disappeared ones
before an agreement of peace was finally signed in December 1996.
Since that…
The corruption continues to badly occur,
privileging again and always the Spanish descendants. Indians are still killed,
not at such a scale but still…!!!
It is heavy. The country is poor, very poor. All
its resources are taken by the rich states of the North, sold by the
politicians in power who are happy to get their backshich at the same time,
without REALLY taking care of the situation of most of the people of Guatemala.
Even though, I discover a very nice population,
ready to help me or to laugh, curious towards me, happy to be in contact.
But when you read the newspapers, it is very
obvious that violence still remains a tool of action and expression used,
unfortunately, on a daily basis.
Murders, domestic violence, all kind of aggression's nourish the pages of the papers AND the lives of those people who continue to
suffer. It is so sad…
All the shops of the cities are protected by fences,
through which you give your money and collect your stuff. It really feels like
prison…
For those of you who are interested, here is the
documentary of Rigoberta Menchu Tum. I strongly recommend it to realize the
size of the damages…
Mon séjour à Xela est
ponctué par une excursion organisée par l’école : L’ascension du volcan
Tajumulco,culminant à 4223m !!! Un guide nous accompagne et je l’aime bien, ses yeux sont francs et simples, il me sourit
sans raison, pour le seul plaisir de sourire. Il emmène notre joyeuse bien
qu’en endormie équipée, composée de Juliette, Amy, Thilo et Robin.
Hola amigos!!! Yo espero que todo esta bien por vosotros!!! Muchos besos de San Marcos la Laguna...
My stay in Xela is punctuated by an excursion organized by the school : the
ascent of the Tajumulco volcano, culminating at 4223m!!! A guide comes with us,
I like him, his eyes are frank and simple, and he smiles at me without any
reason, for the only pleasure of smiling. He takes our joyful even though still
sleepy crowd composed of Juliette, Amy, Thilo and Robin for the ride.
Hola amigos!!! Yo espero que todo esta bien por vosotros!!! Muchos besos
de San Marcos la Laguna...
Nous
quittons la ville de bonne heure, empruntant des bus qui passent en caracolant,
laissant derrière eux des airs latinos endiablés. Nous sommes pleins, sur les
banquettes serrés et alignés comme des sardines ou dans le couloir, ou il en va
de même. Il semble pourtant toujours il y avoir plus de place. Bienvenue dans les Chicken bus!
Les
guatémaltèques sont généralement petits, souvent costauds (à force de devoir
crapahuter sur ces dénivelés terribles mais aussi sûrement à cause des tortillas
à toutes les sauces…). J’aperçois des poules groupées sous un arbre, un chien
errant, une fillette à bicyclette. Plus loin, un hameau qui semble désertà, des prairies et toujours des monts, des collines, des montagnes, puis la route se met à monter vers le village s’enfonçant dans le
brouillard.
We leave town early morning, taking buses who are
passing by, bouncing on the roads and leaving behind them some crazy Latinos
airs. We are full on the seats, tight like sardines, it is the same in the
hallway. Nevertheless, it seems that there are always more places. Welcome in
the Chicken bus!
The Guatemalans are generally small, often strong (must be due to the
steep hills they have to climb up but also and certainly because of the
tortillas with all the sauces they eat…).
I see some chickens gathered under a tree, a wandering dog, a girl on a
bicycle, further away, a village which seems deserted, meadows and always
mounts, hills. Finally the road starts to climb up towards the village which disappears in the mist.
Nous voilà prêt à
entreprendre notre marche. Le sentier commence à monter et ne s’arrêtera pas
avant notre arrivée à 4000m! J’avale directement un Diamox,le médicament
contre les maux de l’altitude et
commence à souffler comme un buffle sous le poids du sac mais surtout ces années de tabagisme...Je clos la marche d’un pas que je veux lent par peur
de voir mon cœur s’emballer pour de bon…
Here are we ready to start our walk. The path begins to climb up and
won’t stop until our arrival at 4000m! I take straight away a Diamox, the
medicine against the altitude sickness and start to breathe like a bull under
the weight of my backpack but mainly those years of smoking… I end up the walk
of a pace I want slow. I am afraid otherwise that it will just kill me!!!
La brume couvrant les vallées s’élève rapidement et vient nous envelopper. Très vite, elle ne fait
plus qu’un avec le ciel blanc.
The mist covering the valleys ascents quickly and
comes to envelop us. Very fast, it makes only one with the white sky.
Nous faisons une
pause pour manger, installés sur une bâche une bien bonne idée car la
pluie s’abat sur nous avec fracas. Nous nous serrons les uns contre les autres pour parer
aux froid et vent qui tente d’arracher notre abri. Cet arrêt devient une
sieste bienvenue et revigorante avant de reprendre la route.
We take a break to eat, seated on a plastic sheet which turns out to be
an excellent idea as the rain is now falling on us with rage. We tight up one
against each other to face the coldness. The wind tries to take away our
shelter. This break becomes a welcome and reinvigorating nap before starting to walk again.
Il fait froid
maintenant, la pente est ardue, le sac pèse lourd mais il n’y en a plus pour
longtemps. Nous montons si vite que les nuages sont maintenant dans les ravins
au-dessous, le relief se dessine en couches allant au plus sombre.
It is cold now, the slope is steep, the backpack heavy but we are almost
there. We climb up so fast that the clouds are now in the precipices, the
relief stretches in layers, getting darker and darker.
Nous atteignons le
base camp l’après-midi après quatre bonnes heures de marche et de souffle
palpitant. Il y a déjà plein de tentes de campings installées sur ce bout de terrain
plat ; nous plantons la nôtre sous les longs bras d’un arbre.
We reach the base camp in the afternoon after four
good hours of walk and my palpitating breathe. There are already quite a few
tents on the flat plot; we plant ours under the long arms of a tree.
La nuit tombe rapidement et le froid cinglant s’installe inexorablement.
Nous soupons tôt et sommes couchés comme des poules ! Impossible de dormir
néanmoins. Je suis collée à la paroi de la tente qui est trempée car il s’est
mis à pleuvoir. Les affres de l’altitude viennent une fois de plus me visiter, symptômisés par un puissant mal de tête donnant cette caractéristique et
douloureuse impression de l’avoir écrasée dans un étau… J’ai la respiration
rapide et tente de la calmer tout en attendant avec impatience la fin de cette
nuit. Puis j’entends notre guide s’affairer, il prépare du chocolat chaud. I est enfin temps de se lever!
Dans
la nuit, munis de nos torches, nous commençons la dernière heure de marche qui
nous sépare du sommet. Il est 4h30 du matin. L’ascension s’avère être de la varappe, car nous crapahutons maintenant accrochés sur des blocs de roches. Les lumières des villes en
contre-bas brillent et nous accopmagnent, tous commes les étoiles qui scintillent par milliers.. Nous apercevons même clairement le Mexique, reconnaissable car ses lumières sont d’une autre couleur.
C’est magnifique.
The night falls quickly
and the coldness takes it over inexorably. We eat as soon as it is dark and are
in bed very early. Impossible to sleep though. I am right next to the tent’s
wall which is wet as it started to rain again. Also the troubles of the
altitude come once more to visit me, symptomized by a heavy headache giving
that characteristic and painful impression to have it squeezed in a vise… My
breathe is very fast. I try to quiet it down while waiting impatiently for the
end of that night. Then I hear the guide getting busy, he is making hot
chocolate. It is finally time to stand up!
While it is still dark, with the help of our torches, we start the last
hour of climbing up separating us from the summit. It is 4.30 am. We are climbing
up on block of rocks. Down there, the lights of the cities are shinning with us, like the thousands of stars above our heads. We can even see clearly
the ones of Mexico, they are from a different color. It is truly
beautiful.
Avant de s’en rendre compte, nous sommes arrivés au sommet, il fait encore noir
et le vent souffle. Puis finalement le relief commence à se dessiner sur des
tons bleutés.
Before
noticing it, we are at the top. It is still dark and the wind is blowing. Finally the relief starts
to appear on bluish tones.
La luminosité s’intensifie,
les couleurs changent, puis il fait jour, la brume s’est levée rapidement. Les
premiers rayons du soleil la caressent
Elle ressemble à une succession de vagues qui se jettent dans les
vallées. La terre des champs commencent à fumer, un volcan au loin est en
éruption. C’est un monde enchanté, un monde à l’écart de tout ou enfin la
chaleur est revenue.
The light intensifies, the colors are changing and
then it is the day, the mist arouse rapidly. The first rays of the sun cuddle
it. It looks like a succession of waves throwing themselves in the valleys. The
earth from the fields starts to smoke, a volcano further away is erupting.
It
is an enchanting world, a world apart from everything else where finally heat
came back.
Un volcan en éruption au loin...
La descente se fait
en douceur alors que les vallées apparaissent maintenant clairement. Nous
contournons le cratère depuis longtemps inactif, qui n’est plus aujourd'hui que des pierres éparses sur un replat.
Les fleurs et la végétation refont leur apparition et en un rien de temps, nous
sommes au camp.
The descent is smooth while the valleys appear now
clearly. We go around the crater since a long time inactive. Today it is just
some scattered stones on a flat spot. The flowers and vegetation are back and
with no time we are at the camp.
Après le déjeuner que
je passe, la nausée n’étant pas loin (aaaaah l’altitude….), nous packons et
redescendons. Chaque pas améliore ma condition, il fait grand soleil, c’est agréable d’être en mode descente!
After the breakfast I do not eat as I still feel a
bit nauseous, we pack and walk back down. Every pace makes me feel better, the
sun is shining, it is very nice to walk down!
A peine arrivés à la
route, un bus arrive et nous emmène. Je somnole presque tout le trajet. Dans un
éclair, mes yeux entre-ouverts voient des bribes de paysages toujours
verdoyants et montagneux. J’aperçois aussi, emmitouflé sous une couverture en
laine, un homme qui pense, somnole, écoute le vent. Je me rendors et me
réveille pour voir que les champs sont d’or et le ciel d’argent. J’observe de
mon œil à demi ouvert les champs de maïs et de pommes de terre qui carrellent
la plaine, des tracteurs au travail, des pigeons tournant au-dessus d’un
hameau.
Une fois rentrés à
Xela, une seule envie : Manger (et pas des tortillas avec des frijolès…), non,
plutôt une pizza qui n’est ma foi pas mal du tout !.
J’attaque ma dernière
semaine de cours avec des jambes qui sont comme du bois. De cuisantes
courbatures me font claudiquer lorsque je descends les escaliers ou manquent me
faire tomber si je reste trop longtemps inactive… Viens alors la bonne idée
d’aller aux sources d’eau chaudes de Fuentas Gorginas, non loin de Xela,
au-dessus de Zunil. Je m’y rends en compagnie de Juliette et Thilo. Nous
prenons un bus puis un pick-up-taxi jusqu’aux
bassins d’eau sulfureuse naturelle. Le site est aménagé avec un chemin qui
longe une paroi de végétation tropicale avant de rejoindre les bains. Il y en a deux, un
complètement vide et un second en contre-bas ou barbotent les gens. C’est
magnifique, encastré entre des montagnes recouvertes de plantes exubérantes et
de mousses. Je tente le bassin ou personne ne va et pour cause, l’eau est
incroyablement chaude. Un glissement de terrain a découvert une nouvelle
source, celle dans laquelle je suis immergée. Je tente de ne point bouger car le mouvement crée de l’énergie et l’eau devient alors encore plus chaude, je n’en ai
pas besoin! Mais qu’est ce que cela fait du bien !!! Mes muscles sont
enfin détendus et je n’ai plus froid !!!
As soon as we reach the road, a bus arrives and
takes us. I sleep most of the trip.
In a flash, my half-open eyes see bribes of
landscapes always green and mountainous. I also see, hidden under a wool
blanket, a man who is thinking, drowsing, listening to the wind. I fall asleep
and wake up again to see the golden fields and the silver sky. I observe the
corn and potatoes fields making the plains full of squares, tractors are
working, pigeons are flying above a burg.
Once arrived in Xela, only one desire : Eat (and not tortillas con frijolès...), no, more likely a pizza...
I start my last week of courses with my legs
feeling like wood. Heavy muscles pains make me limp, especially when I go down
the stairs or if I stay for too long inactive. Comes then the very good idea to
visit the hot springs of Fuentas Gorginas, not far from Xela, above Zunil. I
get there with Juliette and Thilo. We take a bus and a pick-up taxi to the
pools. The site has been arranged with a path along a wall of tropical
vegetation before reaching the baths. There are 2 of them, one totally empty
and the other one, a bit down, where the people are bobbing. It is beautiful, end ebbed between those mountains covered with lush plants and mousses. I try the pool
where no one is, the water is incredibly hot. A landslide discovered this new
source. I try to not move at all as it would otherwise create energy and make
the water even warmer, I do not need that! It is already soooo good!!! My
muscles are finally relaxed and I am not cold anymore!
Zunil
Juliette et Thilo
La semaine et mon
séjour à Xela se terminent par la remise des diplômes à l’école.
Je reçois le mien
après avoir dû m’exprimer en espagnol sur mon séjour. Bien loin de parler
la langue, j’ai un vocabulaire plus varié et vais tâcher de mémoriser les
subtilités des irrégularités verbales…. Merci à tous, c'était une riche expérience!!!
The week and my stay in Xela end up with the
delivery of the diploma at the school. I receive mine after I had to express
myself in Spanish about my stay. Very far away from talking the language
perfectly, I have nevertheless a vocabulary a bit more rich and will try to
memorize all those irregularities with the verbs… Thank you all of you, it was
a rich experience!!!
En rentrant, il est temps de packer mes affaires car demain je rejoins San Marcos et l’entrainement de Tai
Chi…. Après presque un mois passé ici, satisfaite d'enfin d'apprendre l'espagnol, j'observe que je fais néanmoins beaucoup d'efforts pour être contente d'être là.... et pas en Inde... étant définitivement moins sensible à la culture d'Amérique centrale...
Affaire à suivre au prochain chapitre!!!
At home, it is time to pack my stuff as tomorrow I leave for San Marcos and the Tai Chi training… After almost a month passed
here, happy to finally learn Spanish, I observe that I make nevertheless a lot
of efforts to be happy to be here…
And not in India…
I am definitely less
sensitive to Central America’s atmosphere…
See you next chapter!!!