To go with the flow...
Je quitte les plaines
pour des cieux plus élevés ou j’espère (re)trouver le soleil (trop chaud, pas assez, vous jure!!!). Pour ce faire, je
prends un bus qui mettra 21h avant d'arriver à destination! Si j’avais su, je me
serais préparée mentalement mais n’ai pas pris la peine de chercher l’information...
Et le bus, c’est du local ! Deux sièges à gauche, trois sur la droite, serrés
comme des sardines nous sommes et le resterons tout le long du trajet (je suis
à la fenêtre du côté à trois…).
I leave the plains for higher heavens where I hope to find the sun. Therefore, I take a bus which will take 21 hours to get to the destination! If I would have known that, I could have prepare myself mentally but didn’t look for this information... And the bus is a local one! Two seats on the left side, three on the right one, squeezed like sardines we are and will remain the entire ride (I am seated next to the window of the three seats…).
Nous gravissons peu à peu les flancs des montagnes ou les essences boisées remplacent l’odeur des pots d’échappements des villes. Au fil de la montée, l’air se rafraichit. Il s’est remis à pleuvoir (mes affaires seront mouillées en arrivant) et cela occasionne des éboulements de terrain et ralentit notre convoi. Un trax apparait de nulle part et s’occupe de dégager la route. Tous les voyageurs que nous sommes patientent alors le long de la route en sirotant un chai dans une gargote amenagee le long de la falaise.
Nous gravissons peu à peu les flancs des montagnes ou les essences boisées remplacent l’odeur des pots d’échappements des villes. Au fil de la montée, l’air se rafraichit. Il s’est remis à pleuvoir (mes affaires seront mouillées en arrivant) et cela occasionne des éboulements de terrain et ralentit notre convoi. Un trax apparait de nulle part et s’occupe de dégager la route. Tous les voyageurs que nous sommes patientent alors le long de la route en sirotant un chai dans une gargote amenagee le long de la falaise.
We climb up
slowly the mountain’s sides where the woody essences replace the smell of the
city’s exhausts. Along the way up, the air is getting fresher. It rains again (my stuff will be wet when I unpack) and this creates landslides which slows down our convoy. A bulldozer comes from nowhere
and gets busy clearing the road. All the travelers
are waiting patiently along the road while sipping a chai in a stall improvised along the cliff's wall.
Je ne m’endors évidemment quasi pas du trajet et
me demande comment font mes voisins, qui eux roupillent du sommeil du juste. Je leur repousse de temps à autre
l’épaule ou la jambe, qui se balançent au gré des cahots, ne manquant pas sur
cette route. Mes voisins ronflent même! ... Serait-ce donc une fois de plus l’expression
d’un lâcher prise, (quel que soient les conditions), auquel je n’ai, de toute evidence, pas
accès ? Je me réveille néanmoins parfois en sursaut après quelques vagues
minutes de sommeil, me surprenant la tête dodellinante et la bouche molle, grande
ouverte, lorsque nous arrivons enfin à Rekong Peo. J’y fais étape
et mon permis pour pouvoir accéder à la Spiti Valley. Je suis fatiguée à mon
arrivée comme vous pouvez le constater…
Of course, I can’t really sleep during the journey and wonder how my
neighbors manage it, while I push from time to time their shoulder or leg, asleep
and bouncing with the potholes, they do even snore!? ... Is it due once more to a
certain let it go, under any circumstances I can’t access? I wake up some time after sleazy, vague minutes of sleep, surprising myself with a nodding head and a wide open mouth, when we finally reach Rekong Peo. I do a stop-over here to recover and a permit to access the Spiti
valley. I am tired as you can see…
Soudain tout disparaît. Le roc d’un côté, fait place au gouffre. La rivière
s’éloigne, s’efface. Il n’y a plus une seule demeure humaine. Voilà qu’on
aborde la grande montagne qui ouvre sur son sommet. Une épreuve qui coupe le
souffle et suspend les battements du coeur. Chaussée étroite, coupée de trous
énormes, encombrée de quartiers de rocs éboulés. Côtes à pentes incroyables.
Virages sans merci. Bord de la route qui s’effrite sur un précipice toujours
plus profond et que, pendant des heures le bus suit, effleure, touche. Le ciel
est d’un bleu électrique magnifique.
Après avoir passé au
fond de gorges si profondes que le soleil n'y pénetre qu'à la verticale,
un instant par jour, après avoir longé des lambeaux de terres cultivées dans
une boucle de rivière avec leur verdure fragile, nous atteignons le village de
Nako.
Suddenly everything disappears. The rock on one side makes room for the chasm. The river keeps of, fades
away. There is not one human house left. We approach
the great mountain which opens on its summit. An ordeal which cuts the breathe and holds the heart beats.
Narrow roads, cut with enormous holes, cluttered
with hips of fallen stones. Slopes of incredible
steepness. Merciless curves. The bus during hours follows, touches, skims the road’s sides which crumble on
an always deeper precipice.
The sky is of a magnificent electric blue. After we drove through very deep
gorges, the sun must penetrate only in the vertical for an instant per day, after we
drove along some bits of cultivated earth with their fragile vegetation in a
river’s loop, we reach the village of Nako.
Route bloquée par un éboulis...
attente et...
...donc pause au chaishop du coin
Me voilà depuis quelques jours à 3600m d’altitude dans ce
bucolique village bouddhiste, bordé d’un petit lac, tout au sud de la superbe Spiti valley. Je suis au nord de l’Inde, à la frontière longeant
l’ouest du Tibet.
Here am I since a few
days at 3600m high, in this bucolic Buddhist village, along a little lake, at
the south end of the superb Spiti valley. I am in north India, at the west
Tibetan border.
Les maisons sont de pierres et bois, il y a de petites
allées ou trainent et broutent chèvres, vaches et ânes, souvent suivis de leurs
adorables petits. Chaque maison possède son potager qui donne les derniers
légumes. S’en suivra un long hiver ou seules les céréales et aliments préalablement séchés seront consommés. Les
toitures sont recouvertes jour après jour de plus de bûches et brindilles
collectées pour l’hiver et assurant une meilleure isolation. Pendant ce temps, les
feuilles jaunissent inéluctablement, prenant leur bref manteau
d’automne.
The houses are of
stones and wood, there are small alleys where goats, cows and donkeys are
wandering around and gaze, followed by their
adorable cubs. Every house has its garden which gives the last vegetables of
the season. A long winter will follow where only cereals and dried food are gonna be eaten.
The roof tops are covered day after day by more logs and twiks, collected for the winter and assuring a
better insulation, while the leaves are getting more yellow, ineluctably,
wearing their brief autumn coat.
L’hiver doit être extrêmement rude. Les montagnes nous
entourant sont désertiques, aux angles lunaires sous ce ciel intense,
magnifique qui rend tout beaucoup plus
clair. L’austérité du décor me touche, elle me rappelle à plus de simplicité.
The winter must be
harsh. The mountains surrounding us are desert, with lunar angles under that
intense sky, superb which makes things crystal clear. The landscape’s
austerity touches me, its reminds me to more simplicity.
Un chien jaune et blanc me suit parfois en ballade. Il
est joueur et adore courir après sa queue. Je dois le chasser si je veux
pouvoir faire mon Tai Chi tranquille. Pas facile de trouver néanmoins un espace
plane sur ces pentes impressionnantes. Ce sont des éboulis de rocs à perte de
vue et lorsqu’un ruisseau apparaît, alors nait une végétation fragile.. Chargées à dos d’hommes, les piles de bûches sont
amenées jusqu’aux villages.
A yellow and white
dog follows me sometimes during my ballads. He is playful and loves to run
after its tale. I always have to chase him away if I want to make my Tai Chi quietly. Not
easy though to find a flat space on those impressive slopes. These are endless pits of
rocks and when a stream appears, then borns some fragile vegetation. Carried on men’s back, the pile of logs
are brought to the villages.
J’ai délaissé ma guest house ou j’ai croupi deux jours
sous les effets de l’altitude (maux de tête, vomi) pour aller séjourner chez une
famille du bled. Un très jeune couple, marié tout recemment et revenant de leur lune de miel, Sonam et Tenzin, ainsi que la mère
de Sonam. Ils sont adorables et ont accepté de me loger et nourrir pour le prix
que je déciderais !?!
I left the guest
house where I rot for a couple of days under the
altitude’s effects (headaches, puke) to live with a local family. A very
young married couple, Sonam and Tenzin, as well as Sonam’s mother. They are
adorable and have accepted to host and feed me for the price I chose !?!
Nous sommes dans un village bouddhiste (du même type que
les tibétains). Flottent donc aux coins des maisons les fameux drapeaux de
prières colorés que l’on retrouve aussi dans la montagne, sur des piliers ou
autours des stupas et gompas. Les chemins du village sont parfois tracés le
long de murets ou sont posées des plaques de pierre, sculptées de prières. Il
faut les contourner dans le sens des aiguilles d’une montre. Tout comme les
rouleaux de prières, ces signes sont présents pour rappeler le divin aux mortels.
We are in a Buddhist
village (same kind of the Tibetans). At the house’s corners, the famous
colorful prayer flags are flapping. You see
them again in the mountains, on pillars or around stupas, gompas and chortens.
The village’s paths are sometimes traced along some low
walls where are put on top, stone’s plates, sculpted with prayers. You
have to walk clockwise around them. Like
the prayer rolls, those signs are there to remind the divine to the mortals.
Le décor et l’ambiance bouddhiste dévolue à la méditation
sont idéaux pour faire ma pratique et juste ‘être’, dans cette immensité qui
simplifie tout. C’est sublime et cette sérénité me fait le plus grand bien.
The scenery and the
Buddhist atmoshpere, devoted to meditation are ideal to practice and just ‘be’
in that immensity which simplifies everything. It is sublime and this serenity
is the best for me.
Les montagnards se battent pour survivre. Ils
travaillent dur pour exploiter la moindre ressource de leur territoire. Ils
entourent leurs jardin par des murets de pierres recouverts de ronces, sinon quoi les vaches et chèvres ravageraient cette terre si vaillamment cultivée. Les
pentes sont terrassées, les terres irriguées, les semences plantées. Bientôt
arrivera l’hiver et alors la montagne ne donnera plus que du froid. Et là, je vois le
mouvement des petits troupeaux et les couleurs éclatantes qui couvrent les
femmes et les enfants.
The mountain people are battling to survive. They work hard to exploit the least resource of their territory. They surround their gardens with low stoned walls covered with brambles, otherwise the cows and goats would ravage that earth
so valiantly cultivated. The slopes are
terraced, the earth irrigated, the seeds planted. Soon the winter will come and then the
mountain will only give coldness. And there, I see the movement of the little cattle and
the flashy colors covering the women and children.
Ils ont la peau burinée par le vent et le
soleil. Les gamins ont le nez plein de morve et sont plein de vie. De manière
générale, ca rit beaucoup, se rassemble pour jouer, prier, refaire le monde ou
juste être.
They have the skin furrowed by the sun. The
children have the noise full of snots and are also
full of life. In a general matter, it laughs a lot, meets to play, prays,
rebuilds the world or just be together.
J’aime ces balades quotidiennes dans les
hauteurs rocailleuses entourant le village. Il y a sur chaque espace plane un
stupa, gompa et des drapeaux de prières qui flottent. Leur léger claquement est
le seul bruit à la ronde, avec celui du vent, lorsqu’il frôle les parois et mes
oreilles. Parfois un oiseau me survole. A perte de vue des montagnes sèches,
des pics aux neiges éternelles ou l’on ne voit pas la trace de l’homme. C’est calme et serein. . Je n’ai besoin de rien d’autre.
I like those daily ballads in the rocky heights surrounding the village. On every flat space are found stupas, gompas, chortens and floating prayer
flags. Their slight flapping is the only noise
around, with the wind when against the walls and my ears. Sometimes a
bird overflies me. Endlessly, arid mountains, eternal snowed peaks where you
can’t see any human trace. It is calm and serene. I
need nothing else.