25 octobre 2007

Jerusalem

Je visite Jérusalem et particulièrement sa vieille ville qui s'avère être un endroit hallucinant. A l'intérieur des murs, quatre quartiers principaux se répartissent l'espace, les croyances : juif, musulman, chrétien et orthodoxe d'Arménie.







Je déambule dans les ruelles étroites, aux ambiances différentes suivant le-dit quartier.






Puis je me trouve face au mur des lamentations. Juste derrière celui-ci, la mosquée, haut lieu de pélerinage musulman. C'est étonnant!







Le mur donc. Les hommes s'en vont d'un côté, le plus grand espace et les femmes d'un autre. Comment decrire cette intensité, cette énergie. Le front appuyé contre les pierres, les unes prient, les autres pleurent, marmonnent, cherchent un espace dans le mur pour y coincer un bout de papier et sa prière. J'en vois des qui se balancent, la bible sur le nez (ça, c'est presque effrayant et n'ai pas sans me rappeler certains autistes...).
Quelle ferveur! Les croyances sont fortes, c'est indéniable. Que l'on soit adepte ou non, cela a finalement peu d'importance, elles sont là, palpables, elles existent. Ce qui me fait penser qu'il sera difficile de mettre un terme au conflit qui habite ce pays.














12 octobre 2007

Le nord

J'arrive enfin à m'extraire de ma petite routine Tel Avivienne pour arpenter du pays. Je pars d'abord au nord, à Haifa. Je visite là le temple des Baha'i, une religion, branche de l'Islam que je ne savais même pas exister. De superbes jardins entoure les bâtiments. J'y croise Chahaf, un autre pote rencontré en Inde (pour ceux qui ne le savent pas, il y a énormement d'iraeliens qui voyagent là-bas, ceci expliquant cela...)







Je pars ensuite aux alentours de la mer de Galilée, c'est bien connu, on ira tous là-bas...
Ce sera la seule fois que je paierais une nuit d'hôtel lors de mon séjour dans ce pays! C'est la première fois que cela m'arrive dans cette vie de voyageuse...






Je loue un vélo et longe le lac sous un soleil de plomb. Il y a des hordes de pélerins chrétiens, certains même s'en vont se faire baptiser...

08 octobre 2007

Tel Aviv

Commence alors mon sejour a Tel Aviv qui s'averera etre bien plus long que prevu, mais ca n'est pas pour me deplaire! La vie ne semble jamais s'arreter ici.




Tel Aviv est bordée de plages en forme de lune. Elles sont encore fort fréquentées en ce mois d'octobre. L'été s'éternise ici et les soirées sont encore douces : ENFIN il fait chaud. Les rues sont remplies de monde, il y a toujours beaucoup de militaires, des jeunes hommes et femmes qui se baladent en vert avec leur mitraillette pendouillante le long des côtes.
C'est quelque chose l'armée ici. Certes, le pays est en guerre mais rien ne le rappelle à Tel Aviv, la bouillonnante.

La deuxième chose surpenante ici est la mixité de la communauté : les gens viennent de partout, vraiment partout : Russie, Pologne, Allemagne, France, Afrique noire, du nord, d'Asie, un saisissant mélange! J'entends toutes sortes de langues, de musique. La nourriture est hétéroclyte, délicieuse, c'est un vrai melting-pot.

Je vais souvent au marché, animé, ca y sent bon les épices du sud. Les stands regorgent d'amandes, de dattes et autres graines à boulotter. Il y aussi bien sûr les étals de loukoums et autres Ralvas... Les fruits sont charnus, les plantes aromatiques embaument l'air, la menthe semblant souvent prendre le dessus. On y trouve de tout : fleurs, babioles, shlaps et autres t-shirts, un marché quoi, proche du souk.



Je rencontre plein de gens, amis d'amis, les liens se font, toujours dans une attitude easy going. C'est chaque fois l'expression qui me vient a l'esprit. Les gens ne se prennent vraiment pas la tete et cela se sent tout particulierement dans l'accueil qui m'est reserve. Je dois d'abord dire un grand merci a Snir qui m'a laisse son appartement pendant 2 semaines!

Je passe aussi du temps a Ranaana, la ou vit la famille de Snir et ou l'accueil y est incroyable.

Sal, le chien de la famille

Efrat, l'amie de Snir

Dany, l'apprenti de Snir
qui me receptionne mon 1er jour en Israel
au tattoo shop



Les jours passent (2 semaines pour être précise) et je ne ressens absolument pas le besoin de m'en aller. On me répète tellement de faire comme chez moi que ça en devient dangereux!
Je squatte ensuite chez Ilan, le voisin de Snir. Bien qu'il ne me connaisse pas, il installe un lit dans la chambre et me donne une clé, le temps de mon séjour. Il y a 3 appartements sur l'étage. Le jeune couple qui occupe le dernier logement est fait de deux cuisiners et il n'est pas rare de se retrouver pour une delicieuse petite bouffe. C'est incroyable, quelle spontanéité!




Ilan






Je découvre en me balladant les recoins de la ville. Voici Jaffo, le quartier musulman, au sud. Dans le fort, la vieille ville se compose de petites ruelles sinueuses. C'est tout-à-fait charmant.






D'apres certains, on y mange le meilleur houmous d'Israel. Sans equivoque, c'est une expérience à vivre. Le restaurant où s'agglutinent les afficionados ferme dès qu'il n'y a plus de houmous. Il faut donc venir tôt! Les serveurs hurlent les commandes à travers la salle, servent les plats à une vitesse hallucinante et les débarasssent tout aussi rapidement, faisant ainsi place au suivants. Et qu'est ce que c' est bon!

Je revois Nadja, une copine rencontrée en Inde l'hiver passé. Elle me présente à son reseau d'amis, dont certains vivent au kibbutz de Palmahim.
Les kibbutz, il faut en parler. Ce sont ces communautés typiques du pays qui semblent toutefois avoir perdu de leur ampleur avec le temps. C'était un mode de vie rural basé sur des principes égalitaires.
Les enfants étaient eduqués tous ensemble dans une maison, voyant leurs parents quelques heures par jour seulement, pas évident...

Mais ce qu'il en ressort pour ceux que je rencontre c'est une amitié qui semble être à toute epreuve! La plupart y vivent toujours, ce que je comprends bien étant donne le cadre. Palmahim se trouve à quelques kms au sud de Tel Aviv, au bord de la mer. Ce kibbutz me fait penser à un camp de vacances avec ses petites maisons et les jolis jardins qui parsèment les chemins.
Bien souvent les samedis soirs (notre dimanche), ils organisent un barbecue. On est sensés être six à la base et l'on se retrouve à dix-huit! Chacun amène quelque chose à manger (pita, houmous, salade). L'ambiance y est chaleureuse, ça rit, ça parle, c'est décontracté.




Yogi, le chef barbecue

Inon

Tel Aviv, c'est festif, il faut bien le dire. Ca sent la vie! Je me retrouve un soir dans un club ou j'ai juste l'impression d'avoir, pardonnez l'expression, un baton dans le cul! Les filles se dehanchent, se frottent aux garcons qui sont bien degourdis eux aussi. Ca mate a tout va, la Suisse me semble bien loin...

Je renconterais encore Sharon et Amit au sud de Tel Aviv avec qui nous auront d interessantes discussions sur le pays, les kibbutz, l architecture, bref, encore une jolie decouverte.

Etape suivante - Israel

Voilà, ça y est, le voyage commence maintenant et plutôt de manière bousculée, il faut bien le dire!
J'avais été avertie qu'il me faudrait être assez tôt a l'aéroport car les passagers allant sur Israel s'avèrent être fouillés de manière rigoureuse, comme on peut s'en douter.
Ainsi donc, je me dirige vers le bureau du ¨check-inê mais me fais arreter bien avant de l'avoir atteint pour répondre à de nombreuses questions. Securité oblige. Soit.
Le péèposé me confirme qu'il n'y a rien de personnel à tout cela (j'espere bien, nous venons juste de nous rencontrer!!!) et il commence enfin à m'interviewer et je réponds aux questions : Oui, je me rends en touriste sur place, non je n'ai pas de guide qui m'attende ou même de bouquin sur le pays. Non, je n'irais pas à l'hôtel (des amis m'ont donné le contact d'un de leur ami chez qui j'irais habiter). Ah non, je ne connais pas son nom de famille (bien qu'il doit être noté quelque part, mais où ai-je donc fichu ce bout de papier?). Non, je n'ai pas de ticket d'avion de sortie ( vu que je ne sais pas encore où j'irais après, ni comment, j'ai préféré eviter des frais superflus)...
Et là, commencent les embêtements.

Le préposé ne sourit plus, il s'en va parler avec des collègues, probablement des supérieurs et s'en revient avec eux. Il est très clair que je ne peux pas embarquer pour ce vol sans avoir un ticket d'avion qui me fasse sortir du pays. Well... Ces gens n'ont pas l'air du tout de rigoler ou de vouloir me faire une faveur...
A part acheter de suite un ticket d'avion, je n'ai pas vraiment d'autre choix.

Je cours donc à travers les couloirs pour trouver une agence qui me proposera le ticket le moins cher pour n'importe où et qui puisse être remboursable. Je le tiens finalement en main, espère atteindre enfin le guichet du ¨check-in¨ mais là, me vois alors diriger dans un cagibi où le contenu de mes sacs sera verifiés. Je suis fouillée minutieusement, leur donne mes chaussures puis reste assise dans un coin sans trop savoir ce qu'il se passe.
Je suis appelée ensuite pour venir ouvrir mes sacs. Puis ils me demandent de quitter la pièce. Ils sont trois pour ce faire et ils fouilleront tout. Cela veut dire les sacs en entier. Chacune de mes affaires (pourtant savamment arrangée) est passée dans une grosse boîte, une à une, décortiquée. Je ne vous dis même pas le bordel que c'est! Et le temps que cela prend.... Une heure et demie pour etre exacte! Pendant ce temps, personne ne m'adresse la parole, j'ai un peu l'impression d'être une terroriste et me demande subitement qu'est ce que je vais aller faire dans ce pays!!!

J'ai ensuite à peine eu le temps de dire au revoir à ma mère car nous ne pouvions pas être ensemble pendant la fouille. Elle a "freaken out" comme qui dirait... Et moi aussi, mais bon, il vaut peut-etre mieux un zèle de vigilance plutôt qu'une bombe dans l'avion non?!
Nous nous sommes donc dit au revoir dans l'urgence car évidemment, vu tous ces retardements, j ai du être menée spécialement par un gars pour atteindre l'avion qui était prêt à partir... Je ne vous dis même pas dans quel état j'etais après les proues heures de sommeil de la nuit passée, la dernière avant le départ sur la route...








Tout ceci n'est que passé depuis je suis arrivée en terre sainte car les choses s'enchîinent ensuite incroyablement bien. Oui, enfin cela n'était pas gagné à première vue. J'ai trouvé sans trop de peine le tattoo shop où je dois rejoindre Snir, l'ami des amis qui m'hébergera. J'ai déjà pu être surprise par le nombre de soldats en ville, ils sont partout et sont surtout.... très jeunes! Snir n'est pas là à mon arrivée mais à l'hôpital pour une sérieuse urgence. Heureusement il ira mieux rapidement et restera en convalescence encore quelques jours dans sa famille. Je passe donc mon premier après-midi au shop où je rencontre et discute avec son apprenti, un jeunot tout sympa (et qui n'a pas fait l'armée, fait relativement rare par ici. Les hommes font un service qui dure 3 ans et les filles 2). Nous évoquons les troubles qu'il y a ici et c'est fort intéressant...

Le soir, Roy, le frère de Snir passe me chercher pour que me mener a l'appart, qui se trouvera être mien le temps de la convalescence de Snir!!! L'accueil est chaleureux, l'appartement douillet, situé au centre ville et le frigo est rempli par la mama qui cuisine des trucs incroyablement bons... Bref, je suis dorlotée comme jamais et m'entends sans cesse dire de faire comme chez moi. Une attitude "easy going" comme j'ai rarement vu... So nice!!!
Je tombe bien car il vient d'y avoir le nouvel an juif (Rosh Hashana, suivi de Yom Kipour, journée de demande de pardon à Dieu pour les fautes commises, volontaires ou non), c'est donc une période festive...


16 septembre 2007

On the road again - Grece

L'appel du voyage se fait à nouveau sentir. J'ai des envies mais ne sais pas encore quel sera l'itinéraire exact de mes pérégrinations.

Je profite de faire la fête en montagne une dernière fois avec ma famille et mes amis. Merci d'avoir été là ce jour là et le temps de mon passage en Suisse!





Et puis le coeur commence a palpiter, la date du depart approche et l imagination s'emballe. Je decide de m'envoler pour commencer en Grece.

L'heure est matinale, la vue sur les montagnes superbe. Le brouillard se deverse dans les vallees.
J'atteins la Grece, n'y suis pas venue depuis longtemps. J'y retrouve les odeurs de mon enfance, celles des pins, de la terre aride et des souvlakis qui rotissent (dont je me gave quotidiennement! c'est tellement bon...)

Le quartier familal a bien change en 12 ans. J'ai de la peine a reconnaitre la rue car de nombreuses maisons sont venues s'ajouter a celles de ma memoire et de nouvelles routes ont ete implantees. Je revois la famille restee au pays. C'est chaleureux.
Je visite aussi les alentours de l'Acropole avec ses quartiers animes.





Les jours passent et je ne sais me decider pour la suite de mes nouvelles aventures. J'hesite entre Istanbul et Israel. J'attends d'avoir comme une revelation et finalement, elle arrive. Ce sera Israel avec un depart le 12 septembre pour Tel Aviv.




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14 avril 2007

Agonda et Arrambol - derniers jours

Je suis face à la mer. J'entends la rumeur des vagues. La marée est montante. La lune est à son apogée et l'eau semble maintenant rugir en s'écrasant. Il y a une brise bienfaitrice qui fait bruisser les feuilles de cocotiers. Et la flûte enchantée de Sujay Bobade s'envole. Je suis arrivée hier, j'ai dormi tout le trajet pour atteindre Goa, un gars a dû m'avertir qu'on était au terminus (heureusement que le train n'allait pas plus loin!). Je partage un taxi avec 2 natifs d'Andorre, en direction du sud et descends dès que je vois un signe pour Agonda. A la jonction, j'apprends qu'il n'y a pas de bus pour y aller. Ils passent par une autre route. Zut. 9 kms en plein cagnard (car il fait chaud, lourd et moite. Le ciel est gris clair, chargé mais la lumière du soleil apparaît toujours. Etrange).
Une moto est arrêtée, un jeune indien à son guidon, propose de m'y emmener. Ok. Il prend soin de ne pas foncer sur la route, elle, bien défoncée!

J'atteins Agonda et trouve une super chambre. Un petit jardin y fait face. Il n'y a personne d'autre (touriste) que moi et quelques membres de la famille.
De suite, je m'y sens bien.
Les après-midi sont redoutables, je reste alors sur la petite terrasse attenante à ma chambre et écoute de la musique. Je fais jouer Gershwin en me prélassant.
Je mange tous les jours chez Fatma qui proposent ses fameux thalis : Aujourd'hui, riz, dhal, carottes au beurre, mélange épicé aux carottes, chou fleur, haricots, haricots aux noix de cachou, bout de pommes de terre au cumin. Tout ceci pour 35 roupies : 1.- Je me gave tous les jours. Les fruits sont superbes. L'ananas est juteux, sucré, goûtu; les bananes sont moëlleuses, parfumées, étonnantes; la papaye enfin apporte une touche fleurie, une belle couleur orangée et une texture veloutée.

Je lis un bouquin d'Alexandra David-Neil, lorsqu'elle visite le Tibet clandestinement, à pied et dans les années 20! Sa manière de voyager est inspirante, étonnante. J'ai l'impression de bourlinguer comme si je faisais partie d'un groupe organisé!

Je passe mes matinées à la plage, profitant des rayons avant qu'ils ne deviennent trop forts. Un jour, 2 hommes viennent à moi et déposent à mes côtés 2 étoiles. Ca ressemble à des oursins mais c'est brun et se trouve être un végétal qui a séché. Les 2 hommes s'en vont comme ils sont venus. Je garde les étoiles, j'aimerais les filmer s'en allant au gré du vent.
Le destin en décide autrement car les voilà déguerpissant plus tôt que prévu. Je ne tente pas de les retenir. Je les regarde avancer, par à-coups sur le sable.





Je croise un copain de Patnem qui m'emmène un jour à Capo de Rama, une belle plage plus au nord. Nous y allons en Entfield, ces vieilles motos pétaradantes. Les environs sont magnifiques, les arbres sont en fruits : les mangues pendent par grappes, les noix de cachou sont collectées et les bananes sont belles jaunes.

Je quitte Agonda et rejoint Arrambol, tout au nord de Goa. Il reste une semaine.
Je croise par hasard Alex, avec ses copines, au marché du samedi soir de Baga. Quel cirque! On en a l'habitude ici en Inde mais là c'est celui du blanc, du riche. Il y a des bars à cocktails partout, de la techno criarde et les prix des produits proposés à prix carrément européens. Les gens qui sont sur le marché ont l'air d'être venus en vol charter pour 2 semaines et ne semblent pas tant avoir une idée des prix, claquant à ne plus savoir qu'en faire. Bref, une sorte de retour télescopé dans notre monde avant l'heure...
Avec Alex, nous nous racontons depuis et prévoyons de nous revoir cette semaine encore. Ils loueront une voiture et viendront sur Arrambol. Sinon, j'ai des fringales comme jamais. Depuis que je suis guérie, je suis tellement contente de pouvoir remanger (et surtout reseller comme il faut) que je n'arrête pas : tartelettes au choco, croissant au beurre, brownie et enfin souvlaki au poulet (1ère viande depuis que je suis arrivée), je profite de tout ce que ce marché peut m'offrir.

Demain, je me rendrais à Pernem afin de prendre mon dernier train pour ce voyage.
J'éprouverais plein de sentiments particuliers en regardant défiler ces paysages des tropiques. Je serais sûrement émue à un moment donné. J'aurais des images du voyage plein la tête, surgissantes, puis une boule au ventre.

Je me poserais ensuite le long du du quai, à quelques mètres du poste de gare. Petite batisse rose. Je m'y asseyerais donc en goûtant aux dernières odeurs du sud. Puis le train arrivera dans un sifflement, comme toujours et je prendrais place dans ma couchette du haut. Je commanderais un thali au gars qui s'occupe de ça et finira bien par passer. Puis je tâcherais de m'endormir, sans grande conviction. Dans la nuit, bercée par le cliquetis du train, je serais entourée des odeurs qui sont exaltées par la chaleur de la journée et se relâchent, comme tout le monde, le soir, quand enfin, la fraîcheur reprend place.

Je trouverais difficilement le sommeil et arriverais chiffonnée à Mumbai. L'instinct de survie sera le plus fort et je marcherais jusqu'à l'arrêt de bus. Je monterais dans le n°1, si je me souviens bien et descendrais à Collaba. Je rejoindrais l'Apollo guest house, où m'attendent mon sac et une chambre. Les boys seront encore endormis, une longue journée les attend. Je passerais la journée à faire les derniers achats, les cadeaux et enfin à ranger tout cela dans mes sacs.
Un taxi m'emmènera jusqu'à l'aéroport, où un long trajet me ramènera en Suisse, ponctué d'attentes interminables.
Je lirais Shantaram, énorme pavé d'un homme aimant l'Inde. J'aurais l'impression d'y être encore un peu ainsi.



01 avril 2007

Delhi avant le sud, pour une dernière fois...

J'arrive à Delhi en milieu de journée. Il fait chaud, ici bas. Un ami m'envoie chez un médecin dès qu'il me voit et me retrouve à nouveau sous antibiotiques. J'ai des "bugs" (puces...) dans le ventre, ma fois, sympathique. Je passe le reste de la journée à écouter des musiciens, dont une chanteuse venue du Honduras à la voix sublime, un chanteur de musique classique indienne qui fait vibrer ses cordes et son corps, superbe. Ca me fait du bien à l'âme.

Alors que je passe ma dernière nuit sur Delhi, Lionel me propose de rendre visite à 2 de ses amis pakistanais, percussionnistes. Nous débarquons dans un hotel 5 étoiles, bien loin des Shiva lodge et autres Ganesh paying guest house, où j'ai l'habitude de "descendre"... Je me sens tout-à-fait décalée dans cette ambiance surfaite, bien loin de la réalité que j'ai cotoyée ces derniers mois.

Puis je rencontre les musiciens. L'un est immense, il en impose, massif comme il est. Il porte une longue kurta (tunique) et à son cou pendent de gros colliers de perles. Il a les cheveux mi-longs, brillants et qui ondulent. Il a un regard qui respire l'amour. Un problème de surdité l'accompagne mais ne l'empêche absolument pas de jouer à la perfection de son instrument.
Et leur instrument, j'y viens. Ce sont de gros "barils" en bois. Aux extrêmités, là où ils tapent, il n'y a pas de peaux mais du plastique, ca résonne mieux.
Il y a des ficelles de couleurs qui en pendent. Une grande lanière soutient la percussion lorsqu'ils jouent debouts, fiers, sublimes.

Le 2ème comparse est grand aussi, plus fin. Il se dégage d'eux un mélange subtil d'assurance, de grâce et d'élégance naturelles. C'en est troublant.

Ils commencent ensuite à jouer, assis dans leur chambre d'hotel. Il y a là Lionel qui les accompagne au début (du moins) au Saaz. Sandip est là également, un ami de Lionel, musicien électronique de son état, il est marrant, me faisant, étrangement penser à Woody Allen, heureusement pas par son physique... Et enfin Suchet, qui m'a envoyée chez le médecin il y a 3 jours. Il a un peu le rôle, ce soir de l'organisateur : il fait venir des plateaux de fruits, de l'eau et même une assiette de dessert, venue tout droit du buffet, s'il vous plaît, avec mousse au chocolat. Bliss after sooooooooooooo long.

Les tambours se mettent à sonner, à résonner, à emplir la pièce. On entend qu'eux. Des rythmes qui jaillissent, nets, secs, clinquants. Ils enivrent, font que l'on se sent libre, gai, bien. Les regards que les musiciens échangent sont à observer. Ils sont heureux. Ils écoutent. Ce sont des joueurs de dhargas, sortes de prières qui ont lieu dans des mausolées généralement. Ils jouent pour Dieu, leur musique n'est pas un divertissement, comme on a tendance à la vivre chez nous. Cela s'entend, il a quelque chose de miraculeux dans ces rythmes et ces hommes.
Ils sont, vivent, respirent le rythme.
Une onde d'énergie qui m'emplit. Je suis sous le choc.

Puis, on sent bien que le 1er des 2 percussionnistes, le plus grand, souhaiterait aller jouer ailleurs, dehors, là où il pourrait taper vraiment. Ca le démange, il semble ne jamais vouloir s'arrêter. Lionel, Suchet et Sandip se mettent alors à chercher un endroit. Ca devient une de ces scènes typique que je vis ici, en Inde. Chacun y va de son idée, en trouvant celle de son voisin meilleure. Le lieu du concert privé prendra donc quelques temps avant d'être établi et en attendant, notre grand ami en profite pour se changer. Il met une belle kurta pour l'occasion. L'autre continue à jouer, il est dedans.

Ce doit être rigolo de nous voir traverser le hall de l'hôtel : 2 blancs au look douteux, 2 pakistanais immenses transportant leurs énormes instruments à l'épaule et enfin Suchet et Sandip, l'un l'oreille collée à son portable, tel un impresario occupé et l'autre, visiblement gêné dans ses murs : Woody Allen j'vous dis!!!
Nous nous enfilons tous dans l'Ambassador de Lionel et partons en expédition. Nous roulons dans Delhi de nuit. Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est et je m'en fous. J'ai bien conscience de vivre une soirée très particulière.

La lune est quasi pleine. Elle éclaire alors le spot où nous nous dirigions. Un mausolée. Il est d'une forme octogonale. En son milieu, en bas d'escaliers, le lieu de prières, où brûlent des bougies. Les murs, colonnes et autres portes composant l'édifice se dessinent sous la lueur de la lune. Il y a quelques inscriptions en arabe et des toits en terrasse. Nous voyons au loin les lumières orangées de la ville. C'est calme, la rumeur des rues se fait lointaine. Parfait pour nos amis pakistanais.

Ils jouent à présent debouts. Ils tapent fort. C'est incroyable à entendre, à sentir, à voir, à vivre. Je n'en dormirai pas de la nuit.
Je suis invitée quand je veux au Pakistan et n'ai donc pas manqué de leur faire savoir, que justement, je souhaiterais y aller en octobre, à l'occasion de ce grand festival, rassemblant les suffis (dont ils font partie).
Suite à cette soirée, j'aurais reçus plusieurs emails de mes amis de Delhi, me demandant si je sens encore battre les rythmes fous dans mon coeur.

La magie du voyage, une rencontre extraordinaire à Kalamaki - Part 7 Roadtrip

 To go with the flow... Je prends la route de bon matin et continue de longer la côte qui devient de plus en plus construite en remontant en...

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