20 décembre 2006

Allepey

Je descends plus au sud, jusqu'à Allapuzha, aussi appelée Allepey. Ici commençent les circuits (touristiques) des backwaters. Ca regorge de palmiers, du vert partout, même l'eau des canaux est de cette couleur. Le bleu du ciel vient agréablement nuancer le tableau.





J'assiste au 1er jour d'un festival de musique religieuse au Mullackal temple. On m'a avertie d'une cérémonie, le lendemain matin, avec un éléphant faisant le tour du temple. M'y voici donc. Une musique s'entendant de fort loin, au son criard, plein de disto, accompagne le rituel. L'éléphant, décoré d'un tissu aux 1000 couleurs et où brillent aussi quelques petits miroirs, se tient devant l'entrée du temple. Il est monté d'un homme au loongi blanc (tissu de coton, noué à la taille). Devant la grande bête, il y a une flamme qui brûle dans un "bougeoir" avec, en ornement sculpté et pour guise de poignée, un cobra au cou deployé. Devant la flamme et celui qui la portera, se tiennent les musiciens (clarinette, tambour battant la chamade et une autre percussion). Ils jouent un même mantra qui plonge réellement l'esprit dans un certain état... d'hébétitude? Puis à un moment donné, le cortège se met en route et fait le tour du temple. Ils répèteront le même rituel 3x. La procession est marrante à observer.

A un moment donné, il me semble bien percevoir un brin de tension chez le pachyderme. Il remue ses jambes, attachées par de grosses chaînes. Son regard semble apeuré, serait-ce la musique trop forte, trop tout? Il remue plus fort une jambe et reçoit en retour un coup de bâton. Il pousse alors un cri, venu du fond des entrailles (de la terre?) qui fige tout un chacun sur place, un frisson semble même parcourir l'audience. D'un coup, je l'imagine brisant ses liens, balançant sa tête, la trompe assomant tout ce qui passe et enfin devenir fou en détalant .
Mais le calme revient une fois qu'il s'est exprimé.
Cela me rappelle simplement que je suis bien peu de chose face aux forces de la nature.

Au cours de la céremonie, les gens ont afflué, tous faisant face à l'éléphant vénéré. Il y a une petite table, devant le temple, où sont entreposées différentes poudres orange, blanche et rouge.
Je vois les indiens défiler les uns après les autres et s'en tamponner le doigt. Il aposent ensuite la couleur sur leur front. Il y a même un miroir installé sur une colonne pour pouvoir viser juste. C'est tout de même bien organisé!!!

Certains prient avec une ferveur, une totale dévotion qui me laisse un brin émue. Ils semblent si "vrais" à ces instants, fronçant parfois des sourcils, les lèvres remuant à peine, formulant vite leur prière. Certains se prosternent à même le sol, dans un mouvement souple.
Un dernier signe sur le front et ils quittent les lieux. Je les suis, quelque peu assourdie et groggy par tant de mêmes phrasés musicaux...

Ballade ensuite dans les backwaters en canoë. Seul le froissement de la pagaie vient troubler le calme environnant. Je découvre des rivières larges, de petits canaux qui desservent les maisons isolées. Je vois un serpent comme posé sur l'eau, qui se met à onduler à la surface alors que le bateau vient troubler sa quiétude.
Les cocotiers sont partout, se reflètant sur les eaux. Elles se transforment alors en fidèle miroir.



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