20 octobre 2009

Chello Pakistan!!!

Voila plusieurs annees que j’hesite a aller visiter le Pakistan. J’ai toujours remis ce projet a plus tard, en esperant voir les evenements se calmer. Et puis j’ai rencontre plusieurs voyageurs s’y etant rendu. Leur recit a toujours rallume en moi cette envie mais ils me precisaient aussi que ce ne serait pas forcement une bonne idée d’y aller seule. Dans certaines regions, les hommes ne s’adressent pas directement a la femme, par respect. (ce qui rend certaines situations assez etrange par ailleurs : Je pose une question, on repond a l’homme voyageur a cote de moi et si le pakistannais veut savoir mon nom ou d’ou je viens, il ne s’adressera pas directement a moi mais de nouveau a l’homme qui m’accompagne. Heureusement ca n’est pas partout le cas et je serais meme surprise de voir que beaucoup me parlent sans hesitation).

Pour me decider completement, j’ai lu des blogs recents de voyageurs et ai aussi envoye des mails a des ‘couchsurfeuses’ vivant au Pakistan. Je leur ai transmis mes idees d’itineraires en leur demandant egalement si, de maniere generale, il est ok de voyager seule dans le pays. Au regard de leurs retours positifs, j’ai decide que le moment etait venu.

Si l’insecurite devenait trop grande ou l’ambiance s’avererait etre pesante, je pourrais toujours rentrer en Inde et on en parlerait plus.

Me voila donc a Amritsar et la frontiere est a quelques kms seulement. Je m’y rends en bus et passe seule dans le no man’s land reliant ces deux pays depuis lontemps ennemis. Ca me fait drole, je me couvre la tete et ressens de l’apprehension due a toutes les idees preconcues que j’ai. Mais je suis tres bien accueillie par les officiels pakistannais qui me demandent s’il y a encore du monde après moi pour pouvoir fermer guichet.

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It has been a few years now that I have wanted to visit Pakistan. I always put off this project until later, hoping that the situation would get more quiet. And I met a few travelers who went there and their stories always awakened in me this desire to go. But they were also telling me that it wouldn’t be a good idea to go there as a single woman. In certains areas, men do not talk directly to ladies as a matter of respect and so some situations can be pretty weird : I ask a question, they answer to the traveler man next to me and if the Pakistani wants to know my name or where I am from, he won’t talk to me directly but again through the guy who accompanies me. Happily it is not like that everywhere and I would even be pretty surprised to see that many are talking to me without hesitation.

What made me finally decide to go there was reading recent travelers blogs and the positive feedback I got from the female couchsurfers I sent emails to. I gave them some ideas of itineraries I had while asking them if in general it would be ok to travel alone in the country. The moment has come. If security becomes too poor or the atmosphere gets too heavy, I can always go back to India and we won’t talk about it anymore.

But here am I at Amritsar and the border is only a few kms away. I get there by bus and go all alone through the no man’s land linking the 2 countries who are longstanding enemies. It is a bit weird, I cover my head and feel a bit of apprehension with all the preconceptions I have about the country. I am made really welcome by the paki officials who ask me if there is anyone behind me to close the offices.







Puis un vendeur dans une echope me donnera volontiers son aide en me decrivant, etape par etape comment rejoindre Lahore.

Je prends place dans un bus vibrant de toute part, a l’avant, la partie reservee aux femmes. Elles sont toutes sous un voile colore, maquillees et me devisagent en m’offrant un superbe sourire des que je les regarde. Tres vite notre compartiment avec pour seul homme le chauffeur, se remplit d’etres en long voile, entoures de leurs nombreux gamins. Ca s’entasse dans tous les coins et je prends un petit bout sur mes genoux pour soulager sa mere, tout en maintenant mon gros sac (j’ai pris la tente…).

Dehors, je ne vois que tres peu de femmes dans les rues. La route est poussiereuse et les hommes, tous vetus de Salwaar kameez (cette longue chemise arrivant jusqu’au genou sur un bas de pyjama bouffant) s’ecartent nonchalamment du bord de route, suite aux klaxons du bus. A part les lettres en urdu sur les pancartes, ce nouvel environnement me fait fort penser a l’Inde. Evidemment, ce sont les memes gens, separes lors de la Partition, au regard de leur religion respective. Le Pakistan pour les musulmans et l’Inde pour les hindous (meme s’il y reste beaucoup des premiers en Inde et cela, sans compter certaines villes importantes comme Delhi ou Ahmedabad qui sont clairement musulmanes). Anyway, de prime abord, pres de la frontiere, la difference ne me frappe pas. Cela viendra plus tard, au contact des gens.

Je debarque donc en ville de Lahore, en fin de journee. C’est encore une periode de fete puisque le Ramadan vient seulement de se terminer. Tous les magasins sont fermes et les rues sans traffic sont etonnamment calmes. Le chant du muezzin rententit alors que je rejoins LA guest house ou tous les voyageurs se retrouvent. J’espere rencontrer la d’autres personnes avec qui faire un bout de route, histoire de sentir l’ambiance du pays avant de m’aventurer seule. Il y a enormement de voyageurs venus a velo (toute proportion gardee, etant donne la chute du tourisme depuis le 11/9). Sur le toit terrasse, ca se donne des plans, se montre des photos, se renseigne sur les treks a faire, c’est tres sympa. Il fait une chaleur d’enfer, la terrasse sous les ventilateurs est donc bienvenue pour se poser et se raconter.

Je visite le vieux Lahore en compagnie de Johannes, un jeune allemand sur la route depuis deux ans et Mark un hollandaise aussi rencontre a la guest house. Les rues sont etroites. Des noeuds de fils electriques s’amassent dans les airs et l’ambiance generale me fait penser a un vrai mélange entre l’Inde et les pays du Moyen-Orient. Et de fait, je pourrais m’y croire mais il y a un ce petit quelque chose, l’appel regulier du Muezzin ou la diversite surprenante des facies qui me rappelle que je suis encore dans un quelque part etant autre.



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A stall seller who describes to me step by step how to reach Lahore. I sit at the front of the bus, set aside for the ladies. They all wear a veil and make up and stare at me while offering bright smiles when I look at them. Quickly our compartment, with the driver as the only man, gets filled with souls under long veils and with their many kids. It gets full to the rafters and I will carry a little one on my knees to take the weight off his mother.

Outside, I see only a few women in the streets. The road is dusty and men, all wearing a salwaar kamiz ( this long shirt comes down to the knees like a pyjama. It is really elegant) get nonchalantly out of the way when the bus is sound horning. Apart from the urdu characters on the signs, it makes me think of India. Of course they are the same people, separated during the Partition, according to their respective religions. Pakistan for Muslims and India for Hindus (even though there are still many of the former there in big important cities like Delhi or Ahmedabad which are clearly Muslim). Anyway, at first sight, near the border, the difference between the two countries does not shock me. It will come later, when meeting the people

So I get to Lahorre by the end of the day. It is still a holy period as Ramadan has just finished. All the shops are closed and the streets are stunningly quiet. The singing of the muezzin can be heard when I get to THE guest house where all travelers congregate. I hope to meet some other people to go along with, to get a feel for the country’s atmosphere before going alone. There are a lot of travelers who came by bicycle ( a relatively small number, given the fall of tourism since 11/9).

On the rooftop, everyone shares tips, shows pictures, gets information about treks. It is really nice. And it is dam hot, so the spot under the fans is ideal and welcoming to chill and share.

I visit old Lahore with Johannes, a yound German guy on the road since 2 years and Mark, a dutch fellow also met at the guest house. Streets are narrow, bundles of electric wire are hanging in the air and the general atmosphere makes me think of a mix between India and middle-east countries. And actually I could believe I am there but there is that little thing, the repetitive call of the muezzin or the surprising diversity of faces which reminds me that I am somewhere else.














La variete des visages s’explique d’une part par les invasions passees et d’autre part par cette situation privilegiee pour les anciens commerces reliant l’Inde a l’Europe centrale et au Moyen-Orient. Les facies sont donc en effet tres varies. Le teint et les yeux peuvent etre clairs ou alors au contraire fonces tels ceux des indiens. Les joues peuvent etre hautes et rondes, comme le visage, faisant penser aux habitants de l’Asie centrale. Un vrai melting pot qui se compose de Punjabis, les dominants en nombre et dans la bureaucratie. Suivis des Pashtuns, qui regardent davantage en direction de l’Afganistan que d’Islamabad. Venant de la frontiere au nord ouest, ils composent les plus grandes tribus autonomes du monde. Les Balochs du sud-est sont un mélange de nomades et de paysans et les Brahuis vivant dans le sud-ouest appele Balochistan, representent la derniere importante communaute venant de la civilisation de l’Indus vallee, un des peuple les plus ancien du sub-continent. Les Sindhis eux etaient principalement hindous avant la partition et bon nombre ont fui après celle-ci qui a fait couler tant de sang. Puis les Kalasha sont une exception dans le pays car ils ne sont pas musulmans mais conservent des traditions vieilles comme le monde ou plutot datant de la conquete d’Alexandre le Grand. Tout ce beau monde est reuni dans ce pays par la religion. Cela en fait des langues et des cultures differentes qui cohabitent et cela, sans compter les refugies afghans!



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The variety of faces can be explained by the many past invasions and the privileged position on the old trade route to central Europ and the middle east. The colour of the eyes can be really clear or as dark as the ones on the Indians. Cheeks can be high and round, like the face, making think of the central asian ones. A real melting pot composed by Punjabis, the dominants by number and in the bureaucracy. Followed by the Pashtuns, who are look more towards Afghanistan than Islamabad. Coming from the north west frontier, they are the biggest autonomous tribe in the world. The south-east Balochis are a mix of nomads and farmers and the Brahuis living in the south-west called Balochistan, are the last important community coming from the Indus valley civilization, one of the most ancient cultures of the sub-continent.The Sindhis were mainly Hindus before the partition and many of them left after it. Already a lot of blood was spilled. The Kalasha are an exception in this country as they aren’t Muslim but keep ancient traditions. They are said to be descended from the soldiers of Alexander the Great who stayed back after his conquests. All those nice people united in one same country, not counting the Afghan refugees. A lot of languages and cultures living together!
















Mais revenons au vieux Lahore. Beaucoup de batiments semblent etre en construction ou en renovation, on ne sait pas trop. Au milieu des cables electriques, nous decouvrons de vieilles facades ravalees par le temps, qui semblent avoir ete le support a de beaux ornaments. De nombreux minarets ou reposent les hauts-parleurs s’etirent dans le ciel. Des galettes de cereales sont bouillies dans des sortes de gros woks fumants, on m’en tend un bout, c’est delicieux. De la viande en tous genre pendouille a chaque coin de rue (c’est sur, nous ne sommes plus dans un pays vegetarien!), la poule qui attendait dans une cage est egorgee a meme la rue, d’un coup de couteau effectue tout en douceur.



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But let’s go back to Old Lahore. Many of the buildings seem to be under construction or being renovated. Between the dangling wires we discover old weather-beaten walls, which seem to have been beautifully decorated. Numerous minarets where speakers are set up are stretch into the sky. Some cereal flat bread is boiled in a big smoky kind of wok. I ve been given a piece and it is delicious. Meat of all kinds is dangling down everywhere (we are certainly not in a vegetarian country any longer!). The chicken which was waiting in a cage has its throat slit in the street, in a smooth motion.











Des chaishops ou des vieux a la barbe coloree au henne semblent refaire le monde se cache entre les epiceries ou se melangent desserts trop sucres, boites de pickles et sachets de riz attendent le client. Des enfants jouent a la balancoire ou a la guerre avec de faux pistolets. Non loin de la, de l’autre cote de la rue, un homme allume sa pipe a eau derriere ses piles colorees d’epices alors que des femmes passent, certaines sont sous une burka. Cela me fait toujours bizarre. J’ai de la peine a savoir ou se trouve le devant du derriere. C’est comme un ‘cousin machin’ en tissu qui se deplace. Impossible d’imaginer non plus ce que ce doit etre d’evoluer sous cette attifage et avec cette chaleur.

Cela m’intriguerais d’essayer afin de me rendre compte…

Il y a des hommes a la peau claire faisant d’avantage penser a un turc ou un iranien, debouts, parlant a leur mobile phone. Et juste a cote d’eux, un pauvre diable essaie de vendre trois pacotilles. Il a la peau bien plus foncee, certainement originaire de l’Inde du sud.



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Chaishops where old men with henna colored beards set the world to rights hide between grocery stores where sickly desserts, pickle boxes and bags of rice are waiting for their customers. Some kids are playing at war with fake guns or on a swing.

Not far away, on the other side of the street, a man lights his waterpipe behind piles of colored spices while women are passing by, some are wearing a burka. It always makes me feel weird. I hardly know which is the front or the back. It is like a fabric “Cousin It” moving around. Impossible to imagine what it must be like to wander around under that thing in this heat.

I would like to see what it is like…

There are men with pale skin who are more like Turks or Iranians, standing around and talking into their mobile phones. And just next to them, a poor devil tries to sell some bric-a-brac. He has much darker skin, certainly originally from south India.















Quoi qu’il en soit tout le monde est fort sympathique a notre egard. Et avec toute l’aide apportee et ce presque sentiment de protection dont les pakistannais nous couvrent, le voyage est extremement facilite.Ca nous aide a prendre le taxi, negocie le prix du trajet, nous emmene meme a l’endroit desire. Comme ils nous le disent tous : “Vous etes nos invites, nous nous devons de bien vous recevoir”. Et ben dis donc! On aurait a en apprendre dans nos pays dits-civilises…



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Everyone is just so nice to us. And with all the help and this feeling of protection the Pakistanis seem to give us, the trip is extremely easy. They help us to take a taxi, bargaining the price or even coming with us to the desired spot. As they all say to us :
”you are our guests, we have to take care of you”.

Well… We could actually learn a lot about it in our so-called civilized countries…









Ca nous invite pour un chai, veut savoir d’ou l’on vient, nous offre des cadeaux . Les discussions nous amene a la meme conclusion :

“Dites chez vous que nous ne sommes pas tous ce que vos journaux decrivent”. Et c’est bien vrai, je vais faire des rencontres spontanees ou une generosite et un sens de l’accueil hors normes m’epateront.

Nous sommes en effet bien loin des fous furieux decrits dans la presse.

Puis j’attends le jeudi soir avec impatience car il y aura la nuit ‘suffi’ avec les deux freres percussionnistes, deja rencontres a Delhi il y a quelques annees et qui m’avait laisse une tres forte impression. Ils jouent sur des tambours enormes a l’aide d’archets ou de leurs doigts. Ils tapent des rythmes forts, envoutants, entrainants. Plus d’un se laisse prendre par cette trance repetitive. Ils jouent en effet toutes les semaines dans un Dharga, le mausolee du saint suffi Baba Shah Jamal.

Et ainsi debute la soiree.

Les deux freres viennent chercher a la guest house les cinq touristes que nous serons. Nous les accompagnons dans leur tournee nocturne et irons d’abord sur le toit de la maison d’un ami ou nous souperons de delicieux curries. Il y a un drap etendu par terre et quelques personnes invitees au souper dont nous autres, les touristes. Il y a une importante foule autour de nous, composee d’hommes et d’enfants seulement. Ils nous regarde pendant que nous mangeons. Je suis la seule femme a la ronde. Celles de la famille sont dans les etages inferieurs, nous les apercevrons en montant et descendant les escaliers. Elles nous saluent furtivement.

Ils jouent ensuite pour la premiere fois. Et c’est fort, tres fort mais ca ne fait que commencer…



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We are invited for a chai, they want to know where we are from and give us some gifts. The talks always bring us to the same conclusion :
”Tell them in your country that we are not what your newspapers are saying”.

And it is true, I am meeting people with incredible generosity and a welcome which blows me away.

It is a far cry from the bearded lunatics talked about in the press.

Then I am waiting for Thursday as it is “Suffi” night with the two percussionists brothers I met years ago in Delhi and who made a really strong impression on me. They play enormous drums with sticks or their fingers. They beat out loud, mesmerizing and transporting rhythms. More than one was caught up by this repetitive trance. They play every Thursday evening in a Dharga, the Mausoleum of Sufi Saint Baba Shah Jamal.

And the night begins.

The two brothers come to pick up the five tourists from the guest hosue. We join them on their night shows and start on the rooftop of a friend’s house where we eat some delicious curries. There is a sheet on the floor and some people invited to the dinner. There is an important crowd around us, composed of men and children only. They watch us while we eat. I am the only woman there. The women of the family are in the floors below, we see them briefly while going up and down the stairs. They greet us furtively.And they start to play for the first time and it is loud, very loud, but it is only starting.











Nous partons ensuite pour le mariage d’un ami. La aussi il n’y a que des hommes dans l’audience. Nous accompagnons l’arrivee du promis dans la salle des festivities ou bientot les hommes se mettront a danser sous les rythmes endiables de nos deux percussionnistes. Des billets sont lances sur la tete du futur marie et sur les tambours enormes des musiciens.Je vais meme devoir faire un pas de danse afin d’honorer le promis, devant toute cette assemblee masculine… J’en mene pas large.



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We go then for a friend’s wedding. There again there are only men in the audience. We actually lead the groom to the stage where soon men start to dance to the wild rhythms of our two percussionists. Some bills are thrown on the groom and the drums. I even have to dance and honour the soon-to-be married man in front of that male assembly… I felt ill at ease.










Puis nous partons pour la nuit au Dharga. Une grande cour, des gens assis autour,.Les femmes sont dans un coin reserve a leur egard, derriere une barriere. Tout le monde ecoute les musiciens, en sirotant un chai ou fumant du charras. Après quelques heures, des danseurs suffis, souvent vetus de rouge, se mettent a tournoyer et leur robe forme une sorte de cloche dans les airs. Ils remuent aussi la tete d’un cote puis de l’autre, en cercle ou dans tous les sens,en augmentant d’intensite a chaque mouvement. Ils sont pris d’une profonde trance. J’adorerais a cet instant etre un homme pour pouvoir, moi aussi, aller danser en me laissant prendre par les rythmes fous.
Me perdre dans la musique pour mieux me retrouver.


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Then we finally go at night to the Dharga. A big courtyard,with people seated all around it. Women are in a reserved corner, behind a barrier. Everyone listens to the music while sipping chai or smoking charas. After a few hours, Sufi dancers, often wearing red, start to turn and their robes create a bell shape in the air. They move their head on one side and then on the other, in circles or in all directions, raising the intensity every movement. They are in a deep trance. I would love right now to be a man and be able to go too dancing an be transported by the crazy beats. Loose myself in the music so as to find myself better.









Nous quitterons le dharga a la fin de la nuit, accompagne d’un chauffeur de rickshaw, d’un policier du quartier de notre hotel et d’une connaissance juste rencontree pendant le ‘concert’. Notre nouvel ami habite a deux rues de la et nous explique les rudiments du suffisme au Pakistan. Nous echangeons aussi sur la politique acutelle et les agissements terroristes qu’il deplore, comme chaque personne avec qui nous en parlons en fait.
C’est comme s’il y avait deux mondes, deux realites totalement opposees dans ce pays. Et definitivement, la tres grande majorite des habitants et plus que pacifiste. C’est assez troublant.

Lahore restre tres chaude et il est temps de partir sous d’autres cieux, au nord dans l’Himalaya, le long de la Karakorum Highway (KKH).


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We will leave the Dharga by the end of the night, accompanied by a rickshaw driver, a policeman from our neighborhood and a guy we just met. Our new friend lives two streets away and invites us in his place. He explains the basics of Pakistani Sufism. We also chat about politics and terrorism which he deplores, just like every person we have been talking to about it.It is as if there were two worlds, two realities here, totally opposed. And definitely, the great majority of the people are more than pacifist. It is rather troubling
Lahore is still really hot and it is time to go north, into the Himalaya along the Karakorum Highway (KKH).


Amritsar et le Golden Temple

Assise a ce qui deviendra mon chaishop, j’observe le va-et-vient des passants. Je sirote mon chai d’un cote de la rue alors que l’etablis de celui qui le fait se trouve de l’autre cote.

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Seated to what will become my chai-shop, I observe the passers-by come-and-go. I sip my chai from one side of the road while the shop is set up on the other side.




Je suis au Punjab, a Amritsar, la ville Sikh par excellence avec le superbe Golden temple, comme lieu de perlerinage. Les Sikhs s’enturbannent la tete. Pas comme les rajasthanais que leur turban fait souvent penser a un champignon. Non les Sikhs le font de maniere plus raffinee si j’ose m’exprimer ainsi, les plis sont mieux definis, donnant a la tete une forme plutot ovale. Je vois donc plein du turbans colores passer devant moi. Il y a ceux qui font une sorte de boule au-dessus du front. Ceux qui l’enroulent simplement autour de la tete et enfin ceux qui font des plis, les cheveux toujours longs, tires sur le dessus de la tete. Ca habille bien son homme. Il faut l’avouer.

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I am in Punjab, at Amritsar, the Sikh city with its beautiful Golden temple, a big place of pilgrimage. The Sikhs put a turban around their head, unlike the Rajasthanis whose turbans often make think to mushrooms. No, the Sikhs set it up in a more refined way, if I can express myself like this, the folds are more tidily arranged, giving the head an oval form. I see many colored turbans going in front of me. There are the ones which make sort of a ball above the forehead. Some others simply put it around the head and finally the ones who make the folds, who always have long hair and tied on the head. It is really nice indeed.









Il y a un blanchisseur a cote du chaishop. Il repasse avec l’un de ces vieux fer remplit de braises. Son vaporisateur semble dater des temps coloniaux, il est en verre avec un embout en metal. Il y a aussi un tailleur qui fait tourner a la main sa machine.

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There is a laundryman next to the chaishop. He is ironing with one of those old irons, full of hot coals. His spray bottle seems to date from colonial times, it is made of glass with a metallic lid. There is also a tailor who is handly rolling his machine.







Derriere moi se trouve la femme du chaiman. Une charmante petite vieille sourde d’une oreille, aveugle d’un oeil mais qui me souris de toutes ses dents, probablement un dentier d’ailleurs. Ca me fait penser a ce que j’ai vu dans la rue tout a l’heure : Une bache etiree a meme le sol, avec dentiers deja usages et tout le materiel pour faire le dentiste. C’en etait un, un gars vient de s’asseoir par terre pour se faire arracher une dent…. Je comprends que son mari fait le meilleur chai du coin. Indeed, il est excellent avec du gingembre qui pique. Le plan de travail est pose sur 3 caisses de coca avec une planche dessus ou repose la grande theiere, chauffant sur un rechaud a gaz. A cote, une casserole ou le melange d’epices bouillonne dans un fond d’eau et y depose ses profondes saveurs, gingembre, cardamome, poivre, l’odeur vient jusqu’a moi. A coup de petites louches, le chaiwallah ajoute de temps en temps du lait, du sucre. La passoire a la main, il interpelle sa femme au dentier alors qu’elle est en train de me toucher le tattoo sur la nuque en riant. Il est temps pour le chai d’etre brasse encore un petit coup et le breuvage est maintenant prêt a etre filtre. Lorsqu’il enleve sa casserole du rechaud, une haute flamme jaillit. Le chai est servi dans de petits verres. Chacun l’attend avec nonchalance. Je suis la seule cliente femme, comme bien souvent.
Et voila que le chaiwallah recommence son rituel. Il le fait avec des gestes bien précis et n’a que faire des conseils de son boy-sbire. Avec ses lunettes tombant sur le nez, le chaiwallah est l’expert en la matiere et ca se voit!

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Behind me the chaiwallah’s wife is sitting. A charming little old lady, deaf in one ear, blind in one eye but who smiles at me vividly, probably with dentures. It reminds me what I saw earlier in the street : a plastic sheet on the floor, some dentures and other dental tools on it, everything to be a dentist… well I finally understand that it is actually one, as a guy just came and sat to get rid of a tooth.
I understand that her husband makes the best chai in the neighbourhood. Indeed, it is excellent with spicy ginger. The worktop is set up on top of 3 coca cola boxes with a plank on it where a big tea pot is warming up on a .stove. Next to it, a pot where mixed spices are boiling in a bit of water to release their deep flavours, ginger, cardamome, pepper. The smell comes to me. From time to time the chaiwallah adds some milk or sugar. The passoire in his hand, he calls out to his wife who is actually touching my neck tattoo and laughing. It is time for the chai to be stired again and the brewage is not ready to be filtered. As he is taking the pot out of the stove, a big flame shoots out. Chai is served in small glasses. Everyone is waiting nonchalantly. I am the only woman client, as I often am.
And here again the chaiwallah starts his ritual. He makes it with really precise gestures and ignores his boys advice. With his glasses falling down his nose, the chaiwallah is the expert and you notice it!







La vieille sourde me propose de boire un autre chai. Son echope est grande comme une petite piece. Elle ne vend que des biscuits et des biscottes. Il doit y avoir 50 paquets en tout. Je ne sais pas si elle fait beaucoup de business mais elle a l’air heureuse d’etre la, avec son mari en face et en compagnie de son fils dans leur shop. Ce coin est tranquille, pourtant j’entends les incessants klaxons de la rue principale a 15m de la. Un gars a velo passe par notre ruellle pour eviter le gros traffic, comme bien d’autres. Sa selle est rose fluo et il transporte de grosses boyes de lait sur son porte bagage. Il titube sous le poids et manque s’ecraser contre un gamin qui ne regarde pas ou il va. Un vendeur de kulfi (glace locale, delicieuse par ailleurs) vient de se poser a cote de nous, les observateurs de la rue, sirotant leur chai. Son caisson refrigere est pose sur une charrette. Il l’a tout peinturlure pour annoncer sa marchandise. Des rickshaws (Velo avec sieges a l arriere) circule et se coince les rayons parmi. Tres vite un embouteillage se creee. Motos, pietons, vaches tentent de se frayer un passage alors que les chauffeurs tentent de se liberer les roues… Ca peut prendre du temps ce genre de manoeuvre…

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The old deaf lady orders me another chai. Her shop is a small room. She is selling only biscuits and biscottes. There must be about 50 packets all together. I don’t know if she is doing a lot of business but she seems to be happy to be here, with her husband just in nearby and her son with her in the shop. This corner is quiet, even though I can hear the non-stop beeping of horns from the nearby main road. A guy on a bike is passing by to avoid the main traffic, like many others. His saddle is flashy pink and he is carrying some big metal containers full of milk. He staggers under the weight and barely avoids crushing a kid who is not looking where he is going.
A kulfi seller (delicious local ice-cream) just sets up next to us, the street observers while sipping their chai. His refrigerated box is put on a cart. He daubed it all over to announce its merchandise. Two rickshaws (bikes with a seat at the back) are passing by and get their wheels stuck. Very quickly a traffic jam forms. Motorbikes, walkers, cows try to find their way while the rickshaw drivers desperately try to free their wheels… It can take a little while...


Je visite bien sur le fameux Golden Temple. Le lieu de pelerinage par excellence des Sikhs. Il se trouve au milieu d’une sorte d’enorme patio fait de marbre blanc. Toute personne l’arpentant a la tete enturbannee et chacun marche pied nu. Le temple brille de mille feux sous les rayons du soleil. Il y a des carpes dans le bassin l’entourant. Une queue enorme se forme sur la passerelle pour rejoindre le temple. Les fideles ont les mains chargees d’offrandes. Sinon c’est une ambiance calme qui emane de cet endroit. A part evidemment les inevitables speakers emettant des mantras aux voix suraigues.
Il fait s’y promener et rencontrer les charmantes tetes enturbannees qui ne manquent pas me demander d’ou je viens dans un anglais approximatif…

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I visit the Golden temple. The number one pilgrimage site for the Sikhs. It is found in a enormous patio made of white marble. Everyone who is wandering around has turban on his head and is barefoot. The temple is shinning in the sun. There are some carp in the surrounding pool. An enormous queue is on the walkway to reach the temple. The faithful have their hands full of offerings. Otherwise a quiet atmosphere emanates from this place, apart from the speakers emiting some piercing mantras.
















28 septembre 2009

En route pour l'Inde - Delhi




Je quitte Istanbul dans la nuit avec un vol qui fera etape a Bahrein avant d’atteindre Delhi. Assise dans l’avion, je me croirais deja en Inde car il n’y a que peu de touristes sur ce vol. Ca se leve pendant le decollage, tente d’atteindre les toilettes alors que les signaux de securite sont tous allumes, ecoute de la musique bollywoodienne sur son mobile alors que la stewardess vient justement de preciser qu’ils doit eteint durant tout le vol…
Colee au hublot alors que nous survolons l’Arabie saoudite, mes voisins me demande de remplir leur feuille des desembarcation après m’avoir vue remplir la mienne, d’autres souhaite que je la verifie… Tous sont des immigres travaillant en Arabie. L’excitation est a son comble lorsque nous commencons a descendre. Je demande a mon voisin qui semble particulierement impatient depuis combien de temps il n’est pas retourne chez lui, en Inde, un village du Bihar. 3 ans me repond-t-il. WOW, ca a du lui paraitre long (et etre terrible en meme temps!)
Il me dit oui et rajoute : “ I love my India” et je m’entends lui repondre “I love your India too”.

Ca y est, m’y revoila. Ce sont ces petits details que me font en effet aimer ce pays. Et en toute objectivite je ne saurais dire pourquoi j’eprouve tant de sentiments pour l’Inde. Je sais juste que ca fait du bien d’etre la et j’ai eu les larmes aux yeux en foulant le sol et me remplissant de cette odeur si caracteristique.

Il fait chaud et humide lorsque je debarque a Delhi en fin de journee. Difficile a croire qu il a plu de maniere torrentielle ces 3 derniers jours comme le dit le chauffeur de taxi me menant au centre ville. Mais l’etat de la route, garnie d alluvions sur le bas cote l’atteste. Le traffic souleve une poussiere infernale. Et bien sur, ca klaxonne a tout va. J’ai neanmoins de la chance, j’arrive un dimanche et le traffic est moins dense. Je me scotche a la fenetre et m’impregne de cette ambiance que j’aime tant. La foule dans la rue, les marches semblant improvises, les couleurs chatoyantes des saris et toujours cette odeur, si typipque et indescriptible…

Je prends mes quartiers a Paharganj a l hotel habituel.
Tres vite, je ressors pour me poser au chai shop ou j’ai aussi l’habitude d’aller. Le monsieur me reconnait, m’offre une petite guirlande de jasmin a mettre dans mes cheveux. Du coup, chaque fois que je tourne la tete, cette douceatre odeur m’entoure et c’est bien mieux que celle de ma transipiration. L’humidite me laisse moite, il fait lourd tellement lourd. Et le chai est delicieux. Je suis a nouveau totalement seduite par la rue, son cirque, ses allers-venues, ses bouchons entre rickshaws, pietons, motos, vaches. Les mendiants, Sikhs, hindous, musulmans, travailleurs rentrant chez eux., touristes a l’air cool, apeure, egare, tous se melangent dans une danse chaotique. Les rabatteurs crient leur merchandise, les stereos crachent leur bollywood songs et les vehicules ne cessent de klaxonner. Et ca me berce, m’amuse, me remplit.


* * *

I leave Istanbul by night with a flight transiting in Bahrein before reaching Delhi. Seated in the plane, I feel like being in India already as there are only a few tourists around : Some indians are standing up or trying to reach the toilets

while taking off, others are loudly listening to some bollywood songs through their mobile even though the stewardess just said to have them switch off the entire flight…

Sticked to the window while overflying Arabia Saoudia, my neighbors interrupt my contemplation to help them filling up their disembarkation form after they saw me writing mine. Some others would like to get my verification… All are migrants working in Arabia. The excitement is getting higher and higher as we are landing slowly slowly. I ask to my particularly impatient neighbor since when he didn’t come back home, in India, a village in Bihar. 3 years he answers me. WOW… He must have find it a long time (and terrible also!) Yes he said, “I love my India” and I hear myself answering him “I love your India too”.

That’s it, I am back there. These are the details which make me actually like this country. And with all objectivity, I couldn’t say why I do feel so much for India. I just know that it is so good to be back. I almost cried while walking through the hallway’s airport and fillfulled myself with this so typical smell…

It is hot and humid when I get to Delhi by the end of the day. Hard to believe that it rained hardly the last 3 days as told by the taxi driver. But the road’s state full of silts confirms it. The traffic makes the dust fly and of course horns sounds are covering everything. I am nevertheless lucky, I get there a Sunday and traffic is less dense. I stick to the window and impregnate myself of that beloved ambiance : The street crowd, the improvised markets, the vibrant colored saris and always that so typical but non-descriptive smell.

I find my hotel in Paharganj. Really quickly I go out to get a chai where I am used to go. The ‘Ji’ recognized me and offers me a jasmine garland I put in my hair. Now every time I move my head, this soft smell surrounds me and it is indeed much better than my sweaty smell… Humidity lets me clammy, it is heavy, really heavy. And the chai is delicious. I am again totally subjugate by the street, it circus, its coming and going, its traffic jam between rickshaws, passer-by, motorbikes, cows. Beggars, Sikhs, Hindus, Muslims, workers going back home, tourists looking cool, afraid, lost, all of them mixed together in a chaotic dance. The hawkers yell their stuff, stereos spit out their songs and vehicules never stop their horning sounds. And this cribs me, makes me laugh, fillfulls me. 


Idliiiiiiiiiiiiiiis



Je croise Daniel, descendu de sa montagne ou il vit depuis des annees. Il est venu chercher sa fille qui debarque pour un voyage de 2 mois. Nous partons en expedition jusqu’a Agra ou se trouve le Taj Mahal. Nous devrions y etre en 4h mais n’arriverons qu’après 6h de trajet. Nous avons emprunte une ‘autoroute’ et avons en effet pu faire des pointes a 120 km/h (passablement incroyable pour l’Inde). Daniel a une grosse et puissante jeep, ca aide. Ce qui est fort agreable aussi est bien sur de pouvoir choisir la musique (et son volume car comme on le sait, ca peut parfois etre tres tres fort dans les transports en commun et d’une qualite tout de meme douteuse au niveau du son), fumer et s’arreter quand on le veut, sans oublier de mentionner la clim’. Mais ca n’est pas sans danger car plus d’une fois des vehicules arrivent en sens inverse ou deboulent sans prevenir. Ca requiert une concentration sans faille et de la patience aussi. Nous croisons un bouchon a l’aller qui n’aura absolument pas bouge au retour!!! (environ 4 entre 2!). Pour le contourner, nous emprutons de petites routes de campagne et decouvrons de charmants villages ou une vie paisible s’ecoule. Les boeufs trainent sur les routes et dans les champs. Les hommes boient un chai sur la place du village a l’ombre d’un grand arbre. Les femmes se balladent avec des cruches remplies d’eau et les enfants agitent un cerf-volant ou la main quand il nous voie.


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I meet Daniel, a friend who lives in the mountains since years now. He comes to pick up his daughter, arriving for a 2 months trip. We all go together on an escapade to Agra where the Taj Mahal is. We should get there in 4 hours but it will actually takes us 6 to reach the place. We take a ‘highway’ and indeed ride at some 120km/h (passably incredible for India). Daniel has a big and powerful jeep, it does help. And it is very convenient to be able to choose the music and its volume as we know how it can be very, very loud in the local transports. We can as well smoke and stop whenever we want and this is not to mention having the comfort of air conditioning… But there are still the traffic dangers like all those trucks or cars coming from opposite direction at any time. It asks full concentration and patience as well. We see a traffic jam on our way down which didn’t move as we passed on our way up (about 4hours later). To skip it, we drive through small countryside roads and discover some lovely villages where a peaceful life seems to be grooving. Buffaloes are wandering around on the streets and in the fields. Men are siping chai on the village place, at a tree’s shade. Women are going around with water pots and kids run with a kite or say hello when they see us. Bucolic and nice. 





De passage a Delhi, je visite mes amis Praveen, chez qui j’ai laisse un gros sac avec mes affaires pour la montagne ainsi que Lionel avec sa petite Aida.


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While I am in Delhi, I also visit my friend Praveen, where I let a big bag with my mountain gear and Lionel with his little Aida.





Pusique je suis a Delhi, je vais aussi visiter un prisonnier allemand, ami d’amis et me voila fourree dans une autre aventure…

Bien aimablement, le patron d’un resto pour touristes de Paharganj que je connais et vivant non loin de la prison me donne rdv et m’y mene sur sa moto. J’ai achete des fruits et des petales de fleurs. Elles sont utilisees pour la Pooja ici (la priere). Je me dis que ca doit etre sympa d’avoir l’odeur des roses dans une cellule.

J’arrive donc tot le matin et il y a des gens partout, la ligne des femmes et celle des hommes. Chacun porte ces fruits ou alors des plats cuisines. Je dois d’abord deposer mon sac a un guichet, puis faire fouiller les autres contenant bananes, pommes (seuls fruits autorises) et livres. Les petales ne sont pas autorisees. Il faudra donc que je les ramene dans mon sac deja depose au guichet Je me fais ensuite fouiller. Je vois une vieille femme touiller avec son doigt le dhal mit en Tupperware pour montrer qu’il n’y a rien de cache dedans…

Une fois que j’ai une signature sur la paume de la main, attestant que je me suis bien faite fouillee, je peux entreprendre l’etape suivante. Je fais la queue devant le guichet n 7, numero de la prison ou sejourne le gars. Il y en a 9 et ca amasse une certaine foule, il faut le dire. Lorsque vient mon tour, j‘apprends qu’il aurait fallu reserver mon entrevue a l’avance. Well… Je sens qu’il va me falloir faire prevue de patience.

J’apprends aussi que l’allemand est maintenant dans la prison 3. Pour pouvoir le voir, je dois demander une derogation a ‘l’officier’ que je visite dans son bureau. Le gars semble imbu de lui-meme comme toute personne ayant le pouvoir absolu entre ses mains et le sait. Il est rebondi, assis sur sa chaise et ecoute d’une oreille seulement les requetes des pauvres gens prenant un ton doucereux et le plus persuasif possible pour que le gros monsieur accede a leur demande. J’explique la situation et le gars m’envoie au bureau des requetes, au fond de la cour, comme il l’a fait pour toutes les autres personnes avant moi. A croire qu’il ne fait rien d’autre de sa journee.

Je vais a cet autre guichet et demande donc le formulaire que l’officier veut voir. Les gens ne comprennent pas de quoi je parle. Retour dans le bureau de l’officier qui me renvoie au meme endroit. Ca peut durer un moment comme ca... Je demande de l’aide a un gars qui semble travailler la. Nous refaisons un aller retour entre le bureau de l’offier et le guichet qui va en fait me donner un tout petit bout de papier avec la date de la derniere visite que l’allemand a recu. Elle date d’il y a 2 mois et demi… WoW…

Munie de mon bout de papier, je retourne dans le bureau de l’officier. La il me dit que je dois revenir dans une demi heure. Ce que je fais bien sur, en lui ayant meme laisse un quart d’heure de rab, persuadee que ca ne sera toujours pas prêt. J’avais bien pense, le gars n’a pas bouge. Il me fait la conversation, finit par me demander si je veux de la compagnie pour ce soir, le gros degueulasse. Je dis non pretextant une grosse fatigue. Je ne veux pas non plus griller toutes mes chances de voir l’allemand et reste donc tres polie, faignant de ne pas comprendre ou il veut en venir. Finalement, le gars me demande de l’accompagner et me guide jusqu’aux guichets ou j’ai d’abord fait le queue. J’obtiens un passe droit devant les gens qui attendent et l’on me donne le formulaire pour acceder aux parloirs. Il y a ma photo dessus,

Je deambule entre les differentes prisons et trouve la bonne. Il y a une foule de femmes, hommes et gamins de tous ages colles aux vitres ou deambulant entres les parloirs. L’intimite est toute relative puisque les box ne sont pas fermes. Je comprends que je dois d’abord aller la ou je donnerais mes fruits afin d’annoncer ma venue et attendre l’arrivee de l’allemand. Ca prend du temps car il n’a pas ete averti a l’avance de ma visite. Par chance, l’un de ses amis a entendu ma demande et est parti a sa recherche. Pendant ce temps, je me fais plusieurs fois accostee pour savoir qui je viens voir et depuis combien de temps il est dedans. Je sens une forte solidarite entre les gens. Je lis beaucoup d’emotions entre la famille et les amis venus voir leur prisonnier. Les regards sont intenses et disent beaucoup. Les mains se touchent sur la vitre et c’est comme un moment de silence dans ce brouhaha ou sifflent les ventilateurs. Il fait chaud, tout le monde brille de suinte et l’air est moite.

Finlament l’allemand arrive, avec son t-shirt de Led Zeppelin. On parlera une demi heure. Ca a l’air d’aller. Ca fait 9 mois qu’il est la. Il a heureusement change de cellule, c’est plus confortable qu’en compagnie de 60 autres personnes… Il faut payer pour ca bien sur.

Je tache d’etre la, presente du mieux que je peux afin de lui transmettre mes plus belles energies.



* * *


As I am in Delhi too, I will go and visit a prisoner, friend of friends and here am I going through another adventure… Really kindly, the boss of a tourist restaurant in Paharganj, who lives not far away from the jail gives me a rdv and drives me there on his motorbike. I bought fruits and some flower petals. There are used for the Pooja (prayer). I guess it should be nice to have some rose smell in a cell.

So I get there early morning and crowd is already everywhere. There is the  line for ladies and the one for men. Everyone carries fruits or some home made food. I first have to deposit my bag in a desk, then go and make my other bags checked (bananas and apples, the only allowed fruits) and books. The petals aren’t allowed and I  have to bring them back to my own bag already left at the desk. I then get checked. I see an old woman stiring with her finger the dalh put in a Tupperware to show that nothing is hidden inside…

Once I had the signature on my palm, attesting that I ve been checked, I can start to queue at the desk n* 7, number of the jail where the guy is. There are 9 buildings and a lot of visitors. When I get to the window, I learn that I should haåve booked ahead my rdv.

Well… I feel that I will need some patience…

I also discover that the German guy is now in prison 3. To be able to see him, I have to ask a derogation to the officer I go visit in his office. The guy seems to be cocky, like every person who’s got absolute power in his hands and knows it… He is swathed, seating on his chair and hardly listening to the requests of the poor people, using a sweet and persuasive tone to make the fat man answer to their wish. Then I explain him the situation and he sends me to the inquiry desk, like he did for any other person before me. You could truly believe that the guy doesn’’t do anything else all day long. I go to that other desk and ask for the form the officer wants to see. The people there don’t know what I am talking about. I go  back to the officer who sends me again to the same desk. It can last a while like this… I ask for some help to a guy who seems to work there. We go again back together to the officer’s office and to the desk and I finally get the form which is actually a small piece of paper, showing when was the last visit the guy had. It was 2 and half month ago. WoW…

 

With my little sheet of paper, I go back to the officer. He then tells me to come back in half an hour. What I do of course after having some chais siped across the street outside the prison. Nobody checked me on my way back… nothing has been done when I get back there, about 50 minutes later… the guy is instead talking to me  to finally ask me if I would like some company for the evening?!? I answer ‘no’, using as a pretext a heavy tireness. I don’t want either to ruin all my chances to see the German guy and stay polite, feigning to not understand where the officer wants to get…

Finally, the guy asks me to join him and guides me to the desks where I first did the queue. I obtain a favour in front of the people waiting there and I am given the form to enter to the parlours. There is my picture on it.

I wander between the different jails and find the right one. There is a crowd of women, men, kids of all age stickened to the windows or wandering around. The intimacy is pretty relative as the boxes aren’t closed. I understand that I first have to go where I will give the fruits to announce my visit and wait the German. It takes time as he didn’t know in advance that I will come. Luckily one of his friend heard my request and went to look for him. During this time, a few people come to me to know who I visit and since how long he is inside there. I feel a strong solidarity between the people. I see a lot of emotions between family and friends and the prisoners. Looks are intense and say a lot. Hands are touching themselves against the window and it is like a silent moment in that brouhaha where fans are whistling. It is hot, everyone is shining of sweat and the air is clammy.

Finally the German guy comes with a Led Zeppelin t-shirt on. We will talk for half an hour. He seems to be ok. It has been 9 months  he is there. Luckily he changed his cell and it is now more confortable, not any more with 60 other people. You have to pay for that of course…

I try to be there, present the most as I can to give him my nicest energies…

 






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