Bienvenue à tous sur le blog! Depuis le temps...
C'est avec grand plaisir que je reprends la route et la plume pour partager avec vous les pérégrinations d'une nomade. Nous allons donc remonter quelques années en arrière et partir voyager pour les prochains chapitres au Mexique, en Suisse, France, Portugal et Inde. Moi je dis, par les temps qui courent, ça ne peut pas faire de mal...
Une fois de plus, je fais donc appel à votre sens de l'adaptation et vous propose de rejoindre le lac Atitlan, tôt ce matin d'avril 2015, alors que je quitte San Marcos la Laguna, devenu "mon bled", depuis un an et demi! (je sais?!!). Quel bon timing, je pars juste avant la Semana santa, Pâques, l'évènement religieux le plus fêté ici... Cela veut dire pétarades de feux d'artifices avec le son mais sans les motifs colorés qui font rêver dans le ciel, non, juste du bruit, tout un tintamarre de détonations qui rappellent la guerre.
Je suis en route cette fois-ci pour le Mexique, où ma famille me rejoint pour les vacances pascales. Je suis excitée comme une puce car cela fait déjà 17 mois que l'on ne s'est pas vus! Nous allons louer une maison sur la côte Yucatan, un état situé à l' est du Mexique, faisant face aux Caraïbes. Cela devrait être pas mal...
Pour cela, il faut d'abord rejoindre la Costa Maya... J’ai opté pour un ticket en mini-van collectif qui me mènera directement à l’aéroport de la "Ciudad".
Enfin… directement... pas tout-à-fait... évidemment... :
Il faut d'abord se faire repérer sur la place du village, je vous l'assure, pas si grande que cela, par le chauffeur de tuktuk, envoyé par le mini-van, qui ne viendra pas comme prévu me chercher au bled, mais me repêchera éventuellement sur la bas côté de la route, à San Pablo, le village suivant... Vous suivez?
Je repère facilement le tuktuk-hombre qui appelle "Sonia, Sonia" à chaque touriste qui passe. Après avoir à peine eu le temps de dire au revoir, me voilà maintenant ballottée entre les cahots et la poussière qu'est la route de San Marcos. Je suis délivrée comme prévu, à San Pablo, tel un paquet sur le trottoir.
Commence alors l'attente.... Avec les quarts d'heure avançant, cela se transforme gentiment en questionnement, pas encore complètement anxieux: ''M'auraient-ils oubliée? ''
Le mini-van part de San Pedro et dois me choper au passage mais l'heure tourne, l'avion prêt à décoller se rapproche... Je tâche de prendre un air détendu, d'appliquer, finalement, les principes de Taiji consistant à se relaxer et aller avec ce flow, en priant quand même que ce p"*%& de mini-van n’arrive....
Et comme souvent (car cela n'est pas la première fois, ça aide à relativiser), le véhicule finit par apparaître, suivi d'un nuage noir à chaque accélération du chauffeur, appuyé d'un concert de klaxon. Au moins, je ne saurais pas le louper...
Enfin en route, je respire mais la circulation est dense, le flow lent. Je manque m'égosiller intérieurement lorsque je vois notre convoi quitter la route principale pour s'enfiler en direction de la cuvette où se niche Antigua. Il nous faut déposer des gens au passage, s'arrêter devant l'agence de voyage, attendre là, puis récupérer d'autres passagers à leur hôtel respectif, ce qui occasionne une visite d'Antigua et ses ruelles au charme ma foi, certain et un détour d'une bonne heure et demie.
Les bâtisses à l'architecture coloniale conquistador sont basses, aux murs colorés, parfois des couches de peintures successives et délavées s'empilent les unes sur les autres, cela donne du caractère et un charme fou à la ville. Il y a des charpentes apparentes, les colonnes sont en enfilades, et puis ces patios fleuris qui cachent des recoins où l'on aimerait bien aller se perdre attirent à la découverte, mais cela sera pour une autre fois, j'ai un avion à prendre!
Nous roulons donc sur ces rues pavées, comme quadrillées où il faut savoir s'orienter car tout se ressemble ou presque. Nous finissons par quitter ce qui semble être un labyrinthe hostile pour le conducteur, avec ses sens interdits et autres voies à direction uniques, plantés là comme pour vraiment vous faire tartir (et ralentir encore davantage notre course). Car il s'agit bien maintenant d'une course contre la montre....Et le film de l'avion raté s'installe de plus en plus dans mes visions.
Respiiiiiiiire.
Je me jette dans l'aéroport, heureusement il est petit, enregistre avec hâte les bagages, passe la douane, les checks, le bus pour atteindre la rampe de l'avion. La porte se ferme, je peux enfin me détendre. Quelques heures plus tard, j’arrive à Cancun, après encore une brève escale à Mexico.
Je suis lessivée...
Mexico city airport by night
Cela est très rare, j'ai réservé un hôtel car j’arrive dans la nuit et ne connais pas la ville. Vu la difficulté qu'a le taxi-hombre à trouver l'endroit, je me doute que c'était pas une bonne idée.
Comme je le découvrirais le lendemain, à la lumière du jour, mes soupçons se confirment, l'hôtel est hyper mal situé. C'est une quartier résidentiel où trois tiendas perdues vendent des chips et des boissons mais pas un resto à la ronde....
Puisqu'il y a quand même une piscine, je décide de ne pas faire grand chose de ma journée, si ce n'est accompagner le proprio en voiture jusqu'à un énorme supermarket afin de me ravitailler.
Puis je découvre Cancun et sa laideur, j'allais dire.... Grandes artères où déboulent des breaks aux pare-chocs lustrés et des tacots rapiécés. Il faut se rendre à la ''Zona hotelera'' pour voir la mer. C'est en fait une longue bande d'énormes hôtels à l'allure criarde, accolés les uns aux autres, tellement serrés que l'on ne peut même pas voir la couleur de l'eau, à part sur d'étroites bandes où viennent alors s'installer les gens de Cancun.
Dommage car elle est belle cette mer, turquoise, translucide, le sable est très blanc mais disparaît sur certains tronçons, sous les alignées de transats et parasols pour le tourisme de masse. Les immeubles sont tellement grands que leur ombre se projette sur la plage dès les 16h.
Une route bien droite et très longue sépare ce mur hôtelier s'étirant sur des kms à une lagune où végète une mangrove, les longues racines anguleuses des arbres se perdant dans l'eau verdâtre et statique. L'ambiance est totalement sauvage d'un côté (je vois même un signe ''Attention aux crocodiles''... Si je n'en ai pas vus, il est fréquent par contre de croiser des iguanes le long des routes).
Et de l'autre côté, l'atmosphère est surfaite avec ses bars à musique trop forte et au goût douteux, les énormes shopping centers, où ça se précipite pour faire ses emplettes de souvenirs. Une autre activité omniprésente est le selfie, bâton rallongeant ou pas, ça n'arrête pas. On est la star de sa vie, c'est sûr...
Heureusement ma famille arrive bientôt. Je les attends de pied ferme aux arrivées, du moins celles où j'ai accès. Eux attendent aux portes quittant l'aéroport, auxquelles je n'ai, bien sûr, pas accès... Pas pratique pour un hall d'arrivée...?! Nous finissons par nous retrouver après ce moment de confusion, s'en suivent des embrassades, le constat de voir comment les enfants ont grandis, changés, ils deviennent de vrais petits mecs.... et ma maman bien sûr, qui a quand même l'air un peu sonnée par le voyage.
Nous dormons une nuit à Cancun, près de la station de bus car demain matin, nous partons déjà pour Merida.
Nous y passons une autre nuit avant de partir le surlendemain encore pour Chicxulub (...oui…imprononçable 😊
Lorsque nous arrivons à la station de bus, il y a une file d’une longueur absurde. C’est en effet vendredi saint et alors tout Merida semble aller à la mer. Il faut dire qu’il fait chaud, très chaud, même tôt le matin…
Après une longue attente, nous nous entassons dans un bus pour la dernière ligne droite avant la mer.
Le bled de Chicxulub est petit, on en a vite fait le tour. Il se compose d’un marché coloré et odorant sous des halles où nous irons nous approvisionner, il y a également la place du village avec des échoppes qui la longent, où des stands de jeux sans clients meublent l'espace, 3 restos qui se courent après et c’est à peu près tout. Il y a la mer bien sûr avec cette plage qui s’étire à perte de vue.
La villa que nous louons se trouve à 2km de là, le long d’une route qui n’est habitée que d’un côté, celui de la mer évidemment. La maison est fort agréable, spacieuse avec sa terrasse, la petite piscine et la vue des palmiers plantés devant.
Il n’y a quasiment personne sur cette plage, c’est assez hallucinant vu le nombre de villas qui se suivent. Il n’y a que leur gardiens (et famille élargie) qui vivent dans des cagibis à côté de demeures ressemblant parfois à des bijoux architecturaux.
Le site se trouve à côté d’une lagune et fait partie d’un vaste marais. Ces marais salins étaient déjà exploités à l’époque , constituant un important produit d’exportation.
Les couleurs sont saisissantes. L’ambiance y est particulière, ça respire la sécheresse malgré les bassins. Il y a beaucoup d’oiseaux, surtout des hérons s’étirant sur leurs longues pattes.
Le temps des vacances touche à sa fin. Nous rentrons tous à Cancun, d'où ma sœur et les kids voleront quelques jours avant nous. Rentrez bien, merci pour les chouettes moments passés ici et l'on se retrouve très vite en Suisse! Ma mère et moi restons sur Isla de Mujeres, en face de Cancun. Cette halte est sympathique car l'eau est sublime mais l'est de l'ile, où la grosse concentration touristique se trouve, reste un peu surfaite. C'est un alignement de boutiques, restos et bars. A part ça, cela fait du bien de profiter d'eaux cristallines, du soleil et du poisson le soir dans une gargote du bord de plage, avant un retour imminent en Suisse après 18 mois!!!