J'écoute les récits d'aventures de mon hôte, lorsque ses deux petits ouragans sont couchés. Les histoires de voyages datent d'il y a quasi 30 ans et cela me fait rêver. L'Inde devait être autre à ce moment-là. On peut dire que les moyens et services pour le voyageur ont quelque peu changés depuis!!! La route est maintenant bien facilitée.
De plus en plus, naît en moi l'envie de prendre des cours de hindi. Je me rends compte à chaque fois comme cela me serait utile. Dans les montagnes, particulièrement, là où les femmes sont davantage ouvertes, il serait intéressant de pouvoir communiquer plus profondément avec elles. Je cherche le prochain endroit du voyage où j'irais, afin de suivre ces cours. Ici, la saison ne devient pas idéale pour qui n'est pas équipé.
Je reste quelques jours où je récupère du dernier trajet.
Puis, nous descendons ensemble en jeep, de nuit et quittons la Kullu valley. J'aime ces trajets nocturnes. Il y a toujours une drôle d'ambiance. J'ai de la peine à dormir malgré ma fatigue. J'ai envie de voir le contour des montagnes sous la faible lumière de la lune. Cela donne toujours une autre perspective.
On s'arrête dans des bouibs au bord de la route. Malgré l'heure tardive, il y a toujours de quoi se sustenter et boire un chai... Evidemment...
J'adore ces moments, décalés, où tout le monde est fatigué. Il y a un gars qui dort, allongé sur le banc. Je me demande ce qu'il fait là et encore plus, ensuite, où il va, lorsqu'il finit par se réveiller et, partant sur la route, seul, au milieu de la nuit. Scènes de vie... J'entends le clapclap régulier du cuisiner qui confectionne des chapatis, les applatissant entre ses mains, en les faisant pivoter. Le feu rougeoie dans un coin, les murs de la cuisine sont noirs de suie, un autre noctambule a son écharpe nouée autour de la tête, telle un oeuf de Pâques... J'y vois toute une poésie.
Alors que la jeep continue jusqu'à Dehi, je saute en route pour rejoindre Richikesh.
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