31 octobre 2006

Changement de plan et découverte de Khanum Gompa

Je me rends à Rekong Peo, de l'autre côté de la vallée, à quelques heures de route, tout de même. Je prends le bus très tôt le matin, emmitouflée sous toutes les couches possibles, comme la plupart des passagers, attendant sur le bitume. Ca se balance d'une jambe à l'autre, en fumant un bidi ou en sirotant un chai fumant, tentant de tromper le froid.




La route, en descendant, est aussi impressionnante qu'à l'aller. Le bus s'arrête auprès d'un tout petit temple, une maisonnette en réalité, où flotte un drapeau rouge. Un vieil homme vêtu seulement d'un loongi blanc (tissu de coton, noué à la taille), un saddhu, en sort et se précipite dans le bus. Alors qu'il est 6h30 du matin, par un froid glacial, cet homme déambule quasi nu, pour venir nous donner des offrandes... Elles se composent de boulettes de sucre, d'abricots sechés et d'amandes. Tout le monde y a droit. Puis un bâton d'encens est allumé et manquera nous étouffer pour une partie du trajet (mais au fond, c'est cela que j'aime ici aussi). Le tout nous est présenté en échange d'une obole. Etant donné la profondeur du précipice qui borde la route, je ne lésine pas sur le prix...

Lorsque je rejoins Rekong Peo, je décide avant toute chose, de me poser afin de boire un chai et de réflechir à la suite des opérations. Je ne sais pas où j'irais ensuite. Depuis mon dernier voyage dans le haut Himalaya, j'ai fort envie de visiter la Spiti Valley, réputée fort belle. Je ne suis en revanche pas sûre de pouvoir encore y accéder. La route risque d'être bouchée par la neige. Alors donc que j'attends l'ouverture de l'Office du tourisme qui pourra me donner ces informations et le permis dont j'aurais besoin, si je m'oriente dans cette direction, j'observe la rue et son spectacle incessant.

Mon regard est tout de suite attiré par un saddhu, vêtu de noir. Il doit certainement faire partie de la communauté des Ayapas. Il marche avec un trident dans une main et un petit chauderon dans l'autre, d'où émane une épaisse fumée. Un turban lui entoure la tête et il déambule ainsi, le long de la route principale. J'adore ces décalages entre l'ici et le chez nous. J'imagine le personnage Place St-François (pour les non-initiés, prenez la Place Vendôme, où, pour sûr il ne doit pas, non plus, en circuler beaucoup des comme ça...) et je pense qu'il ne ferait pas vieux, comme on dit chez nous, avant d'être enfermé en Hôpital psychiatrique.

Les magasins s'ouvrent, les stores grincent de ce bruit si typique, métallique. La musique des divers transistors jaillit çi et là. Les gamins vêtus de bordeau et beige, se chamaillent sur le chemin de l'école. Les montagnes entourantes sont blanches de neige. L'air est pur. Le chai est bon. C'est une belle matinée qui commence.




Après mes 2 chais, il aura été difficile de localiser le bureau. On m'envoie d'abord dans un grand et austère bâtiment. Il y a de nombreuses portes, toutes fermées ou entre-ouvertes. Je ne vois personne et entends pourtant des murmures. Une bien étrange atmosphère émane de ces lieux, comme dans tous les bureaux de fonctionnaires que j'ai visités en Inde. On dirait qu'un chantier est en cours perpétuel ou que le temps s'est arrêté. Je finis par trouver quelqu'un qui me dit que je dois d'abord aller au-dit Office du tourisme, qui ne se trouve absolument pas à l'endroit indiqué, afin d'obtenir le formulaire du permis.

Bien. Je m'y rends donc et attends l'ouverture du bureau. Les stores des boutiques alentours s'ouvrent, en grinçant toujours. Je prends mon mal en patience, ce qui est devenu une habitude ici. J'en profite pour regarder les alentours, je profite, simplement.

Je suis finalement reçue par un charmant monsieur m'annonçant, qu'effectivement, la route pour Kaza est encore ouverte. Cela change tout. Alors que je pensais visiter les environs et surtout Kalpa en amont, avant de revenir par étapes sur Delhi, voilà que je peux emprunter cette route rêvée et me rendre à Spiti. Fantastique. Je remplis le formulaire, dois cependant attendre l'ouverture d'un autre bureau, afin qu'ils (oui, ils seront deux pour cette démarche) prennent ma photo par webcam, cela me surprend (dans ce coin reculé) et me fait penser que, décidément, tout change partout!!! Je les entends encore, alors que j'ai le regard ébahi par l'étalage de toute cette technologie : "Mettez-vous plus à gauche, plus bas, moins haut la tête..."

Cette étape franchie, il me faut encore faire signer le précieux permis par le manager en chef de la section des touristes, ou quelque chose comme ça, malheureusement en pause-déjeuner... (C'est fait exprès? Non mais parce que des fois, le voyageur moyen en vient à se poser la question!). Pendant ce léger contre-temps, je rencontre alors un allemand, exilé à Vienne, spécialiste de tibétain ancien, qui fait également une demande de permis. Nous allons manger en attendant le retour du chef.

L'allemand visite des monastères et filme (ou photographie) les textes sacrés qui couvrent les parois, en se collant à 2 cms des symboles. Il les retranscrits ensuite chez lui. Je suis fascinée par la passion qui anime cet homme depuis 20 ans maintenant. Il traduit ces textes et travaille dessus mais sans, pour autant, être bouddhiste. Il est touchant avec ces airs d'intellectuel, quelque peu coincé, dans son look vieux garçon.
Il me donne quelques plans sur la région et me parle de Khanum Gompa, situé à deux heures de route. Je décide alors que cela sera ma prochaine étape et finis par sauter dans un bus dont l'allemand a réussi à déchiffrer le nom en hindi. Le doigt levé, je le vois suivre et decrypter les signes. Ses lèvres murmurent alors les syllabes lentement reconnues. Son visage s'éclaire et il me confirme, tout fier en m'encourageant par un sourire , la bonne destination. Pendant ce temps, j'avais pris part, bien malgré moi, à la cohue régnante, m'embarquant dans le bus.

A ce moment-là, effectivement, en général, j'éprouve un peu d'appréhension. Comme à chaque fois que je m'en vais d'un endroit pour en découvir un autre...
Je grimpe donc dans le mastodonde, déjà bondé, parviens à me faufiler à l'avant et m'assieds sur mon sac (que j'adore décidément car de toutes les parties), entre le conducteur et un passager. Le spectacle de la route est bien excitant et mes appréhensions s'en voient vite envolées.

28 octobre 2006

Chitkul - Kinnaur Kailash


Vue sur le Kinnaur Kailash


Je continue la découverte de la vallée en montant jusqu'à Chitkul, où il fait carrément très froid! 3500m donc... et cependant, cela en vaut la peine. La vue sur le Kinnaur Kailash, qui culmine autour des 6000m, est grandiose. La végétation se fait de plus en plus rare. Elle se résume maintenant à des buissons brunissant et des sapins, droits comme des i, plantés sur des flancs, pourtant bien escarpés. Ceux-ci me séparent des montagnes de l'Uttaranchal Pradesh. Il y aurait moyen de faire un trek mais je suis un peu tard dans la saison et pas équipée, puisque je n'avais pas spécialement prévu de venir en haute montagne...

L'air est ravigotant, le chai prend ici tout son sens mais enfin, dès que le soleil s'en va, il ne m'est plus possible de traîner dehors! Je n'aime décidément pas le froid. Je passe la soirée en compagnie d'israéliens, seuls touristes du coin. Ils se connaissent déjà et se sont retrouvés ici par hasard! Au chemin du bout du monde, pourtant... Cela me rappelle qu'il n'est pas si grand que cela notre monde, comme la suite des aventures vous le dira!

Le lendemain matin, je décide de redescendre en marchant sur Sangla. Alors que je m'apprête à partir, je vois de belles demoiselles, toutes de vert vêtues, passer non loin de moi. Elles ont de longues nattes noires dans le dos, m'0bservent et murmurent entres elles. Je finis par leur dire Bonjour, en leur demandant ce qu'elles font là. Ce sont 4 soeurs, venues d'un village situé dans la vallée de Sutlej, afin d'assister au mariage de leur frère. Je suis de suite invitée aux festivités.

Nous montons en ammont du village, je passe à côté de vieux temples en bois, aux fines sculptures murales. Nous atteignons enfin la maison où les épousailles ont eu lieu. Les festivités sont toutefois loin d'être finies, semblerait-il. Il y a une foule hétéroclite, comprenant également des cochons, chèvres et autres chiens, errant gaiement dans le coin, à la recherche de restes. Ils évitent habilement les cadavres de bouteilles, parfois encore dans la main d'un homme encore ivre, endormi. J'ai l'impression d'être dans un film. Il n'est que 8h30 du matin...

Le grand jardin fait office de cuisine, "salle à manger", SAS de récupération pour certains, aire de jeux pour d'autres, un lieu de rencontre quoi qu'il en soit. Une humeur bonne enfant règne, malgré les forts relents d'alcool qui filtrent. Le jardin est recouvert de drapeaux aux couleurs gaies, flottant au vent. Une épaisse fumée embaume l'air, donnant un charme certain à ce cadre déjà pittoresque. Il faut s'imaginer de vieilles maisons en bois, avec des toits en ferraille, arrondis en leur extrêmités. Les hauts pics blancs entourent le village et enfin la vallée s'étire au long, dans son aridité.

Le spectacle reste incessant. Commence alors le déjeuner, qui voit les épaves, femmes et invités divers se rassembler, s'asseyant par terre afin d'être servis. Un nombre incalculable de légumes, grains de riz, dhal et chapatis seront apprêtés durant les festivités. Pour ce faire, de gros chauderons fumant, bouent dans un coin, sur des âtres improvisés. Un groupe de femmes s'occupent de brasser le mélange épais, sorte de soupe aux pois chiches et de le servir sur des coupelles, faites de feuilles séchées. D'autres amènent les chapatis. Elles les portent, en longue empilade, sur une large assiette en aluminum. Certaines encore passent avec un grand récipient, servant du chai chaud à qui veut.

Je suis amenée à connaître la moitié de l'assemblée dès mon arrivée. Les soeurs m'entraìnant dans une miryade de pièces, me présentant tout un chacun et enfin le marié. Je reçois un collier fait d'amandes, qui s'avèrera être fort apprécié lors de ma marche ultérieure! Quelle aubaine!

Je ne vois pas l'épouse. Ici, c'est un peu différent, comme qui dirait. Alors que chez nous, ce jour, LE jour sensé être le plus important pour toute bonne femme, adepte des contes de fées qui se respecte, nous ne faisons que nous montrer, nous sommes la reine de la journée. Ici, les nouvelles mariées passent inaperçues ou presque, du moins lors des moments en public. On voit le mari sous toutes les coutures, souvent arborant un beau cheval blanc (et je ne plaisante pas...). Il conduit un cortège d'hommes, animés par un orchestre souvent délirant, une fanfare à voir. Les musiciens portent des costumes qui me rappellent ceux du cirque. Les épaulettes sont larges, amidonnées, un brin tombantes. Les pantalons, bouffants, se portent sur des bottes rigides. Ils ont un air désuet que le bouton pendouillant ou les traces de saleté tenaces accentuent et rendent attendrissant. Ils battent des rythmes fous, faisant penser aux airs des tziganes de l'est, du folklore grec et proche orient. J'adore. Pour peu, je me croirais au fin fond du Péloponèse, lorsque gamines, nous allions dans le village de ma mère pour fêter le Paniyiri. Les clarinettes aux sons stridents m'étourdissaient alors.

Les hommes entourant l'époux, se déchaînent et dansent en bougeant habilement des hanches. Ca saute comme des cabris. Il n'y a pas une seule femme dans l'assemblée, elles suivent à l'arrière, entourant la mariée, dont on ne voit pas le visage, cachée par un voile. Elle restera quasi absente tout le temps des épousailles, du moins celles que l'on peut voir . Elle est dans une chambre, entourée des femmes, se faisant dessiner de beaux motifs aux henné sur les mains et pieds. J'ai l'opportunité de juste croiser son regard avant de quitter cette joyeuse assemblée.

Je descends donc à pied, après cet intermède délirant, prête à parcourir les 20 kilomètres qui me séparent de Sangla. La route est belle, en légère pente, idéale. Les alentours sont calmes, c'est charmant. Après quelques heures de marche toutefois, des nuages menaçants me poussent à finir la course en jeep. Une âme charitable m'aura prise en passant.

23 octobre 2006

Le grand départ en commençant par Sangla


Le voyage cette année durera 6 mois et quelques jours. Il commence par des Ô revoirs sur le quai de gare à Lausanne. J'y laisse mon homme, comme à chaque hiver qui approche. Je suis dévastée, traversée de doutes m'assaillant. Est-ce que je fais bien de partir, de nous imposer ça, pourquoi donc ai-je ce besoin de m'envoler, de rejoindre ces contrées, de m'y laisser vivre, en laissant, à chaque fois, tout ici... J'ai peur mais monte tout de même dans le train lorsqu'il est temps. Je m'assois, presque comme un automate. Mes yeux larment encore et je sens le regard de mes voisines interpellé. J'ai mal et pourtant ce départ semble inexorable. Je me laisse bercer par le roulement du train, je suis un tas pêle-mêle de confusion.

Je retrouve la soeur d'une bonne amie dans le même TGV. Nous passons tout le trajet à discuter, ce qui me distrait de ma tristesse et doutes intérieurs. Nous arrivons à Paris en un rien de temps. J'y passerais la journée, hebergée chez une amie dans un quartier ma foi, fort sympathique, au pied du Sacré-Coeur.

Je m'envole enfin le lendemain pour le sous-continent. N'y suis toutefois pas de suite arrivée:
Le trajet en avion, avec son interminable pause dans les Emirats Arabes Unis (parmi les vols les moins chers... what to do hey?!), me fait errer, l'oeil rougi par la fatigue, l'air conditionné et les émotions récentes, dans un aéroport qui a, je dois le dire, peu de distractions à offrir. Une fois l'inévitable repérage à l'unique Duty free shop du coin accompli, je prends mon mal en patience et finis par embarquer pour le dernier bout avant d'atteindre l'Inde.



Delhi
delhii




La poussière volète, les chiens couratent le long des murs et les sans-abri s'étirent en baillant sur les trottoirs। L'odeur est là, fidèle, dès les 1ers instants, une fois mis le pied hors de l'avion, reconnaissable entre toutes। Elle rassure en fin de compte। Ce mélange ambré de moiteur, de pollution, d'encens, d'huile frite, de sueur, de pisse। Si ça le pouvait, ça serait chaud। C'est entourant, caressant et assaillant, tout à la fois, comme bien des choses ici।Je suis assise dans ce taxi, un sourire m'habite, j'aime être là et je ne me demande pas pourquoi.

Delhi, la tumultueuse. Ses carrefours remplis de voitures en tout genres, mes préférées restant les vieilles ambassadors, camions bariolés, bus bondés, rickshaws zigzaguant, motos déboulantes, ça klaxonne, les moteurs rugissent, la pollution m'étouffe, des scènes de vie défilent, j'ai l'impression que ça ne s'arrête jamais. Ca peut paraître épuisant (ça l'est) et pourtant je me sens complètement réveillée, prête à tout prendre, le moindre détail de la rue, m'apparaissant le temps d'un instant.




Mon rickshaw fait crisser ses pneus et je pare à toute cette agitation en mettant mon MP3 sur les oreilles, délice du voyageur (finies les heures d'hésitations entre les d'abord : 1। k7 2. cds 3. mini-discs qui finissent tous par : 1. avoir un son gondolant 2. se rayer 3. sauter, en pesant lourds surtout!!!) : Toute la musique que j'aime dans un boîtier, plus petit qu'un paquet de cigarettes. Fantastique et si j'en parle, c'est parce que la musique a toujours une place importante dans mes voyages.
Je quitte Delhi après 3 jours pour rejoindre Shimla, une étape, vers ma réelle première destination, la Sangla Valley. Je me hâte car la région se trouve aux alentours des 3500m et, bien que j'aie fait quelques emplettes pour me couvrir, cela ne sera pas suffisant pour les semaines suivantes, alors que l'hiver sera là. Je circule en bus local. La musique braille des hauts-parleurs : ce sont des rythmes endiablés, des voix suraigues de femmes qui semblent mourir d'amour et celle d'hommes, qui se lamentent de l'avoir perdu. Le paysage défile joyeusement sous mes yeux. Les collines d'abord vertes s'assèchent peu à peu, alors que le bus serpente sur des routes qui deviennent de plus en plus étroites. Nous finissons par nous enfoncer dans une vallée que de hautes falaises bordent. Au milieu, coule une rivière qui semble se déchaîner. On croise des villages qui s'organisent autour de la route, comme souvent ici. Les habitants portent le fameux petit chapeau de l'Himachal Pradesh, fait de feutrine grise avec un revers de velours vert. Chaque vallée revêt le sien et permet ainsi de se distinguer.






Le dernier bout de route, nous voit entrer dans la Sangla Valley en fin de journée. Je vais presque au bout de la route, au village qui porte le même nom. Une longue et étroite route gravira le flanc de la montagne avec des vues plongeantes sur le précipice, ma fois, bien profond. Le conducteur du bus a l'air amusé par mon regard, quelque peu apeuré en voyant les virages, semblant nous jeter dans le vide, qu'il doit négocier. C'est impressionnant.

J'arrive au village alors qu'il fait nuit et ... froid, je confirme!!!
Au lendemain, je découvre les lieux et c'est un fort joli coin que voilà. Sangla se trouve au centre de la vallée et d'imposantes montagnes l'entourent. En observant mieux, je parviens à repérer d'autres hameaux, éparpillés dans d'improbables endroits. Les sommets sont recouverts de neige, d'une blancheur étincelante sous ce ciel dont le bleu s'intensifie au gré de l'altitude.

Il y a une route qui mène et s'arrête à Chitkul, où je me rendrais quelques jours plus jours tard, à une vingtaine de kms en amont. Mais il y a surtout les sentiers faits de pierre, en contre-bas du village et de la dite-route, qui me font découvrir de manière bucolique les environs. Les maisons sont faites de bois, aux toits originaux, en fer et un peu bombés. Une campagne superbe les entoure, aux champs variés, malgré l'altitude. Les couleurs sont ici aussi automnales, superbes de leur éclatants rouges, bruns, jaunes et autres verts. Les boeufs paissent tranquillement dans les prés, les enfants jouent avec leur cerf-volants et la rumeur de la rivière ne parvient pas à masquer le cri des aigles.

Sangla - संगला

En attendant le départ pour Chitkul - चित्कुल

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