20 juin 2015

Let's go to Leh, Ladakh!

To go with the flow...




Je fais escale à Vashisht quelques jours seulement, le temps de récupérer du dernier trajet en bus depuis Delhi, qu’il a fallu quitter, car elle étouffe sous la chaleur.

Pour m’en abriter et parce que je suis en avance pour prendre le bus, je décide d’attendre son départ dans un café. Il n’y a personne à part un homme, aussi mince qu’une tige de papaye, déjà bien chauve, qui me regarde derrière ses lunettes rondes, lui donnant l’air d’une chouette interloquée. Je tente un Namaste et ça a le mérite de décoincer notre bonhomme qui me répond par un grand sourire édenté, « Namaste, Namaste Madam’ ».Tout revient dans l’ordre. Le bruit dominant est le bourdonnement d’une mouche survolant l’immobilité du bistrot. Il y a cette torpeur palpable qui nous hébète.

Il se passe une éternité me semble-t-il, avant que le serveur, haletant et couvert de poussière finisse par se montrer. Il est suivi par une silhouette crasseuse portant une chemise sale et un dhoti encore plus tâché, il trimballe un sac de toile cirée noire dont une extrémité laisse échapper un filet d’eau qui s’écoule implacablement sur le sol carrelé. Enguirlandées de celui qui semble être le patron, il y va, pour valider ce qu’il dit, à grands mouvements de bras accusateurs qui pointent contre le sol, doigts tenus bien droits en avant. Le pauvre bougre déguerpit aussi vite qu’il peut avec sa besace fuitée, laissant une traînée d’eau après son passage.

Un ange et le temps passent, il est finalement l’heure de prendre place assise dans le bus. Il n’y a en effet plus de bus sleeper (couchettes) me dit-on, depuis qu’une israélienne serait passée par la fenêtre dans un virage… Il est vrai que ça tourne pour atteindre ce village d’Himachal Pradesh, annonçant le pré-Himalaya...

Soit…

Remarquez, ce n’est pas tant que j’aurais pu dormir sur la couchette, mais le corps est tout de même moins cassé en arrivant.

I stop at Vashisht only for a few days, mostly to recover from the last bus trip from Delhi, which had to be escaped becauseof its suffocating heat.

To get some shelter from the sun and because l am earl to take the bus, l decide to wait for its departure in a cafe. There is no one excepts a man, as thin as a papaya stalk, already quite bald, who looks at me from behind his round glasses, making him look like a dumbfounded owl. I try a Namaste and it has the merit of unstuck our guy who answers me a big toothless smile, « Namaste, Namaste Madam’ ».

Everything is back to normal. The dominant noise is the buzz of a fly overflying the stillness of the bistro. There is this palpable torpor that stuns us. It seems like forever before the waiter, panting and covered in dust, finally shows up. He is followed by a grimy figure wearing a dirty shirt and an even more stained dhoti. He carries around a black oilcloth bag whose end lets out a trickle of water which flows relentlesslyy on the tiled floor. Garlanded by the one who seems to be the boss, he goes there to validate what he says, with large accusing movements of the arms that point against the ground, fingers held straight forward. The poor fellow takes off as fast as he can with his leaky satchel, leaving a trail of water after his passage.

An angel and time flies, it is finally time to take a seat on the bus. There are in fact no more sleeper buses, am l told, since an lsraeli girl went through the window on a bend…. It is true that it turns a lot to reach this village of Himachal Pradesh, announcing the meadow-Himalayas….

Okaaaaay…

Mind you, it is not that l could have slept better or more on a the bunk, but the body would still be less broken when l will get there…






Il fait déjà meilleur à Vashisht. Comme je le disais plus haut, je n’y fais que passer, le temps de réserver mon autre billet de bus pour monter au Ladakh. C’est un gros van qui vient me chercher au milieu de la nuit.

Enfin…

J’ai rendez-vous sur la place du village à 2h du matin, sous une nuit sans lune, chargée de mon barda, pour attendre le mini-bus qui doit me récupérer. Je ne suis pas tout-à-fait rassurée de me retrouver là, seule, et décide de me poser dans un coin planqué, à l’abri de la lueur des lampadaires, mais avec vue sur toute la place, pour pouvoir me retourner au cas où…. (Bon…les réverbères, qui au mieux de leur forme clignotent sans enthousiasme, ont même cessé de s’y essayer et se sont maintenant complètement éteints sur le haut côté de la rue….)

Ce que je crains le plus me demanderez-vous ? Un groupe de mecs bourrés, heureusement il n’en est rien… Il passe bien un groupe de gars, dont un qui vient faire un petit détour dans ma direction afin de satisfaire son évidente curiosité, « mais qu’est- ce-que cette nana fait là toute seule ?! », semble dire son expression, mais rien de plus.

S’en suit évidemment la crainte du « bus qui n’arrive jamais », puisque les 2h sont depuis longtemps déjà passées. Me serais-je fait rouler ou alors m’aurait-on oubliée ? Mon téléphone ne sonne pas et je peine à refréner mes doutes, surtout lorsque je contemple la myriade de véhicules parqués là, en tous sens, avec aucun espoir de voir le mini-bus se faufiler jusqu’ici. Voilà où j’en suis dans mes pérégrinations internes lorsque je vois finalement un faisceau lumineux en contre-bas, au tout début de la pente. J’entends ensuite des coups de klaxons répétés qui résonnent contre les flancs des montagnes endormies. Cela doit être le fameux mini-van.

J’empoigne mes affaires d’un mouvement vif et dégringole la pente où je vois 3 bus parqués. Devant le faisceau de leurs phares, évoluent des silhouettes avec sacs dans une légère confusion, où chacun cherche à caser son bagage puis ses fesses. Je vérifie le n° de plaque, information qui m’a heureusement été transmise par l’agence à qui j’ai acheté mon ticket, trouve mon van et m’installe à l’avant, juste à côté du conducteur, comme convenu avec l’agence où j’ai fait jurer au mec de me réserver cette place-là et pas une autre. La route est tellement sensationnelle que cela vaut vraiment la peine d’être bien située. Et puisque ce trajet va durer au moins 18h, être aux premières loges semble être le minimum.

J’ai d’abord mes doutes face au chauffeur alors que nous peinons à quitter Vashisht. Serait-il saoul ?! Il conduit extrêmement lentement, par à-coups, tourne la tête pour regarder je ne sais quoi dans ce noir, puis il me semble qu’il attend un coup de téléphone. Manquerait-il quelqu’un dans le bus ? Enfin, comme souvent ici, les mystères le restent et nous entamons notre montée, comme si de rien n’était.

Il n’y a pas un chat sur la route, que des virages serrés contre la roche. Le convoi est principalement composé d’israéliens, avec quelques touristes indiens aussi. Assez vite il devient silencieux, c’est le milieu de la nuit, il règne cette quiétude seulement dérangée par les à-coups du bus et ses bruits de cliquetis métalliques. Les contours de la route se dévoilent sous le rai des phares, succession de virages qui sentent encore la végétation jusqu’à ce nous atteignons le Rothang pass, et redescendons son flanc nord. Au col, l’air est très crû, il y a encore de la neige.

It is already doing better in Vashisht. As l said above, l’m just spending time there to book my other bus ticket to go up to Ladakh. It’s a big van picking me up in the middle of the night.

Well…

I have an appointment in the village at 2 AM, under a moonless night, loaded with my stuff, to wait for the mini-bus to pick me up. I am not comptelely reassured to find myself there, alone, and decide to settle down in a hidden corner, sheltered from the glare of the lampposts, but with a view of the whole squate, so that l can turn back to the case where… (Okay… the street lights, which at their best flicker half-heartedly, have even given up trying it out and have now gone completely out on the high side of the street…)

What l fear the most A group of drunk gusys, fortunately it is not… A group of gueys goes, including one who comes to make a little detour in my direction in order to satisfy his obvious curiosit, « but what is this chick does here all alone, seems to say his expression, but nothing more.

Obviouslsy, follows the fear of the « but that never arrives », since the 2AM have long passed. Would l have been tricked or have l been forgotten ? My phone is not ringing and l can hardly contain my doubts, especially when l contemplage the myriad of vehicles parked there, in all directions, with no hope of seeing the mini-bus squieeze in there… This is where i am in my interrnal wanderings when l finally see a beam of light below, at the very beginning of the slope. Then l hear reapeated blasts of horns echoing against the sides of the sleepsy mountains. This must be the famous mini-van.

I grab my things with a quick movement and tumble down the slope where l see 3 parked buses. In front of their headlight’s beam, silhouettes evolve with bags in a slight confusion, where each one tries to fit his luggage then his buttocks. I check the license plate number, information which luckily was sent to me by the agency from which l bought m ticket, find m van and sit in the front, right next to the driver, as agreed with the agency where l made the guy swear to reserve me that place and not another. The road is so sensational that it is well worth the location. And since this trip will last at least 18 hours, having a front row seat seems to be the minimum. First l have my doubts about the driver as he struggle to leave Vashisht. Would he be drunk ?! He drives extremely slowly, jerks, turns in head to look at something inthe darkness, and then it seems to me he is waiting for a phone. Is ansyone missing on the bus ? Finally, as often here, the mysteries remain and we begin our ascent, as if nothing had happened. There is not a cat on the road, only sharp bends against the rock. The convoy is mainly made up of Israelis, with a few Indian tourists as well. Quite quickly it becomes silent, it is the middle of the night, there reigns this quietude only disturbed by the jerks of the bus and its metallic clattering noises. The contours of the road are revealed under the beans of the headlights, a succession of bends that still smell of vegetation until reach the Rothang pass and descend its northern side. At the pass, the air is very harsh, there is still snow.








Nous roulons encore quelques heures avant que la timide lumière de jour levant ne fasse son apparition. Cela correspond au moment où nous croisons pour la première fois des dhabas (resto local) le long de la route, nous y faisons halte. Il est bon de siroter 2-3 chais dans cette ambiance toujours particulière de l’aube, sur la route. 

Chacun est un peu sonné par le voyage et le manque de sommeil. Les membres sont engourdis et il fait bon les étirer devant un panorama de pans de montagnes s’étirant vers le ciel. La poussière se déplace au gré du vent qui porte un souffle sur la vallée, l’air est frais mais pas glacial, c’est même agréable après la fournaise de la plaine.  

We drive a few more hours before the timid rising daylight makes its appearance. This corresponds to the momebtn when we cross for the first time dhabas (local restaurant) along the road, we stop there. It is good to sip 2-3 cellars in this always special atmosphere of dawn, on the road. 

Everyone is a little stunned by the trip and lack of sleep. The limbs are numb and it is good to stretch them out in front of a panorama of sections of mountains stretching towards the sky. The dust moves with the wind which blows the valley, the air is cool but not freezing, it is even pleasant after the furnace of the plain.





Après la pause déjeuner, le véhicule reprend ses ballottements. Nous croisons un troupeau, une caravane, découvrons les montagnes qui sont encore recouvertes de mousses et buissons, mais leurs pics sont sous la neige. Puis, la végétation disparaît tout-à-fait, faisant place à un panorama lunaire, qui m’émeut toujours autant, malgré l’austérité que cela peut dégager. Nous découvrons alors les couleurs aux ocre, kaki, taupe, beige, brun, vert doux qui semblent onduler sur les reliefs montagneux, se succédant, en ne cessant de changer. Pas une seule maison à perte de vue. Il n’y a que des véhicules se déplaçant cahin-caha sur cette unique route qui monte jusqu’à Leh, de ce côté-ci du grand nord indien (la deuxième passant par le Cashmere, à l’ouest, à la frontière avec le Pakistan).

After the lunch break, the vehicle resumes its sloshing. We cross a herd, discover the mountains which are still covered with mosses and bushes but their peaks are under the snow. Then the vegetation disappears altogether, giving way to a lunar panorama, which still moves me as much, despite the austerity that it can exude. We then discover the colors of ocher, khaki, taupe, beige, brown, soft green which seem to undualte on the mountainous reliefs, succeeding each other, constanly changing. Not a single house as far as the eye can see. There are only vehicles moving chugging, along this single road which climbs up to Leh, on this side of the great north of lndia (the second passing through Kashmir, to the West, on the border with Pakistan).


















Cette route qu’il faut constamment entretenir les quelques mois où elle est ouverte, de mai à septembre seulement.  Après la neige reprend ses droits et recouvre tout. Ce bout de l’lnde se coupera alors du reste du monde.  Des bougres nécessiteux, venus du Bihar, l’état indien le plus pauvre, font le sale boulot. Ils cassent des pierres le long de la route, les charrient sur le dos, chauffent du goudron dans des barils cabossés, puis l’un d’eux va conduire le rouleau-compresseur qui va nous aplatir cette masse noire qui fume et empeste. Ils sont eux aussi noircis par cette fumée et la poussière de ces montagnes. Ils dorment sous des bâches en plastique à plus de 3000m d’altitude, alors qu’ils viennent de la plaine, jamais vu la neige avant. Il y a des hommes et des femmes, portant leurs enfants, emmaillotés sur leur dos. Ils bossent tous dans leur chemise en coton, il n'est pas question du dernier matos high-tech ici. Ils n'ont pas non plus le sac de couchage qui peut supporter les -30°C, à la place, une vague couverture.

Notre convoi passe et seuls des regards, un peu béats de chaque côté de la vitre, se croisent. Ce suscitera néanmoins une réflexion vive chez moi sur les inégalités de ce  monde, les karmas de chacun et aucune explication qui ne fasse vraiment l’affaire.

This roads that needs constant maintenance during the few months it is open, from May to September only. After the snow take back its rights and covers everything. This end of lndia will then be cut off from the rest of the world. Needy buggers from Bihar, lndia’s poorest state, are diong the dirty work. They break stones along the road, cart them on their bacsks, heat tat in dented barrels, then on fo them will drive the streamroller that will flatten this black mass that smokes and stinks. They too are blackened by this smoke and dust from these mountains. They sleep under plactic sheeting at an altitude over 3000m, even thoug they come from the plain, never seen snow before. There are men and women. carrying their children, swaddled on ttheir backs. They all work in their cotton shirts, there is no question of the lastest high-teck gear here. They also don't have the sleeping back that can withstand -30°C, instead a vague blanket.

Our convoy passes and only glances meet, a little dazed on each side of the window. It will however provoke a lively reflection in me on the inequalities of this world, the karmas of each and no explanation that really does the trick or makes any sense.




Inexorablement, nous continuons notre ascension. Au fil des heures, le bleu du ciel s’intensifie et devient franc, lumineux. Les montagnes ne sont plus que pierrailles obscures, déboulées des sommets. Voilà maintenant que les flancs se recouvrent de neige, de larges rigoles d’eau se forment le long de la route/piste et les camions qui peinent déjà à avancer, sont maintenant complètement bloqués. Nous sommes arrêtés à plusieurs endroits car ça patine sous les roues de ces mastodontes colorés. 

Inexorably, we continue our ascent. Over the hours, the blue of the sky intensifies and becomes frank, luminous. The mountains are nothing more than dark stones, tumbled down from the summits. Now the sides are covered with snow, large water channels formed along the road/track and the trucks already struggling to move forward, were now completely blocked. We stopped at several places because it skates under the wheels of these colorful behemoths. 



 









Dans le bus, c’est le plus souvent silencieux. On entend des déclics d’appareils photos de temps à autre, pendant que certains arrivent à dormir en toute impunité.

On the bus it is mostly quiet. Camera clicks are heard from time to time, while some can sleep with impunity.






Nous faisons ensuite une pause dîner, là où se trouve une lignée de restaurants, perdus dans ce grand nulle part. Je suis sonnée par l’altitude, une énorme fatigue m’étreint. Je n’ai plus faim mais pourrais dormir là par terre tant je suis accablée. Je bois beaucoup d’eau à la place, socialise un peu avec les autres voyageurs et fume quelques clopes en sirotant un chai avant que nous continuons notre route.

We take a dinner break, where there is finally a line of restaurants, lost in this big nowhere. I am stunned by the altitude, enormous fatigue grips me. I am no longer hungry but could sleep there on the floor as l am so overwhelmed. I drink a lot of water instead, socialize a bit with the other travelers and smoke a few cigarettes while sipping a chai before we continue our way.







La prochaine étape sera le passage du col Taglangla, qui culmine tout de même à  5328m ! Nous sommes principalement en terres bouddhistes et alors se trouve un petit temple là, agrémentés des drapeaux de prières colorés, qui flappent au vent.  

The next step will be the passage of the Taglangla pass, which culminates all the same at 5328m ! We are mainly in Buddhist lands and so there is a small temple there, decorated with colorful prayer flags which flap in the wind. 







Il y a finalement pas mal de monde sur cette route. Entre les camions qui avancent comme des escargots, mais avancent quand même, les mini-vans comme le notre trimballant leur lot de touristes (étrangers ou indiens), les motards qui sont nombreux et arborent eux aussi des minis drapeaux de prières sur leur engin, ou encore les vélos, j’en ai vu, pédaler entre des camions, avalant la poussière à chaque respiration. Ils sont bien braves.

There are ultimately quite a few people on this road. Between the trucks which advance like snails, but advance all the same, the mini-vans like ours, lugging their batch of tourists (foreigners or Indians), the bikers who are numerous and also display mini prayer flags on their machine, or bikes l even saw, pedaling between the trucks, swallowing dust with every breath. They are very brave. 










Leh, notre but, approche alors que le jour se couche sur ces paysages lunaires, vaste immobilité, aride, dépeuplée, arrachant de quoi vivre à une terre dont la surface peu flexible a déjà été grattée.

Leh our goal approaches as the day sets over these lunar landscapes, vast stillness, arid depopulated, tearing enough to live on in a land whose inflexible surface has already been scratched.









Notre voyage aura duré 21h au total. Fourbue, je rejoins une guest house de la vieille ville. C’est une vieille maison typique locale qui fera bien l’affaire pour ce soir.

Our trip will have lasted 21 hours in total. Tired, l join a guest house in the old town. This is a typical old local house that will do well for tonight.


14 juin 2015

Welcome back to India!

To go with the flow...







De retour du Portugal, je ne reste que quelques jours en Suisse, avant de partir pour l’lnde et son Himalaya. 

Comme vous le savez peut-être déjà, j'adore m'arrêter dans un chai shop pour mater l'activité de la rue. Des moments qui me permettent alors d’observer avec attention et sans discontinuité (elle vous saute contre il faut dire), l’agitation tourbillonnante d’une grande ville indienne, pour l’heure Delhi. 

Back from Portugal, l only stay in Switzerland for a few days before leaving for India and its Himalayas. 

As you may already know, l love stopping in a chai shop to check ou the street's activity. Moments which then allow me to observe with attention and without discontinuity (it jumps against l must  say), the swirling bustle of a bid Indian city, for the time being Delhi.



J’y suis arrivée au petit matin, ai rejoint le centre et mon quartier habituel, Paharganj (oui Lionel 😃😅), en métro, ce qui est drôlement pratique. Je retourne à mon hôtel, Mother Palace (il n'en a que le nom 😊) qui n’accueille maintenant quasi plus que des femmes népalaises, en passe d’obtenir des visas de travail. Les chambres deviennent leur lieu de vie car les démarches prennent du temps lorsque l’on a affaire à la bureaucratie indienne. Des lignes de linge pendent au travers de la chambre, avec leur lot de vêtements qui sèchent. Cela ne devrait pas prendre trop de temps vu la chaleur qu’il fait ! Les portes restent ouvertes et ça barjaque d’une chambre à l’autre, se repose ou cuisine du poisson sur le balcon, l’ambiance y est bonne enfant ! Il ne faut évidemment pas s’accrocher à un désir de quiétude, qui ne se trouvera assurément pas entre ces murs ! Ca me va!

Je redescends direct dans la rue, afin de m’imbiber. Elle est maintenant bouillonnante, grouillante, bourdonnante de mouvement, d’échanges, de couleurs et de bruits, de klaxons, des étoffes, des ustensiles ménagers, des nourritures étonnantes, des odeurs omniprésentes mais variées. Je me pose donc au chai shop, cela me permet de m’adapter à la chaleur qui n’a pas tardé à se faire sentir au sortir de l’avion déjà. On est au mois de juin…C’est une chaleur sèche, intense et brulante, impitoyable quoi. Celui qui a voyagé dans les pays chauds, comprend pourquoi les gens se déplacent avec une telle lenteur, qui semble être de la nonchalance de prime abord. On croit même que c’est par paresse.... Non, la chaleur amollit les corps, les muscles et avorte toute volonté en fait. 

I got there early in the morning, reached the center by metro, and got to my usual neighborhood : Paharganj. l return to the same hotel, Mother Palace (it only has the name 😆) which now accepts almost only  Nepalese women, in the process of obtaining work visas. The rooms become their living space as the paperwork takes time when dealing with Indian bureaucracy. Lines of laundry hang across the bedroom, with their bundle of clothes drying. It shouldn't take too long considering how hot it is! The doors remain open and things go wild from one room to another, rest or cook fish on the balcony (I swear), the atmosphere is good fun. Of course, one should not cling to a desire for  tranquility, which will certainly not be found within these walls! 

l go straight back down to the street, to soak myself. it is now bubbling, teeming, buzzinng with movement, exchanges, colors and noises, horns, fabrics, household utensils, amazing foods, ubiquitous but varied smells. So l land in the chai shop, it allows me to adapt to the heat that was alread when l goot out of the plane at dusk. lt's June... lt's a dry, intense and scorching heat, merciless. Anyone who has traveled to hot countries understands why people move so slowly, which at first appears to be nonchalance. We even think it's out of laziness... No. The heat softtens the body, the muscles and actually aborts all willpower. it is ok with me!





Alors que je sirote mon chai, je réponds également aux questions typiquement directes que l’on se voit poser en lnde, présentement par trois hommes venus d’Andra Pradesh. Après avoir écouté mes réponses, semblant satisfait, l'un d'eux cligne des yeux, relève son dhoti sur ses jambes maigrichonnes (dhoti : Tissu enroulé à la taille et porté par les hommes comme une jupe) et avale son chai par petits sirotements. Un autre a sa kurta (tunique) auréolée de sueur, son visage est noirci par une constante exposition au soleil, les talons fendillés de ses pieds nous disent qu’il est habitué à la marche. D’ailleurs il poursuit sa route, après nous avoir salué d’un Ram Ram (Dieu, Dieu) en ne laissant derrière lui plus que la poussière de ses chappals (sandales)… 

Cela me fait plaisir cette spontanéité bienvenue, je crois que c’est une des choses que l’on vient chercher ici, au fond, juste un échange vrai avec les gens.

Des petites mendiantes se chamaillent au coin de la rue, chaque pas fait cliqueter leurs payals à clochettes (bracelets de cheville), les talons passés au henné.

La lessive sèche gaiement, étendue sur les murs colorés ou de briques rouges, saris et dhotis sous les rayons du soleil. Ce sont des éclats de couleurs prenant la poussière qui volète, omniprésente en attendant que la pluie la plaque au sol. 

As l sip my chai, l also answer the typically straightforward questions one is asked in India, currently by three men from Andra Pradesh. After listening to my answers, looking satisfied, one of them blinks, raises his dhoti on his skinny legs (dhoti : fabric rolled up at the waist and worn by men like a skirt) and swallos his chai in small sips. Another one has his kurta (tunic) haloed with sweat, his face is black from constant exposure to the sun, the cracked heels of his feet tell us that he is used to walking. Moreover, he continues on his way, after having greeted us with a Ram Ram (God God)

l am pleased with this welomce spontaneity, l believe that this is one of the things that we are looking for here, basically, just a real exchanged with people.

Little beggar girls bicker at the corner of the street, each step rattling their payals (anklets), their heels designed with henna.

The laundry dries cheerfully, spread out on the colored walls, saris and dhotis under the rays of the sun. They are bursts of color taking in the dust which flies, omnipresent while waiting for the rain to slam it in to the ground. 






La chaleur me chasse rapidement de la plaine. Je ne reste que quelques jours en ville avant  de prendre de l'altitude et "trouver le frais".

Je vous donne donc rendez-vous au prochain chapitre et son ascension jusqu'au Laddakh.

The heat drives me quickly from the plain. l only stay a few days in town before gaining altitude and "finding the cool".

So l look forward to seeing you in the next chapter and its ascent to Laddakh.

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