30 décembre 2006
Trek dans les alentours de Munnar
25 décembre 2006
Noël à la plage
Le frigo de Varkala
वर्काला
Ce soir-là, j'assiste à un spectacle de danses, genre Bollywood. Les protagonistes, une sorte de boysband, vêtus de fringues un brin kitshouille remuent des hanches, sautent toniquement en tous sens et font du playback sur les paroles. Ils semblent vraiment heureux de se produire et ça a mis une sacrée bonne ambiance! J'ai passé la soirée en compagnie de sexuagénaires, croquant la vie à pleine dents (mon 1er Noël avec cette unique tranche d'âge, comme l'a soulevé Michel, l'un d'entre eux, qui j'imagine ne quintera pas si je donne ici l'adresse de leur blog sur l'Inde, pour ceux que cela intéresseraient, il y a de superbes photos http://inde-eternelle.blogspot.com/).
22 décembre 2006
L'ashram d'Amma
Amour libre de toute demande,
Amour humble qui ne fait que donner, qui ne peut que donner.
Son amour est une étreinte qui nous emmène au cœur du Divin.
Sa vie est l'expression de cet amour,
Sa vie est compassion infinie,énergie puissante qui jaillit de la source pure de l'Être, énergie de compassion au service de toutes les souffrances."
Je suis quelque peu surprise par la taille des bâtiments qui composent l'ashram. 2 grandes tours abritent les studios des disciples (dont certains vivent là). Tout est rose ici, on se croirait au pays de Barbie, Made in India! La structure est très bien organisée : internet, shops divers, cantine indienne, cantine western food et un bureau d'accueil pour les étrangers (venus de partout dans le monde, Amma ayant des ashrams ailleurs).
J'ai toujours eu un regard sceptique, voire cynique sur ce genre de lieu. Et comme je m'y attendais, je croise certaines personnes qui ont l'air "un peu perdues", d'autres avec un sourire (niais) scotché sur la face, qui me rappellent étrangement celui de certains chrétiens... Une autre se ballade en serrant dans ses bras, une poupée en chiffon à l'effigie d'Amma. Il y a de quoi se poser des questions...
Amma : une grosse mama qui serre les gens dans ses bras pour faire passer son message
d'amour. J'ai donc fait la queue pour avoir mon embrassade, munie d'un ticket jaune, semblant me donner un passe-droit pour y accèder, en tant que nouvelle arrivante. La gourou est sur une grande scène, à sa gauche la queue des hommes et à sa droite, celle des femmes. Dans la salle, se trouvent des chaises où sont assis des gens. Je ne sais pas ce qu'il font là, s'ils attendent l'embrassade, se recueillent ou assistent juste à la cérémonie. Je me fais prendre en main par une disciple de blanc vêtu, qui m'oriente donc dans la queue, lorsqu'elle aperçoit mon ticket jaune.
Alors que mon tour approche, je suis prise en charge par la main vigoureuse d'une disciple, en blanc aussi, afin d'être positionnée face à Amma. J'ai ensuite à peine le temps de me rendre compte de ce qui m'arrive. Me voilà la tête collée contre les seins d'Amma. Elle continue de parler avec des gens derrière moi alors que j ai les bras coincés contre son ventre.
Je ne suis pas sûre de savoir ce que je devrais ressentir pendant l'étreinte...
Puis Amma change ma tête de côté en me maintenant fermement contre elle. Là, elle me dit à l'oreille quelque chose qui ressemble à : "mowglimoglimowglimogli". Elle me relâche alors, me regarde dans les yeux en me donnant un petit paquet contenant des cendres et un bonbon à l'orange... D'accord...
Je suis à nouveau tirée par le bras. Une autre disciple, celle-ci chargée de placer les gens derrière Amma, me trouve une place. J'ai alors tout le loisir d'observer la faune locale. Certains méditent, d'autres regardent amoureusement Amma (sourire toujours scotché) et d'autres encore se rapprochent d'elle, chaque x qu'une place se libère devant eux...
J'ai de la peine à comprendre cette ferveur, ce besoin d'adulation qui étreint certains de nos congénères. Drôle d'idée que de vouloir vivre dans un ashram qui, quelque part, se coupe de la vie, de la réalité. Je trouve cela un peu triste. Il y a beaucoup de personnes âgées, d'étrangers, seuls chez eux, quoi qu'il en soit, qui s'installent ici, retrouvant une sorte de famille.
Autant qu'ils soient là finalement...
Je quitte la cérémonie de l'embrassade, appelée Darshan, alors que les mantras battent leur plein et ne cesseront pas avant 23h. Amma aura serré des gens dans ses bras pendant 15h aujourd'hui. C'est sûr (il faut le lui laisser), ça n'est pas donné à tout le monde!
Je quitte l'ashram le lendemain, me demandant si je suis un être sans spiritualité aucune...
20 décembre 2006
Allepey
J'assiste au 1er jour d'un festival de musique religieuse au Mullackal temple. On m'a avertie d'une cérémonie, le lendemain matin, avec un éléphant faisant le tour du temple. M'y voici donc. Une musique s'entendant de fort loin, au son criard, plein de disto, accompagne le rituel. L'éléphant, décoré d'un tissu aux 1000 couleurs et où brillent aussi quelques petits miroirs, se tient devant l'entrée du temple. Il est monté d'un homme au loongi blanc (tissu de coton, noué à la taille). Devant la grande bête, il y a une flamme qui brûle dans un "bougeoir" avec, en ornement sculpté et pour guise de poignée, un cobra au cou deployé. Devant la flamme et celui qui la portera, se tiennent les musiciens (clarinette, tambour battant la chamade et une autre percussion). Ils jouent un même mantra qui plonge réellement l'esprit dans un certain état... d'hébétitude? Puis à un moment donné, le cortège se met en route et fait le tour du temple. Ils répèteront le même rituel 3x. La procession est marrante à observer.
A un moment donné, il me semble bien percevoir un brin de tension chez le pachyderme. Il remue ses jambes, attachées par de grosses chaînes. Son regard semble apeuré, serait-ce la musique trop forte, trop tout? Il remue plus fort une jambe et reçoit en retour un coup de bâton. Il pousse alors un cri, venu du fond des entrailles (de la terre?) qui fige tout un chacun sur place, un frisson semble même parcourir l'audience. D'un coup, je l'imagine brisant ses liens, balançant sa tête, la trompe assomant tout ce qui passe et enfin devenir fou en détalant .
Mais le calme revient une fois qu'il s'est exprimé.
Cela me rappelle simplement que je suis bien peu de chose face aux forces de la nature.
Au cours de la céremonie, les gens ont afflué, tous faisant face à l'éléphant vénéré. Il y a une petite table, devant le temple, où sont entreposées différentes poudres orange, blanche et rouge.
Je vois les indiens défiler les uns après les autres et s'en tamponner le doigt. Il aposent ensuite la couleur sur leur front. Il y a même un miroir installé sur une colonne pour pouvoir viser juste. C'est tout de même bien organisé!!!
Certains prient avec une ferveur, une totale dévotion qui me laisse un brin émue. Ils semblent si "vrais" à ces instants, fronçant parfois des sourcils, les lèvres remuant à peine, formulant vite leur prière. Certains se prosternent à même le sol, dans un mouvement souple.
Un dernier signe sur le front et ils quittent les lieux. Je les suis, quelque peu assourdie et groggy par tant de mêmes phrasés musicaux...
Ballade ensuite dans les backwaters en canoë. Seul le froissement de la pagaie vient troubler le calme environnant. Je découvre des rivières larges, de petits canaux qui desservent les maisons isolées. Je vois un serpent comme posé sur l'eau, qui se met à onduler à la surface alors que le bateau vient troubler sa quiétude.
Les cocotiers sont partout, se reflètant sur les eaux. Elles se transforment alors en fidèle miroir.
14 décembre 2006
Fort Kochin
En revanche, je me suis levée bien tôt un matin pour assister au retour des bateaux, partis dans le grand large. Les paniers de poissons sont amenés et jetés au sol, sur des bâches. La vente se fait a l'enchère. Rapidement un groupe d'hommes entoure le tas de poiscaille et le gars qui crie les prix. Ca s'active de toute part, les bateaux (de larges barques, avec parfois écrits dessus, le nom des donnateurs suite au tsunami, qui a également atteint ces rives) partent et laissent leur place à d'autres. On me montre un serpent de mer, pris au piège dans un filet. Une fois libéré, un homme lui assène un coup de pagaie sur la tête alors que je cris un nooooooooon...
06 décembre 2006
Goa
- 1x a agonda a velo pour manger le superbe thali de Fatma. Chez elle, il y a 6, voire 7 sortes de légumes différents qui composent l'assiette. Un vrai régal, un spectacle de saveurs en bouche. Les graines utilisées, le choix des légumes font que c'est bel et bien, l'un des meilleurs thalis de l'Inde (je dis bien de l'Inde entière) qu'il m'ait été donné de goûter.
- 3x jusqu a Chaudi (2kms) pour diverses activités, internet, réservation du ticket de train, achat de poudre antibiotique, pas mal pour assècher les plaies.
- 1x jusqu a Gokarna (3h30 de bus aller) afin de commander des sacs à vendre.
- 2x a Palolem (la plage d'à côté) pour aller souper...
Vue depuis ma chambre
Un vendeur de babioles sur la plage
Et puis, allez savoir pourquoi (peut-être le fait de voir des couples partager leur passion ensemble...?!), de profondes refléxions sur ma relation amoureuse se mettent en branle dans mon esprit. Ce n'est pas toujours facile à gérer avec la distance, il faut bien le dire. J'ai le blues comme qui dirait. Triste de ne jamais pouvoir partager cette envie, passion-là. Une sorte de malaise intérieur grandit. Je suis entre 2 chaises depuis bien longtemps. Et le voyage, malgré sa beauté, ses découvertes et surprises n'empêche pas les remises en question. C'est bien plutôt le contraire...
04 décembre 2006
Départ pour le sud, escale par Bundi
J'arrive à Bundi, charmante petite ville du Rajasthan. Il y a là bien moins de touristes que dans les autres cités de l'état. L'atmosphère me séduit de suite. L'on découvre dès l'abord de la localité, un fort la surplombant, majestueux avec sa belle architecture aux airs arabisants. Cela me donne le sentiment de voyager dans le temps, également. J'aperçois un quartier de maisons bleues indigo, la couleur des brahmanes, la plus haute caste. J'ai trouvé une superbe chambre dans une vieille haveli. Il y a des alcôves dans les murs, un escalier qui mène sur la terrasse privée et un balconnet intérieur derrière une fenêtre aux verres de 1000 couleurs. Pour un peu, je me croirais Shéhérazade...
Je reste longtemps assise à les voir confectionner les bijoux. Il faut voir aussi le moment de l'essayage. De grosses femmes indiennes, les bras déjà chargés d'achats, s'arrêtent et regardent, comparent, tatent ces cercles de verres. Elles les tiennent entre leurs mains et les ajustent pour voir s'ils sont tous ronds de la même manière. Ca discute ensuite du prix, puis un autre set de bracelets est montrés et la cliente repart avec quelques jeux de nouveaux artifices. Personne ne s'étonne de me voir assise là en leur compagnie, c'est normal, plutôt chouette même.
Je ne fais étape que quelques jours. J'ai un ticket de train qui part de Kota, à 1h de route de là. Je m'en vais rejoindre Mumbai (Bombay) en trajet de nuit. Je quitte Bundi en catastrophe car j'imaginais partir la nuit suivante. Le convoi part à 00.05 le 25 et non pas le 26, comme je l'imaginais. Je packe mes affaires pendant que la famille de la guest house me fait à souper. Je prends encore vite une douche et file ensuite à l'arrêt de bus. Waouh... Je respire, même si ces petits coups d'adrénaline m'amusent bien. Ca aurait été trop bête de rater le train car toutes les places pour la ligne sur Mumbai sont complètes les jours suivants. La période des mariages a commencé (elle durera jusqu'à avril) et de fait, il peut s'avérer difficile de trouver des places en wagon couchettes.
Je débarque à Mumbai après une (étonnante) bonne nuit de sommeil et tente de trouver un ticket de train pour le soir même afin de rejoindre Goa. Bien que je me rende au bureau des touristes, où l'on peut obtenir des places sous quotas réservés à notre effet (étrangers donc), j'apprends que tout est complet... Je passerais la nuit ici et descendrais plus au sud avec le train de jour demain. Je me dirige à Collaba, le quartier des voyageurs, situé juste derrière la Gateway of India et le fameux Taj Mahal Hotel. J'y ai mes habitudes et débarque à l'Apollo guest house où je suis accueillie par les boys (en Inde chacun à son rôle. Il y en a un qui s'occupe du nettoyage des WC, l'autre de cuisiner, le 3ème d'amener le plat, le 4ème, je l'ai vécu, poste l'échelle alors que le 5ème, le patron, montera dessus pour changer l'ampoule), qui me reconnaissent, ce qui est toujours fort sympathique. Ca me demande des nouvelles de chez moi, être sûrs que tout le monde va bien. On s'est rencontrés peut-être 6x et ces gens qui ne connaissent absolument pas ma famille m'en demande des nouvelles. Ce sont ces petits détails qui me touchent ici.
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