02 mai 2008

On the road again... for Nepal

En route pour de nouvelles aventures. Je me decide finalement rapidement pour ma prochaine destination. Le billet d'avion etant beaucoup trop cher pour me rendre au Tadjikistan comme je l'aurais initiallement aime, je vais donc m'en aller au Nepal, que je n'ai encore jamais visite.
Je reserve mon ticket de train et pars le lendemain soir pour Lalkuan junction.

Je passe une courte nuit dans le train. Je dois arriver a 4h45 du matin, il va falloir gerer ca (n'ai toujours pas de reveil...). Alors que je somnole, prise par le froid, je ne trouve plus le sommeil et decide d'attendre ma station (il reste 45 minutes de route). Ca vaut bien une petite cigarette dans les WC.




Puis le train s'arrete. 1er objectif : un chai avant la suite. Par chance, un bus direct pour Banbasa, la derniere ville indienne avant la frontiere, passera dans l'heure devant le shop. 3 chais au total et une marche le long des rails au lever du soleil.

Et c'est parti pour 3h autres heures de trajet + 1 ballade en rickshaw (velo + siege a l'arriere) sur une route jonchee de nids de poules qui me font rebondir sur mon siege, tout en contractant mon estomac. Je suis entouree d'arbres fruitiers qui semblent epanouis. Les alentours sont calmes et doucereux. Il y a beaucoup de byciclettes et, ce sont leur sifflement que l'on entends a la place des habituels klaxons. Les enfants me crient bonjour en agitant la main sur le pont de la Marakali river. La chaleur est bien plus supportable ici. Remarquez, il est encore tot...

Enfin vient le poste frontiere. Il y a un groupe de jeunes israeliens, facilement reconnaissables a leur grosses lunettes de soleil et a leurs cheveux qui frisent de maniere folle. Ils quittent le Nepal. Les sacs sont poses eparses. Les visages sont fatigues. Je prends place dans la queue. Les officiels sont sympathiques et aidants, bien que toujours lents, evidemment... Tout est encore repertorie a la main. Ils s'exclament lorsqu'ils voient mon prenom. J'ai de la chance de le porter car il est connu en Inde, comme au Nepal. Il est facile a prononcer dans les pays d'Asie du sud-est, bien qu'ils disent le plus souvent juste Soniiiiiiiiiiii, avec des fluctuations tonales typiques de ces pays la.

"Aaaaaaaaaaaaaah So-ni-yia... Indian name", observant ma reaction, "like Sonia Gandhi". "Yes I know" je dis. Ca n'y manque pas et j'aime bien ca, toujours cette spontaneite, comme des gamins je me dis parfois. Ou peut-etre est-ce nous qui sommes devenus trop serieux...?

Un incessant va-et-vient de gens a pied, portant de gros sacs sur leur epaule ou une chevre entre les bras, a lieu sur le chemin de terre reliant les 2 postes frontieres. Je marche sous le soleil qui chauffe bien ici aussi finalement. 2 femmes rejoingnent mon pas en m'appelant Didi, Soeur, une expression souvent utilisee. J'apprecie a chaque fois, ca me donne l'impression de me rapprocher des gens. Elles me demandent ou je vais (je pensais que c'etait clair etant donne que nous marchons dans la meme direction dans ce no man's land...), d'ou je viens. Entre elles, elles disent englisss. Je leur dis Nahi, swiss. Aaaaah swiss. Je leur demande leur prenoms : Devi et Shiri. Aap? qu'elles me disent. Sonia. "Ooooooooh, So-ni-yia, indian name, you lucky!"

J'adore j'vous dit!

Les visages changent. Je vois des yeux brides, des femmes aux traits legerement plus fins. Les hommes portent des chapeaux durs semble-t-il, un peu comme ceux de Nehru, mais en hauteur et plus pointus. Apres 1 marche d'1 km, je recois un visa pour 2 mois. Je suis au Nepal.





Je m'enfile dans une sorte de cariole a moteur sur 3 roues ou deja 12 personnes sont assisses alors que 4 autres se retrouve pendouillantes a l'arriere, tete au vent. Nos sacs sont sur le toit, nous prenons la route pour Mahendra Naga, ma 1ere etape. Je regarde ce nouvel envirronnement (ma 1ere visite dans ce pays), a la recherche, sans meme le vouloir, de differences avec l'Inde. Cela me semble pour l'instant a peu pres identique, en un peu plus calme peut etre et certainement plus propre. Il y a des vaches et singes dans les rues, des temples hindouistes et des femmes en sari. En m'enfoncant dans le pays, j imagine que les choses devraient changer.

Le lendemain, je m'embarque pour mon 1er trajet.



J'attends a cote du bus, le temps que sacs, valises et autres grosses caisses soient charges sur le toit. Je demande a pouvoir faire 1 partie du trajet sur le toit, ce que je prefere et me retrouve agripee a l'echelle des que le chauffeur klaxonne afin d'annoncer notre imminent depart. Je m'installe derriere le chargement et me tiens fermement a la barre laterale. J'adore etre la-haut. Je peux voir la route clairement, son traffic fou lorsque nous depassons des camions barioles, avec un chargement qui semble pouvoir exploser a tout instant, tant ils sont plein, ou alosr des charettes tirees par des zebus.

C'est vraiment parmi mes moments preferes en voyage. Je me sens libre comme jamais. Le vent chaud prend tout mon visage et m'enveloppe. Je pourrais passer des heures ainsi, un sourire scotche sur les levres.





Malheureusement, lors de l'un des nombreux check post de l'armee sur la route, un soldat me demande de descendre, a grands regrets, je m'execute.

J'observe alors le paysage depuis mon siege inconfortable. Le dossier est bloque a la tres verticale et apres 1/2 heures deja, j'ai mal a la nuque. Ca promet, on m'annonce un trajet de 17h...Nous traversons donc des plaines couvertes de champs secs. Sur ma gauche, au nord, j'apercois de loin une masse pourpre qui s'etend telle un long serpent : La Chaine Himalayenne.



Ma voisine et son bebe, a la cool




Il fait une chaleur a crever, mon dos, colle au dossier est trempe. Apres 2 heures, j'en ai deja marre, accablee par la chaleur, la poussiere et les remous du bus. C'est sans parler de la musique saturee braillee par les hauts-parleurs. Pourquoi est-ce toujours aussi fort et de mauvaise qualite (et je ne parle meme pas des morceaux en soi...). Et surtout, pourquoi est-ce que ca ne gene pas les locaux car c'est vraiment insupportable. Puis, comme pour la longueur du trajet, je finis par m'y faire. Je n'ai pas trop le choix. Mais ce sera une tres mauvaise nouvelle lorsque je realise que, non, ils n'eteindront pas la k7 pendant la nuit, alors que je demande au chauffeur dans mon hindi approximatif "si possible no music". Il a just ri, reelement amuse par l'absurdite de ma question...

Et c'est ainsi que roulant a tres vive allure (la route est bien meilleure que toutes celles que j'ai pu emprunter en Inde), la musique full on, le jour cede la place a la nuit et les champs aux forets. Des que nous les longeons, une forte odeur boisee, humide et presque chaude emane des fourres. La lune est noire, je distingue peu les alentours. Je n'apercois quasi pas de lumieres, il y a une coupure d'electricite chaque soir ici.

Puis nous faisons une pause souper aux alentours des minuit. Ce sera aussi l'occasion de charger sur le toit tout un troupeau de chevres, dociles alors qu'elles sont portees par le collet, toutes pattes pendantes, de la camionnette au toit du bus. Elles seront allignees en rang d'oignons et attachees au porte-bagages par une ficelle autour du cou. J'entendrais entre 2 chansons, plusieurs belements, raisonnant dans la nuit comme un cri desespere alors que le bus vient d'attaquer un virage serre.



Nous gravissons maintenant des collines et la cadence du bus a, de fait, ralentit. Je ne peux pas en dire autant de la musique. Non mais comment font-ils, tous les autres la, pour dormir alors que nous sommes ballotes, mal assis et assourdis???
Finalement je somnole aussi au petit matin. Je me reveille pour voir un paysage fantastique. Une vallee conique, etroite, couverte de rizieres en terrasses. Une riviere coule en contre-bas et le soleil diffuse sa douce lumiere aurorale, cache derriere un impressionnant bloc de roche pointu. On dirait un pain de sucre acere. Il y a de fines couches de brume ci et la, donnant un air mysterieux a cet endroit. Il m'apparait comme magique. Je m'endors.

La route continue son ascension entre les montagnes. J'apercois au loin les pics enneiges, ils impressionnent par leur hauteur, leur massivite.
Enfin nous atteignons Pokhara, apres tout de meme 20 heures de bus!

Nous dechargeons les chevres, dont j'ai pu entendre quelques coups de sabots pendant le trajet. Elles sont maintenant lancees en bas le bus. Elles n'ont pas la vie facile les pauvres...








Je rejoins le bord du las pour y trouver une guest house.
Repos du guerrier.


English version
On the road again towards new adventures...
I spent a short night in the train. Arriving at 4.45 am (still without an alarm clock).
While I'm drowsing, unable to sleep because of the nightime chill (the bloody windows are wide open) I decide to wait for my station, 45 minutes to go : time for a little one in the toilets, it's travelling day after all!
The trains stops. 1st objective : Chai. Easy.
Luckily a direct bus to Banbasa, the last indian town before the border, will pass by within an hour. Three chais later I walk along the rails while the sun rises.

Here we go on another three jours of journey plus a drive on a rickshaw (the one with the bycicle and a seat at the back) over a road strewn with big potholes which bounce me on my seat and play havoc with my stomach.
I'm surrounded by fruit trees which are beaming and flashy green. The area around me is quiet and something soft is in the air. There are loads of bycicles on the road and I hear their whistles instead of the usual horns. The kids are screaming hello to me as they fidgit with their hands on the Marakali river bridge. The heat is a lot more bearable, it's still early.

Finally the border office. There is a bunch of young israelis, easily recognizible by their big sunglasses and crazy curly hair. They are leaving Nepal. The backpacks are left on the floor, scattered. The faces are tired. Last nights ride must have been long for them too. I sit on my beloved bag and wait in the queue.

The officials are friendly and helplful, though slow, of course. Everything is still written down by hand...
They exclaim with delight when they see my name, I'm used to this. I'm lucky to wear it, it's well known in India, as it is in Nepal. It's easy to pronounce in the south-east asian countries (even though they, most of the time, say Soniiiiiiii, with the tone typical of those places).
"Aaaaaaaaaaah So-ni-ya... indian name..."
... then observing my reaction
..."like Sonia Gandhi".
"Yes I know" I say.
It never fails and I like it, always that spontinaity, almost like kids I do believe sometimes. Or is it us who became too serious...?

A constant coming and going of walking people, carrying heavy bags on their shoulders or a goat in their arms, passing by on the earthy path linking the 2 borders.
I walk under the sun which heats well here too, finally.
Two ladies come along and call me "Didi", Sister, a common expression. I appreciate it every time, it gives me the feeling of being closer to the people. They ask me where I go (I thought it was obvious as we are all headed the same direction in no man's land...), where I'm from. Between them, they say ": englisss. I tell them Nahi, swiss. Aaaaaaaah, Swiss. I ask their names : Devi and Shiri. Aap? they say to me :
"Sonia."
Oooooooooooh, So-ni-yia, indian name, you lucky!
...
I adore it I tell you!

The faces are changing. I see more slanting eyes, the brush strokes are ever more delicate in the faces of the women. Men are wearing hard hats it seems, a bit like Nehru's ones, but higher and more pointed.
After a walk of one km, I recieve a visa for 2 months. I'm in Nepal.
I slip into a kind of motorised cart on 3 wheels, wherein 12 other people are already established and 4 others hang out the back, in the wind. Bags on the roof, we take the road to Mahendra Nagar, my first stop.

I observe this new environment (my first visit in this country) and without even wanting it, I'm looking for differences with India. Until now, things are pretty much the same to me, a bit quieter maybe. There are cows and monkeys in the streets, hindu temples and women wearing saris. I guess things are gonna change as I sink deeper into the country.

My friend Alex is gonna reach Pokhara soon, I decide to go and meet him. A bus is going tomorrow, at 2 Pm for a 16 hours journey...
The following day, I board my first nepalese bus. I wait next to the bus while the bags, suitcases, and other boxes are hauled onto the roof. I ask to make part of the trip sitting up top, I prefer it up there, and soon find myself clinging to the ladder as the driver blew his horn to announce our imminent departure. I settle down behind the luggage and hold myself firmly to the bars.I love to be up here. I can see clearly the road as we weave our way through the crazy traffic, undertaking dozens of the slow moving brightly coloured and hidiously overloaded (so that they look like giant mushrooms) trucks or carts pulled by zebus.
But what I prefer the most is the sensation of this warm wind taking all of my face. For some reason, I feel free as I can ever be. A constant smile is on my mouth. These are among the best moments of my trips, always...Unfortunately, during one the numerous army check points on the way, one soldier ask me to go down. Regretfully I comply.
I observe the landscape from my uncomfortable seat. Its back is set almost perpendicular to the seat bottom, in a way which started to be quite unpleasant for my neck after 1/2 hour ride... Should last 17 jours.... okay... We cross flat plains covered in a dusty patchwork of dry fields. On my left to the north, from far away, I catch a sight of a crimson mass which stretches like a snake, winding it's way into the distance. The Himalaya.
It's dam hot in this bus, my back, soaked, is sticking to the seat.After 2 hours I've had enough, overwhelmed by the heat, dust and constant jarring of the bus. This is without even mentioning the music, bawled out of the ancient speakers. Why is it alway so loud and bad (and I'm not even talking about what's played!) Above all, how come the locals do not seem at all disturbed by it because it is really unbearable...Then, considering the length of the ride, I ended up accepting the facts. I haven't much choice though as I tried to ask the driver "if possible no music", he just laughed, truely amused by my absurd question.But it's still a really bad surprise when I realize, that nope, they aren't gonna turn the tape off, even during the night. And it is how, while driving at really hight speed (the road is in a much better state than all the ones I 've taken in India) full music on, day turns to night and fields into forests. As soon as we got among them, a strong woody, humid and almost warm smell comes from the bushes. The moon is black, I barely distinguish the area around me. I can't really see any lights, there is a power cut every night here.
We stop for a lunchbreak around midnight. This opportunity is taken to load a herd of goats, docile while they are carried by their snare, all paws hanging down, from the van to the bus roof top. They are gonna be lined like a row of onions and tied up at the luggage-rack with a string around the neck.I could hear between 2 songs, their bleating resonating like a desperate scream as the bus took a sharp curve. We begin to climb and the rythm of the vehicle slows. I can't say the same about the music, still blaring joyfully.How do they manage, all those ones there, to sleep while we are jolted, deafened and cramped into uncomfortable seats???
Finally I doze as well, in the early morning. I wake up briefly to see a stunning landscape. A conical, narrow valley, covered with bright green terraced ricefields. A river runs below and the sun, diffusing his soft auroral light is hidden behind a massive angular boulder. Some fine layers of mist here and there are giving a mysterious atmosphere to the place. It appears to me like a magical one.
I fall asleep.
The road continues its ascension between the mountains. I can see from far away the snowy peaks, they impress with their height, their massivity. Finally we reach Pokhara after a 20 hours ride! We unload the goats, from whom I heard as well some hoofed protests during the journey, and they are now throwned down the bus...Not an easy life though! I reach the lakeside to find a guest houst.
Rest time.

4 commentaires:

  1. Dis donc t'as pas intérêt à recevoir une chèvre sur la tête ! Pauvres à elles et à toi voyageant dans ces conditions qui ma foi sont très drôles. Des souvenirs gravés à jamais.
    Bises
    Babeth

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  2. Hello Sonia,

    je viens de passer 27 minutes 34 sur ton blogue et je suis pantois, stupéfait, en émois, ému, tout ça quoi, devant ces magnifiques images qui font rêver…

    je tenais à te féliciter pour la qualité des photos et surtout des textes…


    Salutations z’holistiques

    etienne

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  3. Hé salut la globe-trotteuse :-)

    Alors je viens d'aller lire tes dernières aventures sur ton blog c'est absolmument terrifiant de beauté et j'adore comme tu relates tes périgrinations ;-)))...


    Becs becs
    valOo

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  4. Hello!

    Merci beaucoup pour tous ces récits qui nous font voyager depuis la maison...... c'est vraiment un plaisir de te lire à chaque fois. Tout de bon pour la suite!

    A tout bientôt pour la suite des aventures

    Bisous

    Cécile

    RépondreSupprimer

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