Mamallapuram

Apres l'escale a Hampi, me revoici dans un bus local pour rejoindre Guntakal, a quelques heures de bus. Je sauterais ensuite dans un train que je manque rater de peu. Je passe la nuit dans ma couchette du haut, bercee par le roulis presque regulier du convoi, je dors meme quelques heures avant d'arriver a Chennai a l'aube.

L'idee est de reserver mon ticket de bateau pour aller sur les iles Andamans. L'office n'ouvre qu'en milieu de matinee et je profite alors de me ballader dans les alentours encore endormis. Le quartier est musulman principalement, il y a une mosquee et des batiments a l'allure coloniale. J'ai la tete dans le cirage et ca me va bien pour cette errance matinale. Les gens que je croisent dans la rue sont fort sympathiques (pour une grande ville j'ai envie de dire), me saluent d'un beau sourire au passage.

Au bureau de la compagnie de navigation, evidemment, les choses ne vont pas comme elles devraient. Le bateau qui part le 12 n' a pas de places sur le pont. Si je dois payer un ticket en cabine, je ferais tout aussi bien de voler car ca vaut a peu pres le meme prix. Au lieu de passer 4 jours sur la mer, je ferais le trajet en 2h...
Tout compte fait, ce n'est pas pour me deranger...

Je reserve donc un ticket d'avion et partirais lundi 11 pour Port Blair sur ces cheres iles Andamans.
Une fois ma decision prise, je traverse cette enorme ou je transpire comme un goret, tant la moiteur est omnipresente. Je me rapproche encore du sud et ca se sent...

Je quitte Chennai dans la journee pour rejoindre Mamallabipuram, un petit village a une heure de route.

Le lieu est plus calme que la cite et me permets de faire un brin de lessive et de m'organiser pour l'imminent depart. J'achete du matos pour cuisiner car ce sera camping sauvage pour la plupart du temps sur les iles... enfin, c'est du moins le projet...

Mamallabipuram donc est un etonnant endroit. Il y a de nombreux temples aux superbes sculptures dans les environs. Je suis deja passee par la il y a quelques annees, ne me suis donc pas occupee d'aller les visiter une seconde fois. J'ai plutot profite des vues sur les gros rochers de meme nature que ceux de Hampi. Ils se trouvent dans une sorte de parc amenage et la vue sur la campagne, en fin de journee est tout simplement superbe. Ces jours, de gros nuages parsement le ciel et offrent des degrades de couleurs superbes...

Guirlandes de fleurs a mettre dans ses cheveux, typique du sud

Le resto ou je prends mes habitudes. Le temps semble s'y etre arrete...

En route pour l'est

Il est tot lorsque nous quittons Gokarna. Marco et Tom prennent le meme bus que moi. Un trajet de quelques 9h30 nous attend, sur une route principalement defoncee, il faut bien le dire... Mais enfin, nous avons de la place pour nous etaler et ceci ne compte pas "pour beurre" dans les bus locaux...





Lors de nos multiples haltes dans des coins paumes du Karnataka, Marco et sa grande taille attirent le regard des passants. Tres vite, un nuage d'enfants (et des plus grands) nous entoure, souriants et tatant de leur anglais. C'est spontane, j'aime!












Puis, nous apercevons au loin les fameux rochers qui caracterisent cette region. Ca y est, notre periple s'arrete pour aujourd'hui. Hampi est a portee de main.

Mon bungalow

La lumiere est belle en cette fin de journee et le calme apres les klaxons, coups de freins et autre musique folle fait du bien.

Pourtant ce coup-ci, Hampi ne sera que tristesse pour moi.
La petite famille que je visite lorsque je passe par ici a perdu deux de ses 4 garcons il y a un mois, le petit Vijay, mon chouchou et l'un des deux jumeaux.
Ils ont courus les hopitaux au milieu de la nuit, pas simple dans ce coin paume, mais rien n'y a fait.
Et je me dis que ce pays sait etre cruel avec les siens...
Je ne peux m'empecher de me demander si ce serait egalement arrives s'ils etaient nes en Suisse...

Dur, dur, dur...

Gokarna et environs...

Nous voici donc, Marco mon ami basketteur et moi-meme, a bord du train quittant Goa pour un trajet d'une heure environ (etonnamment court pour l'Inde) avant de rejoindre Gokarna.
La route est belle et le roulis regulier du train en endort plus d'un...

Gokarna beach

C'est avec grand plaisir que je retrouve les ruelles du village saint. Cette annee des travaux remodelent l'aspect de la route principale. Les diverses echopes devant reculer leurs etals, elles decouvrent alors les belles facades des vieilles maisons en bois, faisant apparaitre de fines fresques entourant portes et fenetres. Il y a d'enormes salles dans ces batisses, autant de lieux de cultes. De solides pilliers en bois semblent tenir toute la maisonnee. Un reel charme emane de ces decors.

La route ainsi elargie, facilite le passage des nombreuses jeeps amenant les pelerins. Il y a enormement d'Ayapas, ces shivaistes tous vetus de loongis noirs. Ils ont une certaine prestance je dois dire... Il faut les entendre hurler "Ayapaaaaaaaaaaas" des 6 heures du matin, lorsqu'ils arrivent ou repartent...

Je loge d'abord au village et marche tous les jours ou presque jusqu'a Kudli beach. Henriette est la et nous rencontrons de nombreux autres voyageurs. Je croise aussi parfois des singes dans les parages, sautant de branche en branche ou trainassant ci et la.

Les plages se remplissent a l'approche de Nouvel An et toutes les guest houses sont pleines. Je reveillonne sur la plage, en compagnie de Tom, rencontre brievement l'annee passee (oui, c'est ca aussi le voyage, d'eternelles retrouvailles en somme) et ses amis grimpeurs.

Bientot les feux d'artifices eclaireront de leurs trainees de flammes la noirceur de la nuit, superbe avec ses etoiles qui semblent etre bleues et argentees ce soir, etincellantes quoi qu' il en soit. Les djembes batteront des rythmes devenant de plus en plus fous tout au long de la nuit et qui ne cesseront avant le lever du jour. Puis retour au calme, a la recuperation.

Apres 2 semaines, je finis par quitter le village de Gokarna pour m'installer sur la plage de Paradise. Comme une envie de vraie beachlife quoi. J'ai un bungalow genial, avec une paroi manquante qui donne vue (sans vis-a-vis aucun) sur la mer. Je profite de la petite terrasse pour m'etaler et glandouiller tout en profitant de la beaute du paysage. Une brise fraiche inonde mes nuits et c'est avec plaisir que je m'endors tous les soirs la tete sous les etoiles.

La vue

ChomSir Pic

Arrive ensuite le mariage d'amis russes, Pacha et Irina.

Ils celebreront leur noce dans le Rama temple qui surplombe l'etendue bleue, sur la colline. C'est une succession de rituels, dictes par 3 brahmanes qui ne cessent de s'affairer tout le long de la ceremonie. Il faut tantot verser de l'eau dans la main de la promise et repeter le geste un nombre precis de fois ou alors lui jeter de la poudre dans la paume. Qui sait quel est le sens de toutes ces pratiques. Il faut tourner autour d'un atre, dont les contours sont prealablement decores.

Puis jeter des gouttes d'eau et des poudres diverses dans le feu.

La ceremonie est forte interessante et de fait, plusieurs badauds s'incrustent et se chamaillent les premieres places pour admirer ce couple de blancs en train de s'unir. C'est marrant. Une des petites qui assistent a la ceremonie et finis par donner des fleurs a tous les passants.



Nous degustons ensuite un formidable thali servi sur une feuille de bananier. Plusieurs gars passent a la queue-leu-leu, un sceau a la main, rempli tantot de riz, dhal, curry de legumes, chapatis, curd etc... un vrai festin!
Un duo compose de tabla et de clarinette locale jouent des airs entrainants qui rythmeront l'apres-midi.

ChomSir Pic

Retour au calme ensuite, avec une certaine routine qui s'installe sur mon rocher de Paradise beach. Les pecheurs demelent leur filet, les aigles dominent les airs et la mer ne cesse de rythmer mes reveries.

ChomSir Pic

ChomSir Pic

ChomSir Pic

En compagnie d'amis pour la plupart suedois, nous partons ensuite en bateau pour une expedition "camping sauvage" sur la plage de Sangam, non loin de la.

Sana et Guy

On the way...

to

Sangam Beach

David

Tom

Le campement pour la nuit

Hilke & Ellias

Intense coucher de soleil

Feu de joie qui brulera toute la nuit

Pour ce faire, nous utilisons des branches de cocotiers. Cet arbre est incroyable. Les longues feuilles une fois sechees, s'averent etre un parfait combustible car elles semblent liberer de l'huile. D'enormes flammes jaillissent alors et parviennent a nous rechauffer.

Les locaux du coin sont super sympas. Ils viennent timidement aux abords de notre campement et finissent par s'installer en notre compagnie. Nous essayons de communiquer mais aucun de nous ne parle kanada (la langue du Karnataka) et eux encore moins l'anglais. Les mains et les sourires font le reste. Nous nous voyons offrir des samosas et un tour a velo sur le sable alors qu'il fait nuit. La lune est quasi pleine et permet de nous diriger. Cette balade nocturne est excellente! La plage est tellement grande, la maree est basse, une brise souffle, agreable.

Lumiere douce, orangee au reveil, enfin pour ceux qui ont dormi, les oiseaux voletent en sifflotant.

Pour certains, c'est le lendemain d'hier...

Puis, a nouveau des indiens du village d'a cote viennent nous rejoindre. Ils grimpent aux cocotiers, pieds nus retenus ensemble, poussant sur leur bras jusqu'au sommet et descendent une dizaine de noix. Machette a la main, ils tranchent un bout et nous servent du lait a boire et la chair a deguster. Ils refusent vigoureusement nos sous pour ce dejeuner. Quelle simplicite... Un sourire du matin pour une autre belle journee...

Il ne reste que quelques jours a Paradise beach et ca n'est pas facile de partir... J'ai rencontre plein de gens sympas, dont Gal avec qui je joue pendant 2 jours comme une damnee au backgammon... (les 3 jeux, s'il vout plait...)

Pia avec qui je fais le tour de mes classiques des annees '80!

Elle a un tattoo du chanteur des Sheep on drugs!!!

Gal

Je dors une derniere nuit a la Shastri guest house, qui me sers de couche a chaque passage eclair et ce soir, de laverie egalement... Apres la vie simple sur la plage, un bout coup de lessive ne fais jamais de mal...

Depart demain pour ... Hampi en escale, avant de filer vers l'est et les iles andamans tout prochainement...

Patnem

Je quitte Hampi en fin de journee. Difficile de dire au revoir, comme d'habitude. Ca me fait penser a un petit texte que j'ai lu recemment de Neruda ou il decrit tres bien le dilemne du voyageur, partant toujours plus loin, il se met ainsi chaque fois en situation de repeter les au revoirs.

C'est donc emue que je traverse la riviere, rejoignant le bazaar de Hampi et un bus pour me conduire a Hospet, la ville du coin. De la, je prends un train jusqu'a Hubli et attendrais quelques heures ma correspondance. J'en profite pour aller dans un cybershop cafe et tente de faire suivre mes aventures sur le blog dans des delais plus ou moins respectables. Et comme vous pouvez le constater, je peine!!!

Anyway...

Je m'engouffre ensuite dans le train qui me menera cette nuit jusqu'au sud de Goa. Je m'installe, le kit sac de couchage, masque pour les yeux et boules quies est sorti, je peux esperer passer une bonne nuit. Ce qui reste chaque fois un challenge dans ces trains, il faut bien le dire.

Le visage un peu chiffone, j'arrive donc de bonne heure a Magdaon, avec une petite heure de retard, certes. J'ai neanmoins appris a apprecier les avantages de ces arrivees repoussees. J'en profite pour dormir davantage.
Je partage un taxi avec un couple de belges jusqu'a Palolem et continue le reste du chemin a pied, afin d'atteindre Patnem.

Les maisonnees s'eveillent, la balayette siffle a chaque passage devant les porches et les enfants se font huiles les cheveux avant de partir a l'ecole. La vie quoi.
Je trouve chambre pres de chez Henriette, arrivee il y a 2 jours. Je revois aussi Claire et quelques uns des "regulars" ici.
Journees a la plage, roulades dans les vagues et tentatives de surf, un vrai plaisir.
Soirees en compagnie des amis autour d'un delicieux repas chez "Food corner", la belle vie quoi... Et le temps passe...

S'en suit la semaine de Noel avec des feux d'artifices et autres petards qui animent les soirees sur la plage.

C'est aussi la fete pour les vaches le 26 au matin...

Mon ami de voyage Marco, avec qui j ai visite la Jordanie est egalement de retour en Inde. Nous nous retrouvons donc pour partir a Gokarna avant nouvel an...