03 novembre 2008

Varanasi








VARANASI... Je ne m'en lasse jamais.
La ville ou la vie et la mort se tient sur les ghats.
Les ghats ou tout se passe.

Je suis de retour car ca y est, j'ai une sorte de plan en tete bourgeonnant depuis Delhi. Apres avoir passe l'ete en Indonesie et en Malaisie, j'ai realise que je n'avais plus envie de vivre le voyage comme je le faisais il y a 10 ans. J'ai surtout compris que le pays ou j'ai finalement tout le temps envie d'etre, c'est l'Inde. Et pour cela, il me faut un autre type de visa que celui de touriste...

Me voila donc dans la ville millenaire afin de m'inscrire a l'Universite pour y suivre des cours de hindi et peut-etre de chant aussi. Je parcours les allees verdoyantes du campus, enorme par ailleurs, a plusieurs reprises, car ici aussi, les informations ne sont pas toujours tres claires et faciles a obtenir. Cela m'occupera quelques matinees. Je rencontre plein de personnages responsables de telle ou telle faculte qui me donnent chacun leur version des faits.
En gros, apres avoir note le nom des cours et leur duree, toutes les autres demarches administratives devront se faire depuis la Suisse (?!). Soit.
Le site universitaire est donc agreable. Un calme ambiant regne sous les grands arbres et entre les parterres amenages. Calme, calme, tout est relatif evidemment mais par rapport a la folie de la route situee juste a cote, j'ai l'impression d'etre dans deux villes differentes!

Le reste de mon temps a Varanasi sera principalement devoue a l'observation de la rue, de ses passants et a des discussions a traits spirituels. Facile, dans une ville sainte, vous allez me dire... Mais bon, ce n'est pas tous les jours que l'on se voit proposer un orgasme cosmique tout de meme! (et je vous jure que c'est vrai...). Mais j'y reviendrais...

Et voila mon repere, le chaishop du coin. Il est en effet toujours important d'avoir "son" endroit. Les gens finissent pas ne plus me voir, je fais partie du paysage et suis alors libre d'observer a ma guise le film qui se deroule dans l'une de ces tortueuses rues qui compose le quartier de la vielle ville. Elles sont le plus souvent humides, semees de beuses et emplies de dechets. Malgre leur etroitesse, les motos et richshaws n'hesitent pas a se frayer un chemin entre les nombreux passants, boeufs, vaches et chiens. Il est difficile de garder le meme rythme en marchant, il y a toujours un bouchon a un moment donne. Ici aussi, il vaut mieux eviter les heures de pointe mais malgre cela, toutes sortes d’autres raisons (et pas tout le temps celles que l’on imagine) ralentissent le pas :
Une charette vendeuse de legumes qui prend toute la place alors que son maraicher fait un brin de conversation avec le vendeur de beedie (petite cigarette indienne, roulee a la main). Il faut alors se glisser entre le “magasin ambulant” et le long du mur pour continuer sa marche, en ayant toujours un oeil sur ses pieds et l’endroit ou ils se posent… Ou alors voila qu’une vache est couchee en plein milieu de la chaussee et ne semble absolument pas decidee a s'en aller. Les motos commencent a s’aligner de part et d’autre de l’animal et chacun y va de son klaxon, mais rien n’y fait, l’animal reste immobile. Je finirais par quamber son arriere-train en veillant a ne pas me faire lecher le pantalon par sa queue. Pendant ce temps, certains tenteront de deloger le bovide. Une autre fois encore ce sera la roue d’un rickshaw qui arrretera le flux de la rue. La voila coincee entre deux enormes paves, au relief fort irregulier, il est vrai. Il faudra que la vieille mama installee a l’arriere descende, cahin-caha, du vehicule afin que le chauffeur arrive enfin a pousser son engin plus loin…
Et la vie reprend son cours.

Me revoila donc au chaishop et alors que je suis assise sur un banc de pierre, peint en bleu et sirotant donc un verre, j'apprends a developper mon langage corporel "indian version" pour communiquer avec la mulitutude de personnes allant et venant dans cette rue pietonne.
Un simple mouvement des sourcils monte l'un apres l'autre et accompagne d'un leger dodelinement de la tete permet de saluer quelqu'un (et tout le monde ou presque y repond). Le menton qui se releve vivement avec un haussement de sourcil en direction du chaiman ou alors des doigts s'agitant en signe d'appel et voila que la commande est passee, un autre chai arrive. Un simple balancement de la tete et voila que le chaiman me repond qu'il a compris. Deuxieme chai de la journee…


VARANASI... I just never get tired of it.
The city where life and death happens on the ghats.
The ghats where everything is happening.

I am back here because this is it, I have sort of a plan in my mind growing since Delhi. After having my summer spent in Indonesia and Malaysia, I realized that I do not want to travel as I have been for the last ten years. I especially understood that the country I always want to be in is India. And for this I need a different visa than the tourist one…

So here I am in this ancient city, thousands of years old, to enroll at the University to follow a course in hindi and maybe singing which commences next August. I will have to go several times through the campus greenish alleys, huge by the way, to get the information I need, because here as well not everything is clear at the first go. This keeps me busy a few mornings. I meet loads of different people responsible of this or that faculty and everyone gives me his own version of the facts, of course, never the same…
To make it short, now that I have the names and length of the courses I am interested in, the rest of the administrative requirements has to be done in Switzerland. Well.
The University campus is nice and quite set up under big trees and between taken care gardens. Well, quite, quite, everything is relative of course but compare to the craziness of the road located just next to it, I have the impression to be in two different cities!

The rest of my time in Varanasi is gonna be devoted to streets full of passer-by observations and to spiritual talks. Easy you are going to tell me when you are in a Holy place… But well, do you often get a proposal to get a “cosmic orgasm”? (and I swear it is true!). I’ll get back to this later…

And finally my den, the chaishop in the corner. It is, indeed, always important to have “your” place. The people then finally do not see me anymore, like if I was part of the landscape. I am free to observe as much as I want the movie played just right in front of my eyes, in one of those tiny, sinuous lane composing the old city’s suburbs. They are most of the time humid and covered with cow shit and dirt. Even though they are really narrow, motorbikes and rickshaws don’t hesitate to give a try between the many walkers, bulls, cows and dogs. It is hard to keep the same rhythm while walking as there is always a “traffic jam” at some point. Here too you better avoid the “rush hours” but even though, some other reasons (and not always the ones you expected) slow you down : it can be a cart selling vegetables taking all the room while its owner talks to the beedie vendor (little indian hand made cigarette). You then have to slide between the “moving shop” and the wall to continue your path while keeping an eye on your feet and where you put them. Or there is a cow laying in the middle of the street and showing absolutely no sign of a sudden movement. Motorbikes start to separate into two lines each side of the bovine and everyone is horning. Doesn’t change much though, she just stays there. I will finally overtake her at bum level, taking care not to be flicked by her tale. During this time, some will try to make her move. Another time it’s the wheel of a rickshaw which is going to stop the flow. There it is stuck between two big slabs, with a rough, irregular surface. The old mama seated at the back will need to get out, with difficulty to allow the driver to push the rickshaw further away…
And life starts again.

So here am I back to the chaishop, and while seated on a blue painted stone bench, sipping a glass, I learn to develop my “Indian version” body language to communicate with the infinite number of people coming and going in this alley.
A simple movement of the eyebrows lifted one after the other, accompanied with a slight head nod is like saying Hello (and almost everyone answers). The chin lifts with a movement of the eyebrow to the chaimaker or simply the hand agitated in a calling sign and so the order is given : Another chai is coming. A quick move of the head and here comes the chaiwallah telling me he’s got it : Second chai of the day.

























La vie sur les ghats.

La, a cote d'un tout petit temple, puisqu'il y en a de toutes tailles, un homme d’une cinquantaine d'annees fait son yoga matinal, son rituel.
Un chaiman ambulant apostrophe le passant, sa theiere dans une main et un panier empli de coupelles en terre cuite dans l'autre.
Les hommes, femmes et enfants se prosternent face au soleil levant et au Gange sacre, dans lequel ils se baignent, prient et lancent des couronnes de fleurs. Ensuite ca se coiffe, se fait raser la barbe ou les cheveux pour les endeuilles. Il y a le coin des masseurs, puis ceux qui curent les oreilles et enfin ceux qui vous pese.
Tout pour s'ajuster et bien commencer la journee...

La lessive est battue sur les ghats ou les babas (saddhus) se font prendre en photo par des groupes de touristes aux gros objectifs (il faut pas un trepied a partir d'une certaine taille?!?). Les Les gamins et certains adultes aussi tirent sur leur cerf-volant. Deux hommes assis sur les ghats regardent le temps passer, il semble en avoir beaucoup devant eux. Le troupeau de buffle d’eau prend place a cote du Raja ghat. y passera la journee, savourant des bains aux heures encore chaudes de cet après-midi d’automne.
Les mendiants sont deja installes le long de la rampe d’escalier menant au … ghat. Les barques promenent le visiteur qui a alors l’occasion de decouvrir les abords de la vieille ville sous un oeil nouveau. Les rituels au bord du fleuve lui font face ainsi que le va et vient sur les ghats et les facades des batiments qui peuvent etre somptueuses. Ce sont d'anciens palais, des entrees de temples ou des havelis au style arabisant. Et ce ne sont pas les seuls. Il y a des grillages aux fenetres pour empecher les singes de penetrer dans les maisons. Ils sont partout. Etablis en bande dans les arbres, ils se deplacent comme bon leur semble sur les toits, rebords et contours des habitations. Ils n’hesitent pas a chaparder tout ce qu’ils peuvent et sont donc chasses a coup de baton. Neanmoins la cohabitation avec l’humain est evidente. Installee sur le balcon de ma guest house, profitant de la vue sur la Gange, j’ai du garder tout mon calme lorsque l’un de ces culs rouges a poils brun et passé a 30 cm de moi, le long de la balustrade. Il etait totalement a l’aise, s’est assis un peu plus loin dans le coin pour machouiller un bout de peau de banana puis a rejoint ses amis qui partaient visiter d’autres maisons.

Ma tete est emplie d'images alors qu'il n'est que 8h30 du matin! J'y vois de la poesie, une lumiere magique, un festival de couleurs. Et alors que je suis totalement perdue dans mes pensees, me rememorant les scenes de l'aurore, un gars, accroupi contre le mur, pisse entre les plis de son loongi (tissu noue a la taille) en lache un pet gras, sans souci, alors que je passe a cote de lui... Voila, l'Inde, c'est ca aussi...
Je continue ma marche en souriant. Et tiens, si j'allais me faire un chai sur les ghats. Chouette, la horde de touristes n'est pas encore installee la a squatter les lieux. Je rencontre un photographe francais passionne par son art et curieux en general avec qui je converserais. Mais c'est ici, qu'un soir, je me fais proposer le fameux orgasme cosmique...

Voila comment on y arrive. Je me fais apostropher plus tot dans la journee par cet iranien qui m'a reconnue, suite a une breve rencontre l'hiver passe a Gokarna. Nous commencons a parler. Il est prof de meditation et vient d'une famille souffie. Je pose des questions puisque cette branche de l'Islam m'interesse, surtout sa musique et voila que la conversation va bon train. quelques heures plus tard, nous sommes donc installes sur les ghats et c’est la que l'iranien s'emballe. Il parle d'amour universel, de la fin des guerres si tout le monde pensait pareil etc. Je suis bien d'accord avec lui mais disonc que j'ai un regard plus pessimiste ou moins implique sur le monde... Je parle donc peu et le laisse a son monologue qui l’anime beaucoup je dois dire.
Puis, alors que je n'ai rien vu venir, il me propose d'aller ecouter de la poesie et de la musique soufie, puis de danser nus dans la nuit avant de s'unir, puisque nous ne sommes qu'amour. Je commence a etre amusee par la louffoquerie de la situation. Enfin il me parle de l'orgasme divin que je pourrais decouvrir si seulement je n'etais pas aussi renfermee. Il commence a s'enerver face a mon sceptisicme et me prends la main d'un geste vif pour la poser sur son cou. Il me demande avec emphase ce que je ressens. Je dis ce qu'il en est c'est a dire : Rien.
Il se met alors a me caresser l'avant bras, en repetant sa question, sa voix se fait plus douce et ses yeux ont l'air de roucouler maintenant. Non mais je vous jure! j'eclate de rire mais ca ne l'amuse pas! Et puisque je dis que je ne ressens rien, il me fait savoir que je suis froide puis que quelque chose en moi est mort. MMmmmmmmh. Un peu decevant de la part de quelqu’un qui se dit Maitre (mais bon, du moment qu’il l’affirme, n’est-ce pas deja un mauvais signe?!). Encore un qui gere bien sa frustration... Et tant pis pour moi, je viens peut etre de laisser passer la chance de ma vie d'avoir un orgasme divin... Non mais a quoi je pense parfois?!?

Pour revenir aux ghats et leurs activites, le soir, les prieres ont lieu le long du fleuve. Les flammes des bougies illuminent d'une douce lumiere les visages des devots alors que des rythmes endiables sont joues. Un corps effectue son dernier voyage et un groupe d'hommes danse en agitant habilement les hanches pour lui souhaiter bonne route. Les percussions claquent des rythmes repetes qui ont l'air de les plonger en transe. Et le defunt continue d'etre consume par les flammes de son bucher. Derriere, des gens sont assis et contemple le spectacle, d'autres parlent, boivent un chai, les gamins vendent les coupelles de fleurs pour les prieres, les chiens se pourchassent, et pendant quelques jours, les sauterelles auront investit les lieux comme jamais je ne l'avais vu nulle part ailleurs. A la lumiere dans la rue, on pourrait presque croire a des flocons de neige virevoltants.


Life on the ghats.

There, just next to a tiny temple as you find all kind of sizes here, a fiftyish year old man is doing his morning yoga practice, his ritual.
A walking chaiwallah is going around with his teapot in one hand and a basket full of clay cups in the other. Men, women and kids prostate themselves in front of the rising sun and the Holy Ganga, where they bath, pray and throw flower malas. Then they comb their hair, shave their beards or their hair for the bereved. There is the massage corner, then the ones who clean ears and finally the ones who weigh you. Everything is found to be ready and start the day well …

Laundry is slapped on the ghats where babas (saddhus) photos are taken by tourist groups with big objectives (don’t you need a tripod as some point???). Children and certain adults as well are playing with their kites. Two men seated on the ghats are looking at the time passing by and of which they seem to have plenty of! The water buffaloes are taking their place next to the Raja Ghat and will spent the day there, enjoying baths in the still hot autumn afternoon. Beggars are already installed along the stairs leading to the Dasaswamedh Ghat (the main one). Boats are going peacefully on the water and the visitor discovers then the old city with new eyes. The rituals along the Ganga, the coming and going on the ghats and the building walls which can be sumptuous are facing him. Here are old palaces, temples entries or havelis with their Arabic style setting up one after the other. There are grills on the windows to avoid a monkey’s visit! They are everywhere! Established by groups in the trees, they go around as they want, you see them on rooftops and the contours of houses. They don’t hesitate to steal everything they find and are therefore chased away with a wooden stick. Neverthless, cohabitation with human is obvious. Installed on the guest house balcony, I was enjoying the view and had to keep quite when one of those redass with brown fur passed by only 30cm away from me, on the balustrade. It was totally comfortable, sat a bit further on a corner to chew its banana skin. Then he joined his friends as they went to visit some other houses.

My head is already full of images and it’s only 8.30 am. I see poetry, a magical light, a color festival. As I am lost in my thoughts, remembering the morning scenes I see, a guy, kneeling against the wall, is pissing between the folds of his loongi (a fabric attached around the hipes) and farting loudly, without any problem, while I am just passing by next to him…
See, India is this as well…

I continue my walk smiling. And why not a chai on the ghats? Cool, the tourist horde hasn’t arrived yet. I only meet a French photographer passionate by his art and curious in general. A nice talk.
But this is the place where I have been purposed the famous cosmic orgasm…

And here is how you get there.
As I am walking down the street, this traveler stops me because he recognized me after a short meeting we had last winter in Gokarna. We start to talk. He is a meditation teacher and comes from a Sufi family. I ask some questions as this part of Islam, the music especially, interests me. A few hours later, we are so installed on the ghats and this is where Mr CO (cosmic orgasm) lets loose.
He is talking about universal love and the end of the wars if everybody was thinking like him. I agreed but let’s say I do have a more pessimistic look and feel less concerned daily. I don’t speak much and leave him to his monologue which animates him, I reckon.
Then, even though I didn’t see anything coming, he offers me to go and listen to some sufi poetry and music while dancing naked in the night. All this before actually making love so to speak as “we are love”. I start to be amused by the absurdity of the situation. Finally he talks to me about the cosmic orgasm I could discover if only I wasn’t that stubborn. He starts to get angry in front of my skeptic look and roughly takes my hand to put it on his neck. He then asks me with emphasis what do I feel. I answer the truth: Nothing. He finally begins to caresse my arm and repeats his question. His voice is getting softer and his eyes look drowsy . No but I swear! I laugh frankly but he doesn’t find it funny. And because I say I don’t feel anything, he lets me know that I am cold, almost arrogant and that something is dead inside me… Nice!
Mmmmmmmmmhhh. A bit deceiving from someone who presents himself as a Master (but well are you anyway one if you need to say it…?). Another one who deals well with his frustration… And what a shame for me, I might have missed the unique opportunity of my life to reach the Divine Orgasm… What the hell was I thinking of???

To get back to the ghats and their activites, every evening prayers are happening along the Ganga. Candles lights enlighten the devotees faces with soft golden reflections while amazing rhythms are played. A body is doing his last trip and a group of men are dancing, moving their hipes with ease to say goodbye. Percussionists are beating repetitive rhythms and the dancers seem to be in a trance. And the deceased is still consumed on his pyre. Behind, people are sitting and contemplate the scene, some others talk, drink a chai, kids are selling floating cups with a candle and flowers for the prayers, dogs are chasing each others and for a few days, grasshoppers invaded the place like I have never seen anywhere else. Under the street lights, you could almost think it is snow fleaks flying around…



























































4 commentaires:

  1. Magnifiques photos qui donnent encore plus envie de retourner dans ce pays.
    Bisous
    Babeth

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  2. Merciiiiiii Madame!
    on ne s'en lasse pas en effet...

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  3. Toujours un plaisir de lire tes nouvelles!

    Raoul

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  4. dear sonia ,
    i just saw and read your benares report and my heart was lighter and fuller than ever. thats benares ,those who see it and those who dont...
    the pictures were so beautiful and at the same time such a common sight in benares .......
    and of course benares is the right place for a cosmic orgasm sufi style, if it can happen it can happen only in benares , dont you think .. i am trying to imagine one in zurich or lausanne ...mmmm doesnt seem right...
    we are now in goa and its really nice in our house and the tourists are not here yet....so when are you coming here ..... wherever you are take care and big hug and kiss from us ..
    love sujay and doris...

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