Les ghats
Nous quittons donc Kolkata en compagnie de Nadja, fraîchement débarquée de Thaïlande. Chaleureuses retrouvailles!!! Trajet en train de nuit jusqu'à Varanasi, où je dors évidemment mal: Des gens descendant à une station au milieu de la nuit ont allumés la lumière du compartiment et se sont mis à parler, comme en plein jour. Mon sommeil, déjà tout relatif s'en est trouvé éprouvé. C'est ce qui m'a toujours frappé en Inde. Il y a peu de marques de respect comme nous les attendons chez nous, en revanche une tolérance à quasi toute épreuve. Il me semble que nous fonctionnons à l'envers. Respectueux la plupart du temps, nous manquons par contre cruellement de tolérance.
Mais revenons à notre trajet. Heureusement, dois-je dire, le train s'est immobilisé toute la matinée pour cause de panne. Le wagon cessant enfin de cahoter m'aura permis de dormir et récupérer ainsi vaguement de cette nuit. Nous resterons arrêtés au milieu de nulle part, en rase campagne et ce pendant des lustres. Nous arrivons à la ville sainte avec 6 heures de retard. Nous trouvons facilement une guest house, chez une famille, ce que je préfère. Ballades en barque sur le Gange sacré, avec de sublimes vues sur les anciens palais qui bordent les ghats. Ceux-ci sont parcourus de scènes incessantes de vie, de mort, de prières. J'ai souvent l'impression que l'Inde se révèle à moi lorsque je suis à Varanasi.
Ballade en barque au lever du soleil
Comment ne pas aimer malgré la saleté, la merde, le chaos général qui traînent partout? Les marchés sont animés. Les fruits et légumes se vendent à même le sol, posés sur de vagues bâches. Les saddhus aux looks incroyables se mêlent à la foule.
Babaji
Les mendiants et autres estropiés, souvent les mêmes, poursuivent le passant pour un backchisch. Les enfants vendent des cartes postales, les touristes se balladent, photographient, s'émerveillent, prennent des cours de musique. Nous avons eu l'occasion de voir plusieurs concerts, de vraies calures à l'oeuvre, toujours impressionnant. Je retiens surtout le duo de sarod et sitar, accompagné de tablas. Vraie explosion de vie après une entrée en matière toute en douceur, comme d'habitude. Sublime, j'ai ressenti tant d'émotions. Le plus chouette est de voir les musiciens s'éclater, partager, sourire des prouesses de l'autre. Ils vivent la musique.
Il y a quelque chose de magique, d'unique à Varanasi. Une intensité rare. Les hindous viennent ici pour mourir. L'idéal, le passe-droit afin de cesser le cercle infernal des réincarnations, en voyant ses cendres dispersées dans le Gange sacré. Nombreuses sont les cérémonies de crémation. Les flammes n'ont cessé de brûler ici depuis 2000 ans, dit-on...
Il est temps d'allumer des lueurs qui flotteront sur le fleuve, portées par mes prières.
Il est temps d'allumer des lueurs qui flotteront sur le fleuve, portées par mes prières.
Puja
A Varanasi, nous nous disons au revoir avec Alex. Il rejoint sa soeur et des amies, venues le visiter pour la fin de son voyage. Je reprends donc la route en solo. Etrange les premiers instants, après ces 2 mois passés accompagnée, je suis toutefois contente de me voir seule pour le dernier mois de voyage. Toujours particulier... Une sorte de revisualisation du périple, des réfléxions qu'il aura engendrées. Un retour sur soi avant le débarquement au bercail, autre réalité.
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