28 septembre 2009

En route pour l'Inde - Delhi




Je quitte Istanbul dans la nuit avec un vol qui fera etape a Bahrein avant d’atteindre Delhi. Assise dans l’avion, je me croirais deja en Inde car il n’y a que peu de touristes sur ce vol. Ca se leve pendant le decollage, tente d’atteindre les toilettes alors que les signaux de securite sont tous allumes, ecoute de la musique bollywoodienne sur son mobile alors que la stewardess vient justement de preciser qu’ils doit eteint durant tout le vol…
Colee au hublot alors que nous survolons l’Arabie saoudite, mes voisins me demande de remplir leur feuille des desembarcation après m’avoir vue remplir la mienne, d’autres souhaite que je la verifie… Tous sont des immigres travaillant en Arabie. L’excitation est a son comble lorsque nous commencons a descendre. Je demande a mon voisin qui semble particulierement impatient depuis combien de temps il n’est pas retourne chez lui, en Inde, un village du Bihar. 3 ans me repond-t-il. WOW, ca a du lui paraitre long (et etre terrible en meme temps!)
Il me dit oui et rajoute : “ I love my India” et je m’entends lui repondre “I love your India too”.

Ca y est, m’y revoila. Ce sont ces petits details que me font en effet aimer ce pays. Et en toute objectivite je ne saurais dire pourquoi j’eprouve tant de sentiments pour l’Inde. Je sais juste que ca fait du bien d’etre la et j’ai eu les larmes aux yeux en foulant le sol et me remplissant de cette odeur si caracteristique.

Il fait chaud et humide lorsque je debarque a Delhi en fin de journee. Difficile a croire qu il a plu de maniere torrentielle ces 3 derniers jours comme le dit le chauffeur de taxi me menant au centre ville. Mais l’etat de la route, garnie d alluvions sur le bas cote l’atteste. Le traffic souleve une poussiere infernale. Et bien sur, ca klaxonne a tout va. J’ai neanmoins de la chance, j’arrive un dimanche et le traffic est moins dense. Je me scotche a la fenetre et m’impregne de cette ambiance que j’aime tant. La foule dans la rue, les marches semblant improvises, les couleurs chatoyantes des saris et toujours cette odeur, si typipque et indescriptible…

Je prends mes quartiers a Paharganj a l hotel habituel.
Tres vite, je ressors pour me poser au chai shop ou j’ai aussi l’habitude d’aller. Le monsieur me reconnait, m’offre une petite guirlande de jasmin a mettre dans mes cheveux. Du coup, chaque fois que je tourne la tete, cette douceatre odeur m’entoure et c’est bien mieux que celle de ma transipiration. L’humidite me laisse moite, il fait lourd tellement lourd. Et le chai est delicieux. Je suis a nouveau totalement seduite par la rue, son cirque, ses allers-venues, ses bouchons entre rickshaws, pietons, motos, vaches. Les mendiants, Sikhs, hindous, musulmans, travailleurs rentrant chez eux., touristes a l’air cool, apeure, egare, tous se melangent dans une danse chaotique. Les rabatteurs crient leur merchandise, les stereos crachent leur bollywood songs et les vehicules ne cessent de klaxonner. Et ca me berce, m’amuse, me remplit.


* * *

I leave Istanbul by night with a flight transiting in Bahrein before reaching Delhi. Seated in the plane, I feel like being in India already as there are only a few tourists around : Some indians are standing up or trying to reach the toilets

while taking off, others are loudly listening to some bollywood songs through their mobile even though the stewardess just said to have them switch off the entire flight…

Sticked to the window while overflying Arabia Saoudia, my neighbors interrupt my contemplation to help them filling up their disembarkation form after they saw me writing mine. Some others would like to get my verification… All are migrants working in Arabia. The excitement is getting higher and higher as we are landing slowly slowly. I ask to my particularly impatient neighbor since when he didn’t come back home, in India, a village in Bihar. 3 years he answers me. WOW… He must have find it a long time (and terrible also!) Yes he said, “I love my India” and I hear myself answering him “I love your India too”.

That’s it, I am back there. These are the details which make me actually like this country. And with all objectivity, I couldn’t say why I do feel so much for India. I just know that it is so good to be back. I almost cried while walking through the hallway’s airport and fillfulled myself with this so typical smell…

It is hot and humid when I get to Delhi by the end of the day. Hard to believe that it rained hardly the last 3 days as told by the taxi driver. But the road’s state full of silts confirms it. The traffic makes the dust fly and of course horns sounds are covering everything. I am nevertheless lucky, I get there a Sunday and traffic is less dense. I stick to the window and impregnate myself of that beloved ambiance : The street crowd, the improvised markets, the vibrant colored saris and always that so typical but non-descriptive smell.

I find my hotel in Paharganj. Really quickly I go out to get a chai where I am used to go. The ‘Ji’ recognized me and offers me a jasmine garland I put in my hair. Now every time I move my head, this soft smell surrounds me and it is indeed much better than my sweaty smell… Humidity lets me clammy, it is heavy, really heavy. And the chai is delicious. I am again totally subjugate by the street, it circus, its coming and going, its traffic jam between rickshaws, passer-by, motorbikes, cows. Beggars, Sikhs, Hindus, Muslims, workers going back home, tourists looking cool, afraid, lost, all of them mixed together in a chaotic dance. The hawkers yell their stuff, stereos spit out their songs and vehicules never stop their horning sounds. And this cribs me, makes me laugh, fillfulls me. 


Idliiiiiiiiiiiiiiis



Je croise Daniel, descendu de sa montagne ou il vit depuis des annees. Il est venu chercher sa fille qui debarque pour un voyage de 2 mois. Nous partons en expedition jusqu’a Agra ou se trouve le Taj Mahal. Nous devrions y etre en 4h mais n’arriverons qu’après 6h de trajet. Nous avons emprunte une ‘autoroute’ et avons en effet pu faire des pointes a 120 km/h (passablement incroyable pour l’Inde). Daniel a une grosse et puissante jeep, ca aide. Ce qui est fort agreable aussi est bien sur de pouvoir choisir la musique (et son volume car comme on le sait, ca peut parfois etre tres tres fort dans les transports en commun et d’une qualite tout de meme douteuse au niveau du son), fumer et s’arreter quand on le veut, sans oublier de mentionner la clim’. Mais ca n’est pas sans danger car plus d’une fois des vehicules arrivent en sens inverse ou deboulent sans prevenir. Ca requiert une concentration sans faille et de la patience aussi. Nous croisons un bouchon a l’aller qui n’aura absolument pas bouge au retour!!! (environ 4 entre 2!). Pour le contourner, nous emprutons de petites routes de campagne et decouvrons de charmants villages ou une vie paisible s’ecoule. Les boeufs trainent sur les routes et dans les champs. Les hommes boient un chai sur la place du village a l’ombre d’un grand arbre. Les femmes se balladent avec des cruches remplies d’eau et les enfants agitent un cerf-volant ou la main quand il nous voie.


* * *


I meet Daniel, a friend who lives in the mountains since years now. He comes to pick up his daughter, arriving for a 2 months trip. We all go together on an escapade to Agra where the Taj Mahal is. We should get there in 4 hours but it will actually takes us 6 to reach the place. We take a ‘highway’ and indeed ride at some 120km/h (passably incredible for India). Daniel has a big and powerful jeep, it does help. And it is very convenient to be able to choose the music and its volume as we know how it can be very, very loud in the local transports. We can as well smoke and stop whenever we want and this is not to mention having the comfort of air conditioning… But there are still the traffic dangers like all those trucks or cars coming from opposite direction at any time. It asks full concentration and patience as well. We see a traffic jam on our way down which didn’t move as we passed on our way up (about 4hours later). To skip it, we drive through small countryside roads and discover some lovely villages where a peaceful life seems to be grooving. Buffaloes are wandering around on the streets and in the fields. Men are siping chai on the village place, at a tree’s shade. Women are going around with water pots and kids run with a kite or say hello when they see us. Bucolic and nice. 





De passage a Delhi, je visite mes amis Praveen, chez qui j’ai laisse un gros sac avec mes affaires pour la montagne ainsi que Lionel avec sa petite Aida.


* * *


While I am in Delhi, I also visit my friend Praveen, where I let a big bag with my mountain gear and Lionel with his little Aida.





Pusique je suis a Delhi, je vais aussi visiter un prisonnier allemand, ami d’amis et me voila fourree dans une autre aventure…

Bien aimablement, le patron d’un resto pour touristes de Paharganj que je connais et vivant non loin de la prison me donne rdv et m’y mene sur sa moto. J’ai achete des fruits et des petales de fleurs. Elles sont utilisees pour la Pooja ici (la priere). Je me dis que ca doit etre sympa d’avoir l’odeur des roses dans une cellule.

J’arrive donc tot le matin et il y a des gens partout, la ligne des femmes et celle des hommes. Chacun porte ces fruits ou alors des plats cuisines. Je dois d’abord deposer mon sac a un guichet, puis faire fouiller les autres contenant bananes, pommes (seuls fruits autorises) et livres. Les petales ne sont pas autorisees. Il faudra donc que je les ramene dans mon sac deja depose au guichet Je me fais ensuite fouiller. Je vois une vieille femme touiller avec son doigt le dhal mit en Tupperware pour montrer qu’il n’y a rien de cache dedans…

Une fois que j’ai une signature sur la paume de la main, attestant que je me suis bien faite fouillee, je peux entreprendre l’etape suivante. Je fais la queue devant le guichet n 7, numero de la prison ou sejourne le gars. Il y en a 9 et ca amasse une certaine foule, il faut le dire. Lorsque vient mon tour, j‘apprends qu’il aurait fallu reserver mon entrevue a l’avance. Well… Je sens qu’il va me falloir faire prevue de patience.

J’apprends aussi que l’allemand est maintenant dans la prison 3. Pour pouvoir le voir, je dois demander une derogation a ‘l’officier’ que je visite dans son bureau. Le gars semble imbu de lui-meme comme toute personne ayant le pouvoir absolu entre ses mains et le sait. Il est rebondi, assis sur sa chaise et ecoute d’une oreille seulement les requetes des pauvres gens prenant un ton doucereux et le plus persuasif possible pour que le gros monsieur accede a leur demande. J’explique la situation et le gars m’envoie au bureau des requetes, au fond de la cour, comme il l’a fait pour toutes les autres personnes avant moi. A croire qu’il ne fait rien d’autre de sa journee.

Je vais a cet autre guichet et demande donc le formulaire que l’officier veut voir. Les gens ne comprennent pas de quoi je parle. Retour dans le bureau de l’officier qui me renvoie au meme endroit. Ca peut durer un moment comme ca... Je demande de l’aide a un gars qui semble travailler la. Nous refaisons un aller retour entre le bureau de l’offier et le guichet qui va en fait me donner un tout petit bout de papier avec la date de la derniere visite que l’allemand a recu. Elle date d’il y a 2 mois et demi… WoW…

Munie de mon bout de papier, je retourne dans le bureau de l’officier. La il me dit que je dois revenir dans une demi heure. Ce que je fais bien sur, en lui ayant meme laisse un quart d’heure de rab, persuadee que ca ne sera toujours pas prêt. J’avais bien pense, le gars n’a pas bouge. Il me fait la conversation, finit par me demander si je veux de la compagnie pour ce soir, le gros degueulasse. Je dis non pretextant une grosse fatigue. Je ne veux pas non plus griller toutes mes chances de voir l’allemand et reste donc tres polie, faignant de ne pas comprendre ou il veut en venir. Finalement, le gars me demande de l’accompagner et me guide jusqu’aux guichets ou j’ai d’abord fait le queue. J’obtiens un passe droit devant les gens qui attendent et l’on me donne le formulaire pour acceder aux parloirs. Il y a ma photo dessus,

Je deambule entre les differentes prisons et trouve la bonne. Il y a une foule de femmes, hommes et gamins de tous ages colles aux vitres ou deambulant entres les parloirs. L’intimite est toute relative puisque les box ne sont pas fermes. Je comprends que je dois d’abord aller la ou je donnerais mes fruits afin d’annoncer ma venue et attendre l’arrivee de l’allemand. Ca prend du temps car il n’a pas ete averti a l’avance de ma visite. Par chance, l’un de ses amis a entendu ma demande et est parti a sa recherche. Pendant ce temps, je me fais plusieurs fois accostee pour savoir qui je viens voir et depuis combien de temps il est dedans. Je sens une forte solidarite entre les gens. Je lis beaucoup d’emotions entre la famille et les amis venus voir leur prisonnier. Les regards sont intenses et disent beaucoup. Les mains se touchent sur la vitre et c’est comme un moment de silence dans ce brouhaha ou sifflent les ventilateurs. Il fait chaud, tout le monde brille de suinte et l’air est moite.

Finlament l’allemand arrive, avec son t-shirt de Led Zeppelin. On parlera une demi heure. Ca a l’air d’aller. Ca fait 9 mois qu’il est la. Il a heureusement change de cellule, c’est plus confortable qu’en compagnie de 60 autres personnes… Il faut payer pour ca bien sur.

Je tache d’etre la, presente du mieux que je peux afin de lui transmettre mes plus belles energies.



* * *


As I am in Delhi too, I will go and visit a prisoner, friend of friends and here am I going through another adventure… Really kindly, the boss of a tourist restaurant in Paharganj, who lives not far away from the jail gives me a rdv and drives me there on his motorbike. I bought fruits and some flower petals. There are used for the Pooja (prayer). I guess it should be nice to have some rose smell in a cell.

So I get there early morning and crowd is already everywhere. There is the  line for ladies and the one for men. Everyone carries fruits or some home made food. I first have to deposit my bag in a desk, then go and make my other bags checked (bananas and apples, the only allowed fruits) and books. The petals aren’t allowed and I  have to bring them back to my own bag already left at the desk. I then get checked. I see an old woman stiring with her finger the dalh put in a Tupperware to show that nothing is hidden inside…

Once I had the signature on my palm, attesting that I ve been checked, I can start to queue at the desk n* 7, number of the jail where the guy is. There are 9 buildings and a lot of visitors. When I get to the window, I learn that I should haåve booked ahead my rdv.

Well… I feel that I will need some patience…

I also discover that the German guy is now in prison 3. To be able to see him, I have to ask a derogation to the officer I go visit in his office. The guy seems to be cocky, like every person who’s got absolute power in his hands and knows it… He is swathed, seating on his chair and hardly listening to the requests of the poor people, using a sweet and persuasive tone to make the fat man answer to their wish. Then I explain him the situation and he sends me to the inquiry desk, like he did for any other person before me. You could truly believe that the guy doesn’’t do anything else all day long. I go to that other desk and ask for the form the officer wants to see. The people there don’t know what I am talking about. I go  back to the officer who sends me again to the same desk. It can last a while like this… I ask for some help to a guy who seems to work there. We go again back together to the officer’s office and to the desk and I finally get the form which is actually a small piece of paper, showing when was the last visit the guy had. It was 2 and half month ago. WoW…

 

With my little sheet of paper, I go back to the officer. He then tells me to come back in half an hour. What I do of course after having some chais siped across the street outside the prison. Nobody checked me on my way back… nothing has been done when I get back there, about 50 minutes later… the guy is instead talking to me  to finally ask me if I would like some company for the evening?!? I answer ‘no’, using as a pretext a heavy tireness. I don’t want either to ruin all my chances to see the German guy and stay polite, feigning to not understand where the officer wants to get…

Finally, the guy asks me to join him and guides me to the desks where I first did the queue. I obtain a favour in front of the people waiting there and I am given the form to enter to the parlours. There is my picture on it.

I wander between the different jails and find the right one. There is a crowd of women, men, kids of all age stickened to the windows or wandering around. The intimacy is pretty relative as the boxes aren’t closed. I understand that I first have to go where I will give the fruits to announce my visit and wait the German. It takes time as he didn’t know in advance that I will come. Luckily one of his friend heard my request and went to look for him. During this time, a few people come to me to know who I visit and since how long he is inside there. I feel a strong solidarity between the people. I see a lot of emotions between family and friends and the prisoners. Looks are intense and say a lot. Hands are touching themselves against the window and it is like a silent moment in that brouhaha where fans are whistling. It is hot, everyone is shining of sweat and the air is clammy.

Finally the German guy comes with a Led Zeppelin t-shirt on. We will talk for half an hour. He seems to be ok. It has been 9 months  he is there. Luckily he changed his cell and it is now more confortable, not any more with 60 other people. You have to pay for that of course…

I try to be there, present the most as I can to give him my nicest energies…

 






5 commentaires:

  1. Bonne route ma belle
    t'embrasse
    babeth

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  2. aaah l'arrivée à Mother India est toujours aussi intense!
    et cette expérience en prison a dû,elle aussi,être forte en émotion.
    bravo pour cet instant de partage avec l'allemand.
    take care my friend

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  3. j ai bien pense!!!
    see you soon lovely

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  4. Super ton recit!
    Ca fait partir c'est tres prenant!
    Allez, je te kiss ma belle, plein de bonnes vibz et bon voyage

    Mary

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