03 octobre 2008

Retrouvailles a Delhi


Apres une lente entree dans la ville, voila que le train s'arrete enfin en gare, dans le quartier de Old Delhi. Chacun attrape ses bagages, se rue vers la porte et saute sur le quai, ravi d'etre enfin arrive. Les porteurs cherchent du regard les clients potentiels, les familles tentent de joindre l'escalier menant a la sortie et je me faufile entre ce beau monde pour atteindre le Metro qui m'amenera dans le fameux quartier de Paharganj. Quelques arrets plus tard, me voila arpentant les rues calmes, a cette heure-ci, menant au Prince Palace Hotel, mon repere dans le coin. Je marche et mon pantalon est tres vite couvert d'eclaboussures . Les rues sont parsemees de flaques, etendues brunatres et autres nids de poules creant des bassins de taille parfois considerables. En cette fin de mousson. Il faut plus que jamais regarder ou je pose mes pieds.

Le lendemain, ma copine Henriette arrive d'Hyderabad, un trou semblerait-il, apres 28h de train. Nous nous racontant puisque cela fait 5 mois que l'on se sait pas vues.
Nous visiterons Delhi by night puisqu'un ami joue en concert au Taj Mahal Hotel le vendredi soir. Nous arrivons trempees dans le hall, apres une marche sous une pluie battante et un trajet en rickshaw, qui nous laisse une impression fort desagreable, en nous deposant devant la porte de service et non pas l'entree principale.
Le cheveu mouille, la basket sale au pied, nous voila traversant le somptueux batiment. Les plafonds sont peints de fines dorures, le tapis de la reception est epais et douillet et les WC nettoyees apres chaque usager. J'aipresque de la peine a croire que je suis en Inde et me demande quelque peu ce que nous faisons la. La nuit ne fait que commencer, voila que nous entrons au Rick's bar, ou le set aura lieu. Ici se tient la haute, la tres haute de Delhi, autant dire pas les personnes que j'ai l'habitude de rencontrer lorsque je voyage. Un melange d'hommes d'affaires, de riches venus pour voir et etre vus et des pouffiasses se tremoussant avec un verre a la main. Delhi's beautiful people, Les parures de ses dames brillent d'or et de diamants, autant dire que nous faisons tachee a leurs cotes, bien que nos plus beaux habits etaient sortis du sac a dos.
Il est 3 h du matin lorsque Suchet nous ramene a notre hotel, Nous buvons un dernier chai, commande a travers la vitre de la vieille Mahindra conduite par mon ami. Nous sommes serres les 3 a l'avant car la voiture est remplie d'instruments que Suchet utilise pour son show. Cougnes les uns contre les autres, le chaiwallah nous sert nos verres en les posant sur le tableau de bord.

Le lendemain nous visitons mon ami Lionel, sa femme Namrata et leur petite Aida qui a bien grandi depuis ma derniere visite. Nous partons ce soir, a la decouverte du milieu dit underground de la ville. Le bar colle en effet un peu plus a notre genre. En revanche, la musique DUB est terriblement repetitive et nous a vite lasses. Nous avons neanmoins eu l'occasion de jeter un coup d'oeil sur une autre crowd select du Delhi by night.

Nous visitons egalement la Grande Mosquee de la ville, appelee Jama Masjid.
Puis, nous avons deambule dans un bazar situe aux alentours. Les habituels vendeurs de bangles, desserts trop sucres et mini-shopss ou l'on trouve de tout animent la rue marchande. Assises sur un banc en train de siroter un chai, des chevres nous entourent et tentent de trouver de la nourriture.

Nous quittons Delhi pour Haridwar, ville etape sur notre route qui nous mene aux sources du Gange sacre.



After a slow entry into the city at 11 pm, 28 hours later, the train pulls finally into Old Delhi station. Everyone grabs his luggage, runs to the door and jumps on the platform, delighted to have arrived. The porters try to catch the eye of a potential client. Families scramble to the exit stairs and I weave my way through the crowd to reach the Metro which will take me to the famous Paharganj area. A few stops later, I get off heavily loaded and find myself, wandering around in the now quiet streets leading to the Prince Palace Hotel, my base.
I walk and my trousers get quickly covered with splashes of mud. The streets are scattered with dirty puddles, brownish wet areas and others potholes creating some huge sludgy patches. With this end of the monsoon, you should more than ever watch where you put your foot.

The following day, my friend Henriette arrives from Hyderabad, a hole apparently, after 28h (her too), by train. Obviously, there is a lot to catch up on since we last met, 5 months ago. We visit Delhi by night as a friend of mine is playing at the Taj Mahal Hotel. We arrive pretty wet in the lobby, after a long walk under heavy rain. finished with a rickshaw ride, leaving us an unpleasant bitter taste, having being left at the service entry and not the main entrance.

Wet hair, wearing dirty well traveled trainers, we cross the somptuous building. The sealings are painted with finly gold, the central carpet is thick and lush and the toilets are wiped after every use.
I can hardly believe I am in India et wonder what the hell we are doing here. The night is just beginning. We enter Rick's, the club where Suchet's gig is happening. This is where Delhi's high society gathers. Enough to say not the usual type of people I am used to meeting.
A mix of buisnessmen, Delhi's beautiful people here to see and be seen and babes shimering with a cocktail in their hand – the in set.
Men smoking fat cigares, gold clad women sparkling with diamonds and running their long, elegant hands through their beautiful thick, black hair. And us sitting there, in our best thrown together outfit, dug out of our backpack.
It is 3 am when Suchet drives us back to our hotel. We drink a last chai, ordered through the window of the old Mahindra, driven by my friend. The three of us, squashed in the front of Suchet's car as the back is full of instruments. The chaiwallah lines up the three hot glasses on the dashboard.

The following evenining, we visit my friend Lionel, his wife Namrata and their little Aida, 5 months who's grown a lot since I last saw her. Tonight we discover Delhi's “said” underground /alternative world. The bar is more our style. Though the DUB music, played really loud, is boringly repetitive. Neverthless we had a glince of another select crowd of Delhi by night.

Also, we visit the Grand Mosque of the city, called Jama Masjid.
Then, we get lost in the bazar next to it. The usual bangles sellers, oversweet desserts and stores where anything can be found animate the market.
Seated on a bench, siping chai, surrounded by goats, trying to find food, we absorb the show of the street.

We leave the following afternoon for Haridwar, Our objective is to go to Gangotri (3000m) and then trek to the Sources of the Holy Ganges, at the altitude of 4000 meters.













22 septembre 2008

Back to India!!! Finally...



Ahhhhhhhhhhh, mes premiers instants en inde, avec toutes ces images qui m'assaillent, a peine le sol foule. C'est un film, comme toujours, dont je ne me lasse pas.
Mon regard ne cesse d'etre interpelle par la succession incessantes de scenes de vies, de rues. Je suis saisie par l'intensite des lieux qui ne s'oublie pas, que l'on attend et nous voit combles, sur le chemin menant a Sudder street deja. Dans une explosion de couleurs le jaune des taxis, le bleu des bus, les saris turquoises, emeraudes ou rougeoyants de ces dames, je vois un homme se douchant dans la rue, de larges jets inondant le trottoir, un autre, la, dormant sur son rickshaw et un troisieme en train de se gratter ouvertement les couilles, tout en machouillant du paan, a s'en deboiter la machoire.

Ahhhhhhhhhhh, my first moments in India, with all those images ingulfing me, as soon as I touch the ground. It is like a movie, as usual, and I never get bored with it.
My eyes are drawn by the incessant succession of common street scenes. I am taken by its intensity that I am unable to forget, that I wait for and which always fullfils me.
With an explosion of colors : the yellow of the cabs, blue of buses, turquoise, emerald or redish saris worn by the ladies, I see a man, having his shower in the street, a large spurt of water floding the pavement, another one, here, sleeping on his rickshaw and a third one scratching openly his balls while chewing some paan, in a way you think he might just break his jaw.








Ahhhh, les idlis




... et le chai






La pluie tombe sans prevenir, par rafales violentes et bloquant tout activite. La mousson n'est pas encore finie. Pour s'en proteger, certains portent un foulard noue autour de la tete, tel le ruban de l'oeuf de Paques ou alors en le posant simplement sur le crane, coince derriere les oreilles. Il y en a qui preferent le sac en plastique serre sur le front. Je croise des regards profonds, noirs comme l'ebene, ou toute une histoire semble y etre dite. Vient ensuite une silhouette vetue de son loongi jusqu'aux genoux et la chemise remontee au-dessus du ventre. C'est vrai qu'il fait chaud, humide a un point innommable. Les rues sentent le bitume mouille, les gaz d'achappements, le curry, l'encens, la friture, la pourriture, la pisse. Les klaxons longs, courts, repetitifs toujours n'ont pas cesses depuis que nous avons pris la route. 5 accidents ont ete evites de justesse et allez savoir pourquoi, ca a le don de me faire rire... Le chaos assure.
Hors des grandes arteres, les rickshaw-wallahs font tinter leur clochette pour annoncer leur presence. Ils ont l'air fatigue. J'en vois un qui a les jambes pleines de varices, les chevilles n'existent plus, ce ne sont qu'un tronc uniforme. Il marche, les pieds nus, il marche encore. Les gamins jouent dans les gouilles d'eau qui ressemblent davantage a des bassins.
Moi j'ai l'impression d'etre sous adrenaline ou shootee au bonheur, c'est hallucinant ce que ce pays me fait ressentir!



With any warning, the rain falls with violent gusts blocking all activity. The monsoon isn't over yet. To protect themselves, some wear a scarf knotted around the head like an
Easter egg or simply thrown on top and tied behind their ears. Others prefer a plastic bag.
I encounter deep looks, black like ebony where a full story seems to be told. Next comes a silhouette wearing a knee length loongi with a shirt showing a proeminent belly.
Indeed, it is hot and humid. I can't even find words to describe it. Streets smell of wet bitumen, exhaust fumes, curry, incense, fried food, rot and piss. Cars horning, long, short and repetitive always, non-stop since we took to the road. 5 accidents have been just avoided and who knows why, it makes me laugh... Chaos is assured..
Beyond the main roads, the rickshaw-wallahs ring their bell to announce their presence. They look tired. I see one who has no ankles anymore. His legs look like tree trunks and he walks barefeet, pulling his rickshaw behind him.
Kids playing in a puddle of water which looks more like a big pool.
ME, I have the impression to be under adrenaline, shot with happiness, it is hallucinating to see what this country makes me feel. What a good fix!











Je reste brievement a Kolkata car j'y repasserais dans quelques mois. Je prends un train pour
Delhi, ou je retrouve ma copine Henriette, vue pour la derniere fois au mois d'avril. Le trajet durera 28h et sera, comme a chaque fois, accompagne de scenes amusantes. Je pense notamment a l'arrivee dans notre compartiment (je le partage avec une famille indienne et 2 voyageurs du Bangladesh) de cet hijra, travelo indien. Il/elle s'adresse principalement aux hommes lorsqu'il fait la manche et ces derniers payent habituellement. Peut-etre pour conjurer le sort?
La, l'hijra se dresse tout pres du fils de la famille et tente de l'intimider pour recevoir son backchich. Pour ce faire, il se colle a lui, venant toujours plus pres et lui susurre des mots a l'oreille. Le jeune homme a l'air desespere et ne sait plus ou regarder alors que son pere crie et agite le bras pour que le travelo lache sa prise. L'autre n'ecoute rien et s'est maintenant colle tout contre le petiot qui ne sait plus ou se mettre. Il s'en ira finalement apres avoir recu une piece. La mere de famille est morte de rire, tout comme moi. Il faut dire que les travelos indiens, a contrario des thais qui peuvent devenir de superbes femmes, sont loin d'etre "seduisants". Parfois ils portent encore la moustache, les poils sortent du sari et dans le cas present, l'homme est trapu avec une coupe au carre qui est loin de le mettre en valeur.
Je ne parle meme pas de sa voix caverneuse qui se fera encore longtemps entendre dans le wagon et finira par disparaitre apres un ultime raclement de gorge, tout ce qu'il de plus gracieux, lachant un epais glaire par la porte. Oui, tout ceci est normal...
Et le trajet suit son cours.
I stay only a short time in Kolkata as I will come back anyway in a few months. I take the train to Delhi where I will meet my friend Henriette whom I have not seen since last April. The ride will take 28hours and will be, as usual, accompanied with funny scenes. Like the arrival in our compartment (I shared with an Indian family and two travelers from Bangladesh) of a Hijra, a transvestite. He-she asks the men for money which they usually give.
The Hijra stands next to the son of the family and tries to intimidate him to get his backchich, getting closer and closer while whispering words in his ear. The young man looks desperate and doesn't know where to look whilst the father is screaming around and agitating his hand to make the transvestite forget his target. Of course he doesn't listen, stands right up against the boy, who by now, looks totally confused and embarassed. The Hijra will finally go when he gets his coin. The mother laughs and so do I.
I must say that the Indian transvestites are not at all like the Thai ones who really seduce. They often keep their moustache, visible chest hair coming out of the sari and in this case, the man was stocky with a square hair cut, far from making him look better. I am not even talking about the deep voice we hear for a long time in the coach before it finally disapears. After a last deafening clearing of his throat, she lets go a thick gouze through the open door.
Yes, all this is normal.
And the journey continues.









20 septembre 2008

Singapore-Bankok transit

Apres avoir quitte Alex et la Malaisie, je me dirige sur Singapore pour y passer quelques jours. Je dois en effet y recuperer un sac laisse lors de mon dernier passage chez Ken, mon ami couchsurfeur. Ce dernier est en Chine et me laisse son appart le temps de mon sejour! Je suis estomaquee par sa generosite et confiance, finalement nous ne nous sommes rencontres que brievement au mois de mai.
Genial! Cela me fais le plus grand bien de profiter du luxe d'un “chez moi” apres tous ces mois en guest house. Je saisis l'occasion afin de faire la lessive a la machine et non plus a la main, regarder des films et me concocter des salades et autres snacks a point d'heure. Je trouverais en effet difficilement le sommeil car Singapore sera aussi l'occasion d'acheter un mini laptop de voyage, mon premier! Je suis toute excitee et profite des connections Wi-Fi a tout va! Et cela me tiendra longtemps eveillee...


After I left Alex and Malysia, I go to Singapore where I have to retreve a bag left at my couchsurfer friend Ken, that I met the last time I was there. He is in China and lent me his flat while he's away. I am taken by his generosity and trust in me, since we only met briefly in May.
Great! It did me so good to have a “home” again after all those months spent guest houses. I take the opportunity to do some washing in the machine and not by hand, watch movies, eat salads and other snacks any time of the day. Actually, I will hardly sleep because Singapore is also the place where I will buy a mini traveling laptop, my first one ever! I am so excited and enjoying Wi-Fi connections all over the place which will, no doubt, keep me awake for hours...





Ken's place


Je m'envole ensuite pour Bangkok que j'ai plaisir a retrouver le temps de mon escale. Ce sera l'occasion de me gaver de cette nourriture raffinee et delicieuse dans l'un des nombreux stands qui bordent les rues mais aussi de faire quelques achats car, of course, ici, la tentation est grande.
Mais ce que j'attends maintenant avec impatience, c'est mon imminent depart pour l'Inde. Je viens de reserver online mon ticket, j'y serais le 16 septembre, arrivee a Kolkata...
Je m'apprete donc a quitter l'Asie du sud-est, ces megapoles sophistiquees et sa douceur de vivre pour le pays qui me tient a coeur...

Next, I fly to Bangkok I am happy to be here again. It is a good opportunity to eat their delicious and refined food in one of the many streetstalls but also to do some shopping as it is sooooooooo hard to resist here...
But what I am impatiently waiting for now is my imminent departure to India. I jhave ust booked my ticket online and will arrive in Kolkata on 16th September.
I am ready to leave South-east Asia, its sophisticated cities and sweetness of life, for the Beloved Country.




13 septembre 2008

Un an de voyage

Voila, le 12 septembre, cela fait une anne que je suis partie en voyage. Le temps passe vite, j'aipeine a y croire.
Cela occasionne quelques pensees auxquelles un ami de la route, Pascal a mis des mots.
Belle coincidence, je recois son mail parlant le meme langage que moi un jour apres cet "anniversaire". Avec sa permission, voici des extraits de son envoi. Ouais, il et presque en entier...
Et pour ceux que cela interesse, voici son website de photos, par ailleurs, superbes...
Merci a toi et bonne route!
http://www.parcheminsdailleurs.com/

“... Et nous nous mettons a parler de la ou nous sommes, de ce que nous y croisons, de ce que nous y vivons, de ces chemins empruntes, de leurs surprises, des lecons que nous arrivons a tirer de ces tranches de vie, de cette intensite dans l'existence qui fait tourner le moteur encore et encore, pour filer toujours plus loin sur la route, et dont nous ne nous lassons jamais. A 28 ans, il a deja trotte un peu partout a la surface du globe. Il a commence tres tot et, comme moi, il ne s’arrete pas, partant a chaque fois pour de plus ou moins longues periodes. Il s’est aussi fait piquer par ce mysterieux moustique qui lui a donne le virus du voyage. Nous echangeons la-dessus…

Deja, cela fait toujours plaisir de croiser sur sa route des etres ayant des visions, des passions et des reves communs avec les siens. Ca complete. Ca nourrit. Ca conforte. Ca reconforte.Tout comme peut l'etre le fait de rester ancre et etabli dans un cadre fixe et fortement frequente, ou tout le monde se retrouve, s'en voit rassure, meme si cela se passe de maniere inconsciente.
Car il est clair que, comme pour tout d’ailleurs, en se retrouvant seul sac-a-dos sur les routes du monde, surviennent des phases de doutes et de remises en question.s Le contraire serait anormal d’ailleurs, puisque le doute fait partie integrante de tout sain processus de creation et de decision, alors meme que celle-ci peut etre deja prise. Il est present a tout stade du voyage de vie. L’eternel duel entre le bon et le mauvais de ses propres choix, et l’equilibre a trouver entre les deux afin d'ajuster sa boussole d’existence.

En etant seul, ici, plonge en ces terres lointaines et en ne pouvant compter que sur soi-meme nous voila parfois hesitants ou rendus vulnerables. Je pense a ces fameux moments ou l’on se demande si l’on a pris le bon train, alors que la majorite des passagers connus par le passe, qui erraient en gare avec nous semblent en avoir pris un ou plusieurs autres, dans des directions differentes, mais certainement plus frequentes que le notre. Comme si, stupidement, la singularite et la solitude d’un choix en viendraient a le remettre en question face a la loi de la majorite…

J'ai devant moi quelqu’un qui, en toute humilite et sans trop plein d’ego se questionne sur lui-meme, sur son sens, ses choix de vie et ses chemins, et aussi sur l’opportunite du tout, sans vouloir foncer tete baissee. En ce n'est pas forcement frequent de dialoguer avec des gens acceptant de se mettre a nu devant leur miroir, pour s'ouvrir a eux-memes et accepter l’auto-critique. Ceci au lieu de se voiler la face dans 1001 activites envahissantes, des passions ephemeres, d’autres items qui en mettent plein les sens ou encore de la faire taire a coups de somniferes lorsque cette auto-analyse survient la nuit, en empechant sa cible de dormir. Alors que nous ne nous connaissons meme pas, nous nous lachons directement, puisque le ressenti mene a des echanges interessants.
Une belle rencontre de voyage.

Le virus du voyage, ce fameux besoin eprouve au plus profond de nous-memes de bouger, rencontrer et explorer, encore et encore. Et on se demande pourquoi, a quels besoins est-ce que ces experiences repondent a chaque fois… 
Nous offrent-elles, goutte a goutte, des esquisses de solution dans une quete que nous aurions de nous-memes, du monde, de nos reves ou de quelque chose d’encore bien superieur a tout cela? Est-ce ce chamboulement des conceptions qui nous attire, nous nourrit et nous grandit a chaque fois un peu plus? D’un autre cote, est-ce justement l’apaisement que procurent ces experiences, ce desir de liberte totale momentanement assouvi, qui nous rappelle toujours a lui par la suite? Est-ce ce ventre rassasie d’intensite et de Vie qui en vient a nous voiloir faire balayer les choix plus confortables d’une vie, ma foi, plus posee?Cette recherche et cette quete perpetuelle qui, apres ces dits-moments poses, nous hurlent des le reveil. Elles ont envie de repartir en mode d’exploration, puisque ces tranches de vie leur semblent, plus que n'importe quelles autres, rentables d’un point de vue personnel.

Ne sommes-nous finalement que deux adolescents attardes, avides d’intensite et n’ayant pas pu trouver de reponses a nos questions? Serons-nous obliges de changer ce qui nous habite en ce moment? Je ne sais pas. Je ne crois pas. En tout cas, cela me semble inconcevable aujourd’hui, car cela reviendrait a se trahir et a se renier soi-meme.
Peut-etre que toutes ces experiences nous ont ouvert des portes desormais impossibles a refermer et surtout pas contre notre gre? Peut-etre avons-nous goute, pleinement et a plusieurs reprises, au mot “Liberte”, et que nous retournons des lors avec un arriere-gout amer en bouche vers un etat anterieur? Nous etions peut-etre nes nomades dans une autre vie? Peut-etre est ce une course perpetuelle que nous faisons, en soi, contre le temps qui passe et cette trop courte vie s'ecoulant et dont on accepte difficilement sa caracterisitque de filer a toute allure. Qui sait​
Est-ce l’ideal d’une eternelle jeunesse vagabonde qui nous poursuit? Est-ce que le monde des “settled down” ne nous attire pas plus que cela, compare a ce que nous gagnons de l’autre cote? N’y avons-nous rien trouve d’allechant, en s’y baignant aussi a notre tour, puisque tout semble y etre dit, fait et trace en mode de pilotage automatique?C’est sans doute une bonne grosse somme de tout cela mis ensemble.

Et le besoin reste la. Incontournable. Et toujours est-il que, tant concernant la prochaine destination sur la carte de notre itineraire, a court terme, qu’au sujet de nos choix et orientations d’existence a moyen ou plus long terme, nous nous retrouvons a flirter avec ces questions de “where to go, what next?”…qui peuvent etre angoissantes puisque n’ayant pas de reponses completement definies. Mais elles nous mettent aussi en confiance car nous nous sentons alors tout simplement, maitres de nous-memes, ayant la fraicheur et l’energie de l’horizon devant nous. Peut-etre aussi est-ce que ce sont toutes ces experiences qui nous ont reellement donnes confiance en nous…

Cela me fait penser a ce proverbe serere qui dit :
“Que celui qui ne sait pas ou il va, sache d’ou il vient et par ou il est passe”.
Et c’est un peu ca…

Ca me rappelle aussi cette citation de Sri Aurobindo que j’avais lue dans un bouquin trouve dans son ashram, en 2002, a Pondichery. Voila un copier/coller :

"Combien de fois l'on rencontre dans la vie des gens qui se font pacifistes parce qu'ils ont peur de lutter, qui aspirent au repos avant de l'avoir gagné, qui se contentent d'un petit progrès et qui en font, dans leur imagination et dans leur désir, une réalisation merveilleuse afin de pouvoir légitimement s'arrêter sur la route. Dans la vie ordinaire déjà, c'est tellement ainsi. Au fond, c'est cela l'idéal bourgeois, celui qui a abruti l'humanité et qui l'a rendue ce qu'elle est maintenant. Travaillez pendant que vous êtes jeunes, accumulez des biens, des honneurs, une position, soyez prévoyants, mettez de côté, faites-vous un capital, devenez fonctionnaires afin que, plus tard, lorsque vous aurez 40 ans, vous puissiez vous asseoir, jouir de vos rentes, et plus tard de votre pension et, comme l'ont dit, jouir d'un repos bien gagné.

S'asseoir, s'arrêter sur la route, ne plus avancer, s'établir, s'endormir, c'est descendre avant l'heure vers la tombe, c'est cesser de vivre la raison d'être de la vie. De la minute où l'on cesse d'avancer, on recule. Du moment où l'on est satisfait et où l'on aspire plus, on commence à mourir. La vie, c'est le mouvement, c'est l'effort, c'est la marche en avant, c'est l'escalade de la montagne, c'est gravir vers les révélations personnelles de l'esprit, vers les réalisations futures, humaines et spirituelles. Rien de plus dangereux que de vous reposer. C'est dans l'action, c'est dans l'effort, c'est dans la marche en avant qu'il faut trouver le repos, le vrai repos de la confiance totale dans la grâce spirituelle, de l'absence de désirs, de la victoire sur l'égoïsme. Le vrai repos, c'est celui de l'élargissement, de l'universalisation de la conscience. Devenez vastes comme le monde et vous serez toujours dans le repos.
En pleine action, en pleine bataille, en plein effort, vous aurez le repos infini et de l'éternité".

Nous voila soulages, explores, completes et ayant comme traduit une forme d’echos cette serie de choses qui bouillonnent en nous. Un peu la meme impression que nous pouvons avoir en ayant betement range et fait le menage chez soi. On se sent affranchis et tout parait etonnamment clair.
La vie est belle.

Je me disais aussi qu’avec le temps, en “vieillissant”, il semblerait que de moins en moins d’occasions soient accordees afin de parler et echanger sur ces vraies questions avec les gens qui nous entourent. Je me rappelle de toutes ces personnes avec qui je delirais bien la-dessus, il y a quelques annees, et avec qui la profondeur de toutes ces conversations s’est aujourd’hui tassee.
Est-ce qu’avec l’age, nous n'aurions plus besoin de parler de tout cela, plus envie? Trouvons-nous des reponses definitives a tout? Ou n'avons-nous plus “le temps” pour cela? Ou peut-etre encore nous voila installes dans des schemas rassurants, momentanement, et qui font taire ces questions? Momentanement? Avant une crise eventuelle a venir? je ne sais pas mais toujours est-il que ces points d’interrogations sont toujours bel et bien la pour venir me taquiner. Et a raison, car meme s’ils entrainent leurs periodes de turbulences, ils permettent aussi, par la meme occasion, d’avancer en paix et en accord avec soi-meme, avec les yeux grand ouverts...”


There it is, the 12th of September, I have been travelling for a year. Time is running, I can hardly believe it!
It does bring out some thoughts and a traveller friend, Pascal, did put some words to them. Nice coincidence, I got a mail from him, speaking the same language as I, a day after this “anniversary”. With his permission, here are some extracts of his text. Well, almost all of it, actually.
And for those who would be interested, here is his website, which has some superb photos.
www.parcheminsdailleurs.com

Thank you!

« ... And we start to talk of where we are, what we meet, what we experience, the paths we take, their surprises, the lessons we can learn from these slices of life, this intensity in the existence which makes you go and go again, to continue, always a bit further on the road,
without getting bored. »

At 28, he has been almost everywhere around the globe. He started young and like me, does not stop, every time leaving for more or less long periods. He has been also bitten by this mysterious mosquito which gave him the travel's virus. We share it...
It is always pleasant to meet somebody sharing the same visions, passions and dreams as yours. It is like feeling complete, fed, it's comforting. Kind of like the fact of staying anchored and established in a fixed frame, strongly crowded, where everyone finds themselves reassured, even though this can be unconscious.

Because that's for sure, to be alone with your backpack on the worlds’ roads, you will face some phases of doubt. The contrary would be abnormal as doubting is part of any healthy process of creation and decision, even if that one is taken already.
Doubt is there at every level of the life journey. The eternal dual between good and bad in your own choices, and the balance between them to adjust the compass of your existence.

By being alone, here, immersed in these far away lands and able to count only on yourself, here are we sometimes hesitant or vulnerable. I think of those famous moments where you wonder if you took the right train while the majority of the passengers you met in the past, wandering in the gate with you, seem to have taken one or more different ones, in diverse directions but certainly more crowded than yours. Like if, stupidly, the singularity and loneliness of a choice could be questioned compared to the majority.

I have in front of me a person who, with humility and not so much ego, questioned himself about his meaning, choices of life and paths he took and as well about the opportunity of all these, without wanting to go, head down. And it is rare to talk to people who accept to show themselves naked in front of a mirror, to be open and to accept an auto critical point of view.
This, instead of hiding themselves in 1000 side-tracking activities, short-lived passions, other items keeping you full on, or even to quieten it with pills when this analysis becomes to heavy.

While we don't even know each other, we let it go straight away as the feeling leads to interesting exchanges. A nice meeting during a trip.
The virus of travelling, this need felt deep inside to move, meet, and explore more and more. And you wonder why, to which needs do those experiences answer to every time?

Do they give us, drop by drop, some idea of a solution in a quest we could have of ourselves, of the world, of our dreams or something even more superior than all of these? Within this concept, which is often contradictory, we lose ourselves within these experiences but we always kind of find the exit.


Is it this chaos of conceptions which attracts, feeds and helps us rise every time a little bit more? On the other hand, is it in fact the peace achieved by these experiences, this feeling of total freedom, which makes us lost sometimes, barely able to find our way to the exit and calls us back again and again? Is it this belly-full of intensity and life which sweeps away the most comfortable choices of a more settled down life?

This research and perpetual quest beckons to us as soon as we wake up, especially after some more settled moments. We want to go again, in exploration mode, as those slices of life seem, more than any others worth it on a personal level.
Are we finally only 2 teenagers, craving intensity and not able to find answers to our questions? Are we going to be forced to change what keeps us alive right now?
I don't know. I don't think so. Today, at least, it sounds inconceivable because it would mean betraying and denying ourselves.

Maybe all those experiences have opened some doors which are now impossible to close. More importantly we don’t want to close them! Maybe we fully tasted “Freedom” a few times and had to get back to the previous state with a bitter taste in the mouth? Were we nomads in another lifetime? Maybe we are perpetually running, against time and this short life passing by. Maybe we find it hard to accept life’s characteristic of going away too fast. Who knows?

Is it the ideal of the eternal vagabond, which follows us? Is the “settled down” life not attractive to us, compared to what we gain on the other side? Didn't we find anything enticing, while bathing in it, as everything seems to be said, done and planned already in an automatic way?
It is probably a big sum of all of these.

But the need stays there. Unavoidable. Those questions of what's next make us feel trustful, as we will be then master of ourselves, with the horizon's freshness and energy.
Maybe all those experiences did help us feel self-confident.
It makes me think of a saying:

“The one who doesn't know where he's going should know where he's from and how he got there.”

Here are we relieved, explored, complete and as if we had translated a kind of echo about all these things boiling inside us. Slightly the same feeling you get after a big house cleaning. We feel freed and everything sounds stunningly clear.
Life is beautiful.

I was thinking, with time passing by, while getting “older”, it sounds as though we give ourselves less and less occasions to talk and share those real questions with the people surrounding us. I remember all those people with whom I used to do it a lot few years ago.

Is it with the age? Don’t we feel the need to talk about that anymore? Do we find definitive answers to everything? Or don’t we have time for this anymore? Or maybe is it the fact of being already settled down too much in reassuring patterns, momentarily, and which shuts all those questions up. Temporarily? The calm before the storm?
I don't know but those question marks are still there to tease me.

And it is not bad because even though their periods of turbulence, they allow me to keep going peacefully and balanced, with myself, eyes wide open.

Kapas


Sur les derniers jours aux iles Perenthians, je commence a gamberger pour mon visa indien. Puisqu'il est clair maintenant que mon tour en Asie du sud-est touche a sa fin, j'envisage de le faire ici a Kuala Lumpur plutot qu'a Bangkok comme initalement pense. Cela me permettra de passer moins de temps dans la capitale thaie, que j'apprecie pourtant, mais qui se trouve etre aussi un gouffre pour mon porte monnaie lorsque j'y passe! Je prefere eviter et n'y sejourner qu'en transit. Et puis, il faut le dire, j'ai envie d'arriver en Inde maintenant!

En quittant donc les iles Pernenthians, je tache de m'assurer qu'il m'est possible d'etablir le fameux visa ici en Malaisie (a Singapore par exemple, ils ne le donnent qu'aux residents). Une fois cette information assuree, c'est sur, je pars le soir meme pour la capitale.
Alex de son cote, se dirige a Kapas, une ile un peu plus au sud de celles que l'on vient de quitter.
Deposer ma demande demain a l'ambassade indienne et revenir le lendemain soir par un autre bus de nuit. Cela s'avere etre perilleux car 2 nuits de suite dans ces frigos ambulants sont plutot penible. Je suis vanee lorsque je rejoins Alex sur la petite ile de Kapas. Mais ma demande de visa a ete acceptee, nous etions une petite poignee a faire la queue, suivant un numero donne et respecte, bref une partie de plaisir par rapport aux memes services proposes au Nepal, pour ceux qui se rappellent...
Moderne en plus, j'ai un numero et peux checker online l'etat de mon statut. La representation diplomatique indienne en Suisse doit encore en effet accepter ma demande. Trois bons mois ont passes depuis le Nepal, je ne crains pas de me voir refuser mon visa pour les 6 mois suivants.
En effet, ca marche comme sur des roulettes, 3 jours plus tard, mon dossier est en ordre, il me faudra simplement passer au guichet, deposer mon passport le matin et venir le recuperer l'apres-midi. C'est fantastique (a part le fait que cela me voudra une autre nuit en bus).
During the last days on the Perenthians, I start to think hard seriously for my indian visa. Now it's clear that my south-east asian trip is ending, I intend to do my visa here in Kuala Lumpur instead of Bangkok as I first thought. It will allow me to spend less time in the thai capital, which I appreciate though but it is always really hard for my purse!
I prefer to avoid that and will stay only in a transit.
And I have to say it, I want to get to India now.

The following day, I apply for my visa and come back the same night on the coast. It is a bit
perilous to spend two following nights in those driving fridges! I am nacked when I reach Alex on Kapas but my visa request has been accepted. We were only a few queuing, following a given and respected number, well, a real pleasure compare to the same services in Kathmandu for those of you who remember the story. Modern even, I do have a number to check online my status.
Everything is alright, 3 days later I can go and take my passport back.











Notre sejour sur Kapas sera donc le dernier ensemble avant quelques mois. Nous n'yfaisons pas grand chose il faut l'avouer, si ce n'est jouer au billard, au backga et au beachtennis avec une nouvelle balle, folle, comme les magiques que l'on avait enfants, pas du tout, mais alors du tout apporpriees pour notre activite. Decidemment, il nous faudra attendre Gokarna et nouvel an pour jouer a nouveau comme des possedes et se revoir, puisque tel est le plan!

On Kapas, a tiny island we don't do much as it is really quite anyway.
This will be our last days together before a few months. Alex goes next to Indonesia and I am heading to Singapore where I need to collect my bag of warm clothes let at Ken's place.





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